P
avril
202501avrToute la journéeRepeating EventVeneralia
Description
Kalendis Aprilibus EN BREF. Célébrées le 1er avril, les Veneralia voyaient les Romaines purifier la statue de Vénus et la couvrir de roses, avant de se rendre aux bains masculins
Description
Kalendis Aprilibus
EN BREF. Célébrées le 1er avril, les Veneralia voyaient les Romaines purifier la statue de Vénus et la couvrir de roses, avant de se rendre aux bains masculins couvertes seulement de branches de myrte. Elles y priaient Fortuna Virilis pour qu’elle dissimule leurs défauts aux yeux des hommes et buvaient une mixture de pavot, lait et miel. Créée pour combattre la débauche, cette fête paradoxale permettait aux femmes de toutes classes sociales de concilier pudeur et séduction sous le regard des dieux… et des hommes.

Les Veneralia: la fête qui célébrait la dualité féminine
Le 1er avril, les Romains célébraient les Veneralia, une fête religieuse instaurée pour lutter contre ce qu’ils percevaient comme un relâchement des mœurs. En 220 avant J.-C., selon la tradition, un oracle sibyllin avait averti que les débordements sexuels des Romains déplaisaient aux dieux et risquaient d’attirer leur courroux. Cette révélation survint à un moment critique, alors que la deuxième guerre contre Carthage était imminente, rendant urgent tout apaisement divin.
D’après les annales romaines, le culte de Venus Verticordia fut établi suite à cette consultation des Livres Sibyllins. Ces textes prophétiques étaient traditionnellement consultés en temps de crise. Ovide, dans ses Fastes (IV, 4155-4162), associe cette décision au scandale de trois jeunes vestales convaincues d’inceste, sacrilège qui coïncidait avec la montée des tensions avec Carthage avant la Seconde Guerre punique.
Plutôt que de simplement punir les coupables, Rome chercha une solution plus profonde en instituant un culte favorisant la pudeur. Valère Maxime (VIII, 15, 12) rapporte qu’une statue fut dédiée à Vénus sous l’épithète Verticordia («qui change les cœurs») afin qu’elle «détourne les cœurs des femmes de la débauche vers la pudeur».
Le choix de Sulpicia et l’établissement du culte
Une fois la décision prise d’établir ce culte, une procédure particulière fut mise en place pour choisir celle qui dédierait la statue de Venus Verticordia. Les Romains dressèrent d’abord une liste de cent matrones réputées pour leur vertu irréprochable, puis en tirèrent dix au sort. Parmi ces dix femmes, ce furent les matrones elles-mêmes qui désignèrent Sulpicia, épouse d’un consul et fille de Paterculus, comme la plus digne de cet honneur. Selon Valère Maxime, Sulpicia était considérée comme la femme la plus chaste (pudicissima) de Rome, un modèle de vertu qui incarnait les qualités que Venus Verticordia devait inspirer.
Cette implication des matrones romaines dans la sélection de Sulpicia témoigne de l’importance accordée à l’intervention des femmes elles-mêmes dans l’établissement de ce culte, destiné à influer sur leur propre comportement. Pline l’Ancien souligne que ce processus de sélection initia une nouvelle tradition qui fut reprise plus tard pour choisir Claudia Quinta lors de l’importation du culte de la Magna Mater (Cybèle) en 204 av. J.-C.
La fête fut placée sous le double patronage de deux déesses complémentaires:
- Venus Verticordia, aspect de Vénus chargé de transformer les désirs impudiques en sentiments chastes
- Fortuna Virilis, manifestation du Destin spécifiquement chargée de cacher aux regards masculins les défauts physiques des femmes
Cette dualité divine reflétait la complexité de l’approche romaine de la sexualité féminine, située entre retenue morale et séduction légitime dans le cadre matrimonial. L’étymologie même du nom Verticordia vient des mots latins verto (tourner) et cor (cœur), ce qui la définit comme celle qui détourne les cœurs des comportements immoraux vers la vertu.
D’après les recherches modernes, Venus Verticordia pourrait avoir été modelée sur la déesse grecque Aphrodite Apostrophia («celle qui détourne»), qui avait pour fonction de détourner les humains des désirs illégitimes et des actes impies. Cette possible influence grecque s’inscrit dans le contexte des nombreuses importations de cultes étrangers pendant les guerres puniques.
La cérémonie se déroulait en quatre phases distinctes et soigneusement ordonnées:
1. La purification de la statue divine
Les femmes romaines, qu’elles soient mariées ou non, se rendaient au temple de Vénus pour procéder à la lavatio (bain rituel) de la statue de la déesse:
- Elles commençaient par retirer les ornements de l’effigie, notamment son collier d’or
- Elles procédaient ensuite au lavage de la statue avec de l’eau pure
- Après l’avoir séchée, elles lui restituaient ses parures
- Elles terminaient en décorant la déesse de roses fraîches, fleur emblématique de Vénus
Ce rituel de purification symbolisait le renouvellement et la transformation morale recherchés pendant la fête. La lavatio de Venus Verticordia est décrite en détail par Ovide dans ses Fastes (IV, 133-156), qui précise que la déesse était ornée abondamment de roses, fleur également utilisée lors des Vinalia, autre fête de Vénus, le 23 avril.

2. Le bain aux thermes masculins
Dans une inversion temporaire des espaces genrés, les femmes se rendaient ensuite aux bains publics habituellement réservés aux hommes (balnea virilia):
- Elles se couvraient partiellement de branches de myrte pour préserver leur pudeur
- Ce geste reproduisait l’épisode mythologique où Vénus, surprise nue par des satyres, s’était dissimulée derrière des branches de myrte
- Cette plante, consacrée à Vénus, symbolisait également l’amour et la fertilité dans la culture romaine
Les sources suggèrent que cette pratique rituelle ne pouvait avoir lieu dans les thermes masculins qu’à partir du IIe siècle av. J.-C., période où les bains publics se développèrent à Rome. Auparavant, les femmes auraient pu se baigner dans un bassin public (piscina publica). Le myrte, avec ses propriétés aromatiques, était considéré comme purificateur tout en étant associé aux pouvoirs érotiques de Vénus. Pline l’Ancien rapporte dans son Histoire naturelle (XV, 119-121) que des anneaux faits de branches de myrte «vierges» (n’ayant pas été touchées par du fer) guérissaient les gonflements des parties génitales, illustrant les propriétés à la fois médicinales et magiques attribuées à cette plante.
3. Les offrandes à Fortuna Virilis
Toujours dans l’enceinte des thermes, les Romaines honoraient Fortuna Virilis:
- Elles brûlaient de l’encens en son honneur
- Elles adressaient des prières spécifiques demandant que leurs imperfections corporelles restent invisibles aux yeux des hommes
- Ce rituel visait à obtenir la bienveillance masculine et la chance en amour
Les calendriers romains (Fasti Praenestini) mentionnent cette pratique: «Les femmes adressent fréquemment des prières à Fortuna Virilis» (Frequenter mulieres supplicant Fortunae Virili).
Une distinction sociale semble avoir existé dans la participation à ces rites. Les sources antiques indiquent que Fortuna Virilis était particulièrement honorée par les femmes de condition plus modeste (mulieres humiliores), tandis que les matrones de rang supérieur se concentraient davantage sur Venus Verticordia. Cependant, cette séparation n’était pas absolue, et Ovide dans ses Fastes suggère une participation plus inclusive transcendant les barrières sociales habituelles. Le culte de Fortuna Virilis était probablement plus ancien que celui de Venus Verticordia, remontant possiblement au IVe siècle av. J.-C., mais au fil du temps, il fut progressivement absorbé par celui de Vénus.
4. La potion rituelle
La cérémonie culminait avec la consommation d’une boisson rituelle composée de pavot moulu, plante associée au sommeil et à la fertilité, de lait, symbole de pureté maternelle, et de miel, substance divine liée à la douceur et à la séduction. Cette mixture, appelée cocetum, reproduisait celle que, selon la tradition, Vénus aurait consommée lors de ses noces avec Vulcain. Elle incarnait l’union des principes opposés : la chasteté et la séduction, la retenue et la passion.
Le cocetum pourrait avoir eu des effets sédatifs ou légèrement narcotiques selon la teneur en opiacés du pavot utilisé. Ovide rapporte dans les Fastes que Vénus aurait bu cette préparation lors de son mariage avec Vulcain, non par désir mais pour supporter sa nuit de noces avec un époux qu’elle trouvait peu attrayant. Cette boisson rituelle présente des similitudes avec le kykeon des Mystères d’Éleusis en Grèce, et s’inscrit dans le contexte des célébrations d’avril dédiées à Cérès (équivalente romaine de Déméter), pour qui le pavot était une plante emblématique.
Les Veneralia opéraient sur plusieurs niveaux dans la société romaine.
Le culte visait explicitement à réguler la sexualité féminine. Comme l’indique Valère Maxime, son but était de «convertir les esprits féminins de la luxure à la pudeur». Dans une société patriarcale où la chasteté féminine garantissait la légitimité des héritiers, les Veneralia renforçaient les normes sociales tout en offrant un cadre ritualisé pour aborder ces questions.
Cette régulation morale s’inscrivait dans un contexte politique plus large. L’établissement du culte de Venus Verticordia coïncide avec la promulgation de la lex Oppia en 216 av. J.-C., une loi somptuaire qui limitait la quantité d’or que les femmes pouvaient posséder et les façons dont elles pouvaient afficher leur richesse. Ces restrictions juridiques et religieuses survenaient à une période où, en raison des pertes masculines durant les guerres puniques, les femmes avaient gagné en autonomie et en pouvoir économique. Les Veneralia reflétaient donc les tensions entre cette émancipation féminine relative et le besoin de maintenir l’ordre social traditionnel.
La fête mettait en lumière la dualité de Vénus dans la religion romaine :
- Venus Verticordia représentait l’aspect moral et pudique de l’amour
- Venus Felix (l’heureuse) ou Venus Genetrix (la génitrice) incarnait la fertilité nécessaire à la perpétuation des familles
Cette ambivalence permettait aux Romaines de concilier des attentes sociales contradictoires: être à la fois chastes et fertiles, modestes et attirantes. Le rôle de Venus Verticordia n’était pas d’inhiber la sexualité mais de la canaliser dans le cadre du mariage, que Cicéron décrivait comme «la pépinière de la république» (seminarium rei publicae).
Ovide, dans ses Fastes, joue avec cette double nature en rappelant que Vénus, bien qu’incarnant la pudeur dans son aspect Verticordia, est aussi liée à Mars, son amant adultère. Il souligne également que son fils Énée, père du peuple romain, est né de son désir pour le mortel Anchise plutôt que de son mariage avec Vulcain. Cette lecture complexe de Vénus reflète l’ambivalence romaine envers la sexualité féminine, nécessaire à la reproduction mais devant rester sous contrôle social.
L’occupation des thermes masculins par les femmes constituait une transgression encadrée des normes habituelles. Cette inversion temporaire des rôles et des espaces, caractéristique de nombreuses fêtes romaines, servait paradoxalement à renforcer l’ordre social en créant un espace-temps limité où les tensions pouvaient s’exprimer sans menacer les structures établies.
Contrairement à la plupart des cultes exclusivement féminins qui interdisaient strictement la présence des hommes, les rites des Veneralia intégraient le regard masculin comme élément essentiel. Les femmes se baignaient sous les yeux des hommes, tout en étant partiellement protégées par les branches de myrte, dans une mise en scène qui équilibrait exposition et pudeur. Ce jeu complexe entre visibilité et dissimulation reflétait la négociation constante de la sexualité féminine dans l’espace public romain.
Le motif de la nudité rituelle est particulièrement significatif. Lors des Veneralia, même les matrones respectables retiraient temporairement les vêtements qui marquaient leur statut social (la stola et les bandelettes qui retenaient leurs cheveux), révélant un corps qui imitait celui de Vénus elle-même. Cette pratique peut être mise en parallèle avec la représentation de femmes romaines en statues de type Venus Pudica, où leurs portraits étaient placés sur des corps nus conventionnels de la déesse –une forme d’auto-représentation qui, bien que révélant le corps, maintenait une expression de parfaite réserve et de maîtrise de soi.

Les Veneralia dans le calendrier romain
Le mois d’avril (latin Aprilis) était entièrement placé sous la tutelle (tutela) de Vénus. Certains auteurs romains, comme Ovide, liaient même l’étymologie du mot Aprilis au nom grec de la déesse, Aphrodite, bien que l’explication plus commune le rattachait au verbe aperire (ouvrir), car c’était le mois où «fruits, fleurs, animaux, mers et terres s’ouvrent», selon Verrius Flaccus.
Le calendrier religieux d’avril était dominé par des rites féminins, avec des festivals majeurs pour la Grande Mère (Magna Mater) et Cérès, en plus des jours dédiés à Vénus. Avril et juin étaient considérés comme les mois les plus propices aux mariages, car ils étaient présidés respectivement par Vénus et Junon en tant que déesses du mariage.
Les Calendes d’avril (1er avril) marquaient également l’une des trois dates annuelles où une femme s’attendait à recevoir un cadeau de son partenaire masculin, les deux autres étant son anniversaire et les Sigillaria en décembre. Le terme spécifique Veneralia pour désigner cette fête n’apparaît qu’au IVe siècle de notre ère dans le Calendrier de Filocalus (354 apr. J.-C.), qui illustre le mois d’avril avec une scène des jeux théâtraux de la Magna Mater.
Évolution du culte et christianisation
Au début du IIe siècle apr. J.-C., les rituels de Fortuna Virilis semblent avoir été absorbés dans le culte de Venus Verticordia, témoignant d’une simplification progressive des pratiques religieuses. À l’époque de l’Antiquité tardive, la consommation du cocetum et certaines pratiques associées à Fortuna Virilis paraissent être tombées en désuétude, mais les célébrations des Calendes d’avril continuaient à servir le but originel de Verticordia en promouvant la vie conjugale.
Malgré la christianisation progressive de l’Empire, un temple de Vénus, possiblement celui de Verticordia, fut restauré à Rome même à la fin du IVe siècle, alors que des lois chrétiennes interdisant certaines pratiques religieuses sous l’étiquette générique de «paganisme» entraient en vigueur. Cette persistance témoigne de l’importance durable de ce culte dans la vie romaine.
L’imagerie mythologique de Vénus fut parfois adaptée par les chrétiens, comme le montre un coffret nuptial du trésor de l’Esquilin datant d’environ 380 apr. J.-C. Ce coffret reproduit l’image de Venus Anadyomène dans la représentation de la mariée, avec une composition similaire et une pose centrale comparable. Une inscription enjoint les nouveaux mariés à vivre dans le Christ, illustrant comment les symboles de l’amour conjugal pouvaient être réinterprétés dans un contexte chrétien.
Saint Augustin d’Hippone, dans un sermon sur Marie et Marthe daté de 393 apr. J.-C., évoque ce qu’il appelle les «banquets de Vénus» (epulae venerales), probablement en référence aux Veneralia. Il conseille la modération plutôt que la passion comme approche de ces célébrations séculaires, qu’il semble considérer comme «une affaire plutôt respectable célébrant une vie d’harmonie et de plénitude».
Sources antiques
- Ovide, Fastes, IV, 4133-4164: descriptions des rituels de Vénus et des pratiques liées aux roses
- Valère Maxime, Faits et dits mémorables, VIII, 15, 12: information sur l’institution du culte de Venus Verticordia
- Pline l’Ancien, Histoire naturelle, XV, 119-121: mentions du symbolisme du myrte dans les cultes de Vénus
- Varron, De la langue latine, VI, 20: informations générales sur les rituels de purification romains
- Calendriers romains (Fasti Praenestini): mentions des célébrations du 1er avril
- Plutarque, Questions romaines: informations sur Fortuna Virilis et son temple attribué à Servius Tullius
- Calendrier de Filocalus (354 apr. J.-C.) : première mention du terme Veneralia
- Saint Augustin, Sermon sur Marie et Marthe (393 apr. J.-C.): référence aux «banquets de Vénus»
- Jean Lydus, De Mensibus (VIe siècle): indication que les femmes de rang supérieur honoraient Aphrodite le 1er avril «pour atteindre la concorde et une vie modeste»
Dates
avril 1, 2025 Toute la journée
202504avrToute la journée10Repeating EventMegalesia
Description
Pridie Nonas Apriles - Ante diem quartum Idus Apriles
Description
Pridie Nonas Apriles – Ante diem quartum Idus Apriles

Les Megalesia, également appelées Mégalésies ou Megalensia, étaient des festivités accompagnées de jeux, de concours et de représentations théâtrales à caractère votif, connus sous le nom de Jeux mégalésiens, célébrés dans la Rome antique en avril en l’honneur de Cybèle, la grande déesse, d’où le nom de ces festivités et de ces jeux.
L’origine des Megalesia remonte à la deuxième guerre punique, lorsque les Romains cherchèrent la protection de nouveaux dieux. En 204 av. J.-C., Scipion Nasica reçut la statue de Cybèle, apportée de Pessinonte à Rome. La réception de la déesse le 4 avril fut marquée par une procession magnifique et des jeux, avec de nombreux dons offerts à la déesse au sanctuaire de la Victoire, son hôtesse provisoire sur le mont Palatin. Cependant, la célébration annuelle des jeux scéniques débuta treize ans plus tard, en avril 191 av. J.-C., lorsque Marcus Iunius Brutus dédia le temple construit en l’honneur de Cybèle.
Les festivités duraient sept jours, du 4 au 10 avril, culminant le jour de la fête de Cybèle. Elles étaient caractérisées par des réjouissances et des festins, avec des processions bruyantes et des banquets organisés en l’honneur de la déesse. En 161 av. J.-C., le Sénat romain émit un décret limitant les dépenses excessives pendant ces festivités.
Les Jeux mégalésiens étaient initialement des spectacles scéniques, se déroulant devant le temple de Cybèle sur le mont Palatin, mais plus tard, ils s’étendirent aux théâtres. Organisés sous la présidence des édiles curules, ces jeux étaient considérés comme des manifestations chastes, solennelles et religieuses, en contraste avec les jeux brutaux et sanglants des cirques.
Dates
avril 4, 2025 - avril 10, 2025 (Toute la journée)
202512avrToute la journée19Repeating EventCerealia
Description
Pridie Idus Apriles - Ante diem tertium decimum Kalendas Maias
Description
Pridie Idus Apriles – Ante diem tertium decimum Kalendas Maias

EN BREF. Les Cerealia, célébrées du 12 au 19 avril dans la Rome antique, honoraient Cérès, déesse des moissons. Cette fête plébéienne commémorait le retour de Proserpine, fille de Cérès, enlevée par Pluton. Le rituel le plus spectaculaire consistait à lâcher des renards portant des torches enflammées pour protéger les futures récoltes. Les célébrations comprenaient courses de chevaux, processions en vêtements blancs et offrandes de miel et d’encens, unissant ainsi religion, agriculture et politique dans un moment crucial du cycle agricole.
Les Cerealia: quand Rome célébrait le réveil des blés
Au mois d’avril, alors que les céréales commençaient à croître dans les champs, les Romains célébraient une fête agricole d’une grande importance: les Cerealia. Cette célébration, dédiée à la déesse Cérès, s’inscrivait dans le cycle des rituels agraires et jouait un rôle significatif tant sur le plan religieux que social et politique dans la Rome antique.
Origine et introduction du culte à Rome
Le culte de Cérès à Rome remonte à la toute fin du 6e siècle avant notre ère. Selon plusieurs sources antiques, il fut introduit en 493 av. J.-C., à la suite d’une consultation des Livres sibyllins, ces recueils d’oracles que les Romains consultaient en temps de crise. Comme l’indique le Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines: «Le culte de la déesse grecque Déméter, latinisé en Cérès, fut introduit à Rome en -493 d’après l’indication des Livres sibyllins. Un temple situé près du Circus Maximus lui fut consacré trois ans plus tard.»
Ce temple présentait une particularité notable: il s’agissait du «premier temple bâti à Rome dans le style grec et par des Grecs», toujours selon la même source. Cette introduction d’un culte hellénique témoigne de l’influence croissante de la culture grecque sur la religion romaine dès le début de la République.
Étymologie et nature de Cérès
Pour comprendre la nature de cette déesse, il est intéressant de se pencher sur l’étymologie de son nom. Cérès était initialement une divinité italique ancienne, comme le prouve l’existence d’un flamen cerialis (prêtre spécifique) mentionné dans plusieurs sources. Son nom dérive de la racine indo-européenne ker-, qui a donné en latin les verbes cresco et creo, signifiant respectivement «croître» et «créer». Cette racine se retrouve également dans d’autres langues italiques, comme l’atteste une inscription osque mentionnant une «Dea Kerri-».
Cérès était donc, par essence, la déesse de la croissance végétale et tout particulièrement des céréales, d’où son identification rapide avec la Déméter grecque, qui possédait des attributions similaires.
Le déroulement des Cerealia
D’après les indications fournies par Ovide dans ses Fastes (IV, 4393-4620), la fête des Cerealia se déroulait initialement lors d’occasions exceptionnelles, avant d’être fixée annuellement du 12 au 19 avril. Cette période correspondait au moment critique où les céréales commençaient à former leurs épis, une phase délicate nécessitant la protection divine.
Les célébrations comportaient plusieurs éléments:
Les sacrifices et offrandes
Contrairement à de nombreux cultes romains qui privilégiaient les sacrifices sanglants, les offrandes à Cérès étaient généralement non-sanglantes, à l’exception notable d’une truie. Ovide précise dans ses Fastes (IV, 4409-4416):
«Vous pouvez offrir à la déesse de l’épeautre, lui faire l’hommage d’un peu de sel brillant et de grains d’encens jetés dans un vieux foyer; et si vous n’avez pas d’encens, enduisez des torches de poix et allumez-les; la bonne Cérès agrée une offrande modeste, pourvu qu’elle soit pure. Sacrificateurs à la tunique retroussée, écartez du bœuf vos couteaux; le bœuf doit labourer; immolez une truie paresseuse.»
Cette prescription de préserver les bœufs, nécessaires au travail agricole, tout en sacrifiant la truie, considérée comme nuisible aux cultures, illustre parfaitement le pragmatisme agricole qui sous-tendait ces rituels.
Les jeux publics (ludi Cereales)
Comme pour de nombreuses fêtes romaines importantes, les Cerealia comprenaient des jeux publics (ludi) qui se déroulaient dans le Circus Maximus. Selon l’historienne contemporaine Barbette Stanley Spaeth, ces jeux incluaient des courses de chevaux dont le point de départ se situait juste en-dessous du temple de Cérès, sur l’Aventin.
Après 175 av. J.-C., des représentations théâtrales (ludi scaenici) furent ajoutées au programme du 12 au 18 avril. D’après l’historienne Léonie Hayne, l’édile plébéien Gaius Memmius est crédité d’avoir organisé les premiers de ces jeux scéniques, et d’avoir distribué une nouvelle monnaie commémorative en l’honneur de cet événement.
Le rituel des renards
L’un des rituels les plus singuliers des Cerealia était la course des renards. Ovide le décrit ainsi dans ses Fastes (IV, 679-682):
«Dans le cirque étaient faites courir des volpes sur le dos desquelles étaient fixées des torches enflammées.»
L’origine de cette pratique était déjà obscure à l’époque d’Ovide, qui propose une explication légendaire: jadis, à Carleoli, un jeune garçon aurait capturé un renard qui volait des poulets et aurait tenté de le brûler vif. Le renard se serait échappé en flammes et, dans sa fuite, aurait incendié les champs et les récoltes. Comme ces champs étaient consacrés à Cérès, les renards seraient depuis lors «punis» lors de son festival.
Au-delà de cette légende, les historiens modernes suggèrent que ce rituel pouvait avoir une fonction purificatrice pour les cultures, visant peut-être à prévenir une maladie du blé appelée robigo (la rouille).
La dimension politique et sociale des Cerealia
Les Cerealia n’étaient pas qu’une simple fête agricole; elles possédaient également une forte dimension politique et sociale qui explique leur importance dans la société romaine.
Un culte plébéien

Le culte de Cérès à Rome présentait la particularité d’être fortement associé à la plèbe, contrairement à de nombreux autres cultes réservés aux patriciens. Plusieurs éléments attestent ce lien:
- L’emplacement du temple, situé près de l’Aventin, mont traditionnellement associé à la plèbe;
- La supervision du culte par les édiles plébéiens;
- La fonction du temple comme centre de distribution de grain en temps de crise.
Comme le souligne le Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines: «Une autre particularité du culte de Cérès à Rome consistait en ce qu’il s’adressait surtout aux plébéiens, qui au contraire se voyaient exclus des sacra gentilicia des familles patriciennes.»
Cette association entre Cérès et la plèbe était si forte que, selon Denys d’Halicarnasse: «Qui violait la sacrosanctitas des tribuns de la plèbe était sacer Cereri [consacré à Cérès] et ses biens, ainsi que les amendes commencées par les tribuns, étaient transférés au temple de la Déesse.»
Les banquets et échanges sociaux
Les Cerealia étaient également l’occasion de banquets et d’échanges entre les différentes classes sociales. Comme l’indique notre source: «Il était d’usage en cette occasion que les plébéiens invitassent les patriciens qui à leur tour les conviaient aux Megalesia (fêtes de Cybèle).»
Ces échanges de politesses entre patriciens et plébéiens suggèrent que les Cerealia, tout comme les Megalesia, servaient de moments de rapprochement et de réconciliation temporaire entre les différentes classes sociales romaines.
Le mythe fondateur: l’enlèvement de Proserpine
La mythologie qui sous-tendait les Cerealia était centrée sur l’enlèvement de Proserpine (Perséphone en grec), fille de Cérès, par Pluton (Hadès), dieu des Enfers.
Ovide consacre une grande partie du livre IV de ses Fastes (4417-4620) à ce récit. Il décrit comment Proserpine, cueillant des fleurs en Sicile avec ses compagnes, fut enlevée par Pluton et emmenée aux Enfers. Cérès, désespérée, parcourut le monde à sa recherche, portant des torches allumées pour éclairer son chemin la nuit –ce qui explique l’utilisation de torches dans le rituel des Cerealia.
Après avoir appris que sa fille était devenue l’épouse de Pluton, Cérès plaida auprès de Jupiter pour son retour. Un compromis fut trouvé: Proserpine passerait six mois par an avec sa mère sur terre et six mois aux Enfers avec son époux. Ovide conclut ce récit en expliquant: «Alors enfin Cérès retrouva son sourire et ses esprits et posa sur sa chevelure une couronne d’épis. Dans les champs laissés en jachère on récolta une abondante moisson, et l’aire contint avec peine les richesses qu’on y amassait.»
Cette alternance de Proserpine entre le monde souterrain et la surface symbolisait parfaitement le cycle agricole: la graine disparaît sous terre pendant l’hiver avant de resurgir au printemps sous forme de plante.
Autres célébrations liées à Cérès
Outre les Cerealia d’avril, deux autres fêtes importantes étaient dédiées à Cérès dans le calendrier romain :
- Le sacrum anniversarium Cereris, institué peu avant la deuxième guerre punique et célébré en août, quelques jours après l’anniversaire de la bataille de Cannes (2 août 216 av. J.-C.). Cette cérémonie était exclusivement féminine et s’accompagnait d’une abstinence de neuf jours. Les femmes, vêtues de blanc et couronnées d’épis, offraient à la déesse les prémices des champs.
- Le jejunium Cereris, un jeûne institué en 191 av. J.-C. d’après les livres Sibyllins, célébré initialement tous les cinq ans puis annuellement le 4 octobre. Cette fête correspondait aux Thesmophories grecques.
La place des Cerealia dans le cycle agricole romain
Les Cerealia s’inscrivaient dans un cycle plus large de fêtes agricoles qui rythmaient le mois d’avril, période critique avant la récolte. Cette progression rituelle accompagnait les différentes étapes de la croissance des céréales:
- Les Fordicidia (15 avril) : sacrifice de vaches pleines pour symboliquement renforcer les embryons issus des semences
- Les Cerealia (12-19 avril) : demande à Cérès de permettre aux plantes de croître et de former des épis
- Les Robigalia (25 avril) : sacrifice à Robigus pour éviter les maladies des épis
- Les Floralia (28 avril-3 mai) : invocation à Flore pour remplir généreusement les épis et assurer une récolte abondante
Cette séquence montre l’attention minutieuse que les Romains portaient à chaque phase du développement des céréales, et comment leur religion structurait leur rapport à l’agriculture.
La pérennité des Cerealia
La longévité des Cerealia dans la culture romaine est remarquable. Selon nos sources, elles figurent sur le calendrier de Philocalus daté de 354 après J.-C., ce qui indique qu’elles étaient encore célébrées plus de huit siècles après leur institution, et même après la christianisation progressive de l’Empire.
Cette persistance témoigne de l’importance fondamentale de l’agriculture dans la société romaine et de la façon dont les rituels religieux liés aux cycles agraires conservaient leur pertinence, même dans une Rome devenue largement urbaine et cosmopolite.
Sources antiques
- CATON L’ANCIEN, De Agricultura, 134.
- CICÉRON, In Verrem, II, 4, 106-107.
- DENYS D’HALICARNASSE, Antiquités romaines, VI, 89 ; X, 42.
- OVIDE, Fastes, IV, vers 4373-4620 (édition et traduction française par Robert Schilling, Paris, Les Belles Lettres, CUF, 1993).
- TITE-LIVE, Ab Urbe condita, III, 55 ; XXXVI, 36, 3.
- VARRON, De Lingua Latina, V, 14.
- VIRGILE, Géorgiques, I, 19.
- Calendrier de Philocalus (ou Chronographie de 354 après J.-C.).
Études modernes
- DAREMBERG, Charles et SAGLIO, Edmond (dir.), Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines, Paris, 1877-1919.
- HAYNE, Léonie, « The First Cerialia », L’Antiquité Classique, vol. 60, 1991, pp. 131-140.
- SPAETH, Barbette Stanley, The Roman Goddess Ceres, University of Texas Press, 1996.
Dates
avril 12, 2025 - avril 19, 2025 (Toute la journée)
202521avrToute la journéeRepeating EventParilia / Romaea
Description
Ante diem undecimum Kalendas Maias Les Parilia représentées en 1783
Description
Ante diem undecimum Kalendas Maias

EN BREF. Les Parilia, célébrées le 21 avril, mêlaient tradition pastorale et histoire nationale romaine. Cette fête ancestrale honorait Palès, protecteur des troupeaux, par des rituels spectaculaires où bergers et moutons sautaient par-dessus des feux purificateurs. Coïncidant avec la fondation légendaire de Rome par Romulus, elle évolua pour devenir l’anniversaire officiel de la Ville Éternelle, illustrant parfaitement comment Rome transformait ses racines rurales en célébration impériale.
Les Parilia: quand Rome célébrait ses bergers et sa naissance
Les Parilia, ou Palilia[1], étaient une fête rurale romaine célébrée chaque année le 21 avril. Cette célébration, profondément ancrée dans la tradition pastorale, visait à purifier les moutons et les bergers afin d’assurer leur prospérité pour l’année à venir. Au-delà de leur aspect pastoral, les Parilia ont évolué pour devenir l’anniversaire de Rome, symbolisant la fondation de la ville et sa puissance croissante.
Les origines des Parilia remontent à une époque antérieure à la fondation de Rome (traditionnellement datée de 753 av. J.-C. selon la chronologie varronienne), comme le suggèrent son caractère pastoral et pré-agricole. Décrit par Ovide dans ses Fastes, les Parilia étaient à l’origine une fête célébrée par les bergers pour implorer la protection de Palès, divinité protectrice des troupeaux et des bergers dont le genre n’est pas certain.
Selon le mythe rapporté par Ovide, Romulus, en arrivant sur le site de Rome le jour des Parilia, traça un sillon pour les murs avec sa charrue tirée par «une vache blanche et un boeuf à la robe de neige» (Fastes, IV, 4826). Il pria ensuite les dieux: «Maintenant que je fonde cette ville, ô Jupiter, et toi, Mars mon père, et toi auguste Vesta, soyez-moi propices» (Fastes, IV, 4828-4829). Jupiter répondit à cette prière «par un grondement de tonnerre sur sa gauche» et «lança des éclairs sur la gauche du ciel» (Fastes, IV, 4833-4834), un présage favorable pour les Romains.
Son frère Rémus, «ignorant cet ordre», regarda «avec mépris ces humbles murs et dit: ‘C’est avec çà que le peuple sera à l’abri ?’» (Fastes, IV, 4841-4843). Il franchit alors la ligne sacrée et fut tué par Celer qui, sur ordre de Romulus, devait empêcher quiconque de franchir «les murs et la tranchée creusée par la charrue» (Fastes, IV, 4839-4840).
Pendant la République romaine, l’agriculture occupait une place centrale dans l’identité romaine et les Parilia ont pris un caractère plus rural. La fête s’est étendue à l’ensemble de la population rurale, célébrant la fertilité des terres et le bien-être des troupeaux.
Avec l’urbanisation croissante et la montée en puissance de Rome, les Parilia ont connu une transformation significative. À la fin de la République, la fête est devenue associée à l’anniversaire de Rome. Au 1er siècle avant notre ère, sous Jules César, des jeux ont été ajoutés à la cérémonie après qu’il eut reçu la nouvelle de la victoire romaine à Munda en 45 av. J.-C. Lors de ces jeux, les citoyens portaient des couronnes en l’honneur de César, soulignant la puissance et les victoires militaires de Rome.
Plus tard, sous l’empereur Caligula, la fête s’est encore enrichie d’une procession de prêtres, de nobles et d’enfants de naissance noble, chantant les louanges de l’empereur et escortant un bouclier d’or, précédemment offert à l’empereur par les citoyens de Rome, jusqu’au Capitole.
En 121 de notre ère, sous l’empereur Hadrien, un nouveau temple dédié à Vénus et Rome a été érigé et le nom de la fête a été changé en Romaea (ou dies natalis Romae ou encore natalis Urbis). Cette transformation marque l’intégration définitive des Parilia dans le calendrier officiel romain et leur association avec la fondation de la ville. Ce temple fut ruiné au 9e siècle.
Les Parilia se déroulaient en deux parties distinctes: une cérémonie rurale et une cérémonie urbaine. Comme le témoigne Ovide lui-même: «Certes, j’ai souvent apporté moi-même, à pleines mains, la cendre de veau et les tiges de fèves, offrandes purificatoires passées au feu. Certes, j’ai sauté trois fois par-dessus des rangs de flammes alignés, et une branche de laurier mouillé m’a aspergé de gouttes d’eau» (Fastes, IV, 4725-4728).
Cérémonie rurale
La cérémonie rurale, menée par le berger lui-même, était profondément ancrée dans les traditions pastorales. Avant le début de la cérémonie, le berger devait «décorer la bergerie en y fixant des rameaux feuillus, et orner les portes de longues guirlandes» (Fastes, IV, 4738-4739).
Dès l’aube, «le berger purifie ses brebis repues, lorsque tombe le crépuscule. Avant, [il aura] aspergé et balayé la terre à l’aide d’une branche» (Fastes, IV, 4735-4736). Il devait ensuite faire brûler «des branches d’olivier mâle, une torche de pin et des herbes sabines» et veiller à ce «que le laurier léché par la flamme crépite au centre du foyer» (Fastes, IV, 4741-4742). Les bruits produits par cette combinaison brûlante étaient interprétés comme un présage bénéfique.
Des offrandes de «millet et des gâteaux de millet» étaient ensuite présentées à Palès, car «la déesse des campagnes apprécie tout spécialement cet aliment» (Fastes, IV, 4743-4744). On y ajoutait «un vase de lait et les mets qu’elle aime» (Fastes, IV, 4745).
Le berger se tournait ensuite «vers le Levant», prononçait sa prière «trois fois, puis [lavait] ses mains dans l’eau vive» (Fastes, IV, 4778-4779). Dans cette prière, il demandait à Palès: «Veille sur le troupeau, et aussi sur les bergers; repousse le malheur et fais-le fuir loin de mes étables» (Fastes, IV, 4747-4748). Il implorait également son pardon pour diverses fautes accidentelles comme avoir fait paître dans un lieu saint, s’être assis sous un arbre sacré, ou avoir troublé les eaux des étangs (Fastes, IV, 4749-4759).
La cérémonie s’achevait par la consommation d’un breuvage particulier: «en guise de cratère, une écuelle et boire du lait de neige et du vin pourpre» (Fastes, IV, 4780-4781), suivi de «d’un pied leste, avec ardeur» par «des tas enflammés de paille crépitante» (Fastes, IV, 4781-4782).
Cérémonie urbaine
La cérémonie urbaine, dirigée par un prêtre, intégrait des éléments d’autres fêtes religieuses romaines. Selon Ovide, le peuple devait «aller quérir à l’autel de la Vierge une préparation purificatoire» que «Vesta te la donnera; grâce à ce présent de Vesta, tu seras pur» (Fastes, IV, 4731-4732).
Cette préparation purificatoire était «constituée de sang de cheval, de cendre de veau, et d’un troisième élément, de la paille creuse d’une fève dure» (Fastes, IV, 4733-4734). Les cendres provenaient du sacrifice lors des Fordicidia, où l’on sacrifiait une vache pleine à Tellus, et d’où «l’on retire le veau du ventre de sa mère pour le brûler» (Fastes, IV, 4634-4641).
Le sang de cheval provenait du «Cheval d’Octobre», le cheval de droite de l’attelage vainqueur d’une course particulière le 15 octobre de l’année précédente. Ensemble, ces éléments étaient mélangés par les Vestales pour former les substances purificatoires nécessaires aux rites.
Ovide propose plusieurs explications sur l’origine de ces rites, notamment le feu purificateur. «Le feu dévorant purifie tout et la fusion des métaux en expulse les défauts: est-ce pour cela qu’on purifie avec lui les brebis et leur berger?» (Fastes, IV, 4785-4786). Il évoque aussi la complémentarité des éléments: «eau et feu, éléments premiers de toutes choses, opposés entre eux, sont des divinités ennemies» (Fastes, IV, 4787-4788), que les Romains auraient réunis pour leurs rites de purification.
Sources antiques
- Ovide, Fastes, IV, 4721-4862
- Properce, Élégies, IV, 1, 19-20; IV, 4, 73-78
- Varron, De Lingua Latina, VI, 15
- Varron, Res Rusticae, II, 1, 9
- Cicéron, De Divinatione, II, 98
Sources modernes
- Adkins, L. & Adkins, R. A. (1996). Dictionary of Roman Religion. New York: Facts on File Inc.
- Butrica, J. L. (2000). « Propertius on the Parilia (4.4.73-8) ». Classical Quarterly 50.2, 472-478.
- Dumézil, G. (1974). La religion romaine archaïque. Paris.
- Fowler, W. W. (1899). The Roman Festivals of the Period of the Republic. London: MacMillan and Co., Limited.
- Kearns, E. (2003). The Oxford Dictionary of Classical Myth and Religion. Oxford: Oxford University Press.
- The Cambridge Ancient History 2nd Ed. Vol. X: The Augustan Empire 43 BC – AD 69. (1996). Great Britain: Cambridge University Press.
[1] Pălīlis, e, de Palès: Ov. F. 4, 898 ; M. 14, 774; Tib. 2, 5, 87 Palilia (Parilia, Varro R. 2, 1, 9; Col.; Plin.), ium ou iōrum, n. pl., Palilies ou Parilies, fêtes en l’honneur de Palès: Varro L. 6, 15 ; Cic. Div. 2, 98; Ov. F. 4, 721; cf. Fest. 222.
Dates
avril 21, 2025 Toute la journée
202527avrToute la journée02maiRepeating EventFloralia
Description
Ante diem quintum Kalendas Maias - Ante diem sextum Nonas Maias Fresque représentant Flora, provenant de
Description
Ante diem quintum Kalendas Maias – Ante diem sextum Nonas Maias

Les Floralia étaient des festivités en l’honneur de la déesse Flora dans la religion de la Rome antique. Elles débutaient le 27 avril à l’époque républicaine ou le 28 avril dans le calendrier julien, s’étendant jusqu’à six jours pendant l’Empire. Les jeux de Flore, connus sous le nom de Ludi Florae, étaient caractérisés par un ambiance licencieuse et de recherche de plaisir, ayant un caractère populaire en contraste avec d’autres festivals romains plus patriciens.
Flora, une divinité ancienne de la religion romaine, était vénérée comme la déesse des fleurs, de la végétation et de la fertilité. Elle disposait de son propre grand prêtre, le flamen Florialis, et recevait des sacrifices dans la forêt sacrée des Fratres Arvales. On croyait que le roi sabin Titus Tacius avait établi un autel en son honneur pendant la période royale.
Les temples de Flora étaient situés dans des lieux associés aux plébéiens de Rome, comme l’Aventin et le Quirinal. Les jeux de Flora étaient financés par les édiles plébéiens à travers des amendes imposées pour l’usurpation de terres publiques, et commençaient par des représentations théâtrales pour se conclure avec des compétitions dans le cirque et un sacrifice à Flora.
Les célébrations des Floralia comprenaient la participation de prostituées, qui dansaient et luttaient dans des simulacres de combat. Cela suggère que, malgré leur marginalisation sociale, les travailleuses du sexe n’étaient pas complètement exclues de la société romaine.
Pendant les festivités, des rituels étaient réalisés, tels que la libération cérémoniale d’animaux fertiles, tels que des lièvres et des chèvres, et une pluie symbolique de nourriture associée à la fertilité. On mettait en évidence l’utilisation de vêtements multicolores en contraste avec d’autres festivités où des vêtements blancs étaient portés. De plus, des célébrations nocturnes étaient mentionnées avec des mesures pour éclairer le chemin après les représentations théâtrales.
Dates
avril 27, 2025 - mai 2, 2025 (Toute la journée)
mai
202527avrToute la journée02maiRepeating EventFloralia
Description
Ante diem quintum Kalendas Maias - Ante diem sextum Nonas Maias Fresque représentant Flora, provenant de
Description
Ante diem quintum Kalendas Maias – Ante diem sextum Nonas Maias

Les Floralia étaient des festivités en l’honneur de la déesse Flora dans la religion de la Rome antique. Elles débutaient le 27 avril à l’époque républicaine ou le 28 avril dans le calendrier julien, s’étendant jusqu’à six jours pendant l’Empire. Les jeux de Flore, connus sous le nom de Ludi Florae, étaient caractérisés par un ambiance licencieuse et de recherche de plaisir, ayant un caractère populaire en contraste avec d’autres festivals romains plus patriciens.
Flora, une divinité ancienne de la religion romaine, était vénérée comme la déesse des fleurs, de la végétation et de la fertilité. Elle disposait de son propre grand prêtre, le flamen Florialis, et recevait des sacrifices dans la forêt sacrée des Fratres Arvales. On croyait que le roi sabin Titus Tacius avait établi un autel en son honneur pendant la période royale.
Les temples de Flora étaient situés dans des lieux associés aux plébéiens de Rome, comme l’Aventin et le Quirinal. Les jeux de Flora étaient financés par les édiles plébéiens à travers des amendes imposées pour l’usurpation de terres publiques, et commençaient par des représentations théâtrales pour se conclure avec des compétitions dans le cirque et un sacrifice à Flora.
Les célébrations des Floralia comprenaient la participation de prostituées, qui dansaient et luttaient dans des simulacres de combat. Cela suggère que, malgré leur marginalisation sociale, les travailleuses du sexe n’étaient pas complètement exclues de la société romaine.
Pendant les festivités, des rituels étaient réalisés, tels que la libération cérémoniale d’animaux fertiles, tels que des lièvres et des chèvres, et une pluie symbolique de nourriture associée à la fertilité. On mettait en évidence l’utilisation de vêtements multicolores en contraste avec d’autres festivités où des vêtements blancs étaient portés. De plus, des célébrations nocturnes étaient mentionnées avec des mesures pour éclairer le chemin après les représentations théâtrales.
Dates
avril 27, 2025 - mai 2, 2025 (Toute la journée)
202509maiToute la journée13Repeating EventLemuria
Description
Ante diem septimum Idus Maias - Ante diem tertium Idus Maias Mosaïque provenant de Pompéi (Museo
Description
Ante diem septimum Idus Maias – Ante diem tertium Idus Maias

Les Lemuria étaient des festivités religieuses de l’antiquité romaine qui se déroulaient du 9 au 13 mai. Elles étaient consacrées au culte des morts et à l’exorcisme des esprits malveillants. Les rituels et coutumes associés aux Lemuria sont principalement décrits dans les Fastes d’Ovide, fournissant ainsi une source précieuse d’information sur cette pratique.
Ces festivités nocturnes débutaient à minuit, l’heure du silence et de l’ouverture vers le monde des morts. Les Romains sortaient alors pieds nus dans les rues, claquant des doigts pour avertir les esprits de leur présence. Ils se purifiaient en se lavant les mains trois fois dans une fontaine, symbole de pureté originelle, et consommaient des fèves noires, représentant la communion entre les vivants et les morts. À travers des incantations répétées neuf fois, ils tentaient d’exorciser les esprits malfaisants et de marquer le début d’un nouveau cycle de vie.
La symbolique des Lemuria était profonde et multiple. Ces festivités exprimaient la piété des Romains envers leurs ancêtres défunts et leur crainte des esprits errants. Elles symbolisaient également le renouvellement de la vie après la mort, reflétant ainsi le cycle naturel de la vie et de la mort, semblable au renouveau printanier succédant à l’hiver. Les différents éléments des rituels, tels que le silence de minuit, les pieds nus et le lavage des mains, étaient chargés de symbolisme, favorisant le contact avec le monde des morts et la purification des participants.
L’héritage des Lemuria a perduré à travers l’histoire. Ces célébrations romaines ont probablement influencé la création de la fête catholique de la Toussaint, bien que cette théorie reste sujette à débat. De plus, le nom même des Lemuria a survécu dans les mythes romains, désignant des âmes tourmentées incapables de trouver le repos après une mort tragique ou violente.
Article en lien avec le sujet
Dates
mai 9, 2025 - mai 13, 2025 (Toute la journée)
juin
202507juinToute la journée15Repeating EventVestalia
Description
Ante diem septimum idus Iunias - Ante diem septimum decimum kalendas Iulias Rare représentation de Vesta
Description
Ante diem septimum idus Iunias – Ante diem septimum decimum kalendas Iulias

Chaque année, du 7 au 15 juin, la Rome antique célébrait les Vestalia, une fête religieuse d’une importance capitale en l’honneur de Vesta, la déesse vierge du foyer, de la maison et de la famille.
Au cœur de ces célébrations se trouvaient les Vestales, les prêtresses vouées à la virginité perpétuelle et chargées d’entretenir la flamme éternelle dans le temple de Vesta. Les rituels qu’elles accomplissaient durant les Vestalia revêtaient un caractère solennel.
Le 7 juin marquait l’ouverture des festivités avec la cérémonie d’ouverture du sanctuaire intérieur du temple de Vesta, normalement interdit à tous excepté aux Vestales. Ce jour-là, les matrones romaines avaient l’insigne privilège d’y pénétrer pieds nus pour y déposer des offrandes.
Le point culminant avait lieu le 9 juin, jour de fête publique, avec des processions honorant Vesta. C’était l’occasion pour les Vestales de préparer la mola salsa, un gâteau salé sacré fait de farine d’épeautre et de sel. Les meuniers et boulangers, dont le métier était lié au domaine de Vesta, ornaient les meules de fleurs et menaient des ânes couronnés de violettes dans les cortèges.
Les rites s’achevaient le 15 juin par la purification rituelle du temple de Vesta, soigneusement balayé et nettoyé par les Vestales, symbolisant le renouveau du lieu sacré.
Au-delà de leur caractère religieux, les Vestalia revêtaient une dimension civique essentielle à Rome. C’était l’occasion pour les matrones de rendre hommage aux Vestales, ces prêtresses vouées à la chasteté et gardiennes du feu éternel, protectrices du foyer et de la famille romaine.
La prospérité de l’État romain était intimement liée à l’entretien du feu sacré et des rites de Vesta par ses dévotes servantes. Leur virginité était jugée indispensable à la survie de Rome. Toute Vestale convaincue d’inconduite était enterrée vivante.
Les Vestalia soulignaient ainsi le rôle central de Vesta comme gardienne de la vie domestique, son culte remontant aux plus anciennes traditions des cités latines comme Lavinium et Albe la Longue.
Bien qu’ayant peu de mythes associés, Vesta comptait parmi les douze divinités majeures du panthéon romain en tant que fille de Saturne et Ops, sœur de Jupiter, Neptune, Pluton, Junon et Cérès. Son équivalente grecque était Hestia.
À l’origine, les Vestalia étaient empreintes d’une grande simplicité, pureté et propreté, reflets de la nature animiste du culte voué à Vesta. De minutieux rites entouraient la préparation de la mola salsa et la collecte de l’eau sacrée du Numicius ou du Tibre.
Cependant, à partir du IIe siècle av. J.-C., les Vestalia sont devenues une véritable fête populaire, associant notamment les corporations des meuniers et boulangers en raison de leur lien avec la préparation de la mola salsa.
Malgré l’avènement du christianisme, le culte de Vesta et les Vestalia demeurèrent l’un des derniers rites païens pratiqués à Rome jusqu’à leur interdiction par l’empereur Théodose Ier en 391 apr. J.-C., témoignant de l’importance séculaire de cette célébration au cœur de l’identité romaine.
Dates
juin 7, 2025 - juin 15, 2025 (Toute la journée)
202511juinToute la journéeRepeating EventMatralia
Description
Ante diem tertium idus Iunias Les Matralia étaient une ancienne fête
Description
Ante diem tertium idus Iunias

Les Matralia étaient une ancienne fête romaine célébrée chaque année le 11 juin en l’honneur de Mater Matuta, la déesse de l’aube, de la fertilité et de la maturité féminine. Cette célébration revêtait une grande importance dans la société romaine, mettant en lumière le rôle crucial des femmes dans la perpétuation de la famille et de la communauté.
Les origines exactes des Matralia sont incertaines, mais on pense qu’elles remontent à l’époque archaïque de Rome. Mater Matuta était une divinité d’origine italique, vénérée par les populations locales avant même la fondation de la ville éternelle. Son culte a été intégré dans la religion romaine, reflétant l’importance accordée à la fertilité et à la procréation dans cette société agricole et patriarcale. La fête des Matralia célébrait le passage des jeunes filles à l’âge adulte et leur capacité à devenir mères. Elle honorait également les femmes déjà mères, soulignant leur rôle essentiel dans la perpétuation de la famille et de la communauté romaine.
Les Matralia étaient une fête exclusivement réservée aux femmes célibataires ou en première union (univirae). Elles se rassemblaient au temple de Mater Matuta, situé dans le Forum Boarium à Rome, pour offrir des prières et des sacrifices à la déesse. Un aspect important de la célébration était la préparation et la consommation de gâteaux spéciaux, appelés mapalia ou matralia. Ces gâteaux étaient confectionnés avec soin par les femmes et offerts à la déesse en guise d’offrande. Les participantes couronnaient également la statue de Mater Matuta de guirlandes de fleurs, symbolisant la fertilité et le renouveau printanier. Elles priaient pour la santé et la prospérité de leurs neveux et nièces, renforçant ainsi les liens familiaux.
Au-delà de son aspect religieux, les Matralia revêtaient une importance culturelle et sociale significative dans la société romaine. Elles mettaient en lumière le rôle crucial des femmes en tant que gardiennes de la famille et de la continuité de la communauté.
Dates
juin 11, 2025 Toute la journée
202524juinToute la journéeRepeating EventFors Fortuna
Description
Ante diem octavum kalendas Iulias La
Description
Ante diem octavum kalendas Iulias

La Fête de Fors Fortuna était une célébration romaine annuelle en l’honneur de Fortuna, la déesse de la chance et du destin. Cette fête avait lieu le 24 juin et rendait hommage à l’une des divinités les plus vénérées de la religion romaine antique.
Fortuna était une déesse allégorique dont le culte remontait aux premiers temps de Rome. Son nom dérivait du latin « fors », signifiant « sort » ou « hasard », reflétant son rôle de personnification de la chance et du destin imprévisible. Fortuna était souvent représentée aveugle, tenant une roue et une corne d’abondance, symbolisant la nature capricieuse et imprévisible de la fortune. La fête de Fors Fortuna célébrait l’importance de la chance et du destin dans la vie des Romains. Les citoyens rendaient hommage à Fortuna dans l’espoir d’obtenir sa faveur et une bonne fortune pour l’année à venir. Cette fête soulignait l’influence que les Romains attribuaient aux forces du hasard et de la destinée sur leurs vies et leurs entreprises.
Pendant la fête de Fors Fortuna, les Romains organisaient des processions, des sacrifices d’animaux et des banquets en l’honneur de la déesse. Les matrones romaines, en particulier, jouaient un rôle important dans ces célébrations, offrant des prières et des offrandes à Fortuna dans l’espoir d’assurer la prospérité et le bonheur de leur famille. De plus, les Romains consultaient les oracles de Fortuna à Préneste, un site sacré où des tablettes mystérieuses avaient été découvertes et étaient utilisées pour rendre des prophéties. Cette pratique reflétait la croyance romaine selon laquelle Fortuna pouvait révéler les caprices du destin à ceux qui la vénéraient correctement.
Bien que le paganisme romain ait décliné avec l’avènement du christianisme, l’influence de Fortuna a perduré dans la culture occidentale. La notion de « fortune » ou de « chance » reste profondément ancrée dans de nombreuses expressions et croyances populaires modernes, témoignant de l’héritage durable de cette ancienne déesse romaine.
Dates
juin 24, 2025 Toute la journée
juillet
202505juil10:1310:13Repeating EventPoplifugia
Description
Ante diem tertium Nonas iulias Les Poplifugia, célébrées le 5 juillet dans la Rome antique, est une fête religieuse dont la signification et les origines sont complexes et sujettes
Description
Ante diem tertium Nonas iulias
Les Poplifugia, célébrées le 5 juillet dans la Rome antique, est une fête religieuse dont la signification et les origines sont complexes et sujettes à diverses interprétations. Cette fête commémorait la disparition mystérieuse de Romulus, le fondateur légendaire de Rome, et impliquait des rituels associés à la déesse Junon.
Origines et signification
Selon la tradition, Romulus disparut soudainement lors d’une inspection de ses troupes près du marais de la Chèvre, emporté au ciel dans une violente tempête. Cette disparition fut interprétée comme une apothéose, Romulus étant divinisé sous le nom de Quirinus, devenant ainsi le protecteur des Romains et de leur ville.
Cependant, Tite-Live rapporte une version alternative selon laquelle Romulus aurait été assassiné par les patriciens, et son apothéose aurait été un stratagème politique pour apaiser le peuple. Le récit de l’apparition divine de Romulus à Proculus Julius, où Romulus annonce la destinée glorieuse de Rome, aurait contribué à calmer les esprits et à renforcer la croyance en son immortalité.
Le Poplifugia était célébré en l’honneur de Junon, et souvent confondu avec les Nones Caprotines, une fête dédiée à Junon Caprotina célébrée le 7 juillet. Cette confusion s’explique par la proximité des dates et des thèmes communs liés à la fertilité et à la moisson. Les Nones Caprotines impliquaient des rituels spécifiques aux femmes et des sacrifices de chèvres, symbolisant la purification et la fertilité de la terre.
Le 7 juillet marquait également le début des Consualia d’été, une fête agricole célébrant le début de la moisson, tandis que le 8 juillet était consacré à la Vitulatio, une fête rustique impliquant la capture et l’immolation de veaux, symbolisant la joie et la purification.
Varron considérait le Poplifugia comme une fête des femmes dans tout le Latium, tandis qu’à Rome, elle était particulièrement associée aux servantes, ce qui lui conférait un caractère de réjouissance dissolue. Des interprétations plus nobles l’associent à la dernière lustration de l’armée par Romulus ou à la défaite des Fidénates après l’invasion gauloise, mais ces explications sont d’invention plus récente et de nature archéologique.
En réalité, le Poplifugia, les Nones Caprotines, les Consualia de juillet et la Vitulatio formaient un groupe de fêtes reliées par une idée commune, celle de la fertilité et de la purification de la terre nourricière. Ces célébrations impliquaient des rituels symbolisant la purification, la fertilité et la protection divine, et étaient marquées par des sacrifices, des rassemblements populaires et des batailles symboliques avec des branches de figuier.
Dates
juillet 5, 2025 10:13 - 10:13
202506juilToute la journée13Repeating EventLudi Apollinares

Description
Pridie Nonas Iulias - Ante diem tertium Idus Iulias Denier frappé par Gaius Calpurnius Piso Frugi
Description
Pridie Nonas Iulias – Ante diem tertium Idus Iulias

Les Ludi Apollinares furent établis en 212 av. J.-C., quelques années après la désastreuse défaite romaine de Cannes face à Hannibal. Leur création répondait à une prophétie contenue dans les Carmina Marciana, un recueil de prédictions récemment découvert à Rome. Cette prophétie, rapportée par Tite-Live et Macrobe, promettait aux Romains la victoire sur leurs ennemis et une prospérité renouvelée s’ils instituaient des jeux annuels en l’honneur d’Apollon.
Initialement célébrés le 13 juillet et ne durant qu’une journée, les Ludi Apollinares ont progressivement gagné en importance et en durée. Au fil du temps, ils se sont étendus sur plusieurs jours. À partir de 190 av. J.-C., ils duraient au moins trois jours (du 11 au 13 juillet). Dans les anciens calendriers, ils occupaient huit jours (du 6 au 13 juillet). Dans le calendrier de Filocalus, ils s’étendaient sur neuf jours (du 3 au 13 juillet). Les Ludi Apollinares comportaient diverses activités. Les premiers jeux se déroulaient dans le Cirque Maxime et incluaient des courses (ludi circenses). Dès 169 av. J.-C., des représentations théâtrales furent ajoutées au programme (ludi scaenici). Par exemple, cette année-là, une tragédie d’Ennius fut jouée pendant les jeux. À la fin de la République, des chasses (venationes) furent également intégrées aux célébrations. Les décemvirs offraient des sacrifices selon les rites grecs, conformément aux instructions de la prophétie.
Les Ludi Apollinares revêtaient une grande importance à la fois religieuse et politique. Ils étaient présidés par le préteur chargé de rendre la justice à toutes les classes du peuple, soulignant ainsi leur caractère unificateur. Le financement était assuré en partie par l’État et en partie par des contributions privées, renforçant l’implication de toute la communauté. Sous l’Empire, ces jeux conservèrent leur prestige et leur éclat, témoignant de leur importance durable dans la vie religieuse et sociale romaine.
Les Ludi Apollinares, nés dans un contexte de crise, sont devenus une célébration majeure du calendrier romain, mêlant aspects religieux, politiques et ludiques. Leur évolution au fil des siècles reflète les changements de la société romaine tout en maintenant leur signification fondamentale de dévotion à Apollon et d’unité civique.
Dates
juillet 6, 2025 - juillet 13, 2025 (Toute la journée)
202507juilToute la journéeRepeating EventNonae Caprotinae
Description
Nonis Iuliis Figure de Junon avec cornes de chèvres, Latium, 500-480 av. J.C. (Altes
Description
Nonis Iuliis

Dans le foisonnant calendrier religieux de la Rome antique, une fête se distingue par son caractère singulier: les Nones Caprotines. Célébrée chaque année le 7 juillet, cette festivité en l’honneur de Junon Caprotine revêtait une importance particulière pour les femmes romaines, qu’elles soient nobles ou esclaves.
L’origine de cette fête remonte à une légende mettant en scène une esclave nommée Philotis (ou aussi Tutula), dont l’ingéniosité aurait sauvé Rome d’une défaite certaine. Selon le récit de Plutarque dans ses «Vies parallèles» et de Macrobe dans ses «Saturnales», alors que la cité était menacée par des ennemis exigeant des otages féminins, Philotis proposa un stratagème audacieux. Elle suggéra que des esclaves, déguisées en matrones, soient envoyées à leur place. Une fois dans le camp ennemi, ces femmes enivrèrent leurs ravisseurs et, profitant de leur sommeil, donnèrent le signal de l’attaque aux Romains en agitant une torche depuis un figuier sauvage. Cette ruse permit aux soldats romains de surprendre leurs adversaires et de remporter la victoire.
En reconnaissance de cet acte héroïque, le Sénat romain décréta que les esclaves ayant participé à cette action seraient affranchies et autorisées à porter l’habit des matrones. De plus, une fête annuelle fut instituée pour commémorer cet événement: les Nones Caprotines.
Le déroulement de cette célébration était tout aussi inhabituel que son origine. Le jour des Nones Caprotines, les femmes romaines, toutes classes confondues, quittaient la ville en procession. Elles criaient des prénoms, imitant la confusion qui avait régné lors de l’attaque nocturne. Les servantes, vêtues comme des femmes libres, interpellaient les passants avec des plaisanteries osées, brouillant temporairement les distinctions sociales.
L’un des moments forts de la fête était la simulation joyeuse d’un combat, au cours duquel les participantes se lançaient des pierres. Cette reconstitution ludique de la bataille légendaire était suivie d’un banquet rassemblant femmes libres et esclaves autour d’un figuier sauvage, symbole de l’arbre utilisé par Philotis. C’est là qu’elles offraient un sacrifice à Junon Caprotine, utilisant le lait et une branche du figuier.
Le nom même de la fête, «Caprotines», dérive du terme latin caprificus, désignant le figuier sauvage. Ce lien étymologique renforce la connexion entre le mythe fondateur et le culte de Junon Caprotine, associée à la fertilité et à la protection des femmes.
La position des Nones Caprotines dans le calendrier romain est elle-même exceptionnelle. C’est en effet la seule fête fixée un jour des Nones, ce qui lui confère un statut particulier dans le cycle religieux romain. Cette singularité a parfois conduit à des confusions avec d’autres célébrations, notamment les Poplifugia, qui commémoraient la disparition mystérieuse de Romulus. Plutarque, par exemple, fusionne les deux événements dans ses écrits, tandis que Varron les distingue clairement sans en préciser les dates.
Malgré les changements sociaux et religieux qui ont marqué l’histoire de Rome, les Nones Caprotines ont perduré pendant des siècles. Des mentions de cette fête apparaissent encore dans des textes du 4e et du 5e siècle, alors même que le christianisme s’imposait progressivement comme religion dominante. Ausone les cite dans son «Églogue 23», et Macrobe les décrit dans ses «Saturnales». Le calendrier de Polemius Silvius, daté d’environ 448, les mentionne également.
En savoir plus
- Cette fête romaine n’a aucun sens (Nones Caprotines), sur la chaine Youtube Le Stryge.
- Article Nones Caprotines sur Wikipedia.
Dates
juillet 7, 2025 Toute la journée
202515juilToute la journéeRepeating EventTransvectio equitum
Description
Idibus Iuliis La transvectio
Description
Idibus Iuliis

La transvectio equitum, une parade annuelle des chevaliers romains à Rome, est instituée en l’honneur des Dioscures à la fin du IVe siècle av. J.-C. Cette cérémonie, profondément ancrée dans les traditions militaires et religieuses de la Rome antique, subit des transformations significatives au fil des siècles, particulièrement sous l’Empire romain.
La transvectio equitum se déroule chaque année le 15 juillet. Les jeunes chevaliers, ou iuvenes equites, vêtus de la toga trabea (ornée de bandes pourpres), se rassemblent devant le temple de Mars, situé le long de la Via Appia, à environ deux kilomètres de la Porta Capena. Ce temple, dédié le 1er juin 368 av. J.-C. par le duumvir Titus Quinctius après la guerre gauloise, sert de point de départ à la parade. Les censeurs, responsables de la revue des chevaliers (recognitio equitum), inspectent les participants avant de guider la procession à travers Rome. Le parcours suit la Via Appia jusqu’à la Porta Capena, puis se dirige vers le Capitole, avec un arrêt devant le temple des Dioscures sur le Forum Romain pour offrir un sacrifice en l’honneur des divinités protectrices des cavaliers.
L’origine de cette cérémonie remonte à la bataille du lac Regille en 499 av. J.-C., où les Romains, confrontés à une coalition de Latins, voient apparaître deux cavaliers extraordinaires, identifiés plus tard comme les Dioscures Castor et Pollux. Ces derniers, montés sur des chevaux blancs et vêtus de la trabea de pourpre, interviennent pour semer la confusion parmi les ennemis et assurent ainsi la victoire des Romains. En reconnaissance de cette intervention divine, un temple est dédié aux Dioscures en 484 av. J.-C. près de la fontaine de Giuturna.
En 230 av. J.-C., le censeur Quintus Fabius Maximus Verrucosus modifie le point de départ de la procession, la faisant démarrer du temple de Virtus et Honos près de la Porta Capena, tout en maintenant sa proximité avec le temple de Mars.
Après plusieurs décennies d’oubli, la parade est rétablie par Auguste. Ce dernier, selon Suétone, réinstaure la marche solennelle au Capitole, supprimant la tradition où un accusateur pouvait faire descendre un chevalier de son cheval. Il permet aussi aux chevaliers âgés ou mutilés de faire marcher leur cheval dans le rang tout en répondant à pied s’ils sont cités. Sous le règne d’Auguste, les chevaliers sont divisés en six escadrons (turmae), chacun dirigé par un sevir turmae equitum Romanorum, une charge honorifique occupée par des figures telles que Caius et Lucius César, et plus tard par Hadrien en 94 après J.-C. Le parcours de la parade est modifié pour inclure une halte devant le temple de Mars Vengeur sur le forum d’Auguste, tout en conservant l’arrivée traditionnelle au Capitole.
Dionysios d’Halicarnasse décrit cette procession comme un spectacle grandiose. Les chevaliers, ornés de couronnes de branches d’olivier et portant leurs décorations de bataille, défilent sur leurs chevaux depuis le temple de Mars à l’extérieur de la ville, traversant le Forum Romain jusqu’au temple des Dioscures, en nombre pouvant atteindre jusqu’à cinq mille.
Dates
juillet 15, 2025 Toute la journée
202519juilToute la journée21Repeating EventLucaria
Description
Ante diem quartum decimum Kalendas Augustas - Ante diem duodecimum Kalendas Augustas Souche dans un sous-bois
Description
Ante diem quartum decimum Kalendas Augustas – Ante diem duodecimum Kalendas Augustas

Les Lucaria étaient une fête romaine agraire, dédiée à une divinité patronne des bois sacrés (lucus). Célébrée les 19 juillet et 21 juillet, cette fête se rattache aux travaux d’essartage et de désouchage, selon l’analyse moderne des traités agricoles romains.
Le nom Lucaria semble dériver du mot latin lucus, signifiant à la fois «clairière» et «bois sacré». Ce lien étymologique souligne la dualité de la fête, mêlant aspects pratiques et sacrés. Le terme lucar, qui signifie «argent que l’on retire des bois sacrés», indique que ces bois pouvaient être exploités économiquement tout en conservant leur caractère sacré.
Les auteurs anciens, souvent friands de mythes de fondation, attribuent aux Lucaria une origine historique. Verrius Flaccus, repris par Festus Grammaticus, relie cette fête à la défaite romaine face aux Gaulois lors de la bataille de l’Allia le 18 juillet 390 av. J.-C. Après cette défaite, les Romains auraient trouvé refuge dans un bois (en latin lucus) entre la via Salaria et le Tibre. Rome fut alors mise à sac par les Gaulois de Brennus. Le jour de cette défaite, le dies Alliensis, était considéré comme de mauvais augure par les Romains.
Bien que de nombreux bois sacrés soient mentionnés par les auteurs latins, ceux-ci restent muets sur les détails des Lucaria. Les calendriers antiques, comme les Fasti Antiates maiores et les Fasti Amiternini, mentionnent cependant les dates des Lucaria, confirmant leur célébration les 19 et 21 juillet. Comme pour d’autres fêtes romaines, ces deux jours festifs sont séparés par un jour non festif.
Les traités rustiques fournissent des indications sur les travaux liés aux bois. Columelle et Palladius recommandent la Lune décroissante de juillet, coïncidant avec les Lucaria, comme période propice pour extirper les arbres des champs forestiers. Columelle distingue deux techniques de déboisement: l’arrachage complet des arbres avec leurs racines, et la coupe des arbres au pied s’ils sont clairsemés. Cette différenciation de techniques pourrait expliquer le dédoublement des Lucaria sur deux journées.
Dates
juillet 19, 2025 - juillet 21, 2025 (Toute la journée)
202523juilToute la journéeRepeating EventNeptunalia
Description
Les Neptunalia sont une fête religieuse romaine célébrée en l'honneur de Neptune, divinité des eaux, le 23 juillet, premier jour de la Canicule, période à laquelle l'eau peut se faire
Description
Les Neptunalia sont une fête religieuse romaine célébrée en l’honneur de Neptune, divinité des eaux, le 23 juillet, premier jour de la Canicule, période à laquelle l’eau peut se faire rare. Les auteurs romains n’ont transmis aucun détail sur son culte. L’analyse comparative des mythes celte et iranien a montré que le Neptune honoré des premiers Romains est l’interprétation latine d’un dieu indo-européen, maître dangereux des eaux douces, que les travaux humains de canalisation peuvent rendre bienfaisant. Le traité de Palladius des travaux agricoles préconisés pour le mois qui suit les Neptunalia garde ce souci de mise en place et d’entretien des canalisations d’eau douce.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Neptunalia
Dates
juillet 23, 2025 Toute la journée
202525juilToute la journéeRepeating EventFurrinalia
Description
Les Furrinalia (ou Furinalia) sont une fête religieuse annuelle de la Rome antique célébrant le 25 juillet des rites dédiés à Furrina, déesse tombée dans l'oubli. Georges Dumézil, étudiant sa
Description
Les Furrinalia (ou Furinalia) sont une fête religieuse annuelle de la Rome antique célébrant le 25 juillet des rites dédiés à Furrina, déesse tombée dans l’oubli. Georges Dumézil, étudiant sa complémentarité avec les Neptunalia, fêtées deux jours avant, l’interprète comme une archaïque déesse des eaux souterraines, peut-être patronne des puits qui permettent l’accès à ces eaux, et dont le culte aurait été occulté par celui de Neptune, maître de toutes les eaux.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Furrinalia
Dates
juillet 25, 2025 Toute la journée
août
202513aoûtToute la journée15Repeating EventNemoralia
Description
Idibus Augustis - Ante diem octavum decimum Kalendas Septembres Diane Lucifère (porteuse de lumière), souvent assimilée
Description
Idibus Augustis – Ante diem octavum decimum Kalendas Septembres

Les Nemoralia, également connues sous le nom de Festival des Flambeaux ou Ides d’Hécate, constituent un festival de trois jours célébré initialement par les anciens Romains aux Ides d’août (13-15 août) en l’honneur de la déesse Diane. Bien que les Nemoralia aient d’abord eu lieu dans le sanctuaire de Diane au lac Nemi, elles se sont rapidement diffusées. Il est possible que l’Église catholique ait adapté les Nemoralia pour en faire la fête de l’Assomption.
Chaque année, une fête en l’honneur de Diane se déroulait dans son sanctuaire du lac de Nemi, au sud-est de Rome. Les origines de cette fête précèdent probablement la propagation du culte de Diane, au IIIe siècle avant notre ère, et pourraient remonter au VIe siècle avant notre ère, voire plus tôt. La fête de Diane s’est finalement étendue dans toute l’Italie, y compris au temple de Diane sur la colline de l’Aventin à Rome.
Les chiens de chasse, symboles importants de la célébration, représentaient la tutelle de Diane sur ses protégés. Ornés de guirlandes, ils participaient à la fête plutôt qu’à la chasse, cette dernière étant interdite pendant les festivités. Cela symbolisait la protection de Diane, s’étendant à tous. Stace (Statius 3.I.52-60), poète du 1er siècle de notre ère, mentionne les Nemoralia et souligne l’importance du refuge dans le culte de Diane, dont les sanctuaires offraient asile aux esclaves en fuite et, dans le mythe d’Hippolyte et d’Oreste, refuge contre la folie et la mort.
Au 1er siècle avant notre ère, le poète Ovide a décrit le sanctuaire et le culte:
«Dans la vallée d’Aricie, il y a un lac entouré d’une forêt sombre, objet d’un culte antique. C’est ici qu’Hippolyte, déchiré par les rênes de ses chevaux, repose caché, et c’est pourquoi aucun cheval ne s’aventure dans ce bois. Des rubans pendent, couvrant les longues haies, et de nombreux ex-voto sont placées là en hommage à la déesse vénérée. Souvent, forte d’un vœu exaucé, le front ceint d’une couronne, une femme y apporte de la Ville des flambeaux allumés.»[1]
Ce jour-là, les fidèles formaient une procession de torches et de lampes autour des eaux du lac Nemi (dont le nom, issu du latin nemus, désigne un bois ou bosquet sacré), également connu sous le nom de Miroir de Diane. Des centaines de personnes se rassemblaient au bord du lac, couronnées de fleurs. Selon Plutarque, une partie du rituel consistait à se laver les cheveux et à les parer de fleurs avant la procession. C’était un jour de repos pour les femmes et les esclaves, et les chiens, eux aussi ornés de fleurs, étaient honorés. Les voyageurs entre les rives nord et sud du lac étaient transportés dans de petites barques illuminées par des lanternes.
Le festival des Nemoralia correspond aux fêtes catholiques d’Hippolyte de Rome (un martyr supposé du IIIe siècle de notre ère, partageant son nom avec une figure mythologique associée à Diane) le 13 août et de l’Assomption de Marie le 15 août. Certains historiens suggèrent que l’Église catholique primitive aurait pu reprendre et adapter non seulement les dates, mais aussi le symbolisme des Nemoralia.
[1] Fastes (III, Mars, 268 et suivants):
Vallis Aricinae silva praecinctus opaca
est lacus, antiqua religione sacer;
hic latet Hippolytus loris direptus equorum,
Unde nemus nullis illud aditur equis.
Licia dependent longas velantia saepes,
et posita est meritae multa tabella deae.
Saepe potens voti, frontem redimita coronis,
femina lucentes portat ab Urbe faces.
Dates
août 13, 2025 - août 15, 2025 (Toute la journée)
202515aoûtToute la journéeRepeating EventFeriæ Augusti
Description
Description
Ante diem octavum decimum Kalendas Septembres
Les Feriæ Augusti, instaurées par l’empereur Auguste en 18 av. J.-C., ajoutaient une célébration au mois d’août, aux côtés des fêtes romaines préexistantes telles que les Vinalia et les Consualia. Ces festivités marquaient la fin des travaux agricoles majeurs et étaient conçues non seulement pour promouvoir l’empereur mais aussi pour offrir une période de repos bien méritée après les efforts des semaines passées.
Les célébrations comprenaient des courses de chevaux à travers l’empire, et même les animaux de trait comme les bœufs, ânes et mules étaient dispensés de travail et ornés de guirlandes de fleurs.
Certaines de ces traditions antiques survivent presque intactes dans des événements modernes comme le Palio de Sienne. Le terme « palio » vient du « pallium », le tissu précieux remis comme prix aux vainqueurs des courses à Rome. Pendant ces fêtes, les travailleurs transmettaient leurs vœux à leurs employeurs en échange de pourboires, une pratique devenue obligatoire dans les États pontificaux durant la Renaissance.
Les Feriæ Augusti étaient des jours fériés dans tout l’Empire romain. Avec la christianisation de l’Europe, ces festivités ont été progressivement remplacées par l’Assomption, célébrée le 15 août. En Italie, la fête persiste sous le nom de Ferragosto.
Dates
août 15, 2025 Toute la journée
202519aoûtToute la journéeRepeating EventVinalia Rustica
Description
Ante diem quartum decimum Kalendas septembres D'après une mosaïque romaine exposée au Musée du Bardo, Tunisie.Dessin
Description
Ante diem quartum decimum Kalendas septembres

Les Vinalia Rustica étaient une fête romaine antique célébrée le 19 août, marquant le début de la saison des vendanges en Italie centrale.
Les origines des Vinalia Rustica remontent à une haute antiquité, comme en témoigne leur présence dans les plus anciens calendriers romains. Selon Ovide et Plutarque, la fondation de cette fête est liée à la légende d’Énée. Face à la menace du tyran étrusque Mézence, Énée aurait promis à Jupiter tout le vin de la prochaine vendange en échange de la victoire. Cette légende, rapportée également par Caton et Festus, illustre l’importance accordée au vin dans la culture romaine et son lien étroit avec les croyances religieuses.
Le rituel central des Vinalia Rustica, décrit par Varron, impliquait le flamen dialis (grand prêtre de Jupiter). Celui-ci cueillait la première grappe de raisins et effectuait le premier pressage sacré, offrant ainsi les prémices de la récolte à Jupiter[1]. Varron précise: hunc diem festum tempestatibus leniendis institutum (ce jour de fête a été institué pour apaiser les intempéries), soulignant le rôle protecteur attribué à cette célébration pour la récolte à venir.
Une particularité intéressante des Vinalia Rustica est la dualité entre Jupiter et Vénus. Bien que la fête soit principalement associée à Jupiter, Vénus y jouait également un rôle important. Varron mentionne que ce jour-là, des temples étaient dédiés à Vénus et des jardins lui étaient consacrés. Cette dualité a suscité des débats parmi les auteurs antiques. Masurius Sabinus, cité par Macrobe, affirmait catégoriquement: Vinaliorum dies Jovi sacer est, non, ut quidam putant, Veneri (Le jour des Vinalia est sacré pour Jupiter, non pour Vénus comme certains le pensent).
Les Vinalia Rustica avaient une double fonction: religieuse et agricole. Pline l’Ancien les décrit comme une fête «pour atténuer les effets du temps» sur les vignes. Cette célébration marquait symboliquement l’ouverture religieuse des vendanges, bien que la récolte effective ne commençât généralement que plus tard. Varron souligne l’importance de ce rite en expliquant qu’avant son accomplissement, il était interdit d’apporter du vin nouveau dans la ville. Cette pratique reflète la croyance romaine en l’importance des rites religieux pour assurer le succès des récoltes.
Au fil du temps, l’importance des Vinalia Rustica semble avoir décliné. Varron note qu’à son époque, la fête n’intéressait plus guère que les maraîchers. Ce déclin reflète probablement l’évolution de la société romaine, s’éloignant progressivement de ses racines agricoles.
[1] Varron, De la langue latine, VI, 3, 16:
Vinalia, fêtes où l’on fait des libations de vin nouveau à Jupiter, et non a Vénus. Cette fête est l’objet d’une grande solennité dans le Latium, où autrefois, en certaines contrées, les prêtres présidaient publiquement à la vendange comme cela se pratique encore aujourd’hui dans le territoire de Rome. C’est un flamine diale qui inaugure la vendange : après avoir recueilli les grappes, il sacrifie une brebis à Jupiter, et, au cours de l’immolation et de l’offrande, il choisit la première grappe de raisin. Il est écrit dans les livres sacrés de Tusculum qu’on n’emmène point de vin nouveau à la ville avant la procession des Vinales.
Vinalia a vino; hic dies Iovis, non Veneris; huius rei cura non levis in Latio: nam aliquot locis vindemiae primum ab sacerdotibus publice fiebant, ut Romae etiam nunc; nam flamen Dialis auspicatur vindemiam, et ut iussit vinum legere, agna Iovi facit, inter cuius exta caesa et porrecta flamen primus vinum legit. In Tusculanis portis est scriptum: Vinum novum ne vehatur in urbem ante quam Vinalia kalentur.
Dates
août 19, 2025 Toute la journée
202523aoûtToute la journéeRepeating EventVulcanalia
Description
Ante diem decimum Kalendas Septembres D'après un bas-relief romain (entre 50 av. n. ère et 50 après)
Description
Ante diem decimum Kalendas Septembres

Les Vulcanalia (ou Volcanalia), célébrées à Rome le dixième jour avant les calendes de septembre, soit le 23 août, marquaient la fin de la période de la Canicule, avec une attention particulière portée à Vulcain, le dieu du feu. Cette fête religieuse romaine se distingue par son rite particulier: jeter des petits poissons vivants dans les flammes.
La fête est inscrite dans plusieurs calendriers antiques, tels que les Fasti Antiates maiores. Cette date est symbolique, car elle marque la fin des chaleurs estivales intenses débutées avec les Neptunalia le 23 juillet. Cette période était propice aux risques d’incendie dus à la sécheresse et aux récoltes stockées, faisant des Volcanalia une fête destinée à apaiser Vulcain et à conjurer les dangers de feu.
Un mythe perdu?
Un des rituels les plus intrigants des Volcanalia était l’immolation de poissons vivants. Selon Varron[1], cette coutume consistait à jeter ces animaux dans les flammes pour obtenir la protection du dieu du feu. Festus Grammaticus précise que ces poissons étaient prélevés dans le Tibre et offerts à l’area Volcani, car ils symbolisaient des âmes humaines destinées à Vulcain.
L’explication de ce rituel singulier fait débat parmi les chercheurs. William Warde Fowler suggère une similitude avec les offrandes de poissons faites à la déesse Tacita lors des Parentalia. Jérôme Carcopino et Jules Toutain, quant à eux, voient une connexion avec la nature aquatique de Vulcain, bien que cette interprétation soit controversée car Vulcain n’était ni un dieu des morts ni un dieu du Tibre.
Georges Dumézil propose une approche comparative avec le védisme indien. Dans les récits védiques, le dieu du feu Agni, similaire à Vulcain, est maudit par un poisson, créant un lien entre l’eau, le feu et le poisson, qui pourrait expliquer ce rituel romain. Cette hypothèse suggère un mythe perdu aux Romains mais préservé dans les traditions orientales.
Le culte de Vulcain s’est étendu au-delà de Rome grâce à l’établissement de colonies romaines. Le cas le plus ancien est celui de Narbo Martius (actuelle Narbonne), où un autel, une aire sacrée et un vivier dédié à Vulcain ont été construits au Ier siècle av. J.-C. Cette implantation témoigne de la continuité des traditions rituelles, incluant les offrandes de poissons, même en province.
Sous l’Empire, le culte de Vulcain a connu des évolutions. En 86, l’empereur Domitien a inauguré un nouveau temple dédié à Vulcain près du Quirinal, en hommage à un vœu non tenu par Néron après le grand incendie de 64. Une inscription de l’époque précise les sacrifices prescrits pour cette fête.
[1] Varron, De lingua latina, VI, 3, 20: Volcanalia a Volcano, quod ei tum feriae et quod eo die populus pro se in ignem animalia mittit.
Dates
août 23, 2025 Toute la journée
202527aoûtToute la journéeRepeating EventVolturnalia
Description
Ante diem sextum Kalendas Septembres D'après une statue connue sous le nom de Marforio, datant du
Description
Ante diem sextum Kalendas Septembres

Parmi les nombreuses célébrations religieuses qui rythmaient le calendrier de la Rome antique, les Volturnalia tenaient une place singulière. Fêtée le 27 août, cette célébration était dédiée au dieu Volturnus, une divinité mineure du panthéon romain, sans doute d’origine samnite, dont les attributions semblent avoir été à la fois liées aux vents et aux fleuves.
Origines et attributions de Volturnus
Volturnus est une divinité relativement obscure du panthéon romain, mais son culte était important pour les communautés vivant le long du fleuve Volturne, en Campanie. Lors de l’introduction de son culte à Rome, Volturnus a été associé au Tibre. On le considérait comme le père de Juturna, déesse des fontaines, qui avait un sanctuaire dédié sur le Forum romain.
Le nom Volturnus dérive de la racine latine volvere qui signifie «tourner» ou «faire tourner» et suggère une connexion avec le mouvement des courants fluviaux ou des vents. Avec Aquilon, Favonius et Auster, Volturnus était considéré comme l’un des quatre vents fils d’Eole et d’Aurore.
Ainsi, le dieu Volturnus était-il vénéré pour ses associations avec les forces naturelles, en particulier les vents chauds d’été et les cours d’eau, qui étaient essentiels pour l’agriculture et la navigation.
La célébration de la Volturnalia
Les Volturnalia, célébrées le 27 août, coïncidait avec une période de l’année particulièrement marquée par la chaleur estivale et la maturation des récoltes. Il est probable que cette fête était liée à des rites de purification ou de remerciement, destinés à apaiser le dieu et à garantir la fertilité des terres et la douceur des vents pour la navigation.
Comme pour de nombreuses autres divinités fluviales ou liées à la nature, les rites consistaient probablement en des sacrifices d’animaux, des offrandes végétales, ainsi que des libations de vin ou de lait, versées dans le fleuve en hommage à la divinité.
Il est également intéressant de noter que les Volturnalia se déroulaient peu de temps après les Consualia (le 21 août), fêtes consacrées à Consus, dieu des greniers et des réserves de céréales, suggérant un lien saisonnier entre la récolte, le stockage des grains et la gestion des ressources en eau.
Volturnus et la Religion romaine
Volturnus est représentatif du polythéisme romain et de son ancrage profond dans les réalités naturelles et agricoles. À Rome, la religion n’était pas seulement une affaire de grandes divinités comme Jupiter ou Mars, mais aussi de dieux locaux, dont l’influence était limitée mais essentielle pour la survie et le bien-être des communautés. Chaque rivière, source ou phénomène naturel pouvait avoir son propre génie, son propre dieu, comme c’était le cas pour le Volturne.
Les Romains, pragmatiques dans leurs croyances religieuses, honoraient ces divinités mineures avec soin, afin d’assurer la prospérité des cultures, la protection des cités et la santé des citoyens. Les Volturnalia, comme d’autres fêtes religieuses, servait donc non seulement à vénérer une divinité, mais aussi à renforcer les liens entre les hommes et la nature, en reconnaissant la dépendance humaine vis-à-vis des forces naturelles.
Dates
août 27, 2025 Toute la journée
septembre
202505septToute la journée19Repeating EventLudi Romani / Ludi magni
Description
Nonis Septembribus - Ante
Description

Les Ludi Romani («Jeux Romains») ou Ludi magni («Grands Jeux») étaient un festival religieux majeur dans la Rome antique, composé de plusieurs cérémonies appelées ludi. Ils se déroulaient chaque année à partir de 366 av. J.-C., du 12 au 14 septembre, puis cette période fut étendue du 5 au 19 septembre. À la fin du 1er siècle av. J.-C., un jour supplémentaire fut ajouté le 4 septembre en l’honneur du divin Jules César. C’est durant ces jeux que le théâtre, inspiré du théâtre grec, fut introduit à Rome.
Ces jeux, considérés comme le principal festival romain, étaient organisés en l’honneur de Jupiter. Selon la tradition, ils auraient été institués par Tarquin l’Ancien après sa conquête de la ville latine d’Apiolae. Cependant, des sources comme Dionysius d’Halicarnasse et Cicéron les attribuent à la victoire romaine sur les Latins lors de la bataille du lac Régille, vers 496 av. J.-C.
Initialement organisés par les consuls, puis par les édiles curules, ces jeux duraient d’abord un jour. Après l’expulsion des rois en 509 av. J.-C., un deuxième jour fut ajouté, suivi d’un troisième jour après la première sécession de la plèbe en 494 av. J.-C. De 191 à 171 av. J.-C., les jeux duraient dix jours, et peu avant la mort de César, ils s’étendaient sur quinze jours, du 5 au 19 septembre. Après la mort de César, un jour supplémentaire fut ajouté.
Dans les calendriers de l’époque augustéenne, les jours des jeux étaient notés du 4 au 19 septembre, avec des événements marquants comme l’Epulum Jovis le 13 et l’Equorum probatio (une revue de cavalerie) le 14. Les jeux de cirque se tenaient du 15 au 19 septembre.
Ces jeux n’étaient pas toujours célébrés chaque année à leur début. Souvent, ils étaient basés sur un vœu (votum) fait par un commandant militaire et célébrés après son triomphe. Cependant, au fil du temps, les Ludi Romani sont devenus une célébration régulière, marquant la transition des jeux extraordinaires à ceux établis annuellement.
Les jeux sont probablement devenus annuels à partir de la nomination des premiers édiles curules en 367 av. J.-C., qui étaient responsables de leur supervision. Cette période correspond également à des changements importants dans le gouvernement romain, consolidant ainsi la place des Ludi Romani dans la vie religieuse et sociale de Rome.
Les Ludi Romani incluaient une procession solennelle (pompa), des courses de chars, des compétitions équestres, des représentations théâtrales et diverses autres exhibitions comme des combats de boxe. Après l’introduction du théâtre en 364 av. J.-C., des pièces étaient jouées durant ces jeux, et en 214 av. J.-C., les ludi scenici occupaient quatre jours du festival.
Dates
septembre 5, 2025 - septembre 19, 2025 (Toute la journée)
octobre
202501octToute la journéeRepeating EventTigillum Sororium
Description
Kalendis Octobribus Soldat représenté dans la Maison du Sacellum troyen, ou Maison du Lararium d'Achille, Pompéi (Photo
Description
Kalendis Octobribus

La cérémonie au Tigillum Sororium était un rituel annuel important pendant la période républicaine et ancré dans l’histoire légendaire de la ville.
Le Tigillum Sororium, ou ‘poutre de la sœur’, était un monument ancien situé sur la pente de la colline de l’Oppius à Rome. Son origine remonte à la légende des Horaces et des Curiaces, datant du règne de Tullus Hostilius au 7e siècle av. notre ère. Selon la tradition romaine, il fut érigé à l’endroit où Publius Horatius expia le meurtre de sa sœur Camille après avoir vaincu les trois Curiaces.
Le monument consistait en une poutre horizontale soutenue par deux poteaux verticaux, enjambant probablement la Voie Sacrée (Sacra Via). Il était situé près du Compitum Acilium, un sanctuaire dédié à Auguste. Deux autels se trouvaient à proximité, l’un dédié à Junon Sororia et l’autre à Janus Curiatus, soulignant l’importance religieuse du site.
Chaque année, aux calendes d’octobre (le 1er octobre), une cérémonie de purification se déroulait au Tigillum Sororium. Cette date coïncidait avec le retour des soldats à Rome pour l’hiver, ce qui explique la nature purificatrice du rituel.
Les soldats démobilisés se rassemblaient au Tigillum Sororium. Puis ils passaient sous la poutre dans un acte symbolique de purification. Ce geste visait à les libérer de la souillure contractée en tuant des ennemis au combat.
La persistance de cette cérémonie témoigne de son importance dans la vie religieuse et sociale romaine. Le fait que le monument était encore entretenu et restauré aux frais de l’État jusqu’à l’époque de Tite-Live (fin du 1er siècle av. notre ère – début du 1er siècle) souligne sa signification durable.
Dates
octobre 1, 2025 Toute la journée
202511octToute la journéeRepeating EventMeditrinalia
Description
D'après un détail de la mosaïque de Lycurgue, musée de Saint-Romain-en-Gal (dessin
Description

Ante diem quintum idus Octobres
Les Meditrinalia étaient une fête religieuse de la Rome antique célébrée le 11 octobre. Cette festivité était liée à la nouvelle vendange et marquait un moment important dans le calendrier agricole romain.
L’étymologie du nom Meditrinalia est sujette à débat. Certains chercheurs le font dériver du latin mederi signifiant «guérir», ce qui suggérerait un lien avec des propriétés curatives attribuées au vin. D’autres y voient plutôt une référence à sa position médiane dans les trois mois d’automne. Bien que les détails précis de ses origines soient obscurs, on sait que cette fête était anciennement associée à Jupiter et revêtait une importance particulière dans la Rome agricole primitive. Le point central des Meditrinalia était la dégustation rituelle du vin nouveau, mélangé au vin de l’année précédente. Cette pratique s’accompagnait de libations offertes aux dieux, notamment ceux liés à la santé et à la guérison.
Au fil du temps, les interprétations de la fête ont évolué. Une déesse nommée Meditrina, associée à la santé et à la longévité, semble avoir été inventée tardivement pour expliquer l’origine du festival. Cependant, cette divinité n’apparaît pas dans les sources les plus anciennes. Il est important de noter que malgré certaines affirmations modernes, les Meditrinalia n’étaient pas simplement une « fête des vendanges ». Leur signification religieuse et rituelle était plus complexe, mêlant des aspects agricoles, médicaux et spirituels.
Voir l’article: Fête des Meditrinalia: à votre santé!
Dates
octobre 11, 2025 Toute la journée
202513octToute la journéeRepeating EventFontinalia
Description
Ante diem tertium idus Octobres Les Fontinalia étaient
Description

Ante diem tertium idus Octobres
Les Fontinalia étaient une fête religieuse annuelle de la Rome antique. Cette célébration se tenait le 13 octobre et était dédiée à Fontus, divinité associée aux sources et aux eaux courantes.
Le rituel principal des Fontinalia consistait à orner les fontaines de guirlandes. Les Romains jetaient également des fleurs dans les sources et couronnaient les puits.
Notre principale source d’information sur cette fête est Varron, érudit romain du 1er siècle avant J.-C. Dans son ouvrage De lingua latina, il mentionne les Fontinalia en ces termes:
«Les Fontanalia, du mot Fons (source), car c’est le jour de fête de cette divinité; à cette occasion, on jette des couronnes dans les sources et on couronne les puits.»[1]
Cette description succincte de Varron constitue l’essentiel de ce que nous savons avec certitude sur le déroulement de cette fête. Les Fontinalia s’inscrivaient dans le calendrier religieux romain, reflétant l’importance accordée aux sources d’eau dans la culture et la religion de la Rome antique.
[1] Varron, De lingua latina, livre VI, 22: Fontanalia a Fonte, quod is dies feriae eius; ab eo tum et in fontes coronas iaciunt et puteos coronant.
Dates
octobre 13, 2025 Toute la journée
202515octToute la journéeRepeating EventOctober equus
Description
D'après une tête de cheval en bronze, dite "Protomé Médicis", 4e s. av. notre ère, Grèce, Musée archéologique
Description

Idibus Octobribus
L’October equus, ou «Cheval d’octobre», est une fête religieuse de la Rome antique célébrée en l’honneur de Mars le 15 octobre, marquant la fin des campagnes agricoles et militaires. Ce rite est unique à Rome, étant le seul où un cheval était sacrifié. Il se déroulait lors de l’une des trois courses de chevaux annuelles dédiées à Mars. Des écrits du 1er siècle avant J.-C. et du 1er siècle après J.-C. fournissent des détails sur ce rituel, qui a fait l’objet de nombreuses interprétations et débats parmi les historiens modernes. Tous s’accordent toutefois sur l’ancienneté de cette pratique, remontant à la période royale de Rome.
La cérémonie ne portait pas de nom spécifique. Elle est simplement désignée par la victime du sacrifice, le cheval. Le rituel se déroulait au Champ de Mars, un espace traditionnellement dédié à Mars, où les chevaux paissaient et s’entraînaient. Le flamen martialis, en présence des pontifes, présidait la cérémonie, qui débutait par une course de chars, ou biges, tirés par deux chevaux. Le cheval de droite du char vainqueur devenait la victime du sacrifice. Contrairement aux sacrifices ordinaires, l’animal n’était pas égorgé, mais tué d’un coup de javelot, puis immolé sur l’autel de Mars.
Dès que le cheval était abattu, sa queue était coupée et rapidement transportée à la Regia, un bâtiment situé au forum, où son sang était versé sur les cendres du foyer sacré. La décapitation du cheval constituait le troisième acte du rituel. La tête, ornée d’une guirlande de pains, devenait l’objet d’une lutte entre deux quartiers de Rome: les Sacravienses, habitants de la Via Sacra, et les Suburanenses, habitants de Subura. Si les premiers l’emportaient, la tête était clouée aux murs de la Regia; si les seconds triomphaient, elle était exposée au sommet de la tour Mamilienne, dont l’emplacement exact demeure incertain.
Bien que les historiens connaissent le sort réservé à la queue et à la tête du cheval, le destin de la partie centrale du corps reste encore un mystère.
Malgré les témoignages des auteurs antiques, tels que Varron et Festus, les raisons précises du sacrifice d’un cheval en octobre restent floues. Pourquoi un cheval et non un autre animal? Pourquoi ce mois en particulier ? Les hypothèses abondent, mais aucune explication définitive n’a été retenue. Le cheval, associé à la guerre, était peut-être perçu comme un symbole de vitalité à offrir aux dieux pour assurer la prospérité des récoltes.
Pour en savoir plus: article October equus sur Wikipedia.
Dates
octobre 15, 2025 Toute la journée
202519octToute la journéeRepeating EventArmilustrium
Description
D'après un relief représentant des boucliers et des armes, provenant du temple d'Hadrien, Musées du Capitole, Rome.
Description

Ante diem quartum decimum kalendas Novembres
L’Armilustrium était une cérémonie religieuse célébrée par les Romains chaque année le 19 octobre. Consacrée à Mars, le dieu de la guerre, cette fête revêtait une importance particulière dans le calendrier religieux romain. Elle marquait le moment où les armées romaines rentraient à Rome après la campagne militaire annuelle, et elle était l’occasion de purifier les armes et d’honorer Mars. Bien que moins connue que d’autres fêtes liées à la guerre, comme les Quinquatries ou les Lupercales, .
Le mot Armilustrium est dérivé du latin arma, qui signifie « arme », et lustratio, signifiant « purification ». Cette étymologie illustre le cœur de la célébration: une purification rituelle des armes des soldats au retour des batailles. Ce rite visait à rendre les armes inoffensives, ou du moins à les sanctifier après leur usage meurtrier, et à protéger la cité de Rome des souillures associées au sang versé.
L’Armilustrium se tenait principalement sur l’Aventin, une des collines les plus importantes de Rome. Selon les sources, la cérémonie était marquée par des processions, des danses, et la sonnerie des trompettes militaires, symboles de la guerre et de la victoire. Les armes des soldats étaient purifiées lors d’un rituel solennel, au cours duquel elles étaient ornées de guirlandes et soumises à des rites propitiatoires en l’honneur de Mars.
Comme de nombreuses célébrations religieuses romaines, l’Armilustrium répondait à des objectifs à la fois religieux et politiques. À Rome, la guerre n’était jamais une simple affaire militaire; elle était un acte religieux. Avant de partir en campagne, les armées devaient être bénies par les prêtres, les auspices devaient être pris pour s’assurer que les dieux étaient favorables, et Mars, en tant que patron des soldats, devait être consulté et honoré. De même, une fois la guerre terminée, il était essentiel de rendre grâce au dieu et de purifier les armes, non seulement pour expier les violences commises, mais aussi pour assurer la protection continue de Rome.
L’Armilustrium intervenait à la fin de la saison des campagnes militaires, avant l’hiver, lorsque les soldats retournaient dans la ville. Dans ce contexte, la cérémonie marquait symboliquement la fin de l’activité militaire pour l’année, un repos temporaire pour les armes, et une réaffirmation de la puissance divine de Mars, garant de la force militaire romaine.
Les Saliens, prêtres de Mars, jouaient un rôle central dans l’Armilustrium. Ces prêtres, habillés d’armures, exécutaient des danses rituelles et chantaient des hymnes en l’honneur de Mars. Les danses armées des Saliens sont souvent associées à l’idée de la protection de l’État par le dieu de la guerre. Leur présence lors de l’Armilustrium soulignait l’importance du lien entre la guerre et la religion dans la pensée romaine.
Les Saliens, en dansant et en brandissant leurs boucliers sacrés (ancilia), participaient à la lustratio, ce processus de purification qui était un aspect central de la fête. Cette procession des armes était aussi un moment où le peuple pouvait contempler la force militaire de Rome et se rappeler que leur sécurité dépendait à la fois de l’habileté des soldats et du soutien des dieux.
Dates
octobre 19, 2025 Toute la journée
novembre
202504novToute la journéeRepeating EventLudi Plebeii
Description
Pridie Nonas Novembres -
Description

Pridie Nonas Novembres – Ante diem quintum decimum Kalendas Decembres
Les Ludi Plebeii (Jeux Plébéiens) étaient un festival religieux de la Rome antique qui se déroulait du 4 au 17 novembre. Ces jeux comprenaient à la fois des représentations théâtrales (ludi scaenici) et des compétitions athlétiques, visant à divertir le peuple romain.
Bien que Cicéron les considérait comme les plus anciens jeux romains, l’histoire précise des Ludi Plebeii reste incertaine. Ils sont attestés comme événement annuel à partir de 220 av. J.-C., mais pourraient être bien plus anciens. Certains historiens suggèrent que ces jeux auraient pu être créés par les plébéiens dès le 5e ou 4e siècle av. J.-C. comme une affirmation de leur identité propre.
Les Ludi Plebeii étaient organisés par les édiles plébéiens et célébraient la liberté politique de la plèbe. Cependant, les traditions divergent sur la nature exacte de cette liberté: certains y voyaient une commémoration de la libération de la tyrannie des Tarquins, tandis que d’autres l’interprétaient comme une célébration de l’émancipation de la domination patricienne.
Selon certaines sources, les jeux se tenaient dans le Circus Flaminius, un lieu associé au peuple romain. Le festival incluait plusieurs événements majeurs: un festin en l’honneur de Jupiter (Epulum Iovis) le 13 novembre; une parade de cavalerie le 14 novembre etdes jeux du cirque (ludi circenses), principalement des courses de chars, du 15 au 17 novembre. Cependant, la localisation dans le Circus Flaminius est remise en question, car ce cirque ne disposait pas de piste pour les courses de chars.
La comédie Stichus de Plaute fut présentée pour la première fois lors des Ludi Plebeii de 200 avant notre ère. Et en 216 av. J.-C., les jeux durent être répétés trois fois en raison d’une faute rituelle (vitium) qui avait perturbé le bon déroulement des événements.
Dates
novembre 4, 2025 Toute la journée
202524novToute la journée21décRepeating EventBrumalia
Description
Détail de la statue d'un éphèbe couronné de lierre. Fin du 1er siècle, Volubilis. Musée archéologique de Rabat,
Description

Ante diem octavum Kalendas Decembres – Ante diem duodecimum Kalendas Januarias
Dans le calendrier romain, les Brumalia étaient des fêtes hivernales célébrées à la fin de novembre et en décembre. Peu connues en comparaison des Saturnales ou des Lupercales, ces festivités mettaient en lumière l’importance des cycles saisonniers dans la vie des Romains et des peuples de l’Antiquité.
Le terme Brumalia dérive du mot latin bruma, qui signifie « le jour le plus court » ou « solstice d’hiver », marquant ainsi le début de la célébration, autour du 24 novembre. Cette fête s’étendait souvent jusqu’au solstice d’hiver, au 21 décembre, voire au-delà dans certaines pratiques locales. L’esprit de ces célébrations était avant tout agricole et pastoral, mais elles prenaient aussi des accents religieux et politiques.
Les Brumalia remontent aux temps pré-romains, ancrées dans la reconnaissance des forces naturelles qui rythmaient les saisons. À l’approche de l’hiver, les récoltes étaient terminées, les champs étaient en sommeil, et les bêtes avaient été abattues ou mises à l’abri pour survivre au froid. C’était donc un moment propice à la réflexion, à l’introspection, mais aussi aux célébrations.
Durant les Brumalia, les Romains honoraient plusieurs divinités. On offrait des sacrifices à Saturne, le dieu du temps et de l’agriculture, pour protéger les récoltes, et à Cérès, déesse des moissons. La figure d’Apollon, dieu solaire et protecteur de l’hiver, était également centrale, car il symbolisait le retour progressif de la lumière après la période la plus sombre de l’année. On priait pour la bonne santé des récoltes à venir et pour la fécondité de la terre.
Les festivités comportaient des aspects festifs et conviviaux. Il était de coutume d’offrir des cadeaux, en particulier des couronnes de lierre, symbole de longévité, mais aussi de déguster du vin nouveau. L’ivresse, symbolisant l’abandon à la nature, faisait partie intégrante des réjouissances, tout comme les banquets, qui marquaient une pause dans les rigueurs de l’hiver.
Sous l’Empire, et particulièrement durant le règne de l’empereur Justinien, les Brumalia devinrent des célébrations plus formelles, adoptées par la cour impériale de Constantinople. Bien que ces fêtes eussent à l’origine une dimension païenne, elles s’adaptèrent aux réalités de la nouvelle culture chrétienne. En effet, Justinien lui-même prolongea certaines des pratiques, en les liant à des commémorations plus civiques, tout en s’éloignant des anciens cultes polythéistes.
Le dernier vestige des Brumalia fut probablement absorbé par les festivités chrétiennes autour de Noël. La tradition du festin, du vin, et des cadeaux survécut dans les pratiques populaires, mais le sens religieux évolua.
Dates
novembre 24, 2025 - décembre 21, 2025 (Toute la journée)
décembre
202524novToute la journée21décRepeating EventBrumalia
Description
Détail de la statue d'un éphèbe couronné de lierre. Fin du 1er siècle, Volubilis. Musée archéologique de Rabat,
Description

Ante diem octavum Kalendas Decembres – Ante diem duodecimum Kalendas Januarias
Dans le calendrier romain, les Brumalia étaient des fêtes hivernales célébrées à la fin de novembre et en décembre. Peu connues en comparaison des Saturnales ou des Lupercales, ces festivités mettaient en lumière l’importance des cycles saisonniers dans la vie des Romains et des peuples de l’Antiquité.
Le terme Brumalia dérive du mot latin bruma, qui signifie « le jour le plus court » ou « solstice d’hiver », marquant ainsi le début de la célébration, autour du 24 novembre. Cette fête s’étendait souvent jusqu’au solstice d’hiver, au 21 décembre, voire au-delà dans certaines pratiques locales. L’esprit de ces célébrations était avant tout agricole et pastoral, mais elles prenaient aussi des accents religieux et politiques.
Les Brumalia remontent aux temps pré-romains, ancrées dans la reconnaissance des forces naturelles qui rythmaient les saisons. À l’approche de l’hiver, les récoltes étaient terminées, les champs étaient en sommeil, et les bêtes avaient été abattues ou mises à l’abri pour survivre au froid. C’était donc un moment propice à la réflexion, à l’introspection, mais aussi aux célébrations.
Durant les Brumalia, les Romains honoraient plusieurs divinités. On offrait des sacrifices à Saturne, le dieu du temps et de l’agriculture, pour protéger les récoltes, et à Cérès, déesse des moissons. La figure d’Apollon, dieu solaire et protecteur de l’hiver, était également centrale, car il symbolisait le retour progressif de la lumière après la période la plus sombre de l’année. On priait pour la bonne santé des récoltes à venir et pour la fécondité de la terre.
Les festivités comportaient des aspects festifs et conviviaux. Il était de coutume d’offrir des cadeaux, en particulier des couronnes de lierre, symbole de longévité, mais aussi de déguster du vin nouveau. L’ivresse, symbolisant l’abandon à la nature, faisait partie intégrante des réjouissances, tout comme les banquets, qui marquaient une pause dans les rigueurs de l’hiver.
Sous l’Empire, et particulièrement durant le règne de l’empereur Justinien, les Brumalia devinrent des célébrations plus formelles, adoptées par la cour impériale de Constantinople. Bien que ces fêtes eussent à l’origine une dimension païenne, elles s’adaptèrent aux réalités de la nouvelle culture chrétienne. En effet, Justinien lui-même prolongea certaines des pratiques, en les liant à des commémorations plus civiques, tout en s’éloignant des anciens cultes polythéistes.
Le dernier vestige des Brumalia fut probablement absorbé par les festivités chrétiennes autour de Noël. La tradition du festin, du vin, et des cadeaux survécut dans les pratiques populaires, mais le sens religieux évolua.
Dates
novembre 24, 2025 - décembre 21, 2025 (Toute la journée)
202503décToute la journée04Repeating EventBona Dea
Description
Ante diem tertium Nonas Decembres Bona Dea, littéralement
Description
Ante diem tertium Nonas Decembres

Bona Dea, littéralement «Bonne Déesse», occupe une place singulière dans le panthéon romain. À la fois divinité de la chasteté, de la fécondité et de la guérison, elle incarne un idéal de pureté féminine, exclusivement honoré par les femmes. Ses rites, marqués par le secret et l’exclusion des hommes, sont parmi les plus énigmatiques de la religion romaine.
Le culte de Bona Dea est enveloppé de mystère, et même son nom n’était pas prononcé dans le cadre des cérémonies. Elle est souvent assimilée à d’autres figures divines telles que Ops, la déesse de l’abondance, ou même à la déesse Fauna, épouse de Faunus. Son identification avec d’autres déesses reflète la fluidité des croyances romaines, où une même divinité pouvait prendre des formes multiples. Bona Dea est également associée à la guérison et à la protection des femmes, ainsi qu’à la fertilité des champs et des animaux, la plaçant au cœur de la vie domestique et agricole.
Le culte de Bona Dea était unique en son genre. Il se déroulait lors de rituels fermés, strictement réservés aux femmes, en particulier aux matrones (femmes mariées romaines). Les cérémonies étaient organisées au domicile du magistrat suprême de la ville de Rome, souvent le consul, mais c’est sa femme qui présidait aux rites. Les hommes étaient non seulement exclus, mais même les représentations masculines –statues ou images– étaient voilées ou écartées de l’espace rituel.
Les rituels se tenaient principalement en décembre, et, bien que l’on ignore beaucoup de détails, on sait que des sacrifices d’animaux et des offrandes de vin étaient faits à la déesse. Contrairement à d’autres cultes, la consommation de vin, normalement interdite aux femmes en dehors de ces contextes rituels, était permise lors de ces célébrations. Le vin était dissimulé sous l’appellation de «lait» et le récipient dans lequel il était contenu était appelé une «urne au miel» (mellarium), soulignant ainsi le caractère symbolique et secret de ces rites.[1]
L’Épisode Scandaleux de 62 av. J.-C.
Le culte de Bona Dea est surtout connu à travers un scandale politique majeur qui éclata en 62 av. J.-C., impliquant l’homme politique Publius Clodius Pulcher. Selon les récits de l’époque, Clodius se serait déguisé en femme pour infiltrer les célébrations de Bona Dea, qui se tenaient alors chez Pompée, dont l’épouse présidait les rites. Sa présence masculine dans un espace sacré réservé aux femmes fut perçue comme un sacrilège majeur.
Bien que Clodius ait été jugé pour ce crime, il fut acquitté grâce à la corruption, un événement qui souligna la tension politique grandissante de la fin de la République romaine. Cet épisode n’en contribua pas moins à renforcer la perception du culte de Bona Dea comme un espace sacré, inaccessible et inviolable.
Outre les rituels annuels, Bona Dea avait également un temple sur l’Aventin, une des collines de Rome. Ce temple était également réservé aux femmes, et seuls les serpents sacrés, symboles de régénération et de guérison, y étaient autorisés comme gardiens. Bona Dea, de par son rôle protecteur des femmes et des foyers, était souvent priée pour assurer la santé des femmes et leur fertilité, jouant un rôle crucial dans les affaires domestiques.
Les attributs de Bona Dea comprenaient des plantes médicinales, en particulier la sauge, utilisée pour ses vertus curatives, ainsi que des serpents et des symboles de la fécondité comme les cornes d’abondance. Son culte, bien que mystérieux, montre combien la religion romaine accordait une place particulière à la protection des femmes, tout en préservant leur autonomie rituelle dans un monde dominé par les hommes.
[1] Voir l’article: Un baiser pour détecter l’odeur du vin… la surveillance des femmes romaines
Dates
décembre 3, 2025 - décembre 4, 2025 (Toute la journée)
202505décToute la journéeRepeating EventFaunalia Rustica
Description
Nonis Decembribus Les Faunalia étaient des fêtes religieuses célébrées en
Description
Nonis Decembribus

Les Faunalia étaient des fêtes religieuses célébrées en l’honneur de Faunus, le dieu romain des bois, des champs et des créatures sauvages. Divinité rustique et pastorale, Faunus était perçu comme le protecteur des troupeaux, des agriculteurs, et plus largement des campagnes. Les Faunalia, souvent fêtées en milieu rural, constituaient un moment important pour les communautés agraires, soucieuses de maintenir un équilibre entre la nature sauvage et les activités humaines.
Faunus, souvent comparé à Pan dans la mythologie grecque, était une figure hybride, mi-humaine, mi-animale, dont l’apparence mêlait traits humains et caractéristiques animales, comme des cornes ou des pieds de chèvre. Il régnait sur les forêts et les espaces sauvages, et symbolisait à la fois la fertilité de la terre et la puissance incontrôlée de la nature.
Ce dieu protégeait non seulement les troupeaux et les cultures, mais il possédait également une dimension oraculaire, pouvant délivrer des prophéties à ceux qui le consultaient. Ses pouvoirs étaient cependant ambivalents : Faunus pouvait être à la fois bienveillant, en garantissant la fertilité et la prospérité des terres, ou redoutable, en envoyant des calamités naturelles ou des maladies si on négligeait de l’honorer.
Les Faunalia Rustica, célébrées le 5 décembre, étaient la forme principale de ces fêtes. Leur nom fait référence à la campagne (rusticus, en latin), et elles avaient lieu dans des villages et hameaux reculés. Les habitants de la campagne, principalement des agriculteurs et des bergers, rendaient hommage à Faunus en tant que protecteur des troupeaux et des terres agricoles.
Les festivités comprenaient des sacrifices d’animaux, généralement des chèvres, des moutons ou des vaches, animaux associés à la vie pastorale et à Faunus lui-même. Les sacrifices avaient pour but de garantir la bienveillance du dieu pour l’année à venir, notamment en ce qui concerne la protection des troupeaux contre les prédateurs ou les maladies. Les paysans faisaient aussi brûler des offrandes de fruits, de céréales et de vin en l’honneur du dieu, dans l’espoir d’assurer la fertilité des terres.
Une fois les sacrifices accomplis, la fête se poursuivait par des danses, des chants et des banquets, où les villageois s’abandonnaient à la joie collective, souvent dans une atmosphère de relâchement. Cette festivité incarnait un moment de répit et de convivialité au sein des communautés rurales, renforçant leurs liens sociaux après une année de labeur dans les champs.
Si les Faunalia Rustica étaient célébrées surtout dans les campagnes, la ville de Rome elle-même honorait aussi Faunus à travers un autre rituel, les Faunalia Urbana, le 13 février. Plus urbaines, ces festivités s’éloignaient légèrement de l’aspect strictement pastoral et agricole des Faunalia Rustica, tout en conservant leur caractère enjoué et exubérant.
Faunus était également célébré lors des Lupercales, fêtes où des prêtres appelés Luperques couraient à travers la ville en frappant les passants avec des lanières de peau de chèvre, en un geste symbolisant la purification et la fertilité. Faunus, en tant que dieu des bois et de la nature, jouait donc un rôle central dans les rituels de fécondité et de protection.
Faunus, bien que divinité mineure comparée à Jupiter ou Mars, occupait une place importante dans l’imaginaire romain. Sa figure symbolisait l’équilibre fragile entre la nature sauvage et l’activité humaine, rappelant aux Romains que, malgré leurs prouesses techniques et leurs conquêtes, ils demeuraient dépendants de la nature.
Dans un monde où la nature était à la fois une source de subsistance et une force indomptable, Faunus représentait cette dualité. Il était à la fois celui qui veille et protège, et celui qui doit être apaisé pour éviter des calamités. Le caractère rituel des Faunalia montre combien la religion romaine était liée aux réalités quotidiennes des populations, notamment rurales, où le respect des forces naturelles passait par des pratiques religieuses régulières.
Dates
décembre 5, 2025 Toute la journée
202511décToute la journéeRepeating EventAgonalia - Sol Indiges
Description
Parmi les diverses Agonalia célébrées dans le calendrier romain, celles
Description

Parmi les diverses Agonalia célébrées dans le calendrier romain, celles du 11 décembre occupaient une place particulière. Ce jour était dédié à une divinité associée au soleil, Sol Indiges, et reflétait l’importance du soleil dans la culture romaine, notamment pour garantir la prospérité des récoltes et la régularité des saisons. En tant que fête de sacrifice et de purification, les Agonalia de décembre jouaient un rôle crucial pour apaiser les dieux et assurer la protection de la cité avant les mois d’hiver.
Sol Indiges est une figure relativement mystérieuse dans la religion romaine. Son nom, Indiges[1], fait référence à un dieu indigène ou originel, distinct de Sol Invictus, un autre dieu solaire adopté plus tard sous l’influence orientale. Sol Indiges incarne une divinité solaire archaïque, dont le culte, bien que modeste par rapport à d’autres figures comme Jupiter ou Mars, était néanmoins d’une importance symbolique pour les Romains.
Le soleil était essentiel dans la religion romaine, non seulement en tant que source de lumière et de chaleur, mais aussi comme garant de la fertilité des terres. En ce sens, honorer Sol Indiges à la fin de l’année permettait de maintenir l’équilibre cosmique et d’assurer que le cycle des saisons se poursuivrait, avec la lumière solaire indispensable au renouveau agricole du printemps.
Comme lors des autres Agonalia, le cœur de la célébration était un sacrifice rituel. Le rex sacrificulus, prêtre chargé des sacrifices, immolait un bélier en offrande à Sol Indiges. Ce sacrifice, appelé hostia, visait à apaiser le dieu et à garantir sa bienveillance pour la cité romaine. La cérémonie se déroulait dans un cadre public, probablement sur l’un des autels solaires, comme celui du temple de Sol sur le Quirinal.
Le sacrifice avait une forte valeur symbolique à cette période de l’année, marquant une transition importante dans le cycle solaire. En effet, décembre est le mois où les jours sont les plus courts, et l’Agonalia du 11 décembre anticipait le solstice d’hiver, moment où la lumière solaire recommence à croître. Par ce rituel, les Romains cherchaient à s’assurer que Sol Indiges poursuivrait son cycle régulier et que la lumière revienne, un présage favorable pour les mois à venir.
L’Agonalia de décembre revêtait aussi une importance particulière car elle marquait une période de transition vers l’hiver, une saison difficile dans le monde antique. Avec les jours plus courts et le froid qui s’installe, les sacrifices aux divinités comme Sol Indiges étaient vus comme une forme de protection contre les rigueurs de la nature. Sol était perçu comme un allié divin, dont la lumière était nécessaire pour surmonter les périodes sombres et froides.
Le caractère purificateur de ces cérémonies renforçait la connexion entre l’ordre cosmique et l’équilibre de la cité. En sacrifiant à Sol Indiges, les Romains espéraient purifier leur communauté des éventuelles influences négatives avant de plonger dans les mois d’hiver. Il s’agissait d’une sorte de réinitialisation religieuse, permettant d’entrer dans cette période de l’année avec l’assurance que les dieux veillaient sur eux.
Le culte de Sol Indiges, bien que modeste dans ses manifestations publiques par rapport à celui de Sol Invictus, reflète l’importance symbolique du soleil pour les Romains. Le soleil n’était pas seulement une source de vie, mais aussi une puissance divine capable de réguler l’ordre du monde. En honorant Sol Indiges, les Romains rappelaient leur dépendance envers les cycles naturels et renforçaient l’idée que les forces divines contrôlaient l’harmonie cosmique.
Avec le temps, et notamment sous l’Empire, le culte de Sol Invictus, d’origine orientale, supplanta en partie celui de Sol Indiges. Sol Invictus devint un symbole fort de la puissance impériale, notamment sous l’empereur Aurélien, qui en fit une divinité majeure. Cependant, l’Agonalia de décembre, dédiée à Sol Indiges, représentait une continuité des anciennes croyances romaines centrées sur les cycles naturels et la vie rurale.
[1] Dictionnaire Gaffiot: Indĭgĕs, ĕtis, m., v. Indĭgĕtēs, um, m., Indigètes, divinités primitives et nationales des Romains : Virg. G. 1, 498 ; Liv. 8, 9, 6.
Dates
décembre 11, 2025 Toute la journée
202517décToute la journée23Repeating EventSaturnalia
Description
Ante diem sextum decimum Kalendas Ianuarias - Ante diem decimum Kalendas Ianuarias Détail de la face
Description
Ante diem sextum decimum Kalendas Ianuarias – Ante diem decimum Kalendas Ianuarias

Les Saturnalia étaient parmi les célébrations les plus populaires et emblématiques de la Rome antique, honorant Saturne, le dieu de l’agriculture. Ces fêtes, qui se déroulaient chaque année à la mi-décembre, commençaient initialement le 17 décembre et se prolongeaient souvent jusqu’au 23 décembre. Elles marquaient la fin des semailles et le début de la saison des récoltes, symbolisant un moment de transition dans le cycle agricole.
Les Saturnalia étaient caractérisées par un ensemble de rituels festifs. La célébration débutait par un sacrifice rituel dans le temple de Saturne, situé dans le Forum romain. Les Romains offraient des victimes, souvent des animaux, pour montrer leur dévotion envers le dieu. Pendant cette période, le travail était suspendu, offrant à tous l’occasion de participer aux festivités. Les citoyens se rassemblaient pour des banquets animés, où l’abondance de nourriture et de vin était à l’honneur.
Un des aspects les plus fascinants des Saturnalia était l’inversion des rôles sociaux. Les esclaves, traditionnellement soumis à l’autorité de leurs maîtres, jouissaient d’un certain relâchement de leurs tâches et avaient la liberté de se moquer de leurs patrons. Cette inversion temporaire favorisait un sentiment de camaraderie et de joie partagée au sein de la communauté, permettant à chacun, quelle que soit sa position sociale, de participer à la fête.
L’échange de cadeaux était également une tradition bien établie durant les Saturnalia. Les Romains offraient des présents symboliques, allant de figurines à de la nourriture, renforçant ainsi les liens d’amitié et de famille. Ces échanges s’inscrivaient dans un esprit de générosité et de convivialité qui caractérisait la période.
Avec le temps, les Saturnalia ont laissé un héritage durable sur la culture romaine et ont influencé des célébrations ultérieures, notamment les traditions chrétiennes de Noël. Des éléments tels que les repas festifs et l’échange de cadeaux trouvent leur écho dans les festivités modernes.
Lire nos articles:
Dates
décembre 17, 2025 - décembre 23, 2025 (Toute la journée)
202521décToute la journéeRepeating EventDivalia / Angeronalia
Description
Ante diem duodecimum Kalendas Ianuarias Les Divalia ou Angeronalia sont des fêtes romaines célébrées le 21 décembre, marquant le solstice d'hiver. Ces célébrations, qui se déroulaient en l'honneur de
Description
Ante diem duodecimum Kalendas Ianuarias
Les Divalia ou Angeronalia sont des fêtes romaines célébrées le 21 décembre, marquant le solstice d’hiver. Ces célébrations, qui se déroulaient en l’honneur de la déesse Angerona, sont intéressantes pour comprendre la manière dont les Romains associaient leurs pratiques religieuses aux cycles naturels et à la protection divine.
Angerona, la déesse honorée pendant ces fêtes, est une divinité mineure de la mythologie romaine, souvent représentée avec un doigt sur les lèvres, ce qui symbolise le silence et la discrétion. Elle est associée à la guérison des douleurs et des peines, ainsi qu’à la protection contre les ennemis. Son nom est lié au mot angor signifiant «étroit», ce qui symbolise la difficulté que les Romains cherchaient à surmonter à cette période de l’année.
Le culte d’Angerona incluait des sacrifices rituels dans le petit temple de Volupia, une autre déesse mineure associée au plaisir et à la satisfaction. Volupia, bien que souvent assimilée à Voluptas, déesse gréco-romaine du plaisir, servait d’emblème du contentement à l’intérieur du rituel.
Les rites de Divalia / Angeronalia comportaient des sacrifices dans le temple de Volupia. Les prêtres, appelés pontifes, offraient un sacrifice rituel à Angerona, invoquant sa protection et sa bénédiction pour l’année à venir. Dans son sanctuaire, la statue d’Angerona était souvent ornée d’un bandeau ou marquée d’un sceau, indiquant le silence et la protection. Ce geste symbolisait la capacité d’Angerona à protéger les Romains contre les menaces, en préservant le secret sacré de la ville.
Dates
décembre 21, 2025 Toute la journée
202525décToute la journéeRepeating EventDies Natalis Solis Invicti
Description
Ante diem octavum Kalendas Ianuarias En tant qu'empereur de 270 à 275, Aurélien est connu pour sa victoire contre la reine de Palmyre, Zénobie, et pour sa restauration de
Description
Ante diem octavum Kalendas Ianuarias
En tant qu’empereur de 270 à 275, Aurélien est connu pour sa victoire contre la reine de Palmyre, Zénobie, et pour sa restauration de l’ordre au sein de l’Empire romain. Pour renforcer le sentiment unitaire de l’empire, Aurélien décide d’instaurer un nouveau culte commun à l’ensemble de l’Empire, un culte qui n’était plus efficacement assuré par le culte impérial existant.
En décembre 274, lors de l’inauguration de son temple au Champ-de-Mars de Rome, Aurélien officialise le culte de Sol Invictus. Le 25 décembre, date considérée comme celle du solstice d’hiver, est proclamée comme le jour de la naissance du Soleil invaincu (en latin: dies natalis Solis Invicti). Ce nouveau culte est destiné à être le patron principal de l’Empire romain et est accompagné par un collège de prêtres spécifiques, les pontifices Solis («prêtres du Soleil»). Le temple de Sol Invictus, construit avec le butin rapporté de la campagne contre Zénobie, reçoit un important culte à partir de cette date.
Cette nouvelle fête tombe peu de temps après la fête très ancienne des Saturnales, qui duraient du 17 au 23 décembre et étaient considérées comme la plus importante de la Rome antique. Le 25 décembre commence ainsi à être associé à une naissance, un concept repris par la suite par le christianisme, qui en fait le jour de la naissance de Jésus, donnant naissance à la fête de Noël. L’étymologie et le sens religieux du terme Natalis sont préservés dans des mots comme Nadal en espagnol, Natale en italien, etc.
Ce culte de Sol Invictus n’affecte ni les autres cultes polythéistes, ni le culte chrétien, qui continuent à coexister, souvent en conflit, avec le nouveau culte solaire instauré par Aurélien.
Lire notre article:
Dates
décembre 25, 2025 Toute la journée
janvier
202609janvToute la journéeRepeating EventAgonium Jani
Description
Ante diem quintum Idus Ianuarias Les Agonalia étaient d'anciennes festivités
Description
Ante diem quintum Idus Ianuarias

Les Agonalia étaient d’anciennes festivités religieuses romaines, célébrées plusieurs fois par an en l’honneur de diverses divinités. Parmi ces célébrations, l’Agonalia du 9 janvier occupe une place particulière dans le calendrier religieux romain. Cette date était traditionnellement associée à Janus, le dieu des commencements, des portes et des passages.
Les origines de l’Agonalia du 9 janvier remontent probablement à l’époque de Numa Pompilius, le semi-légendaire deuxième roi de Rome, qui est traditionnellement crédité d’avoir introduit et codifié de nombreux rites religieux. L’association avec Janus est renforcée par la nature même du dieu: Janus représentait à la fois la fin d’une année et le début d’une nouvelle, symbolisant ainsi la transition entre l’ancien et le nouveau. Les cérémonies de l’Agonalia, alors, seraient une forme de rite de passage, non seulement pour l’année nouvelle mais aussi pour la communauté dans son ensemble.
En ce jour, selon Ovide et Varron, le rex sacrorum sacrifiait un bélier à Janus. Ce sacrifice était peut-être un vœu pour la nouvelle année: l’approbation donnée par le rex sacrorum à l’assistant qui demandait l’autorisation d’effectuer le premier sacrifice de l’année était considérée comme un bon présage pour tous les sacrifices à venir et comme un signe de leur acceptation par les dieux.
Il semble que cette fête était étroitement liée au dies agonalis du 11 décembre, le Septimontium, avec lequel elle formait peut-être une période de deux jours autour du solstice d’hiver. Il s’agirait alors de rituels anciens accomplis par le rex pour célébrer la «mort et renaissance» du soleil.
Il existe plusieurs versions sur le nom exact de cette fête et sur sa signification. Ovide, dans ses Fastes (Ov. Fast. I, 319 et suivants; cf. Macr. Sat. I, 16, 5), l’appelle dies agonalis ou agonalia. Selon lui, l’étymologie principale réside dans le fait que, avant d’accomplir le sacrifice, le prêtre ou le victimarius avait l’habitude de demander une sorte de permission aux dieux pour la mise à mort de la victime, en utilisant le mot agone. Ce mot serait issu de ago (j’agis) et de ne (particule interrogative). Une autre étymologie, également rapportée dans ce passage, fait remonter le nom de la fête à agonia, un ancien terme désignant le bétail, qui serait ensuite devenu synonyme de victimes sacrificielles (Fest. 9), où la fête est appelée agonium.
Dates
janvier 9, 2026 Toute la journée
202611janvToute la journéeRepeating EventJuturnalia
Description
Ante diem tertium Idus Ianuarias Les Juturnalia, célébrées le 11 janvier,
Description
Ante diem tertium Idus Ianuarias

Les Juturnalia, célébrées le 11 janvier, étaient une fête dédiée à Juturne, une déesse associée aux sources, fontaines et eaux courantes. Son culte, profondément enraciné dans la religion romaine, reflète des croyances ancestrales autour de l’eau comme source de vie et de purification.
Le culte de Juturne semble provenir de Lavinium, où la déesse était vénérée pour son lien avec une source sacrée près du fleuve Numicus. Les Romains en firent une divinité locale, liée au lacus Juturnae dans le Forum. Son nom pourrait dériver du latin juvare («aider, assister»), évoquant son rôle bénéfique. Une variante, Diuturna, a été interprétée comme signifiant «fille de Jupiter», établissant une possible connexion avec le dieu suprême.
Selon une hypothèse philologique, Juturne pourrait également avoir été une divinité protectrice de la société héroïque, une figure étroitement associée à la prospérité et à la vitalité.
Dans les récits mythologiques, Juturne est décrite comme la fille de Vénilia, une déesse des eaux douces, et comme la sœur du roi rutule Turnus. Aimée de Jupiter, elle reçut l’immortalité et la tutelle des sources en récompense de leur relation. Elle est parfois présentée comme l’épouse de Janus, avec qui elle aurait eu pour fils Fontus, une autre divinité liée aux eaux.
Dans l’Énéide de Virgile, Juturne intervient pour secourir son frère Turnus pendant son duel contre Énée. Elle lui rend son épée et tente de le sauver, avant d’être contrainte par une Furie envoyée par Jupiter de se retirer, laissant son frère à son destin tragique.
Le principal lieu de culte de Juturne à Rome était le lacus Juturnae, une fontaine située dans le Forum Romain, près du temple de Vesta et des Dioscures (Castor et Pollux). Ce site, considéré comme une source d’eau pure et salubre, jouait un rôle central dans les rituels religieux publics.
Les légendes associent étroitement Juturne aux Dioscures. Après la bataille du lac Régille, Castor et Pollux auraient abreuvé leurs chevaux à cette fontaine. Les découvertes archéologiques sur ce site incluent des statues des Dioscures, renforçant ce lien mythique.
Un temple dédié à Juturne fut également érigé au Champ de Mars par C. Lutatius Catulus, après sa victoire lors de la première guerre punique en 241 av. J.-C. Situé près de la fontaine de l’aqua Virgo, il comportait une statue dorée de la déesse.
La fête des Juturnalia honorait Juturne comme garante de la pureté et de la vitalité des eaux. Célébrée le 11 janvier, elle impliquait notamment la corporation des fontaniers, des artisans qui gagnaient leur vie grâce à l’eau. La date, en plein mois de janvier, est significative: Juturne était parfois associée à Janus, divinité du début de l’année, et à leur fils commun Fons.
Les célébrations incluaient probablement des rites de purification, des offrandes à la déesse, et des processions dans les lieux qui lui étaient consacrés.
Dates
janvier 11, 2026 Toute la journée
202611janv(janv 11)13:5615(janv 15)13:56Repeating EventCarmentalia
Description
Ante diem tertium Idus Ianuarias - Ante diem octavum decimum Kalendas Februarias Les Carmentalia étaient des fêtes religieuses romaines très anciennes,
Description
Ante diem tertium Idus Ianuarias – Ante diem octavum decimum Kalendas Februarias
Les Carmentalia étaient des fêtes religieuses romaines très anciennes, célébrées en l’honneur de la déesse Carmenta. Ces festivités, qui avaient lieu les 11 et 15 janvier, sont remarquables dans le calendrier romain par leur structure unique: deux jours séparés par un intervalle de trois jours. Cette particularité a intrigué les historiens, bien qu’elle trouve des parallèles dans d’autres cycles festifs du calendrier romain, comme les Quinquatrus et les Tubilustrum, ou encore les Consualia et les Opalia.
Carmenta, selon la tradition, était une divinité aux origines très anciennes, comme en témoigne l’existence d’un flamen carmentalis, prêtre spécialisé dans son culte [Cicéron, Brutus XIV, 57 ; ILS 1418]. Cependant, dès la fin de la République, les détails de son culte étaient déjà confus.
Selon la légende rapportée par Ovide (Fastes I, 462 et suivants; VI, 531) et Tite-Live (Histoire romaine I, 37), Carmenta était la mère d’Évandre, un héros venu d’Arcadie qui s’installa dans le Latium. Dotée de dons prophétiques, elle accompagna son fils et s’établit près du Capitole, au niveau d’un promontoire connu sous le nom de Saxum Carmentae [Tite-Live, V, 47, 1-2; Denys d’Halicarnasse, I, 32; Servius, Commentaire à l’Énéide VIII, 339]. Après sa mort, un sanctuaire (sacellum) fut érigé en son honneur à cet endroit, près de la porta Carmentalis.
Ainsi Carmenta était-elle une déesse de la naissance et de la prophétie, associée à l’innovation technologique, à la protection des mères et des enfants, et au rôle de patronne des sages-femmes. Elle aurait également, selon certaines traditions, inventé l’alphabet latin.
Elle est souvent associée à l’eau, comme le mentionne Virgile (Énéide VIII, 336), peut-être en lien avec la proximité de sa fête avec celle de Juturne (11 janvier). Les dons prophétiques, fréquemment reliés aux sources et aux cours d’eau, renforcent cette association. Isidore de Séville (Origines I, 4, 1; V, 39, 11) précise que son nom dériverait de carmen (chant ou oracle), et qu’elle aurait introduit l’alphabet chez les Latins.
Carmenta était également vénérée avec deux divinités associées: Porrima et Postverta, symbolisant respectivement la connaissance du futur et du passé. Selon Aulu-Gelle (Nuits attiques XVI, 16), ces figures étaient invoquées pour des accouchements sans complication, en fonction de la position du bébé à la naissance.
Les pratiques religieuses liées à Carmenta révèlent une dévotion empreinte de respect pour la vie et la pureté. Un texte de Varron, cité par Censorinus (De die natali II, 2), souligne que le jour de naissance était marqué par des libations de lait ou de vin, mais sans sacrifices sanglants. Cette règle s’appliquait également au culte de Carmenta: il était interdit d’introduire des objets en cuir ou des carcasses d’animaux dans son sanctuaire.
Les matrones romaines jouaient un rôle central dans le culte de Carmenta. Selon Plutarque (Questions romaines 56) et Ovide (Fastes I, 619-626), un second jour de fête (15 janvier) aurait été ajouté à la suite d’un conflit entre les matrones et le Sénat, qui leur avait interdit l’usage des chariots couverts (carpenta). En signe de protestation, elles auraient cessé d’accomplir leurs devoirs conjugaux, entraînant une baisse des naissances. Le Sénat, cédant à leurs revendications, leur restitua ce privilège, et le deuxième jour des Carmentalia fut instauré.
Dates
janvier 11, 2026 13:56 - janvier 15, 2026 13:56
février
202613févToute la journée15Repeating EventLupercalia
Description
Les Lupercales, célébrées dans la Rome antique du 13 au
Description

Les Lupercales, célébrées dans la Rome antique du 13 au 15 février, étaient des fêtes de purification et de fertilité en l’honneur de Faunus, dieu des forêts et des troupeaux. Situées près de la grotte du Lupercal au pied du mont Palatin, ces cérémonies impliquaient le sacrifice d’un bouc par les luperques, prêtres de Faunus, et des rituels de flagellation destinés à favoriser la fécondité des femmes. Inspirées par la légende de Romulus et Remus, nourris par une louve, ces rites marquaient la fin de l’année romaine et symbolisaient un passage et une régénération. Le festival comportait également des courses dans Rome où les jeunes hommes, vêtus de peaux de bouc, fouettaient les femmes pour encourager la procréation. Malgré les tentatives de réforme et les interdictions, notamment celles liées à l’édit de Milan et aux critiques chrétiennes, les Lupercales perdurèrent jusqu’à la période byzantine. La découverte en 2007 d’une grotte pouvant être le Lupercal historique souligne l’importance de ce festival dans l’antiquité romaine, malgré les débats sur son identification précise.
Lire notre article:
Saint-Valentin, quand les luperques calent
👉 Toutes les fêtes du calendrier romain
Dates
février 13, 2026 - février 15, 2026 (Toute la journée)
202613févToute la journée21Repeating EventParentalia
Description
Les Parentalia ou dies parentales («jours des ancêtres») étaient une fête de neuf jours tenue en l'honneur des ancêtres familiaux, commençant le 13 février. Bien que les Parentalia fussent une fête
Description
Les Parentalia ou dies parentales («jours des ancêtres») étaient une fête de neuf jours tenue en l’honneur des ancêtres familiaux, commençant le 13 février.
Bien que les Parentalia fussent une fête du calendrier religieux romain, leurs observances étaient principalement domestiques et familiales. Cependant, l’importance de la famille pour l’État romain s’exprimait par des cérémonies publiques le premier jour, aux Ides de février, lorsqu’une Vestale menait un rite pour les di parentes collectifs de Rome au tombeau de Tarpeia.
Ovide décrit des offrandes sacrées (sacrificia) de guirlandes de fleurs, de blé, de sel, de pain imbibé de vin et de violettes aux « ombres des morts » (Manes ou Di Manes) dans les tombes familiales, qui étaient situées en dehors de la limite sacrée de Rome (pomerium). Ces observances visaient à renforcer les obligations mutuelles et les liens protecteurs entre les vivants et les morts et constituaient un devoir légal du paterfamilias (chef de la famille). Les Parentalia se terminaient le 21 février avec les rites de minuit des Feralia, lorsque le paterfamilias s’adressait aux aspects malveillants et destructeurs de ses Manes.
Les Feralia étaient un rite d’apaisement et d’exorcisme : Ovide les considérait comme une affaire plus rustique, primitive et ancienne que les Parentalia eux-mêmes. Il semble qu’elles fonctionnaient comme un rituel de purification pour la Caristia, célébrée le lendemain, lorsque la famille tenait un banquet informel pour célébrer les liens affectueux entre eux et leurs ancêtres bienveillants (Lares). L’accent mis sur le culte collectif des Manes et des di parentes implique une conception de l’au-delà comme vague et dépourvue d’individuation. Dans des cultes ultérieurs, ils se voient attribuer des qualités personnelles, et dans le culte impérial, ils acquièrent un numen divin et deviennent des divi, entités divines.
De Parentalia à Caristia, tous les temples étaient fermés, les mariages étaient interdits et «les magistrats apparaissaient sans leurs insignes», une indication qu’aucune affaire officielle n’était conduite. William Warde Fowler décrit les Parentalia comme «pratiquement un renouvellement annuel du rite de sépulture».
Les individus pouvaient également être commémorés à leur anniversaire (dies natalis). Certains étaient commémorés tout au long de l’année à des jours marqués du mois, comme les Kalendes, Nones ou Ides, lorsque des lampes pouvaient être allumées sur la tombe. Les Lemuria, les 9, 11 et 13 mai, visaient à apaiser les esprits « sans famille et affamés » des morts.
Dates
février 13, 2026 - février 21, 2026 (Toute la journée)
202617févToute la journéeRepeating EventQuirinalia
Description
Ce denier de la gens Memmia frappé en 56 av. J.-C. est une des très rares représentations
Description

Ante diem tertium decimum Kalendas Martias
Les Quirinalia, célébrées le 17 février, marquent un moment charnière du calendrier romain, coïncidant avec l’arrivée des premiers souffles de Favonius et l’annonce du printemps en Italie. Ce jour, qui conclut la période des Fornacalia (la fête des fours ou, plus précisément, la «Fête des fous» – stultorum feriae), constitue à la fois un rite de clôture et un temps de rassemblement public.
Rituels et dimension agricole
Durant les Fornacalia, chaque curie célébrait individuellement le rituel de la torréfaction du grain d’épeautre dans ses propres fours. Ce procédé, dont l’objectif était de purifier le grain en annulant sa capacité germinative, facilitait également son broyage pour la préparation de galettes de pain. Selon une interprétation proposée par l’historien Angelo Brelich, il s’agissait d’une offrande initiale permettant à la communauté de consommer l’épeautre une fois que le rituel avait été accompli. Par ailleurs, la tradition rappelle que, durant la période des Lemuria, une offrande primordiale du farro était effectuée à Cérès, sanctionnant ainsi le cycle agricole du semis, de la torréfaction, de la mouture et de l’usage alimentaire. Dans ce contexte, les Quirinalia, en tant que dernier jour des Fornacalia, offraient aux citoyens – notamment ceux qui, pour négligence ou par retard, n’avaient pas participé à leur curie – la possibilité de rattraper ce rite. À cette occasion, les curies se réunissaient dans le Forum sous la supervision du curio maximus, symbolisant l’unification des membres des diverses curies sous la protection de Quirinus.
Culte et signification mythologique
La fête des Quirinalia était également dédiée à Quirinus, dont le culte est intimement lié à la figure de Romulus divinisé. D’après Ovide (Fastes, Livre II, 2,475–2,530), le nom de Quirinus s’expliquerait de trois manières :
- Par curis, signifiant «la lance», rappelant l’aspect martial et guerrier du dieu,
- Par Quirites, terme désignant les citoyens et soulignant son rôle de protecteur de la communauté,
- Par Cures, évoquant les clans ou les familles fondatrices.
Dans le récit ovidien, au cœur d’une violente tempête, Romulus disparaît des yeux consternés de ses sujets avant d’apparaître à Julius Proculus, qui lui serait venu en aide en lui chargeant d’annoncer sa divinisation en tant que Quirinus aux Quirites. Ce prodige apaise le peuple, réfute les accusations de meurtre portées contre les sénateurs et ordonne le culte du nouveau dieu, ainsi que l’encouragement à cultiver l’art de la guerre. Pour commémorer cet événement fondateur, un temple fut érigé sur le mont Quirinal, qui donna son nom à la colline et aux fêtes. Notons que la dédicace de ce temple faisait l’objet d’une célébration particulière fixée au 19 juin.
Architecture et diffusion du culte
Le temple de Quirinus, l’un des édifices les plus anciens de Rome, fut d’abord restauré en –293 par le consul Lucius Papirius Cursor, qui en fit un monument grandiose en intégrant notamment des dépouilles prises aux Samnites. Tombé en ruines, comme beaucoup d’autres sanctuaires consacrés aux divinités primitives, il fut relevé par Auguste en 16 av. J.-C. D’après les descriptions de Vitruve et Martial, l’édifice, de style dorique et à octastyle, comportait un pronaos, un portique à l’arrière et était entouré de 76 colonnes réparties en plusieurs rangées. Aujourd’hui, l’emplacement le plus crédible est situé dans la zone de l’actuel Largo S. Susanna. Par ailleurs, le culte de Quirinus semble restreint à la seule région de Rome ; aucune trace ne témoigne d’une propagation de son culte dans le reste de l’Italie ou dans les provinces lointaines.
Iconographie
Aucune représentation figurative complète de Quirinus ne nous est parvenue. Seule sa tête apparaît sur des monnaies émises par la gens Memmia, et son nom est mentionné sur des pièces de la gens Fabia, qui, lors de l’invasion gauloise, offrait des sacrifices sur le Quirinal.
- Ovide, Fastes, 2, 475-638
Dates
février 17, 2026 Toute la journée
202621févToute la journéeRepeating EventFeralia
Description
Les Feralia constituent une des fêtes religieuses les plus significatives
Description

Les Feralia constituent une des fêtes religieuses les plus significatives de la Rome antique, honorant les esprits des ancêtres décédés. Cette célébration se déroulait le 21 février, marquant la fin de la période des Parentalia, une semaine de commémorations privées dédiées aux morts, débutant le 13 février. Ces festivités étaient essentielles dans le calendrier romain, non seulement pour les rites familiaux mais aussi pour la dimension publique et communautaire du dernier jour, les Feralia proprement dits.
Les origines de Feralia remontent à une tradition établie, selon la légende, par Énée, qui introduisit cette coutume dans les terres latines pour apaiser les ombres des morts. La fête symbolisait donc un moment de piété et de respect envers les ancêtres, reflétant la profondeur des croyances romaines sur l’au-delà et la continuité familiale.
Durant les Feralia, les Romains suspendaient toutes activités publiques et commerciales, fermaient les temples et éteignaient les autels, illustrant le caractère sacré et solennel de cette journée. Aucun mariage ne pouvait être célébré à cette date, soulignant la séparation stricte entre les vivants et les morts pendant cette période de commémoration. Les offrandes aux défunts étaient modestes mais symboliques, incluant des couronnes, des fleurs, un peu de nourriture et du vin déposés sur les tombes, suivant une coutume qui insistait sur la simplicité et l’humilité face aux morts. Ces rituels reflétaient une croyance que les morts demandaient peu et qu’ils étaient apaisés par de simples gestes de mémoire et de respect.
Une légende rapporte qu’une année, l’oubli de célébrer les Feralia aurait conduit à une épidémie de peste à Rome, signifiant que les esprits des morts, négligés, avaient envahi la ville. Ce n’est qu’après la reprise des offrandes rituelles que les esprits auraient retrouvé le repos et que la peste aurait cessé, illustrant la croyance profonde dans l’importance de ces rites pour maintenir l’équilibre entre le monde des vivants et celui des morts.
Le lendemain des Feralia, le 22 février, était célébré la Caristia, une fête de famille visant à renforcer les liens entre les vivants, dans un esprit de réconciliation et de bonheur familial après les hommages rendus aux défunts.
Ces traditions soulignent l’importance de la famille et de la mémoire des ancêtres dans la Rome antique, où les vivants entretenaient des liens étroits et respectueux avec leurs prédécesseurs décédés. Les Feralia, en tant que point culminant des Parentalia, constituaient un moment clé de ce dialogue entre les générations, ancrant la communauté dans un cycle de respect mutuel entre les morts et les vivants.
Dates
février 21, 2026 Toute la journée
202622févToute la journéeRepeating EventCaristia
Description
La fête romaine des Caristia, également connue sous le nom de Cara Cognatio, était célébrée le 22 février dans l'Antiquité romaine. Elle marquait une occasion pour les familles de se
Description
La fête romaine des Caristia, également connue sous le nom de Cara Cognatio, était célébrée le 22 février dans l’Antiquité romaine. Elle marquait une occasion pour les familles de se réunir et de célébrer l’amour familial à travers des banquets et des échanges de cadeaux. Cette fête privée avait lieu juste après les Parentalia, une période de neuf jours consacrée à la commémoration des ancêtres, et les Feralia, un jour dédié aux sacrifices et aux offrandes aux esprits des morts nécessitant apaisement. Les Caristia servaient de reconnaissance pour la lignée familiale persistant dans le présent parmi les vivants, avec des distributions de pain, de vin et de sportulae, des sortes de primes ou marques d’appréciation.
Les Romains brûlaient de l’encens en l’honneur des dieux tutélaires de la maison et offraient aux Lares des mets du festin, soulignant ainsi l’importance des liens familiaux et de la continuité entre les vivants et leurs ancêtres. C’était également un jour de réconciliation, où les désaccords étaient mis de côté, bien qu’Ovide, de manière satirique, ait observé que cela ne pouvait être réalisé qu’en excluant les membres de la famille causant des troubles.
Les Caristia ont survécu dans le calendrier bien après la christianisation de l’Empire romain, coexistant même avec des fêtes chrétiennes dans les calendriers anciens. Malgré leur origine païenne, certains aspects des Caristia, tels que la consommation de pain et de vin, ont pu influencer les pratiques chrétiennes telles que la fête de l’agape. Toutefois, au fil du temps, ces pratiques ont été critiquées et finalement condamnées par l’Église en tant que rituels païens, ce qui a contribué à leur disparition dans la pratique religieuse au sein de la Gaule mérovingienne.
Dates
février 22, 2026 Toute la journée
202623févToute la journéeRepeating EventTerminalia
Description
Les Terminalia étaient une fête religieuse annuelle de la Rome antique, célébrée le 23 février, en l'honneur du dieu Terminus, qui présidait
Description
Les Terminalia étaient une fête religieuse annuelle de la Rome antique, célébrée le 23 février, en l’honneur du dieu Terminus, qui présidait aux limites des propriétés. Cette fête marquait la fin de l’année religieuse et précédait le Regifugium, symbolisant la transition vers la nouvelle année. Les Romains rendaient hommage à Terminus par des rituels spécifiques qui se déroulaient aux frontières des terrains, où des bornes délimitant les propriétés étaient couronnées de guirlandes. Un autel rudimentaire était érigé pour l’occasion, sur lequel étaient offerts du grain, du miel, du vin, et parfois un agneau ou un porcelet était sacrifié. Les célébrations se concluaient par des chants de louanges au dieu Terminus.
Une cérémonie publique importante avait lieu à six miles de Rome, à la jonction des voies Laurentine et Ostiense, qui étaient les limites de la ville à l’époque du roi Numa. Cette localisation spécifique souligne l’importance de Terminus non seulement pour les propriétés individuelles mais aussi pour la communauté dans son ensemble, en marquant les frontières de la ville elle-même.
Les Terminalies se déroulaient selon le calendrier romain, qui différait selon les années ordinaires et intercalaires. Dans les années ordinaires, la fête avait lieu le septième jour avant les calendes de Mars, tandis que dans les années intercalaires, elle pouvait avoir lieu juste avant le Regifugium. Les jours épagomènes, ou jours supplémentaires ajoutés pour aligner le calendrier sur l’année solaire, étaient également liés aux Terminalia, illustrant l’interaction complexe entre les célébrations religieuses et l’organisation temporelle à Rome.
Les Terminalia, comme d’autres fêtes romaines, étaient profondément ancrées dans la vie sociale et religieuse de Rome, reflétant les croyances et les valeurs de la société romaine, notamment l’importance des frontières, tant physiques que spirituelles, et le rôle central de la religion dans la régulation de la vie civique et privée.
Pour en savoir plus
Dates
février 23, 2026 Toute la journée
202624févToute la journéeRepeating EventFugalia / Regifugium
Description
Ante diem sextum Kalendas Martias Tarquin le Superbe, portrait imaginaire du Promptuarii Iconum Insigniorum de Guillaume
Description
Ante diem sextum Kalendas Martias

Le Regifugium, également appelé Fugalia, était une ancienne fête religieuse romaine célébrée le 24 février, soit le sixième jour avant les Calendes de mars (a.d. VI Kal. Mart.). Cette fête marquait symboliquement la fin de l’année religieuse romaine, précédant immédiatement le début du mois de Martius, dédié au dieu Mars et marquant le début de la nouvelle année dans le calendrier romain primitif.
Selon la tradition rapportée par Ovide, le Regifugium commémorait la fuite en 510 avant notre ère de Tarquin le Superbe, le dernier roi de Rome, marquant ainsi la transition de la monarchie à la République.
«Maintenant, je dois parler de la fuite du roi. Ce jour, le sixième avant la fin du mois, tire son nom de cet événement. Tarquin le Superbe, le dernier roi de la nation romaine, régnait alors ; homme injuste, mais vaillant au combat.» [1]
Cependant, cette interprétation est considérée comme improbable par les historiens modernes.
Des sources épigraphiques, telles que le Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL I, 289) et les écrits de Plutarque (Questions romaines, 63), indiquent que, lors du Regifugium, le rex sacrorum se rendait au Comitium accompagné des Saliens pour y accomplir un sacrifice, après quoi ils quittaient précipitamment les lieux. Ce rituel pourrait être une réminiscence d’une ancienne cérémonie royale dont le sens s’est perdu avec l’avènement de la République.
Des chercheurs comme James Frazer et Franz Altheim ont émis l’hypothèse que le pouvoir mystique du rex était étroitement lié au cycle annuel. À la fin de l’année, ce pouvoir s’affaiblissait, nécessitant un rituel de renouvellement pour restaurer l’autorité du rex. Le Regifugium symboliserait ainsi une abdication temporaire, ouvrant une période d’interrègne jusqu’au rétablissement complet de la fonction royale au début du mois de Martius.
Ce rituel a également été comparé à la Bouphonia attique, une cérémonie de la Grèce antique où un bœuf était sacrifié, suivie de la fuite des participants, suggérant des parallèles entre les pratiques rituelles de différentes cultures anciennes.
[1] Fastes 2, 685-688: Nunc mihi dicenda est regis fuga. traxit ab illa / sextus ab extremo nomina mense dies. / ultima Tarquinius Romanae gentis habebat / regna, vir iniustus, fortis ad arma tamen.
Dates
février 24, 2026 Toute la journée
202627févToute la journéeRepeating EventEquirria
Description
Ante diem quartum Kalendas Martias Les Equirria (également appelés Ecurria, du latin equicurria, c'est-à-dire courses de chevaux)
Description
Ante diem quartum Kalendas Martias
Les Equirria (également appelés Ecurria, du latin equicurria, c’est-à-dire courses de chevaux) étaient une fête romaine en l’honneur de Mars. La légende dit que les Equirria furent institués pour la première fois par Romulus lui-même, en honneur de son père, le dieu Mars, fait attesté par la découverte d’anciens calendriers romains gravés dans la pierre, où tous deux sont représentés.
Les Equirria faisaient partie d’une série de festivités qui marquaient le passage de ou à la saison hivernale, et donc de ou à la saison militaire. Les courses des Equirria se tenaient au Champ de Mars, probablement au Trigarium, un terrain d’entraînement pour les courses équestres situé à la bordure nord-ouest du Champ de Mars, en dehors du Pomerium, qui marquait les frontières sacrées de Rome, où l’armée en armes ne pouvait pas entrer.
Il existe également d’autres théories soutenant que ces jeux se tenaient au Tarentum, lieu où se déroulaient à l’origine les Ludi Tarentini, qui plus tard deviendraient les Ludi Saeculares, ou près de l’Autel de Mars.
Dates
février 27, 2026 Toute la journée
mars
202601marsToute la journéeRepeating EventMatronalia
Description
Kalendis Martiis Denier d'argent frappé à l'effigie de Julia Mamaea, impératrice, et
Description
Kalendis Martiis

Dans l’ancienne religion romaine, les Matronalia (ou Matronales Feriae) était une fête célébrant Junon Lucina, la déesse de l’accouchement (« Junon qui apporte les enfants à la lumière »), de la maternité (mater signifie « mère » en latin) et des femmes en général. Cette célébration honorait également le rôle central des femmes dans la société et la famille.
Selon le calendrier romain originel, traditionnellement attribué à Romulus, la fête des Matronalia marquait le premier jour de l’année. Se tenant le premier mars (Martius), mois dédié à Mars, elle était également connue comme les Feriae Marti.
La date de ce festival était liée à la consécration d’un temple dédié à Juno Lucina sur la colline de l’Esquilin vers 268 av. J.-C., et pourrait aussi commémorer la paix entre les Romains et les Sabins. Ce jour-là, les femmes participaient à des rituels au temple, leurs cheveux détachés — une exception au strict code vestimentaire romain qui les obligeait habituellement à les attacher — et sans ceintures ni nœuds sur leurs vêtements.
Dans le cadre domestique, les femmes recevaient des présents de leurs maris et filles, et les époux romains étaient censés prier pour leurs épouses. Il était également attendu des femmes qu’elles préparent un repas pour les esclaves de la maison, qui bénéficiaient d’une journée de repos, à l’instar de la tradition des hommes romains durant la Saturnalia. Ce festival soulignait ainsi l’importance des femmes dans le tissu social et familial, offrant un rare moment de reconnaissance et de célébration de leur rôle dans l’antiquité romaine.
Dates
mars 1, 2026 Toute la journée
202601marsToute la journée24Repeating EventFeriae Marti
Description
Kalendis Martiis - Ante diem nonum Kalendas Apriles La danse des prêtres
Description
Kalendis Martiis – Ante diem nonum Kalendas Apriles

Les Feriae Marti, célébrées le premier jour de mars, marquaient le début de l’année religieuse dans l’ancien calendrier romain, honorant Mars, le dieu de la guerre et du renouveau printanier. Cette fête symbolisait non seulement l’arrivée du printemps mais aussi le début des campagnes militaires, reflétant l’importance de Mars non seulement comme divinité guerrière mais aussi comme force vitale du renouveau et de la fertilité.
Les célébrations des Feriae Marti s’entrelaçaient avec des rituels propices au nouveau cycle annuel, une tradition qui a perduré même après que mars a cessé d’être le premier mois de l’année. Le premier jour, dédié au dies natalis Martis (jour de naissance de Mars), voyait une variété de rituels et de sacrifices. Les femmes sacrifiaient des coqs, tandis que les hommes offraient des animaux plus imposants comme des taureaux, des porcs, des béliers, et occasionnellement des chevaux, pour honorer le dieu.
Une des caractéristiques les plus remarquables des Feriae Marti était la procession des prêtres Saliens. Ces prêtres, vêtus d’anciens atours militaires, parcouraient la ville en frappant leurs boucliers avec leurs épées, s’arrêtant pour réaliser des danses rituelles au son de la flûte et pour chanter le Carmen Saliare, un hymne ancien dont les paroles étaient incompréhensibles même pour les Romains de l’époque. Ces danses et chants avaient lieu principalement les 1er, 9, et 23 mars, marquant ainsi des moments forts du festival.
Selon la légende, Jupiter avait envoyé sur terre l’ancile, un bouclier sacré appartenant à Mars, et déclaré que le destin de Rome était lié à sa protection. Pour prévenir sa perte ou sa destruction, le roi Numa Pompilius aurait fait fabriquer plusieurs copies de cet ancile, qui étaient conservées et vénérées dans le temple de Mars et portées en procession par les Saliens.
Les Feriae Marti comprenaient également des rites de purification, tels que le renouvellement des couronnes de laurier et du feu sacré dans le temple de Vesta, ainsi que la mise en scène de combats simulés dans le Champ de Mars, rappelant la préparation aux campagnes militaires.
Dates
mars 1, 2026 - mars 24, 2026 (Toute la journée)
202614marsToute la journéeRepeating EventMamuralia
Description
Pridie Idus Martias Panneau de mars, issu d'une mosaïque des mois (El
Description
Pridie Idus Martias

Dans l’ancienne religion romaine, les Mamuralia ou Sacrum Mamurio («Rite pour Mamurius») était un festival tenu le 14 ou le 15 mars, mentionné uniquement dans des sources de la fin de l’antiquité. Selon Joannes Lydus, un vieil homme portant des peaux d’animaux était battu rituellement avec des bâtons. Le nom est lié à Mamurius Veturius, qui, selon la tradition, était l’artisan qui avait fabriqué les boucliers rituels (ancilia) suspendus dans le temple de Mars. Comme le calendrier romain commençait à l’origine en mars, le Sacrum Mamurio est généralement considéré comme un rituel marquant la transition de l’ancienne année vers la nouvelle. Il partage certaines caractéristiques avec le rituel du bouc émissaire ou pharmakos.
Les boucliers étaient gardés par les prêtres de Mars, les Salii, qui les utilisaient dans leurs rituels. En guise de paiement, Mamurius a demandé que son nom soit préservé et commémoré dans le Carmen Saliare, un hymne chanté par les Salii lorsqu’ils manipulaient les boucliers et effectuaient leur danse armée. Des fragments de cet hymne archaïque, dont l’invocation de Mamurius, subsistent encore. Plusieurs sources mentionnent cette invocation et l’histoire de l’artisan, mais seul Lydus décrit le rituel du vieil homme battu.
Mamurius aurait également fabriqué un remplacement en bronze pour une statue en érable de Vertumnus, apportée à Rome du temps de Romulus. Il pourrait avoir été Oscan et aurait été enterré dans sa terre natale, comme le suggère la fin d’un poème sur Vertumnus, où Propertius exprime le souhait que la terre osque ne consume pas les mains habiles de Mamurius. Veturius est considéré comme un nom de famille étrusque ou osque.
Mamurius Veturius est devenu le surnom de Marcus Aurelius Marius Augustus, un ancien forgeron ou métallurgiste qui fut brièvement empereur romain en 269.
Le rituel
La description la plus complète du rituel connu sous le nom de Mamuralia nous est donnée par Joannes Lydus dans son œuvre du 6ème siècle, De mensibus (« Concernant les Mois »). Lydus rapporte qu’un vieil homme, appelé Mamurius, était vêtu de peaux d’animaux et battu avec des bâtons blancs, c’est-à-dire des branches écorcées. Cette pratique pourrait symboliquement inverser la couverture de la peau humaine lisse par des peaux d’animaux rugueuses. Bien que Lydus ne mentionne pas explicitement l’exil du vieil homme hors de la ville, les chercheurs en déduisent généralement qu’il le fut. Dans le mythe des ancilia, le personnage de Mamurius apparaît comme bienveillant, rendant sa punition imméritée.
La tardiveté de ce récit soulève des questions quant à l’authenticité ou l’ancienneté du festival, puisque les références dans les calendriers républicains et impériaux ou les sources littéraires sont absentes ou indirectes. Lydus aurait pu mal interpréter les rites Salien. Servius mentionne un jour consacré à Mamurius où les Salii « frappaient une peau en imitation de son art », c’est-à-dire les coups portés par un forgeron. Minucius Felix note que les Salii frappaient des peaux alors que les boucliers étaient portés en procession. Deux mosaïques de l’époque impériale ont été interprétées comme illustrant le rite de Mamurius. La compréhension de Mamurius par Lydus pourrait être liée aux légendes médiévales du woodwose ou homme sauvage des bois, jouant un rôle similaire dans les cérémonies d’hiver ou du Nouvel An liées à la Nuit des Rois et au carnaval.
Dates
mars 14, 2026 Toute la journée
202617marsToute la journéeRepeating EventLiberalia
Description
Ante diem sextum decimum Kalendas Apriles Buste de Dionysos dans le temple de Liber Pater sur
Description
Ante diem sextum decimum Kalendas Apriles

Chaque année, le 17 mars, les anciens Romains célébraient les Liberalia, une fête en l’honneur du dieu Liber Pater et de sa parèdre Libera. Cette célébration, inscrite dans l’un des plus anciens calendriers romains, nous est connue par plusieurs sources antiques qui en présentent différentes facettes. Que se passait-il lors de cette journée? Qui était vraiment ce Liber Pater? Et pourquoi cette fête a-t-elle tant évolué au fil du temps?
Les Liberalia figurent parmi les plus anciennes fêtes romaines. Comme le rappellent plusieurs sources, cette célébration était déjà inscrite dans le calendrier dit de Numa Pompilius, deuxième roi légendaire de Rome. La date du 17 mars coïncidait avec une autre fête appelée Agonium Martiale, mais comme le soulignent les historiens romains, c’est bien le nom de Liberalia qui était couramment employé par le peuple.
Les témoignages sur les Liberalia proviennent de plusieurs auteurs antiques qui, chacun à leur façon, en décrivent différents aspects :
Ovide, dans ses Fastes (III, 3725-3770), décrit avec précision un rituel caractéristique des Liberalia:
«[Le poème] a pour objet d’expliquer pourquoi une pauvre vieille femme invite les gens à s’intéresser à ses galettes».
Ces galettes (liba en latin), faites de farine, de miel et d’huile, étaient vendues par des vieilles femmes couronnées de lierre que l’écrivain Varron appelait « prêtresses de Liber ». Elles portaient de petits autels et, pour chaque gâteau vendu, en détachaient un morceau qu’elles offraient au dieu au nom de l’acheteur.
Varron confirme cette pratique dans son De lingua latina (6,14):
«Les Liberalia sont ainsi nommés parce que, ce jour-là, dans toute la ville, des vieilles femmes, prêtresses de Liber, couronnées de lierre, sont assises avec des gâteaux et un petit foyer, sacrifiant pour ceux qui achètent».
Tertullien, dans son Apologétique (42), ajoute un autre aspect de la fête : ce jour-là, chaque famille romaine avait l’habitude de dîner dans la rue, devant la porte de sa maison.
La procession phallique
Saint Augustin, dans La Cité de Dieu (7,21), évoque une procession beaucoup plus licencieuse qui avait lieu à Lavinium, ville proche de Rome:
«Car ce membre honteux, placé avec grand honneur sur un petit chariot, était d’abord promené à travers les carrefours des campagnes, puis conduit jusqu’à la ville».
Cette procession phallique, symbole de fertilité, scandalisait évidemment Augustin, qui décrit les Liberalia de Lavinium comme une fête d’un mois entier où régnait « une grande licence d’obscénité » et où « on utilisait les mots les plus infâmes ».
Virgile, dans ses Géorgiques (2,380-389), associe Bacchus (nom grec de Liber) à des célébrations rurales liées aux vendanges, où l’on sacrifiait un bouc, où l’on présentait des pièces de théâtre et où l’on suspendait des petits masques aux pins:
«Ils prennent des visages terribles faits d’écorce creusée, et t’invoquent, Bacchus, par des chants joyeux, et pour toi suspendent de petits masques flexibles au haut d’un pin».
La prise de la toge virile: un rite de passage
Au-delà des aspects religieux, les Liberalia marquaient un moment crucial dans la vie des jeunes Romains: la prise de la toge virile. Cette cérémonie symbolisait le passage de l’enfance à l’âge adulte pour les jeunes hommes, généralement âgés de 15 ou 16 ans.
Le déroulement de cette cérémonie nous est connu par plusieurs témoignages anciens. Ovide (Fastes, III, 3771-3790) s’interroge sur les raisons de cette association:
«Il me reste à trouver pourquoi on remet la toge virile aux enfants, le jour de ta fête, radieux Bacchus».
Et il propose quatre explications possibles:
- Parce que Bacchus semble toujours un enfant ou un adolescent
- Parce que les pères confient leurs enfants à Liber Pater (Liber le Père)
- En raison du jeu de mots entre «Liber» (le dieu) et «libre» (ce que deviennent les jeunes hommes)
- Parce que beaucoup de gens de la campagne venaient en ville ce jour-là pour les jeux en l’honneur de Liber et Cérès
La cérémonie elle-même comportait plusieurs étapes solennelles :
- Le matin, un sacrifice aux Lares (divinités protectrices du foyer)
- L’abandon de la bulla praetexta (amulette protectrice) et des autres insignes de l’enfance
- Le revêtement de la toge blanche (toga pura ou libera)
- Une procession solennelle jusqu’au Forum pour présenter le jeune homme à la cité
- Un sacrifice au Capitole pour honorer les dieux de l’État
Liber Pater : un dieu aux multiples visages

Qui était vraiment le dieu honoré lors des Liberalia? Les sources antiques nous présentent plusieurs facettes de Liber Pater:
À l’origine, Liber était une divinité italique associée à la fertilité et à la croissance. Son nom même, comme l’expliquent les étymologistes modernes, est lié au verbe « croître ». C’était un dieu agricole, protecteur des semences, qui formait une triade avec Cérès (déesse des moissons) et Libera.
Avec l’influence grecque, Liber fut progressivement assimilé à Dionysos/Bacchus. Cicéron, dans son De natura deorum (2,62), distingue d’ailleurs trois Liber différents:
- Le fils de Sémélé (le Dionysos grec)
- Celui qui est honoré avec Cérès et Libera
- Celui qui est connu par une religion mystérique
Cette différenciation montre bien la complexité de cette figure divine qui pouvait être perçue différemment selon les contextes et les époques.
La perception de Liber/Bacchus fut profondément affectée par le scandale des Bacchanales en 186 av. J.-C. L’historien Tite-Live nous raconte dans son livre 39 comment ce culte, jugé dangereux pour l’ordre public, fut sévèrement réprimé par le Sénat romain. On accusait les adeptes de ces cérémonies nocturnes de se livrer à toutes sortes d’excès et de constituer un «État dans l’État».
Ce scandale explique en partie pourquoi les auteurs romains, comme Ovide, cherchent ensuite à «purifier» l’image de Liber, en le distinguant clairement du Bacchus des cultes extatiques.
La reconstruction d’Ovide: un Liber civilisateur
Dans sa description des Liberalia, Ovide opère un travail particulièrement intéressant de «reconstruction» de la figure de Liber, comme l’a bien montré la chercheuse Dóra Kovács. Le poète présente Liber comme un dieu civilisateur:
Contrairement à la tradition qui attribuait cette découverte à Aristée, Ovide fait de Liber l’inventeur du miel. Dans un récit original (Fastes, III, 3735-3760), il raconte comment le dieu, durant son retour d’Orient, attira des abeilles grâce au son des cymbales de son cortège, puis les recueillit dans un arbre creux, découvrant ainsi le miel.
Cette histoire sert à expliquer pourquoi on offre des gâteaux de miel à Liber, mais elle présente aussi le dieu comme un organisateur, capable de rassembler les abeilles éparses en une communauté productive.
Ovide présente également Liber comme le premier à avoir offert des sacrifices à Jupiter après ses conquêtes en Orient:
«Tu fus le premier à offrir de la cannelle et de l’encens pris à l’ennemi, ainsi que les chairs rôties du bœuf de ton triomphe».
Cette présentation rapproche Liber de Prométhée, le héros civilisateur grec qui institua le sacrifice.
Les Liberalia étaient bien plus qu’une simple fête religieuse. Elles s’inscrivaient dans un contexte politique complexe :
Le temple de Liber, Libera et Cérès sur l’Aventin était un centre important pour la plèbe romaine. La connexion entre Liber et l’idée politique de libertas (liberté) était forte, comme le souligne Kovács. D’ailleurs, jusqu’en 153 av. J.-C., les magistrats romains prenaient leurs fonctions aux ides de mars, deux jours seulement avant les Liberalia.
L’époque d’Ovide correspond au règne d’Auguste, qui menait une politique de restauration religieuse. Le temple de l’Aventin était alors en ruines et ne fut restauré qu’en 17 apr. J.-C., sous Tibère. La version des Liberalia que nous présente Ovide s’inscrit donc dans cette politique de «romanisation» des cultes, éliminant les aspects jugés trop étrangers ou subversifs.
En savoir plus
- Kovács, Dóra, Liberalia in Ovid – Liber in the Roman religion, in Acta Classica Universitatis Scientiarum Debreceniensis, Vol. 46, 2010, p. 307-318.
Sources antiques citées
- Ovide, Fastes, III, 3711-3790
- Varron, De lingua latina, 6,14
- Tertullien, Apologétique, 42
- Saint Augustin, La Cité de Dieu, 7,21
- Virgile, Géorgiques, 2,380-389
- Cicéron, De natura deorum, 2,62
- Tite-Live, Livre 39 (sur les Bacchanales)
Dates
mars 17, 2026 Toute la journée
202619marsToute la journée23Repeating EventQuinquatria
Description
Ante diem quartum decimum Kalendas Apriles Statue de Minerve au Musée archéologique national de Naples (Photo
Description

EN BREF. Les Quinquatria, fête romaine célébrée du 19 au 23 mars, honoraient Minerve, déesse de la sagesse et de la guerre. Le premier jour, sans effusion de sang, commémorait sa naissance. Les suivants incluaient des combats de gladiateurs. Cette célébration réunissait écoliers, artisans et artistes sous la protection de la déesse. Les écoliers y prenaient leurs vacances tandis que les maîtres recevaient leurs honoraires. Une version mineure avait lieu en juin, avec des flûtistes déguisés en femmes.
Les Quinquatria: quand Rome célébrait Minerve, de l’école à l’arène
Au cœur du printemps romain, alors que les premiers rayons du soleil réchauffaient à nouveau la cité éternelle, se déroulait l’une des fêtes les plus populaires du calendrier religieux: les Quinquatria. Ces célébrations en l’honneur de Minerve, déesse de la sagesse, des arts et de la guerre, nous offrent une fenêtre sur la vie quotidienne des Romains, leurs croyances et leurs traditions.
Les Quinquatria (ou Quinquatrus) trouvent leur origine dans d’anciennes fêtes étrusques dédiées à Menrva (ou Menerva), la déesse étrusque des arts, de la sagesse et de la guerre, qui sera plus tard assimilée à la Minerve romaine et à l’Athéna grecque.
L’étymologie du nom a fait l’objet de débats parmi les auteurs antiques eux-mêmes. Selon Varron, grammairien et érudit romain du Ier siècle av. J.-C., le terme vient du fait que cette fête était célébrée le cinquième jour (quinque) après les Ides de mars: «Les Quinquatries: ce jour est célébré à cause d’une erreur sur le nom, comme s’il y en avait cinq. Il a été ainsi nommé parce que, de même que chez les Tusculans, le jour après le sixième jour des ides est appelé Sexatrus et le jour après le septième Septimatrus, de même ici, parce que c’était le jour après le cinquième jour des ides, on l’appelle Quinquatrus.» (De lingua latina, VI, 3, 3).
Ce terme peut également être interprété comme «les cinq nuits noires», en référence au calendrier lunaire romain et à la position de cette fête par rapport au cycle de la lune.
À l’origine, les Quinquatria ne duraient qu’un seul jour, le 19 mars, date à laquelle on plaçait traditionnellement la naissance de Minerve. C’est ce que confirment les anciens calendriers religieux romains qui n’assignent qu’un jour à cette fête.
Cependant, Ovide, dans ses Fastes (III, 3809-3810), mentionne clairement une célébration de cinq jours :
« Après un intervalle d’un jour, on célèbre les fêtes de Minerve qui tirent leur nom des cinq jours liés qui les constituent.»
Cette apparente contradiction s’explique par le fait que les Quinquatria furent étendus à cinq jours (du 19 au 23 mars) probablement à l’époque de Jules César, pour offrir plus de divertissements aux citoyens. Seul le premier jour était la fête proprement dite, les quatre suivants étant des extensions pour le plaisir du peuple.
Déroulement des festivités
Le déroulement des Quinquatria suivait une progression bien définie sur ces cinq jours, comme nous le rapporte Ovide dans ses Fastes (III, 3811-3815) :
«Le premier, on s’abstient de verser le sang, et il est interdit de croiser le fer: la raison en est que ce jour est celui de la naissance de Minerve. Le lendemain et les trois jours suivants, des jeux occupent l’arène plane: la déesse guerrière aime les épées dégainées.»
Plus précisément:
- Premier jour (19 mars) : journée pacifique sans effusion de sang, consacrée aux offrandes de fleurs, gâteaux et sel. Tous les professionnels dont le métier requiert l’intelligence venaient honorer la déesse de la sagesse dans son temple. Un taureau était sacrifié en l’honneur de Minerve.
- Deuxième au quatrième jour (20-22 mars) : jours consacrés à des combats de gladiateurs en l’arène pour honorer l’aspect guerrier de Minerve.
- Cinquième jour (23 mars): appelé tubilustrium, dédié à la purification des trompettes sacrées (tubae) utilisées dans les rituels guerriers.
Les protégés de Minerve
Une des particularités des Quinquatria était la diversité des groupes sociaux qui participaient aux célébrations. Dans un long passage des Fastes (III, 3815-3834), Ovide énumère les nombreux métiers et activités sous la protection de Minerve:
«Maintenant invoquez Pallas, jeunes garçons et tendres fillettes ! Celui qui se sera concilié Pallas deviendra habile.»
Parmi ces protégés de la déesse figuraient:
- Les écoliers et étudiants
- Les artisans du textile (fileuses, tisseuses)
- Les foulons (nettoyeurs de vêtements)
- Les teinturiers
- Les cordonniers
- Les charpentiers (comparés à Épéus, constructeur du cheval de Troie)
- Les médecins
- Les enseignants
- Les artisans d’art (ciseleurs, peintres, sculpteurs)
- Les poètes, dont Ovide lui-même qui invoque sa protection
Pour les écoliers, cette période était particulièrement importante car c’était un temps de vacances. C’est également à cette occasion que les enseignants recevaient leurs honoraires, appelés minerval ou mineruale munus (le don de Minerve), comme en témoigne Saint Jérôme dans ses Commentaires de l’épître aux Éphésiens.
Le temple de «Minerve Captive»
Dans la dernière partie de son évocation des Quinquatria, Ovide (Fastes, III, 3835-3848) mentionne un temple particulier, celui de «Minerve Captive» (Minerva Capta) situé sur les pentes du mont Célius à Rome:
«À l’endroit où le mont Célius descend en pente vers la plaine, là où la route n’est pas tout à fait plane, mais presque, on peut voir le petit temple élevé à Minerve Captive, temple dont la déesse a pris possession le jour de son anniversaire.»
Le poète propose plusieurs explications possibles pour ce surnom intrigant :
- Un jeu de mots avec capital (ingénieux)
- Une référence à sa naissance depuis la tête (caput) de Jupiter
- Un lien avec la capture d’une statue lors de la soumission des Falisques
- Une référence à la «peine capitale» pour les vols commis dans ce sanctuaire
Les historiens modernes retiennent généralement la troisième explication, qui ferait référence à une statue de culte ramenée comme butin de guerre après la conquête de la cité falisque.
Les Petites Quinquatries
En plus des grands Quinquatria de mars, les Romains célébraient également les «Petits Quinquatria» (Quinquatrus Minusculae ou Quinquatrus Minores) aux Ides de juin (13 juin). Cette fête secondaire était particulièrement dédiée aux Tibicines, la confrérie des joueurs de flûte qui participaient aux cérémonies religieuses.
La particularité de cette célébration était que ces musiciens défilaient vêtus de robes longues et travestis en femmes, dans une procession qui aboutissait au temple de Minerve sur l’Aventin.
Cette tradition commémorait un épisode de l’histoire romaine: suite à la suppression de certains de leurs privilèges, les flûtistes avaient fait grève et s’étaient retirés à Tibur (aujourd’hui Tivoli). Le Sénat, ayant absolument besoin d’eux pour les rituels religieux, chercha à les faire revenir. Les habitants de Tibur organisèrent alors une fête durant laquelle ils enivrèrent les musiciens, puis les placèrent dans un chariot qu’ils envoyèrent à Rome pendant leur sommeil. À leur réveil sur le forum, pour dissimuler leur honte, un censeur leur fit porter des robes et des masques féminins. C’est sous ce déguisement qu’ils reprirent leur service, et la tradition se perpétua ensuite chaque année.
Importance historique et politique
Au fil des siècles, les Quinquatria prirent une importance croissante dans le calendrier romain. Leur mention dans le Feriale Duranum, un calendrier religieux destiné au personnel militaire stationné à Dura Europos, montre leur diffusion dans tout l’Empire.
Certains empereurs vouèrent un culte particulier à Minerve et firent des Quinquatries une célébration majeure. C’est notamment le cas de Domitien (81-96 apr. J.-C.), qui était particulièrement dévot envers cette déesse. Suétone rapporte qu’il célébrait somptueusement ces fêtes dans sa villa d’Albano, où il avait institué un collegium (association) chargé de préparer des spectacles variés : chasses (venationes), représentations théâtrales et concours de poésie et d’éloquence.
Le Forum de Nerva à Rome, construit par Domitien, était d’ailleurs dédié à Minerve, et l’empereur avait également embelli l’ancien temple du mont Célio pour que les Quinquatria puissent y être célébrés avec plus de splendeur.
L’importance des Quinquatria est également attestée par des inscriptions trouvées aux quatre coins de l’Empire. En Hispanie, par exemple, une dédicace du médecin C. Attius Ianuarius, découverte dans l’ancienne Miróbriga, témoigne d’un acte de munificence pour la célébration de ces fêtes dans ce municipe.
Signification symbolique
Sur le plan symbolique, les Quinquatria s’inscrivaient parfaitement dans le cycle des saisons. Célébrées au moment de l’équinoxe de printemps, elles participaient aux rituels de renaissance printanière et marquaient le renouveau de la nature après l’hiver.
Le comparatiste Georges Dumézil a proposé un rapprochement entre les Petits Quinquatria de juin et un épisode mythique impliquant la déesse védique Ushas (déesse de l’aurore). Dans ce mythe, le dieu Indra vient châtier la déesse qui n’a plus la volonté nécessaire pour accomplir sa mission (faire advenir le Soleil, la belle saison) et la ramène à son devoir. Cette interprétation suggère une fonction cosmique de la fête, liée au cycle annuel et au renouveau saisonnier.
Sources antiques
- Ovide, Fastes, III, 3809-3848 (Ier siècle apr. J.-C.)
- Varron, De la langue latine, VI, 3, 3 (Ier siècle av. J.-C.)
- Suétone, Vie de Domitien, 4 (IIe siècle apr. J.-C.)
- Festus, De la signification des mots (IIe siècle apr. J.-C.)
- Saint Jérôme, Commentaires sur l’épître aux Éphésiens, 3, 6, 666
Dates
mars 19, 2026 - mars 23, 2026 (Toute la journée)
202623marsToute la journéeRepeating EventTubilustrium
Description
Ante diem decimum Kalendas Apriles Des 'tubicenes' sur la
Description
Ante diem decimum Kalendas Apriles

EN BREF. Le Tubilustrium, fête romaine célébrée le 23 mars et le 23 mai, consistait à purifier les trompettes sacrées par le sacrifice d’un agneau. Dans les rues de Rome, les prêtres Saliens exécutaient des danses rituelles, rendant la cérémonie visible à tous. La veille du Tubilustrium de mars marquait le lever de la constellation du Bélier, qu’Ovide relie au mythe de la toison d’or. Cette fête témoigne de l’imbrication entre musique sacrée, religion et astronomie dans le monde romain.
Le Tubilustrium: purification sacrée des trompettes dans la Rome antique
Le Tubilustrium était une cérémonie romaine qui se déroulait deux fois par an: le 23 mars et le 23 mai. Son nom même nous renseigne sur sa nature: tubae (ou tubi) désigne les trompettes, tandis que lustrium fait référence à une purification. Il s’agissait donc littéralement d’une « purification des trompettes ».
Ovide, poète de l’époque d’Auguste, nous donne dans ses Fastes (III, 849-850) une description concise de cette fête:
«Le dernier de ces cinq jours recommande de purifier les trompettes sonores et de sacrifier à la vaillante déesse.»
Dans la Rome antique, le mois de mars marquait traditionnellement le début de la saison des campagnes, et le Tubilustrium était selon certains une cérémonie destinée à préparer l’armée à la guerre. Cette interprétation fait cependant débat: certains commentateurs soutiennent que le terme commun pour les trompettes de guerre, tubae, n’est pas le même que la forme tubi utilisée ici. Ils affirment que le mot tubi n’était utilisé que pour les trompettes employées dans les sacrifices. Selon cette interprétation, la cérémonie était une fête destinée à nettoyer et à purifier les trompettes utilisées dans les sacrifices.
Le Tubilustrium avait lieu donc à deux moments clés de l’année romaine: le 23 mars, dernier jour des Quinquatria (fête de cinq jours en l’honneur de Minerve) et le 23 mai. Cette double occurrence n’est pas anodine. Selon les textes qui nous sont parvenus, le Tubilustrium du 23 mars marquait traditionnellement l’ouverture de la saison guerrière, tandis que l’Armilustrium du 19 octobre en marquait la clôture. La répétition en mai pourrait s’expliquer par l’influence d’un ancien calendrier militaire d’origine spartiate, où la saison des campagnes débutait aux premières semaines du printemps pour s’interrompre au début des récoltes.
D’après les sources anciennes, notamment Festus (353) et Varron (De lingua latina, VI, 14), la cérémonie se tenait dans un lieu appelé l’atrium sutorium (la «salle des cordonniers»). Malheureusement, l’emplacement exact de ce bâtiment n’a pas été identifié par l’archéologie. L’historien Mommsen a proposé de l’identifier à l’atrium Minervae, tandis que d’autres chercheurs comme Platner et Ashby ont suggéré qu’il se trouvait dans le quartier de l’Argilète, connu pour abriter les ateliers des fabricants de chaussures. Ce bâtiment aurait pu être détruit lors de la construction du forum transitorium, ce qui expliquerait l’absence de mentions après le Ier siècle.
Le rituel
Bien que les détails précis de la cérémonie ne nous soient pas entièrement parvenus, plusieurs sources nous permettent d’en reconstituer les grandes lignes :
- Au centre du rituel se trouvait la purification (lustration) des trompettes sacrées (tubae)
- Cette purification s’effectuait par le sacrifice d’un agneau, comme l’indiquent Festus (353) et Varron (De lingua latina, VI, 14)
- La cérémonie était menée par les tibicines populi romani, un collège sacerdotal de joueurs de flûte, qui accompagnaient habituellement les danses des Saliens (prêtres de Mars)
- En parallèle, les Saliens (prêtres guerriers consacrés à Mars) exécutaient des danses rituelles dans les rues de Rome, permettant à tous les citoyens d’être témoins de la célébration
Selon Jean Lydus (De Mensibus, IV, 60), cette cérémonie avait une dimension publique qui s’intégrait dans la vie quotidienne de la cité.
La question des trompettes
Un débat philologique important existe concernant les instruments purifiés lors du Tubilustrium. Certains chercheurs distinguent:
- Les tubae, trompettes militaires utilisées sur le champ de bataille.
- Les tubi, qui seraient spécifiquement les trompettes réservées aux usages rituels et sacrificiels.
Cette distinction nuance l’interprétation traditionnelle qui reliait directement le Tubilustrium à la préparation militaire. Si l’on accepte cette différenciation, la cérémonie pourrait être comprise comme un rituel purement religieux visant à purifier les instruments de culte, plutôt qu’une préparation à la guerre.
Tite-Live (II, 64) écrit cependant que ces trompettes étaient utilisées tant pour convoquer le peuple que pendant les batailles, ce qui suggère une fonction double, à la fois civique et militaire.
Le lever du Bélier et le mythe de Phrixos
Ovide mentionne que la veille du Tubilustrium, le 22 mars, correspond au lever de la constellation du Bélier. Il en profite pour faire référence au mythe qui explique l’origine de cette constellation
«Maintenant on peut lever le visage et dire au soleil: Hier, il a pressé la toison du bélier de Phrixos.» (3852)
Ce mythe grec raconte l’histoire d’Athamas, roi de Thèbes, et de ses deux enfants, Phrixos et Hellé, nés de son union avec la nymphe Néphélé. Après s’être remarié avec Ino, celle-ci, hostile envers ses beaux-enfants, provoqua une famine en faisant griller les semences destinées aux cultures. Un messager, corrompu par Ino, prétendit que l’oracle de Delphes exigeait le sacrifice de Phrixos et Hellé pour mettre fin à la famine.
Au moment où les jeunes gens allaient être immolés, leur mère Néphélé les sauva miraculeusement en leur envoyant un bélier à la toison d’or qui les emporta dans les airs au-dessus du détroit. Durant le voyage, Hellé tomba et se noya, donnant son nom à l’Hellespont (aujourd’hui le détroit des Dardanelles), et devint l’épouse du dieu Poséidon (Neptune chez les Romains). Phrixos, quant à lui, parvint jusqu’en Colchide où il sacrifia le bélier au roi local. La toison d’or de l’animal devint plus tard l’objet de la quête des Argonautes menés par Jason, tandis que le bélier lui-même fut transformé en constellation.
Cette référence astronomique et mythologique n’est pas directement liée au Tubilustrium, mais illustre la manière dont Ovide construit son calendrier poétique en tissant ensemble événements romains, phénomènes astronomiques et mythes grecs.
Les sources antiques ne s’accordent pas toujours sur les divinités honorées lors du Tubilustrium:
Pour le 23 mars, Ovide évoque une «vaillante déesse» (fortis dea, 3, 850) dont l’identité reste mystérieuse. Plusieurs chercheurs identifient cette divinité à Nerio (ou Nérine), une vieille divinité italique qui, à l’origine, personnifiait l’énergie de Mars. Sa figure serait devenue si pâle au fil du temps qu’elle aurait pu se confondre avec Minerve, ce qui expliquerait pourquoi Ovide préfère recourir à une périphrase pour la désigner. D’autres mentionnent Bellone, déesse romaine de la guerre.Certains chercheurs y voient Minerve, puisque la fête clôturait les Quinquatria qui lui étaient dédiées.
Pour le 23 mai, la cérémonie serait dédiée à Vulcain, dieu du feu et de la forge.
Cette multiplicité de divinités associées reflète peut-être l’évolution de la cérémonie au fil des siècles, ou des traditions régionales différentes qui ont convergé à Rome.
Sources antiques
- Ovide, Fastes, III, 3849-3876
- Varron, De lingua latina, V, 117 et VI, 14
- Festus, De verborum significatu, 353
- Tite-Live, II, 64
- Jean Lydus, De Mensibus, IV, 60
- Denys d’Halicarnasse, II, 71
- Calendrier de Préneste (Fasti Praenestini)
- Calpurnius Siculus, Eclogae, I, 65
Dates
mars 23, 2026 Toute la journée
202624marsToute la journéeRepeating EventHilaria
Description
Ante diem septimum Kalendas Apriles
Description
Ante diem septimum Kalendas Apriles

EN BREF. Les Hilaria, célébrées le 25 mars dans la Rome antique, marquaient le jour où la lumière l’emportait enfin sur les ténèbres après l’équinoxe. Cette fête en l’honneur de Cybèle suivait des jours de deuil commémorant la mort d’Attis, son amant. L’atmosphère changeait radicalement : processions solennelles, mascarades et déguisements remplaçaient la tristesse. Particularité rare : chacun pouvait imiter qui il voulait, même les magistrats, créant un moment de liberté exceptionnelle dans la société romaine.
Les Hilaria: quand Rome célébrait le triomphe de la lumière
Les Hilaria constituaient une fête importante du calendrier religieux romain. Ce terme, dérivé du latin hilaris («joyeux») et de l’adjectif grec hilaros (ἱλαρός, «gai», «joyeux»), désignait littéralement «les [jours] joyeux». Cette fête était célébrée le 25 mars, soit le septième jour avant les calendes d’avril, correspondant au premier jour après l’équinoxe de printemps où la durée du jour dépassait celle de la nuit.
À l’origine, selon Maxime le Confesseur dans ses commentaires sur les épîtres de Denys l’Aréopagite, le terme «hilaria» pouvait désigner n’importe quelle période de réjouissance, qu’elle soit privée ou publique. Parmi les occasions privées, on comptait les mariages ou les naissances d’enfants. Dans la sphère publique, il s’agissait des jours de réjouissances proclamés par un nouvel empereur.
Les Romains empruntèrent cette fête aux Grecs, qui l’appelaient Anabasis (Ἀνάβασις, «Ascension»). La veille, ils observaient un jour de deuil nommé Katabasis (Κατάβασις, «Descente»). Plus tard, les auteurs grecs adoptèrent à leur tour le terme latin, comme en témoigne Photios de Constantinople dans sa «Bibliothèque», où il cite la vie du philosophe Isidore d’Alexandrie mentionnant les Hilaria.
Le culte de Cybèle à Rome
Les Hilaria étaient dédiées à Cybèle, la Magna Mater (Grande Mère), une divinité d’origine phrygienne introduite à Rome à la fin du IIIe siècle avant notre ère. Selon les sources historiques, son culte était établi dans le Temple de la Magna Mater sur le Palatin.
Cette déesse, vénérée depuis le Néolithique en Anatolie, particulièrement à Pessinonte et Pergame, était associée à Attis, dieu de la végétation. Ensemble, ils symbolisaient le renouveau printanier et le cycle de la vie. L’Histoire Auguste, recueil biographique des empereurs romains, distingue cette célébration en l’appelant spécifiquement Hilaria Matris Deûm (les Hilaria de la Mère des Dieux).
Le cycle cérémoniel
Les Hilaria s’inscrivaient dans une séquence rituelle plus large honorant Cybèle et Attis. Salluste, philosophe du IVe siècle, en décrit ainsi la structure fondamentale dans son traité Sur les dieux et le monde:
«Et d’abord nous-mêmes, étant tombés du ciel et vivant avec la nymphe, sommes dans l’abattement, et nous nous abstenons de grain et de toute nourriture riche ou impure, car elles sont hostiles à l’âme. Puis vient la coupe de l’arbre et le jeûne, comme si nous coupions aussi le processus ultérieur de génération. Ensuite, l’alimentation avec du lait, comme si nous étions nés de nouveau; puis viennent les réjouissances et les guirlandes, et pour ainsi dire, un retour vers les Dieux.»
Ce cycle cérémoniel, documenté dans la Chronographie de 354, se déroulait comme suit:
- 15 mars – Canna intrat («La canne entre»). Début d’une période d’abstinence de neuf jours. Selon Arnobe dans son Contre les païens, seul le lait était permis comme boisson.
- 22 mars – Arbor intrat («L’arbre entre»). Un pin était coupé et installé dans le temple de Cybèle. Arnobe précise: «Le tronc de l’arbre était enveloppé de laine et décoré de couronnes de violettes, la Mère ornant de fleurs précoces le pin témoignant de la triste infortune.»
- 23 mars – Jour de deuil.
- 24 mars – Dies sanguinis («Jour du sang»). Journée de rites frénétiques incluant flagellations et mortifications. Arnobe décrit les fidèles entrant «dans un état de deuil, se blessant les bras et la poitrine ».
- 25 mars – Hilaria («Jour de joie»). Célébration de la résurrection d’Attis.
- 26 mars – Requietio («Repos»).
- 27 mars – Lavatio («Lavage»). Rite ajouté par l’empereur Marc Aurèle.
- 28 mars – Initium Caiani. Possible cérémonie au sanctuaire du Vatican.
Le déroulement des Hilaria
Pour les Romains, les Hilaria étaient célébrées comme une feria stativa (fête à jour fixe) et marquaient symboliquement la fin de l’hiver et de son obscurité. Comme l’indique Hérodien dans son Histoire de l’Empire romain après Marc-Aurèle, la fête comportait une procession solennelle où l’on portait la statue de Cybèle, précédée des «œuvres d’art les plus coûteuses appartenant soit aux riches Romains, soit aux empereurs eux-mêmes».
Valerius Maximus mentionne dans ses Faits et dits mémorables que des jeux étaient organisés en l’honneur de la Mère des dieux pendant la République, mais les détails de ces célébrations restent limités pour cette période.
Sous l’Empire, la journée était caractérisée par une liberté inhabituelle. Hérodien précise: «Toutes sortes de jeux et de divertissements étaient autorisés ce jour-là; les mascarades étaient les plus importantes, et chacun pouvait, dans son déguisement, imiter qui il voulait, même les magistrats.»
Pendant les Hilaria, aucune manifestation de tristesse ou de deuil n’était tolérée. Des sacrifices publics étaient accomplis et la population entière se livrait aux réjouissances.

L’épisode de Maternus
Hérodien rapporte un incident notable survenu lors des Hilaria sous le règne de l’empereur Commode (180-192). Un certain Maternus prépara un complot pour assassiner l’empereur durant les festivités:
«Maternus prévoyait de se déguiser avec ses partisans en membres de la garde prétorienne, et de se mêler aux véritables gardes jusqu’à ce qu’ils soient assez proches pour tuer Commode. Cependant, l’un des partisans de Maternus révéla le complot à l’avance, le trahissant parce que ses hommes préféraient un empereur légitime à un tyran voleur.»
Le jour des Hilaria, Maternus fut décapité et ses complices punis. Les citoyens célébrèrent la sécurité de l’empereur, et Commode offrit des sacrifices à Cybèle pour l’avoir protégé.
Signification religieuse
Il existait également une Hilaria dans le culte d’Isis et Osiris. Selon le Calendrier de Philocalus de 354, elle était célébrée le 3 novembre, dernier jour des fêtes isiaques, commémorant la renaissance d’Osiris.
Les rituels des Hilaria et des jours précédents reflétaient le mythe de Cybèle et Attis. La séquence du deuil suivi de réjouissances symbolisait le cycle de mort et de résurrection d’Attis, représentant le renouveau printanier. Cette alternance entre tristesse profonde et joie intense incarnait la compréhension romaine des cycles naturels et cosmiques.
La date du 25 mars, premier jour après l’équinoxe de printemps où le jour l’emportait sur la nuit, marquait symboliquement la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la vie sur la mort, illustrant parfaitement le message central de cette célébration: le triomphe du renouveau sur la mort hivernale.
Sources antiques
- ARNOBE, Adversus Nationes (Contre les païens), V, 16-17 (IIIe-IVe siècle apr. J.-C.).
- HÉRODIEN, Historia tēs meta Markon basileias (Histoire de l’Empire romain après Marc-Aurèle), I, 10, 5-7 (IIIe siècle apr. J.-C.).
- Historia Augusta (Histoire Auguste), « Alexander Severus », 37, 6 (IVe siècle apr. J.-C.).
- MAXIME LE CONFESSEUR, Scholia ad Dionysium Areopagitam, Ep. 8 (VIIe siècle apr. J.-C.).
- PHOTIOS, Bibliotheca (Bibliothèque), codex sur la vie d’Isidore d’Alexandrie (IXe siècle apr. J.-C.).
- SALLUSTIUS, De diis et mundo (Sur les dieux et le monde), IV (IVe siècle apr. J.-C.).
- VALERIUS MAXIMUS, Factorum et Dictorum Memorabilium (Faits et dits mémorables), II, 4, 3 (Ier siècle apr. J.-C.).
Dates
mars 24, 2026 Toute la journée
- Janvier
- Février
- Mars: Matronalia / Feriae Marti / Mamuralia / Liberalia / Quinquatria / Tubilustrium / Hilaria
- Avril
- Mai
- Juin
- Juillet
- Août
- Septembre
- Octobre
- Novembre
- Décembre