October equus

Cet événement se répète

202515octToute la journéeRepeating EventOctober equusType:Fête romaine

Description

Idibus Octobribus

Bas relief d’un bige (char mené par deux chevaux) en pleine course. Cette plaque en terre cuite servait de décor architectural. Les lettres L.S.ER. sont la marque de l’artisan l’ayant réalisé. Italie, 1er siècle de notre ère, collection du Musée du Louvre (Photo MG).

EN BREF. Chaque 15 octobre, Rome sacrifiait à Mars le cheval de droite d’un char victorieux. Sa queue ensanglantait l’autel de la Regia, sa tête déclenchait une lutte entre quartiers. Ce rite archaïque liait guerre et moisson: dernier hommage à la force vitale avant le repos de l’hiver.

October equus: quand Rome offrait un cheval à Mars

L’October equus, ou «Cheval d’octobre», est une fête religieuse de la Rome antique célébrée en l’honneur de Mars le 15 octobre, marquant la fin des campagnes agricoles et militaires. Ce rite est unique à Rome, étant le seul où un cheval était sacrifié. Il se déroulait lors de l’une des trois courses de chevaux annuelles dédiées à Mars. Le rituel, qui a fait l’objet de nombreuses interprétations et débats parmi les historiens modernes. Tous s’accordent toutefois sur l’ancienneté de cette pratique, remontant à la période royale de Rome. Le grammairien Festus, au 2e siècle de notre ère, en donne une description précise: la cérémonie ne portait pas de nom spécifique et est simplement désignée par la victime du sacrifice, le cheval [1].

Le rituel se déroulait au Champ de Mars, un espace traditionnellement dédié à Mars, où les chevaux paissaient et s’entraînaient. Le flamen martialis, en présence des pontifes, présidait la cérémonie, qui débutait par une course de chars, ou biges, tirés par deux chevaux. Le cheval de droite du char vainqueur devenait la victime du sacrifice. Contrairement aux sacrifices ordinaires, l’animal n’était pas égorgé, mais tué d’un coup de javelot, puis immolé sur l’autel de Mars.

Dès que le cheval était abattu, sa queue était coupée et rapidement transportée à la Regia, un bâtiment situé au Forum, où son sang était versé sur les cendres du foyer sacré. La décapitation du cheval constituait le troisième acte du rituel. La tête, ornée d’une guirlande de pains, devenait l’objet d’une lutte entre deux quartiers de Rome: les Sacravienses, habitants de la Via Sacra, et les Suburanenses, habitants de Subura. Si les premiers l’emportaient, la tête était clouée aux murs de la Regia; si les seconds triomphaient, elle était exposée au sommet de la tour Mamilienne, dont l’emplacement exact demeure incertain.

Bien que les historiens connaissent le sort réservé à la queue et à la tête du cheval, le destin de la partie centrale du corps reste encore un mystère.

Malgré les témoignages des auteurs antiques, tels que Varron et Festus, les raisons précises du sacrifice d’un cheval en octobre restent floues. Pourquoi un cheval et non un autre animal? Pourquoi ce mois en particulier ?

Au tournant du 1er siècle de notre ère, ceci était incertain pour Plutarque qui esquissait plusieurs hypothèses:

«Pourquoi, le jour des ides d’octobre, après une course de chars, sacrifie-t-on à Arès (Mars) le cheval de droite de l’attelage victorieux ?
Quelqu’un, après lui avoir coupé la queue, la porte à la Regia pour en asperger l’autel de sang, tandis qu’au sujet de sa tête les habitants de la Voie Sacrée et ceux de la Subure descendent pour se la disputer.

Est-ce, comme certains le disent, parce qu’ils pensent que Troie fut prise à cause d’un cheval et qu’ils punissent ainsi cet animal eux qui sont issus du sang mêlé des Troyens et des Latins ?
Ou bien parce que le cheval est un animal fougueux, guerrier et belliqueux, et qu’on offre aux dieux les victimes qui leur sont les plus proches et les plus chères le dieu recevant ici le cheval vainqueur, symbole de victoire et de puissance ?

Ou encore, plus profondément, parce que le dieu Mars préside à l’immobilité du combat en ordre de bataille, et que ceux qui tiennent leur position l’emportent sur ceux qui fuient : ainsi la rapidité est-elle punie comme instrument de lâcheté, et l’on apprend par un symbole que le salut n’appartient pas à ceux qui prennent la fuite.»[2]

La plupart des historiens voient aujourd’hui en l’October equus un rite de clôture de la saison martiale et agricole : une offrande faite à Mars pour rendre la force vitale du cheval, symbole de vigueur guerrière et de fertilité. En versant le sang de l’animal sur le foyer sacré, la cité remerciait le dieu qui protège à la fois les champs et les armes. Plus qu’un vestige mythique, le Cheval d’octobre marquait la fin d’un cycle –celui du combat et du labeur– avant le repos de l’hiver.

[1] Festus Grammaticus, De la signification des mots, XIII OCTOBER EQUUS

[2] Plutarque, Questions romaines, 97: 

Διὰ τί ταῖς Δεκεμβρίαις εἰδοῖς ἱπποδρομίας γενομένης ὁ νικήσας δεξιόσειρος Ἄρει θύεται,
καὶ τὴν μὲν οὐρὰν ἀποκόψας τις ἐπὶ τὴν Ῥηγίαν καλουμένην κομίζει καὶ τὸν βωμὸν αἱμάττει,
περὶ δὲ τῆς κεφαλῆς οἱ μὲν ἀπὸ τῆς ἱερᾶς ὁδοῦ λεγομένης οἱ δʼ ἀπὸ τῆς Συβούρης καταβάντες διαμάχονται;

πότερον, ὡς ἔνιοι λέγουσιν, ἵππῳ τὴν Τροίαν ἡλωκέναι νομίζοντες ἵππον κολάζουσιν,
ἅτε δὴ καὶ γεγονότες Τρώων ἀγλαὰ τέκνα μεμιγμένα παισὶ Λατίνων·
ἢ ὅτι θυμοειδὲς καὶ πολεμικὸν καὶ ἀρήιον ὁ ἵππος ἐστὶ, τὰ δὲ προσφιλῆ μάλιστα καὶ πρόσφορα θύουσι τοῖς θεοῖς,
ὁ δὲ νικήσας θύεται διὰ τὸ νίκης καὶ κράτους οἰκεῖον εἶναι τὸν θεόν;

ἢ μᾶλλον ὅτι τοῦ θεοῦ στάσιμον τὸ ἔργον ἐστὶ καὶ νικῶσιν οἱ μένοντες ἐν τάξει τοὺς μὴ μένοντας ἀλλὰ φεύγοντας,
καὶ κολάζεται τὸ τάχος ὡς δειλίας ἐφόδιον,
καὶ μανθάνουσι συμβολικῶς ὅτι σωτήριον οὐκ ἔστι τοῖς φεύγουσι;

Pour en savoir plus: article October equus sur Wikipedia.

👉 Toutes les fêtes du calendrier romain


Versione italiana

October equus: quando Roma offriva un cavallo a Marte

IN BREVE. Ogni 15 ottobre Roma sacrificava a Marte il cavallo destro di un carro vincitore. La sua coda insanguinava l’altare della Regia, la sua testa scatenava una contesa tra quartieri. Questo rito arcaico univa guerra e raccolto: ultimo omaggio alla forza vitale prima del riposo invernale.

L’October equus, o “Cavallo d’ottobre”, era una festa religiosa dell’antica Roma celebrata in onore di Marte il 15 ottobre, a conclusione delle campagne agricole e militari. Questo rito, unico a Roma, è l’unico in cui veniva sacrificato un cavallo. Si svolgeva durante una delle tre corse annuali dedicate a Marte. Il rituale, oggetto di numerose interpretazioni e dibattiti tra gli storici moderni, è unanimemente riconosciuto come una pratica molto antica, risalente all’epoca regia di Roma. Il grammatico Festo, nel II secolo d.C., ne offre una descrizione precisa: la cerimonia non aveva un nome specifico ed è semplicemente designata dalla vittima del sacrificio, il cavallo [1].

Il rito si svolgeva nel Campo Marzio, spazio tradizionalmente consacrato a Marte, dove i cavalli pascolavano e si esercitavano. Il flamen Martialis, alla presenza dei pontefici, presiedeva la cerimonia, che iniziava con una corsa di carri, o bigae, trainati da due cavalli. Il cavallo destro del carro vincitore diventava la vittima del sacrificio. A differenza dei sacrifici comuni, l’animale non veniva sgozzato, ma trafitto con un giavellotto e poi immolato sull’altare di Marte.

Subito dopo l’abbattimento, la coda del cavallo veniva tagliata e rapidamente portata alla Regia, un edificio situato nel Foro, dove il suo sangue era versato sulle ceneri del focolare sacro. La decapitazione dell’animale costituiva il terzo atto del rito. La testa, ornata con una ghirlanda di pani, diventava oggetto di contesa tra due quartieri di Roma: i Sacravienses, abitanti della Via Sacra, e i Suburanenses, abitanti della Subura. Se vincevano i primi, la testa era inchiodata alle pareti della Regia; se trionfavano i secondi, veniva esposta in cima alla Torre Mamilia, la cui posizione esatta resta incerta.

Sebbene gli storici conoscano il destino riservato alla coda e alla testa del cavallo, la sorte della parte centrale del corpo rimane un mistero.

Nonostante le testimonianze degli autori antichi, come Varrone e Festo, le ragioni precise del sacrificio di un cavallo in ottobre restano oscure. Perché proprio un cavallo e non un altro animale? Perché in questo mese?

All’inizio del I secolo d.C., la questione era già incerta per Plutarco, che proponeva diverse ipotesi:

«Perché, il giorno delle idi di ottobre, dopo una corsa di carri, si sacrifica ad Ares (Marte) il cavallo destro del carro vincitore?
Qualcuno, dopo avergli tagliato la coda, la porta alla Regia per aspergere di sangue l’altare, mentre la sua testa viene contesa tra gli abitanti della Via Sacra e quelli della Subura.

È forse, come dicono alcuni, perché credono che Troia sia stata conquistata a causa di un cavallo e puniscono così l’animale essendo essi stessi nati dal sangue misto dei Troiani e dei Latini?
Oppure perché il cavallo è un animale impetuoso, guerriero e bellicoso, e si offrono agli dèi le vittime a loro più affini e care il dio ricevendo qui il cavallo vincitore, simbolo di vittoria e di potenza?

O ancora, più profondamente, perché il dio Marte presiede alla fermezza del combattimento in ordine di battaglia, e coloro che restano saldi vincono su chi fugge; così la rapidità è punita come strumento di viltà, e si apprende simbolicamente che la salvezza non appartiene a chi fugge.» [2]

La maggior parte degli storici vede oggi nell’October equus un rito di chiusura della stagione militare e agricola: un’offerta a Marte per restituirgli la forza vitale del cavallo, simbolo di vigore guerriero e di fertilità. Versando il sangue dell’animale sul focolare sacro, la città ringraziava il dio che proteggeva insieme i campi e le armi. Più che una reliquia mitica, il Cavallo d’ottobre segnava la fine di un ciclo quello della battaglia e del lavoro prima del riposo invernale.

[1] Festo, De verborum significatu, s.v. Equus October
[2] Plutarco, Questioni romane, 97

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English version

October Equus: when Rome offered a horse to Mars

IN BRIEF. Every October 15, Rome sacrificed to Mars the right-hand horse of a winning chariot. Its tail bloodied the altar of the Regia, its head sparked a rivalry between neighborhoods. This archaic rite linked war and harvest –a final homage to vital strength before winter’s rest.

The October equus, or “October Horse,” was a religious festival of ancient Rome celebrated in honor of Mars on October 15, marking the end of the agricultural and military seasons. This rite, unique to Rome, was the only one in which a horse was sacrificed. It took place during one of the three annual horse races dedicated to Mars. The ritual, which has been the subject of much debate and interpretation among modern historians, is generally agreed to date back to Rome’s regal period. The grammarian Festus, in the 2nd century CE, provides a detailed description: the ceremony had no specific name and was simply referred to by its victim –the horse [1].

The ritual took place in the Campus Martius, the field traditionally dedicated to Mars, where horses grazed and trained. The flamen Martialis, in the presence of the pontiffs, presided over the ceremony, which began with a chariot race, or bigae, drawn by two horses. The right-hand horse of the winning team became the victim of the sacrifice. Unlike ordinary sacrifices, the animal was not slaughtered by cutting its throat but was struck down with a javelin, then immolated on the altar of Mars.

Once the horse was killed, its tail was cut off and swiftly carried to the Regia, a building in the Forum, where its blood was poured over the ashes of the sacred hearth. The beheading of the horse formed the third act of the ritual. Its head, adorned with a garland of bread, became the object of a fierce contest between two Roman neighborhoods: the Sacravienses, inhabitants of the Via Sacra, and the Suburanenses, from the Subura. If the former won, the head was nailed to the wall of the Regia; if the latter triumphed, it was displayed atop the Turris Mamilia, whose exact location remains uncertain.

Although historians know the fate of the horse’s tail and head, the destiny of the rest of the body remains a mystery.

Despite the testimonies of ancient authors such as Varro and Festus, the precise reasons for sacrificing a horse in October remain unclear. Why a horse, and why this particular month?

At the turn of the 1st century CE, the question was still unresolved for Plutarch, who offered several possible explanations:

Why, on the Ides of October, after a chariot race, do they sacrifice to Ares (Mars) the right-hand horse of the winning team?
Someone, after cutting off its tail, carries it to the Regia to sprinkle the altar with its blood, while its head becomes the object of a contest between the inhabitants of the Via Sacra and those of the Subura.

Is it, as some say, because they believe that Troy was captured because of a horse and thus punish the animal –being themselves descended from the mingled blood of Trojans and Latins?
Or because the horse is a spirited, warlike creature, and men offer to the gods the victims most akin and dear to them –the god here receiving the winning horse, symbol of victory and power?

Or rather, because the god Mars presides over the steadfastness of battle in close order, and those who stand firm overcome those who flee; thus speed is punished as an instrument of cowardice, and men are taught symbolically that salvation does not belong to those who run away.[2]

Most historians today interpret the October equus as a rite marking the close of the martial and agricultural season — an offering to Mars returning to him the vital force of the horse, symbol of warlike vigor and fertility. By pouring the animal’s blood on the sacred hearth, the city gave thanks to the god who protected both fields and arms. More than a mythical relic, the October Horse marked the end of a cycle –of battle and labor– before the rest of winter.

[1] Festus, De verborum significatu, s.v. Equus October
[2] Plutarch, Roman Questions, 97

👉 All the festivals of the Roman calendar

Dates

Octobre 15, 2025 Toute la journée

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