Nunc est bibendum est une association culturelle sans but lucratif dédiée à l'évocation de l'Antiquité par les arts de la table.
Evénement(s) de l’association à venir
Aucun événement
Les nouveautés du site
Exposition(s) ou festival(s) en vedette
juillet

Description
Venez découvrir Saisons romaines, la nouvelle exposition temporaire du musée, organisée en partenariat avec le
Description

Venez découvrir Saisons romaines, la nouvelle exposition temporaire du musée, organisée en partenariat avec le musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye.
La mosaïque des Saisons
Datée du IIIe siècle, la mosaïque dite des Saisons, représente des activités agricoles ou des rituels regroupés autour de
personnifications des quatre saisons.
Découverte sur le site archéologique de Saint-Romain-en-Gal en octobre 1890, elle a été acquise par le musée du Louvre en 1892.
Conservée au musée d’Archéologie nationale depuis 1935, elle a fait l’objet d’une importante restauration par l’atelier de restauration
de mosaïques et d’enduits peints du musée de Saint-Romain-en-Gal en 2022 et en 2023.
La mosaïque des Saisons est présentée pour la première fois sur son lieu de découverte.
Dates
Juin 21, 2024 - décembre 31, 2026 (Toute la journée)

Description
Dès le 29 mai 2025, le Musée de la Romanité vous
Description

Dès le 29 mai 2025, le Musée de la Romanité vous invite à une immersion dans l’histoire fascinante de la Gaule romaine avec l’exposition «Gaulois, mais Romains! Chefs-d’œuvre du musée d’Archéologie nationale».
À travers un partenariat exceptionnel avec le Musée d’Archéologie nationale – Domaine national du Château de Saint-Germain-en-Laye, l’exposition explore la manière dont les cultures gauloise et romaine se sont entremêlées pour façonner une identité nouvelle, riche et complexe. Ce dialogue entre deux civilisations révèle une société en pleine mutation, où traditions locales et influences romaines s’unissent pour former un véritable art de vivre gallo-romain. Une immersion historique qui vous offre un nouvel éclairage captivant sur la Gaule romaine.
👉🗓️ Toutes les expositions et festivals
Dates
Mai 29, 2025 - janvier 4, 2026 (Toute la journée)

Description
Des rares grandes figures féminines que compte l’histoire, Cléopâtre, la dernière souveraine d'Égypte, est
Description

Des rares grandes figures féminines que compte l’histoire, Cléopâtre, la dernière souveraine d’Égypte, est la plus populaire. Autour de son personnage se sont forgées une légende noire puis une figure universelle, associant passion et mort, volupté et cruauté, richesse et guerre, politique et féminisme.
Sur quelles fondations cette légende repose-t-elle ? Comment les artistes s’en sont-ils emparés à travers les siècles ? Pourquoi fascine-t-elle encore ? Explorons ensemble le « mystère Cléopâtre »…
Dates
Juin 11, 2025 - janvier 11, 2026 (Toute la journée)
Les prochaines fêtes du calendrier romain
juillet
202506juilToute la journée13Repeating EventLudi Apollinares
Description
Pridie Nonas Iulias - Ante diem tertium Idus Iulias Denier de Lucius Calpurnius Piso Frugi, 90 avant
Description
Pridie Nonas Iulias – Ante diem tertium Idus Iulias

EN BREF. Créés en pleine guerre contre Hannibal après consultation d’oracles, les Ludi Apollinares débutent en 212 avant notre ère par une seule journée de spectacles. Ces jeux en l’honneur d’Apollon s’étendent progressivement sur neuf jours en juillet. Contrairement aux autres fêtes romaines, ils mélangent rites grecs et traditions latines. Au 1er siècle avant notre ère, ils deviennent un théâtre de contestation politique où les acteurs critiquent les dirigeants. L’empereur Septime Sévère les célèbre encore au 3e siècle après notre ère.
Les Ludi Apollinares: une fête romaine née de la guerre
En 212 avant notre ère, Rome traverse une période dramatique. Hannibal et ses troupes carthaginoises ravagent l’Italie depuis plusieurs années. La défaite de Cannes, en 216, a coûté la vie à des dizaines de milliers de soldats romains. Face à cette situation désespérée, le Sénat romain décide de consulter des textes prophétiques.
Tite-Live (XXV, 12) et Macrobe (Saturnales, I, 17) racontent que les sénateurs font examiner un recueil de prédictions, qui avait été récemment découvert à Rome, les Carmina Marciana. Une prophétie attire leur attention:
«Romains, si vous voulez chasser l’ennemi et le fléau qui vous arrive des extrémités de l’univers, je vous engage à vouer à Apollon des jeux que vous célébrerez pieusement chaque année, en partie aux frais du public, en partie aux frais des particuliers. Faites présider à la célébration de ces jeux le préteur qui sera chargé de rendre la justice à toutes les classes du peuple.»
Pour confirmer cette révélation, les autorités consultent également les Livres sibyllins, collection officielle de prophéties conservée au Capitole. Les deux sources donnent la même réponse: il faut organiser des jeux en l’honneur d’Apollon.
La première célébration
Le Sénat vote aussitôt les crédits nécessaires. Tite-Live précise que «le préteur urbain recevrait pour ces jeux une somme de 12 000 as». En 212, ces premiers Ludi Apollinares sont organisés par le préteur urbain Publius Cornelius Sylla, comme l’indique Tite-Live dans ses Periochae (25.3).
Ces jeux comprennent «des jeux scéniques et des jeux de cirque dans le cirque Maxime». L’historien romain décrit l’atmosphère de cette première édition: «Le peuple y assista couronné, les mères de famille firent des supplications; on festoya en public, portes ouvertes, dans les cours des maisons, et on fêta ce jour par toutes sortes de cérémonies.» Chaque spectateur doit porter une couronne de laurier et faire une offrande personnelle à Apollon.
Une institutionnalisation en deux temps
Les premières années, les Ludi Apollinares n’ont pas de date fixe. Tite-Live explique que «dès lors, tous les préteurs urbains suivants les organisèrent; mais ils prenaient l’engagement pour une seule année et les célébraient à un jour indéterminé» (Inde omnes deinceps pretores urbani facerunt; sed in unum annum vovebant dieque incerta faciebant).
La première étape de stabilisation intervient en 211 avant notre ère, quand le Sénat accepte la proposition du préteur Gaius Calpurnius Piso de rendre ces jeux définitivement annuels.
L’étape décisive a lieu en 208 avant notre ère. Une épidémie frappe Rome et ses environs. Le préteur urbain Publius Licinius Varus fait voter par le peuple une loi qui fixe les jeux «pour l’éternité à une date fixe». Selon Tite-Live (XXVII, 23), «Publio Licinio Varo, préteur urbain, fut le premier à établir et organiser ainsi les jeux» (P. Licinius Varus, praetor urbanus […] ita vovit fecitque primus). La date choisie est le 13 juillet.
L’extension des festivités
Au départ, les Ludi Apollinares ne durent qu’une journée. Mais leur succès entraîne un allongement progressif. En 190 avant notre ère, Tite-Live (XXXVII, 4) mentionne qu’ils occupent «le cinquième jour avant les ides de juillet», ce qui prouve qu’ils durent alors au moins trois jours, du 11 au 13 juillet.
Les calendriers gravés sur pierre à l’époque d’Auguste montrent que les jeux s’étalent désormais du 6 au 13 juillet, soit huit jours. Le calendrier de Filocalus (ou Chronographe de 354), rédigé au 4e siècle après notre ère, leur consacre même neuf jours, du 3 au 13 juillet.
La diversification des spectacles
Le contenu des Ludi Apollinares évolue aussi. Tite-Live (XXV, 12) précise qu’en 212 avant notre ère, ils se déroulent «dans le cirque Maxime»: ce sont donc des courses de chars et de chevaux. Mais très vite, d’autres types de spectacles s’ajoutent au programme.
En 169 avant notre ère, des représentations théâtrales sont données pendant les jeux. Cicéron (Brutus, XX) rapporte qu’Ennius, le grand poète romain, «mourut après avoir fait représenter sa tragédie de Thyeste» lors de cette édition. En 60 avant notre ère, «une partie des jeux se passait au théâtre».
À la fin de la République, Cicéron (Lettres à Atticus, IV, 14, 6) évoque aussi des chasses aux animaux sauvages (venationes) organisées pendant les Ludi Apollinares. Il écrit à son ami Atticus: «des jeux magnifiques et réussis; la chasse a été reportée à un autre jour» (Ludi magnifici et grati; uenatio in aliud tempus dilata), montrant que ces spectacles font désormais partie du programme habituel.
L’organisation administrative
Les Ludi Apollinares présentent une particularité administrative. Contrairement aux autres grandes fêtes romaines, confiées aux édiles, ils restent sous l’autorité du préteur urbain. Cette situation s’explique par leur origine votive.
Le prestige attaché à cette charge transparaît dans le monnayage de l’époque. En 90 avant notre ère, Lucius Calpurnius Piso Frugi frappe des pièces représentant Apollon au droit et un cavalier acrobate au revers. Ce choix rappelle probablement les services rendus par son ancêtre, le préteur qui obtint en 211 le renouvellement perpétuel des jeux d’Apollon.
Les rites religieux
Les aspects religieux des Ludi Apollinares suivent des prescriptions précises. La prophétie des Carmina Marciana, rapportée par Macrobe (Saturnales, I, 17), prescrit que «les décemvirs offrent des sacrifices selon le rite grec» (decemviri Graeco ritu hostiis sacra faciant). Cette particularité rituelle distingue le culte d’Apollon: contrairement aux autres divinités romaines, honorées «la tête recouverte d’un pan de la toge», Apollon reçoit des sacrifices selon le mode grec, «la tête découverte».
Macrobe et Tite-Live précisent le détail des offrandes prescrites: «à Apollon un bœuf et deux chèvres blanches ayant les cornes dorées, et à Latone une vache ayant aussi les cornes dorées».
Les jeux comme espace de tensions politiques
Au 1er siècle avant notre ère, les Ludi Apollinares, qui ont lieu en juillet près de la période électorale, deviennent un théâtre d’expression politique. Sylvia Estienne souligne que «pour le 1er s. av. J.-C., nos sources sur les ludi ne privilégient pas forcément la dynamique consensuelle, mais en soulignent au contraire les aspects disruptifs».
En 59, «la foule acclame l’acteur Diphilus pour des vers interprétés comme une critique voilée de Pompée et de ses partenaires du premier triumvirat». En 63 et en 57, «les jeux virent quasiment à l’émeute dans des contextes tendus».
En 44, après l’assassinat de César, les jeux prennent une dimension mémorielle particulière puisqu’ils coïncident avec l’anniversaire de naissance du dictateur défunt, le 12 juillet. Les jeux Apollinaires «deviennent un enjeu de mémoire entre Octavien et Brutus, alors préteur urbain, qui tente désespérément de s’en servir pour reconquérir l’opinion publique». L’impact des représentations théâtrales se mesure «à travers l’importance de la culture théâtrale dans la mémoire populaire».
La pérennité sous l’Empire
Sous l’Empire romain, les Ludi Apollinares conservent leur importance. Les sources indiquent qu’ils «gardent toute leur importance et tout leur éclat» jusqu’à l’époque tardive. Cette longévité témoigne de l’enracinement de cette fête dans la culture romaine.
L’empereur Septime Sévère, au début du 3e siècle après notre ère, montre encore l’actualité du culte apollinien en organisant des Jeux séculaires où Apollon tient une place centrale. Ces grandes célébrations, inspirées des Ludi Apollinares, prouvent la continuité de la dévotion romaine envers le dieu grec.
SOURCES ANTIQUES
- Cicéron, Brutus, XX.
- Cicéron, Lettres à Atticus, IV, 14, 6.
- Macrobe, Saturnales, I, 17: Hostem, Romani, si ex agro expellere vultis, vomicam quae gentium venit longe, Apollini censeo vovendos ludos qui quotannis comiter Apollini fiant. His ludis faciendis praesit is praetor qui ius populo plebique dabit summum: decemviri Graeco ritu hostiis sacra faciant. Hoc si recte facietis, gaudebitis semper fietque res publica melior: nam is divus extinguet perduelles vestros qui vestros campos pascunt placide.
- Tite-Live, Histoire romaine, XXV, 12 ; XXVII, 23 ; XXXVII, 4.
- Tite-Live, Periochae, 25, 3.
ÉTUDES MODERNES
- Estienne, Sylvia, De la création des Ludi Apollinares à la célébration sévérienne des Ludi saeculares: aspects religieux et politiques de la célébration des jeux à Rome, Pallas, 111, 2019, p. 153-170.
Dates
Juillet 6, 2025 - juillet 13, 2025 (Toute la journée)
202507juilToute la journéeRepeating EventNonae Caprotinae
Description
Nonis Iuliis Figure de Junon avec cornes de chèvres, Latium, 500-480 av. J.C. (Altes
Description
Nonis Iuliis

EN BREF. Le 7 juillet, les femmes romaines célébraient une fête où esclaves et matrones échangeaient leurs rôles, les Nonae Caprotinae. Les servantes portaient les vêtements de leurs maîtresses, lançaient des plaisanteries interdites et simulaient des combats. Cette journée commémorait l’héroïsme légendaire de Philotis, esclave qui aurait sauvé Rome en trompant des ennemis.
Les Nonae Caprotinae: quand les esclaves sauvaient Rome
Dans le foisonnant calendrier religieux de la Rome antique, une fête se distingue par son caractère singulier: les Nones Caprotines. Célébrée chaque année le 7 juillet, cette festivité en l’honneur de Junon Caprotine revêtait une importance particulière pour les femmes romaines, qu’elles soient libres ou esclaves.
La position des Nonae Caprotinae dans le calendrier romain est exceptionnelle : c’est la seule fête fixée un jour des Nones, ce qui lui confère un statut particulier dans le cycle religieux romain.
Cette singularité a parfois conduit à des confusions avec d’autres célébrations, notamment les Poplifugia, qui commémoraient la disparition mystérieuse de Romulus. Plutarque fusionne les deux événements dans ses écrits (Vie de Romulus 29), tandis que Varron les distingue clairement dans son De lingua latina (VI, 18) sans en préciser les dates.
L’apparition de cette fête dans les calendriers épigraphiques en caractères majuscules indique qu’elle remonte à la période monarchique, ce qui exclut toute connexion avec des événements du début de la République.
Le mythe fondateur : l’héroïsme de Philotis
Selon Plutarque dans ses Vies parallèles (Vie de Camille 33) et Macrobe dans ses Saturnales (I, 11, 35-40), «les Latins campent sous les murs de la ville, et exigent des Romains qu’ils leur livrent des jeunes filles et des femmes de naissance libre». Face à cette situation critique, «une esclave nommée par les uns Philotis et par les autres Tutula (ou Tutela) leur propose alors de se livrer en otage à la place des femmes libres, avec un certain nombre de ses compagnes dans la fleur de l’âge».
Vêtues et parées comme des femmes libres, elles se rendirent dans le camp des assiégeants sous la conduite de Philotis. Une fois dans le camp ennemi, ces femmes enivrèrent leurs ravisseurs. Macrobe précise que les pseudo-matrones «uiros plurimo uino prouocauerunt» (provoquèrent les hommes avec beaucoup de vin).
Pendant la nuit, une fois les hommes endormis, elles leur volèrent leurs épées. Philotis se hissa sur un figuier sauvage et brandit un flambeau, en dissimulant la lumière aux ennemis avec son manteau. Cette ruse permit aux soldats romains de surprendre leurs adversaires et de remporter la victoire.
En reconnaissance de cet acte héroïque, le Sénat romain décréta que les esclaves ayant participé à cette action seraient affranchies et autorisées à porter l’habit de matrones. Une fête annuelle fut instituée pour commémorer cet événement: les Nonae Caprotinae, nom dérivé du terme latin caprificus (figuier sauvage), en souvenir de l’arbre d’où la jeune esclave éleva sa torche.
Plutarque situe cet épisode à la fin du 4e siècle avant notre ère, soit peu de temps après le sac de Rome par les Gaulois (390/387 avant notre ère). Mais les études récentes ont cependant démontré qu’aucune des populations limitrophes de Rome n’a tenté d’envahir son territoire après le départ des Gaulois. Cette tradition historiographique transpose donc une tradition mythique qui doit être interprétée comme telle.
Un déroulement rituel d’inversion sociale
Le jour des Nonae Caprotinae, les femmes romaines, toutes classes confondues, quittaient la ville en procession. Plutarque décrit comment «on la commence en franchissant en foule la porte de la ville et en criant beaucoup de prénoms les plus communs dans le pays… pour imiter les soldats qui, dans leur précipitation, s’interpellaient alors les uns les autres».
Les esclaves, vêtues comme des femmes libres, interpellaient les passants avec des plaisanteries osées, brouillant temporairement les distinctions sociales. Plutarque note qu’«ensuite les esclaves, brillamment parées, se promènent en folâtrant et en lançant des railleries à ceux qu’elles rencontrent». L’un des moments forts était la simulation joyeuse d’un combat où les participantes se lançaient des pierres, «pour marquer la part qu’elles prirent alors à la lutte contre les Latins».
Cette reconstitution ludique était suivie d’un banquet rassemblant femmes libres et esclaves autour d’un figuier sauvage. Varron précise dans son De lingua latina (VI, 18) le rituel religieux: «Nones Caprotines, parce que ce jour-là dans le Latium les femmes sacrifient à Junon Caprotine et se rassemblent sous le figuier sauvage : elles utilisent une branche du figuier sauvage». Les femmes utilisaient le lait du figuier et une de ses branches pour accomplir leur sacrifice à Junon.
L’Ancillarum Feriae: une fête des servantes
Ce jour était également marqué comme Ancillarum Feriae (Fête des esclaves/servantes). Ovide mentionne dans son Art d’aimer (II, 257-258) l’usage de faire des cadeaux aux esclaves «dans ce jour où, trompée par le travestissement des esclaves romaines, les Gaulois payèrent cette erreur de leur vie». Cette dimension reconnaissait spécifiquement le rôle héroïque des esclaves dans le mythe fondateur, créant un espace temporaire de reconnaissance sociale.
Les interprétations modernes : entre fertilité et astronomie
Les historiens modernes ont proposé différentes lectures de cette fête complexe. L’historien Uberto Pestalozza interprète en 1933 le rituel comme un rite favorisant la fertilité féminine avec la présence symbolique du figuier sauvage, considéré comme mâle et fécondant, et le surnom Caprotine de la déesse, lié à la puissance du bouc.
Une interprétation révolutionnaire a été proposée par Paul Drossart en 1974, reprise par Georges Dumézil. Selon cette lecture astronomique, «la fête des Nonae Caprotinae, qui se célébrait dans le calendrier lunaire au premier quartier suivant le solstice d’été (7 juillet), au début donc de la saison de dominance des nuits, appelle, dans ses rites et dans une de ses légendes étiologiques, une interprétation lunaire».
Drossart voit dans la figure de Philotis brandissant sa torche depuis le figuier «une image familière à l’iconographie romaine: le personnage féminin emporté vers le ciel dans un envol d’écharpe ou de voiles, et qui parfois brandit une torche: par exemple sur l’armure de la statue de Prima Porta, sur le bas-relief de Carthage inspiré par l’Ara Pacis». L’écran que Philotis déploie pour cacher une partie de la lumière représenterait le partage de l’orbe lunaire dont la moitié seulement, la nuit des Nones, dispense ses rayons.
Cette approche lunaire établit une correspondance avec les rites des Matralia du 11 juin, créant un système où les Nonae Caprotinae marquent «le sauvetage de la lumière du jour, défaillante, compensée par la lumière lunaire», selon Dumézil.
Une persistance à travers les siècles
Malgré les changements sociaux et religieux qui ont marqué l’histoire de Rome, les Nonae Caprotinae ont perduré pendant des siècles. Des mentions de cette fête apparaissent encore dans des textes du 4e et du 5e siècle, alors même que le christianisme s’imposait progressivement comme religion dominante. Ausone les cite dans son Églogue 23, et Macrobe les décrit dans ses Saturnales. Le calendrier de Polemius Silvius, daté d’environ 448, les mentionne également.
Cette longévité témoigne de l’enracinement profond de cette célébration dans la culture romaine, résistant même aux transformations religieuses majeures de l’Empire tardif. Les Nonae Caprotinae révèlent une société capable d’intégrer des pratiques très anciennes dans son système religieux sophistiqué, tout en ménageant des espaces de liberté sociale contrôlée où les hiérarchies habituelles étaient temporairement suspendues, permettant une libération contrôlée des tensions sociales.
Sources antiques
- Macrobe, Saturnales, I, 11, 35-40.
- Ovide, Ars amatoria (Art d’aimer), II, 257-258.
- Plutarque, Vies parallèles : Vie de Camille, 33 ; Vie de Romulus, 29 ; Vie de Numa, 2.
- Varron, De lingua latina, VI, 18.
Études modernes citées
- Drossart, Paul, Nonae Caprotinae: La fausse capture des Aurores, Revue de l’histoire des religions, t. 185, n° 2, 1974, p. 129-139.
- Dumézil, Georges, Fêtes romaines d’été et d’automne, suivi de Dix Questions romaines, Paris, Gallimard, 1975.
- Pestalozza, Uberto, interprétation du rituel des Nones Caprotines comme rite de fertilité (1933).
En savoir plus
- Cette fête romaine n’a aucun sens (Nones Caprotines), sur la chaine Youtube Le Stryge.
- Article Nones Caprotines sur Wikipedia.
Dates
Juillet 7, 2025 Toute la journée
202515juilToute la journéeRepeating EventTransvectio equitum
Description
Idibus Iuliis La transvectio
Description
Idibus Iuliis

La transvectio equitum, une parade annuelle des chevaliers romains à Rome, est instituée en l’honneur des Dioscures à la fin du IVe siècle av. J.-C. Cette cérémonie, profondément ancrée dans les traditions militaires et religieuses de la Rome antique, subit des transformations significatives au fil des siècles, particulièrement sous l’Empire romain.
La transvectio equitum se déroule chaque année le 15 juillet. Les jeunes chevaliers, ou iuvenes equites, vêtus de la toga trabea (ornée de bandes pourpres), se rassemblent devant le temple de Mars, situé le long de la Via Appia, à environ deux kilomètres de la Porta Capena. Ce temple, dédié le 1er juin 368 av. J.-C. par le duumvir Titus Quinctius après la guerre gauloise, sert de point de départ à la parade. Les censeurs, responsables de la revue des chevaliers (recognitio equitum), inspectent les participants avant de guider la procession à travers Rome. Le parcours suit la Via Appia jusqu’à la Porta Capena, puis se dirige vers le Capitole, avec un arrêt devant le temple des Dioscures sur le Forum Romain pour offrir un sacrifice en l’honneur des divinités protectrices des cavaliers.
L’origine de cette cérémonie remonte à la bataille du lac Regille en 499 av. J.-C., où les Romains, confrontés à une coalition de Latins, voient apparaître deux cavaliers extraordinaires, identifiés plus tard comme les Dioscures Castor et Pollux. Ces derniers, montés sur des chevaux blancs et vêtus de la trabea de pourpre, interviennent pour semer la confusion parmi les ennemis et assurent ainsi la victoire des Romains. En reconnaissance de cette intervention divine, un temple est dédié aux Dioscures en 484 av. J.-C. près de la fontaine de Giuturna.
En 230 av. J.-C., le censeur Quintus Fabius Maximus Verrucosus modifie le point de départ de la procession, la faisant démarrer du temple de Virtus et Honos près de la Porta Capena, tout en maintenant sa proximité avec le temple de Mars.
Après plusieurs décennies d’oubli, la parade est rétablie par Auguste. Ce dernier, selon Suétone, réinstaure la marche solennelle au Capitole, supprimant la tradition où un accusateur pouvait faire descendre un chevalier de son cheval. Il permet aussi aux chevaliers âgés ou mutilés de faire marcher leur cheval dans le rang tout en répondant à pied s’ils sont cités. Sous le règne d’Auguste, les chevaliers sont divisés en six escadrons (turmae), chacun dirigé par un sevir turmae equitum Romanorum, une charge honorifique occupée par des figures telles que Caius et Lucius César, et plus tard par Hadrien en 94 après J.-C. Le parcours de la parade est modifié pour inclure une halte devant le temple de Mars Vengeur sur le forum d’Auguste, tout en conservant l’arrivée traditionnelle au Capitole.
Dionysios d’Halicarnasse décrit cette procession comme un spectacle grandiose. Les chevaliers, ornés de couronnes de branches d’olivier et portant leurs décorations de bataille, défilent sur leurs chevaux depuis le temple de Mars à l’extérieur de la ville, traversant le Forum Romain jusqu’au temple des Dioscures, en nombre pouvant atteindre jusqu’à cinq mille.
Dates
Juillet 15, 2025 Toute la journée
202519juilToute la journée21Repeating EventLucaria
Description
Ante diem quartum decimum Kalendas Augustas - Ante diem duodecimum Kalendas Augustas Souche dans un sous-bois
Description
Ante diem quartum decimum Kalendas Augustas – Ante diem duodecimum Kalendas Augustas

Les Lucaria étaient une fête romaine agraire, dédiée à une divinité patronne des bois sacrés (lucus). Célébrée les 19 juillet et 21 juillet, cette fête se rattache aux travaux d’essartage et de désouchage, selon l’analyse moderne des traités agricoles romains.
Le nom Lucaria semble dériver du mot latin lucus, signifiant à la fois «clairière» et «bois sacré». Ce lien étymologique souligne la dualité de la fête, mêlant aspects pratiques et sacrés. Le terme lucar, qui signifie «argent que l’on retire des bois sacrés», indique que ces bois pouvaient être exploités économiquement tout en conservant leur caractère sacré.
Les auteurs anciens, souvent friands de mythes de fondation, attribuent aux Lucaria une origine historique. Verrius Flaccus, repris par Festus Grammaticus, relie cette fête à la défaite romaine face aux Gaulois lors de la bataille de l’Allia le 18 juillet 390 av. J.-C. Après cette défaite, les Romains auraient trouvé refuge dans un bois (en latin lucus) entre la via Salaria et le Tibre. Rome fut alors mise à sac par les Gaulois de Brennus. Le jour de cette défaite, le dies Alliensis, était considéré comme de mauvais augure par les Romains.
Bien que de nombreux bois sacrés soient mentionnés par les auteurs latins, ceux-ci restent muets sur les détails des Lucaria. Les calendriers antiques, comme les Fasti Antiates maiores et les Fasti Amiternini, mentionnent cependant les dates des Lucaria, confirmant leur célébration les 19 et 21 juillet. Comme pour d’autres fêtes romaines, ces deux jours festifs sont séparés par un jour non festif.
Les traités rustiques fournissent des indications sur les travaux liés aux bois. Columelle et Palladius recommandent la Lune décroissante de juillet, coïncidant avec les Lucaria, comme période propice pour extirper les arbres des champs forestiers. Columelle distingue deux techniques de déboisement: l’arrachage complet des arbres avec leurs racines, et la coupe des arbres au pied s’ils sont clairsemés. Cette différenciation de techniques pourrait expliquer le dédoublement des Lucaria sur deux journées.
Dates
Juillet 19, 2025 - juillet 21, 2025 (Toute la journée)
août
202513aoûtToute la journée15Repeating EventNemoralia
Description
Idibus Augustis - Ante diem octavum decimum Kalendas Septembres Diane Lucifère (porteuse de lumière), souvent assimilée
Description
Idibus Augustis – Ante diem octavum decimum Kalendas Septembres

Les Nemoralia, également connues sous le nom de Festival des Flambeaux ou Ides d’Hécate, constituent un festival de trois jours célébré initialement par les anciens Romains aux Ides d’août (13-15 août) en l’honneur de la déesse Diane. Bien que les Nemoralia aient d’abord eu lieu dans le sanctuaire de Diane au lac Nemi, elles se sont rapidement diffusées. Il est possible que l’Église catholique ait adapté les Nemoralia pour en faire la fête de l’Assomption.
Chaque année, une fête en l’honneur de Diane se déroulait dans son sanctuaire du lac de Nemi, au sud-est de Rome. Les origines de cette fête précèdent probablement la propagation du culte de Diane, au IIIe siècle avant notre ère, et pourraient remonter au VIe siècle avant notre ère, voire plus tôt. La fête de Diane s’est finalement étendue dans toute l’Italie, y compris au temple de Diane sur la colline de l’Aventin à Rome.
Les chiens de chasse, symboles importants de la célébration, représentaient la tutelle de Diane sur ses protégés. Ornés de guirlandes, ils participaient à la fête plutôt qu’à la chasse, cette dernière étant interdite pendant les festivités. Cela symbolisait la protection de Diane, s’étendant à tous. Stace (Statius 3.I.52-60), poète du 1er siècle de notre ère, mentionne les Nemoralia et souligne l’importance du refuge dans le culte de Diane, dont les sanctuaires offraient asile aux esclaves en fuite et, dans le mythe d’Hippolyte et d’Oreste, refuge contre la folie et la mort.
Au 1er siècle avant notre ère, le poète Ovide a décrit le sanctuaire et le culte:
«Dans la vallée d’Aricie, il y a un lac entouré d’une forêt sombre, objet d’un culte antique. C’est ici qu’Hippolyte, déchiré par les rênes de ses chevaux, repose caché, et c’est pourquoi aucun cheval ne s’aventure dans ce bois. Des rubans pendent, couvrant les longues haies, et de nombreux ex-voto sont placées là en hommage à la déesse vénérée. Souvent, forte d’un vœu exaucé, le front ceint d’une couronne, une femme y apporte de la Ville des flambeaux allumés.»[1]
Ce jour-là, les fidèles formaient une procession de torches et de lampes autour des eaux du lac Nemi (dont le nom, issu du latin nemus, désigne un bois ou bosquet sacré), également connu sous le nom de Miroir de Diane. Des centaines de personnes se rassemblaient au bord du lac, couronnées de fleurs. Selon Plutarque, une partie du rituel consistait à se laver les cheveux et à les parer de fleurs avant la procession. C’était un jour de repos pour les femmes et les esclaves, et les chiens, eux aussi ornés de fleurs, étaient honorés. Les voyageurs entre les rives nord et sud du lac étaient transportés dans de petites barques illuminées par des lanternes.
Le festival des Nemoralia correspond aux fêtes catholiques d’Hippolyte de Rome (un martyr supposé du IIIe siècle de notre ère, partageant son nom avec une figure mythologique associée à Diane) le 13 août et de l’Assomption de Marie le 15 août. Certains historiens suggèrent que l’Église catholique primitive aurait pu reprendre et adapter non seulement les dates, mais aussi le symbolisme des Nemoralia.
[1] Fastes (III, Mars, 268 et suivants):
Vallis Aricinae silva praecinctus opaca
est lacus, antiqua religione sacer;
hic latet Hippolytus loris direptus equorum,
Unde nemus nullis illud aditur equis.
Licia dependent longas velantia saepes,
et posita est meritae multa tabella deae.
Saepe potens voti, frontem redimita coronis,
femina lucentes portat ab Urbe faces.
Dates
Août 13, 2025 - août 15, 2025 (Toute la journée)
202515aoûtToute la journéeRepeating EventFeriæ Augusti
Description
Description
Ante diem octavum decimum Kalendas Septembres
Les Feriæ Augusti, instaurées par l’empereur Auguste en 18 av. J.-C., ajoutaient une célébration au mois d’août, aux côtés des fêtes romaines préexistantes telles que les Vinalia et les Consualia. Ces festivités marquaient la fin des travaux agricoles majeurs et étaient conçues non seulement pour promouvoir l’empereur mais aussi pour offrir une période de repos bien méritée après les efforts des semaines passées.
Les célébrations comprenaient des courses de chevaux à travers l’empire, et même les animaux de trait comme les bœufs, ânes et mules étaient dispensés de travail et ornés de guirlandes de fleurs.
Certaines de ces traditions antiques survivent presque intactes dans des événements modernes comme le Palio de Sienne. Le terme « palio » vient du « pallium », le tissu précieux remis comme prix aux vainqueurs des courses à Rome. Pendant ces fêtes, les travailleurs transmettaient leurs vœux à leurs employeurs en échange de pourboires, une pratique devenue obligatoire dans les États pontificaux durant la Renaissance.
Les Feriæ Augusti étaient des jours fériés dans tout l’Empire romain. Avec la christianisation de l’Europe, ces festivités ont été progressivement remplacées par l’Assomption, célébrée le 15 août. En Italie, la fête persiste sous le nom de Ferragosto.
Dates
Août 15, 2025 Toute la journée
202519aoûtToute la journéeRepeating EventVinalia Rustica
Description
Ante diem quartum decimum Kalendas septembres D'après une mosaïque romaine exposée au Musée du Bardo, Tunisie.Dessin
Description
Ante diem quartum decimum Kalendas septembres

Les Vinalia Rustica étaient une fête romaine antique célébrée le 19 août, marquant le début de la saison des vendanges en Italie centrale.
Les origines des Vinalia Rustica remontent à une haute antiquité, comme en témoigne leur présence dans les plus anciens calendriers romains. Selon Ovide et Plutarque, la fondation de cette fête est liée à la légende d’Énée. Face à la menace du tyran étrusque Mézence, Énée aurait promis à Jupiter tout le vin de la prochaine vendange en échange de la victoire. Cette légende, rapportée également par Caton et Festus, illustre l’importance accordée au vin dans la culture romaine et son lien étroit avec les croyances religieuses.
Le rituel central des Vinalia Rustica, décrit par Varron, impliquait le flamen dialis (grand prêtre de Jupiter). Celui-ci cueillait la première grappe de raisins et effectuait le premier pressage sacré, offrant ainsi les prémices de la récolte à Jupiter[1]. Varron précise: hunc diem festum tempestatibus leniendis institutum (ce jour de fête a été institué pour apaiser les intempéries), soulignant le rôle protecteur attribué à cette célébration pour la récolte à venir.
Une particularité intéressante des Vinalia Rustica est la dualité entre Jupiter et Vénus. Bien que la fête soit principalement associée à Jupiter, Vénus y jouait également un rôle important. Varron mentionne que ce jour-là, des temples étaient dédiés à Vénus et des jardins lui étaient consacrés. Cette dualité a suscité des débats parmi les auteurs antiques. Masurius Sabinus, cité par Macrobe, affirmait catégoriquement: Vinaliorum dies Jovi sacer est, non, ut quidam putant, Veneri (Le jour des Vinalia est sacré pour Jupiter, non pour Vénus comme certains le pensent).
Les Vinalia Rustica avaient une double fonction: religieuse et agricole. Pline l’Ancien les décrit comme une fête «pour atténuer les effets du temps» sur les vignes. Cette célébration marquait symboliquement l’ouverture religieuse des vendanges, bien que la récolte effective ne commençât généralement que plus tard. Varron souligne l’importance de ce rite en expliquant qu’avant son accomplissement, il était interdit d’apporter du vin nouveau dans la ville. Cette pratique reflète la croyance romaine en l’importance des rites religieux pour assurer le succès des récoltes.
Au fil du temps, l’importance des Vinalia Rustica semble avoir décliné. Varron note qu’à son époque, la fête n’intéressait plus guère que les maraîchers. Ce déclin reflète probablement l’évolution de la société romaine, s’éloignant progressivement de ses racines agricoles.
[1] Varron, De la langue latine, VI, 3, 16:
Vinalia, fêtes où l’on fait des libations de vin nouveau à Jupiter, et non a Vénus. Cette fête est l’objet d’une grande solennité dans le Latium, où autrefois, en certaines contrées, les prêtres présidaient publiquement à la vendange comme cela se pratique encore aujourd’hui dans le territoire de Rome. C’est un flamine diale qui inaugure la vendange : après avoir recueilli les grappes, il sacrifie une brebis à Jupiter, et, au cours de l’immolation et de l’offrande, il choisit la première grappe de raisin. Il est écrit dans les livres sacrés de Tusculum qu’on n’emmène point de vin nouveau à la ville avant la procession des Vinales.
Vinalia a vino; hic dies Iovis, non Veneris; huius rei cura non levis in Latio: nam aliquot locis vindemiae primum ab sacerdotibus publice fiebant, ut Romae etiam nunc; nam flamen Dialis auspicatur vindemiam, et ut iussit vinum legere, agna Iovi facit, inter cuius exta caesa et porrecta flamen primus vinum legit. In Tusculanis portis est scriptum: Vinum novum ne vehatur in urbem ante quam Vinalia kalentur.
Dates
Août 19, 2025 Toute la journée
202523aoûtToute la journéeRepeating EventVulcanalia
Description
Ante diem decimum Kalendas Septembres D'après un bas-relief romain (entre 50 av. n. ère et 50 après)
Description
Ante diem decimum Kalendas Septembres

Les Vulcanalia (ou Volcanalia), célébrées à Rome le dixième jour avant les calendes de septembre, soit le 23 août, marquaient la fin de la période de la Canicule, avec une attention particulière portée à Vulcain, le dieu du feu. Cette fête religieuse romaine se distingue par son rite particulier: jeter des petits poissons vivants dans les flammes.
La fête est inscrite dans plusieurs calendriers antiques, tels que les Fasti Antiates maiores. Cette date est symbolique, car elle marque la fin des chaleurs estivales intenses débutées avec les Neptunalia le 23 juillet. Cette période était propice aux risques d’incendie dus à la sécheresse et aux récoltes stockées, faisant des Volcanalia une fête destinée à apaiser Vulcain et à conjurer les dangers de feu.
Un mythe perdu?
Un des rituels les plus intrigants des Volcanalia était l’immolation de poissons vivants. Selon Varron[1], cette coutume consistait à jeter ces animaux dans les flammes pour obtenir la protection du dieu du feu. Festus Grammaticus précise que ces poissons étaient prélevés dans le Tibre et offerts à l’area Volcani, car ils symbolisaient des âmes humaines destinées à Vulcain.
L’explication de ce rituel singulier fait débat parmi les chercheurs. William Warde Fowler suggère une similitude avec les offrandes de poissons faites à la déesse Tacita lors des Parentalia. Jérôme Carcopino et Jules Toutain, quant à eux, voient une connexion avec la nature aquatique de Vulcain, bien que cette interprétation soit controversée car Vulcain n’était ni un dieu des morts ni un dieu du Tibre.
Georges Dumézil propose une approche comparative avec le védisme indien. Dans les récits védiques, le dieu du feu Agni, similaire à Vulcain, est maudit par un poisson, créant un lien entre l’eau, le feu et le poisson, qui pourrait expliquer ce rituel romain. Cette hypothèse suggère un mythe perdu aux Romains mais préservé dans les traditions orientales.
Le culte de Vulcain s’est étendu au-delà de Rome grâce à l’établissement de colonies romaines. Le cas le plus ancien est celui de Narbo Martius (actuelle Narbonne), où un autel, une aire sacrée et un vivier dédié à Vulcain ont été construits au Ier siècle av. J.-C. Cette implantation témoigne de la continuité des traditions rituelles, incluant les offrandes de poissons, même en province.
Sous l’Empire, le culte de Vulcain a connu des évolutions. En 86, l’empereur Domitien a inauguré un nouveau temple dédié à Vulcain près du Quirinal, en hommage à un vœu non tenu par Néron après le grand incendie de 64. Une inscription de l’époque précise les sacrifices prescrits pour cette fête.
[1] Varron, De lingua latina, VI, 3, 20: Volcanalia a Volcano, quod ei tum feriae et quod eo die populus pro se in ignem animalia mittit.
Dates
Août 23, 2025 Toute la journée
Les membres collectifs de l'association (congregationes sociae):


