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Dès le 29 mai 2025, le Musée de la Romanité vous
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Dès le 29 mai 2025, le Musée de la Romanité vous invite à une immersion dans l’histoire fascinante de la Gaule romaine avec l’exposition «Gaulois, mais Romains! Chefs-d’œuvre du musée d’Archéologie nationale».
À travers un partenariat exceptionnel avec le Musée d’Archéologie nationale – Domaine national du Château de Saint-Germain-en-Laye, l’exposition explore la manière dont les cultures gauloise et romaine se sont entremêlées pour façonner une identité nouvelle, riche et complexe. Ce dialogue entre deux civilisations révèle une société en pleine mutation, où traditions locales et influences romaines s’unissent pour former un véritable art de vivre gallo-romain. Une immersion historique qui vous offre un nouvel éclairage captivant sur la Gaule romaine.
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Dates
Mai 29, 2025 - janvier 4, 2026 (Toute la journée)

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À travers une exposition et un programme culturel foisonnant, Alea propose une réflexion sur
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À travers une exposition et un programme culturel foisonnant, Alea propose une réflexion sur les parcours de vie. À la lumière des trajectoires d’hommes et de femmes de l’Antiquité, elle invite à interroger nos propres libertés de choix et d’action, à l’heure où l’égalité est plus que jamais au coeur des débats.
Exposition
Au 2e siècle apr. J.-C., l’Empire romain compte plus de 50 millions d’habitants. Toutes et tous n’y mènent pas la même vie. Hommes, femmes, pauvres, riches, citoyens, esclaves… La société se compose d’une multitude de catégories sociales. Chacune d’entre elles implique des droits, des devoirs et des privilèges différents.
L’exposition Alea vous invite à suivre les membres d’une famille gallo-romaine fictive et à partager avec eux quelques étapes marquantes de leur parcours de vie. La matrone Alba, l’esclave Aptus, la jeune Flora ou son cousin Secundus : qui accompagnerez-vous durant votre visite ?
Parcours enfant dès 10 ans
Programme culturel
Les activités du programme culturel approfondissent les thématiques de l’exposition Alea et ouvrent de nouvelles pistes entre passé et présent. En famille ou entre amis, glissez-vous dans la peau de personnages ayant vécu dans la région il y a 2’000 ans, interrogez-vous sur les parcours atypiques ou minoritaires, prenez la plume pour donner vie à des objets ou menez l’enquête avec des archéologues.
Dates
Septembre 19, 2025 - avril 6, 2026 (Toute la journée)

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Pour marquer son jubilé, Lugdunum – Musée et théâtres romains présente une grande exposition qui explore le rapport à l’art et à l’héritage culturel il y a 2 000 ans. Qu’est-ce
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Pour marquer son jubilé, Lugdunum – Musée et théâtres romains présente une grande exposition qui explore le rapport à l’art et à l’héritage culturel il y a 2 000 ans.
Qu’est-ce que l’art pour les Romains ? Où se situe l’art dans la cité ? Quel est le statut de l’artiste ? Quel rapport les Romains ont-ils avec l’art grec ?
Rencontrez des œuvres d’exception, provenant de France et d’Italie, et plongez dans l’univers de l’art chez les Romains.
Dates
Octobre 3, 2025 - juin 7, 2026 (Toute la journée)

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Etes-vous prêt à plonger dans les profondeurs obscures au large de l'île d'Anticythère pour
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Etes-vous prêt à plonger dans les profondeurs obscures au large de l’île d’Anticythère pour découvrir un navire coulé dans l’Antiquité ? Alors n’hésitez pas et venez visiter notre nouvelle exposition temporaire !
L’exposition Nouvelles d’Anticythère est consacrée aux recherches menées au large d’Anticythère entre 2021 et 2025 par l’Unité d’archéologie classique de l’Université de Genève, en collaboration avec le Ministère grec de la Culture. C’est sur cette île qu’a été retrouvée en 1900 l’épave d’un important navire marchand ayant fait naufrage au premier siècle avant notre ère. Cette exposition vous propose de plonger sur le site de l’épave et de découvrir les aspects qui font de ce navire un sujet si crucial pour la recherche archéologique à l’échelle de la Méditerranée entière.
Dates
Octobre 20, 2025 - décembre 17, 2025 (Toute la journée)
Les prochaines fêtes du calendrier romain
décembre
202524novToute la journée21décRepeating EventBrumalia
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Ante diem octavum Kalendas Decembres - Ante diem duodecimum Kalendas Januarias
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Ante diem octavum Kalendas Decembres – Ante diem duodecimum Kalendas Januarias

EN BREF – Née à Rome le 24 novembre sous le nom de Bruma, la fête s’est transformée à Constantinople en cycle festif étendu, les Brumalia. Agriculteurs, vignerons et citadins honoraient leurs divinités par des sacrifices nocturnes. Le rite spectaculaire voyait les vignerons sauter sur des outres gonflées après avoir immolé des boucs à Dionysos.
Brumalia: quand Rome et Byzance célébraient les jours les plus courts
Dans le calendrier romain, les Brumalia constituent l’une des fêtes hivernales les moins documentées de l’Antiquité. Célébrées principalement à Constantinople et dans la partie orientale de l’Empire entre le 6ᵉ et le 10ᵉ siècle, ces festivités nocturnes marquaient la période la plus sombre de l’année et révèlent une organisation sociale où agriculteurs, vignerons et citadins honoraient leurs divinités protectrices selon des rituels distincts.
Une fête à géométrie variable
Le terme Brumalia dérive du latin bruma, qui signifie «le jour le plus court» ou «solstice d’hiver», lui-même contraction de brevima, forme superlative archaïque de brevis («bref»). À Rome existait une fête mineure appelée Bruma, célébrée le 24 novembre (ante diem octavum Kalendas Decembres), date attestée par les calendriers de Silvius et de Philocalus aux 4ᵉ et 5ᵉ siècles. Cette célébration romaine limitée s’est transformée à Constantinople en un cycle festif étendu, les Brumalia, qui se prolongeait jusqu’aux auxiphôtia, la «fête de la croissance des jours», c’est-à-dire le moment où les jours recommencent à s’allonger après le solstice d’hiver, autour du 21-25 décembre.
Les premières mentions littéraires des Brumalia apparaissent au 4ᵉ siècle, mais nos sources principales datent du 6ᵉ siècle. Les auteurs byzantins Jean Malalas et Jean le Lydien attribuaient l’origine de ces fêtes à Romulus lui-même, fondateur légendaire de Rome, dans une rhétorique apologétique destinée à contrer la désapprobation de l’Église chrétienne. Cette étiologie est aujourd’hui reconnue comme une construction tardive visant à légitimer des pratiques païennes menacées. En réalité, les Brumalia byzantines résultent de la fusion de trois éléments distincts: la Bruma romaine du 24 novembre, les Saturnales qui débutaient le 17 décembre, et les rites agraires de Dionysos et Déméter célébrés durant cette période.
Trois groupes, trois rituels
Jean le Lydien, fonctionnaire impérial écrivant sous Justinien au 6ᵉ siècle, livre dans son traité Des mois la description la plus détaillée des pratiques liées aux Brumalia. Il explique que «c’était la coutume chez les Romains de répartir leurs citoyens en trois et de distinguer ceux qui étaient faits pour les armes, ceux qui l’étaient pour l’agriculture, ceux qui l’étaient pour la chasse»1. La saison hivernale mettait fin à toutes ces activités «en raison du froid de la saison et de la brièveté du jour». Durant cette période de repos forcé, chaque groupe social honorait ses divinités protectrices:
Les agriculteurs sacrifiaient des porcs à Cronos (Saturne), dieu du temps et de l’agriculture, et à Déméter (Cérès), déesse des moissons. Jean le Lydien note que cette pratique «s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui», témoignant de la permanence de l’abattage rituel des cochons en décembre, coutume qui a traversé les siècles dans de nombreuses régions d’Europe.
Les vignerons accomplissaient un rituel plus spectaculaire en l’honneur de Dionysos (Bacchus): «Les vignerons abattaient des boucs en l’honneur de Dionysos, car le bouc est l’ennemi de la vigne et pour cette raison on le sacrifiait à Dionysos, et, après leur avoir enlevé la peau et avoir rempli ces peaux avec de l’air, ils sautaient par-dessus»2. Cette pratique ludique, connue sous le nom d’ascolia, évoquait la vitalité dionysiaque et la victoire symbolique sur les ennemis de la vigne. Le rite rappelle étrangement les Petites Dionysies athéniennes, où l’on pratiquait également le saut sur les outres gonflées.
Les citadins et magistrats offraient aux prêtres de la Mère (probablement Cybèle, la Magna Mater) les prémices des récoltes: vin, huile d’olive, blé, miel et «toutes les productions des arbres qui se gardent et qu’on conserve». Ils confectionnaient également des pains sans eau. Jean le Lydien précise que «cette habitude s’est maintenue encore aujourd’hui et, en novembre et en décembre, jusqu’à la fête de la croissance des jours, on porte ces offrandes aux prêtres».
Nuits, divinités infernales et vœux de longévité
Les Brumalia possédaient un caractère chthonien fondamental, lié aux divinités infernales et au cycle des semences enfouies dans la terre. Jean le Lydien l’explique ainsi: «Elles ont lieu pendant la nuit, parce que c’est dans l’obscurité que se trouve Cronos, qui fut envoyé au Tartare par Zeus. Ils se réfèrent ainsi au blé à cause du fait qu’il a été semé en terre et n’est plus visible»3. Le grain disparu sous la terre symbolisait cette descente dans le monde souterrain avant la renaissance printanière. L’auteur conclut que «les Brumalia sont réellement des fêtes des divinités infernales».
Durant ces nuits hivernales, les Romains «se saluaient et s’adressaient des vœux mutuels, en disant dans la langue de leurs pères « vives annos », c’est-à-dire « vis des années »»4. Ces paroles de longévité résonnaient dans l’obscurité de la saison la plus sombre, affirmant la vie face au froid et à la nuit. Les festivités comportaient également des banquets, des libations de vin et une atmosphère de convivialité collective qui contrastait avec l’austérité de l’hiver.
Une pratique plus tardive, apparue au tournant des 5ᵉ et 6ᵉ siècles sous le règne de l’empereur Anastase (491-518), consistait à organiser les invitations selon l’ordre alphabétique grec: chacun des vingt-quatre jours de la période festive était assigné à une lettre, et l’on conviait à sa table les personnes dont le nom commençait par cette lettre. Jean le Lydien précise toutefois que «la coutume de se saluer selon les noms au moment des Brumalia est en réalité quelque chose d’assez récent», distinguant clairement cette innovation tardive des pratiques rituelles plus anciennes.
Résistance et disparition
Au 6ᵉ siècle, l’empereur Justinien menait une répression officielle du paganisme dans tout l’Empire byzantin. Malgré cette politique hostile, les Brumalia continuaient d’être célébrées, bien que les participants fussent ostracisés par l’Église. Jean le Lydien rapporte d’ailleurs que «depuis que l’Église dissuade d’y participer, on les appelle fêtes de Cronos», c’est-à-dire Saturnales, assimilant ainsi deux célébrations distinctes pour mieux les condamner ensemble.
Le Canon 62 du Concile in Trullo de 692 condamne explicitement certains rites dionysiaques qui persistaient à cette époque. Les auteurs byzantins des 12ᵉ siècle, Balsamon, Tzétzès et Zonaras, confirment que les Brumalia étaient perçues comme une fête de Dionysos, Broumos étant considéré comme une épithète de ce dieu. Au 8ᵉ siècle encore, l’empereur Constantin V Copronyme honorait Dionysos et Broumos comme créateurs du grain et du vin durant ces festivités.
Les dernières attestations des Brumalia datent du 10ᵉ siècle. L’empereur Constantin VII Porphyrogénète mentionne que ses prédécesseurs Constantin Iᵉʳ, Théodose Iᵉʳ, Marcien et Léon Iᵉʳ célébraient les Brumalia, sans toutefois préciser la forme exacte que prenait la fête sous ces règnes. Le poète Christophe de Mytilène, au 10ᵉ siècle, évoque dans un poème des gâteaux reçus «au temps des Brumalia». Aucune source ne mentionne plus la fête après le sac de Constantinople par la Quatrième Croisade en 1204, événement qui marqua probablement la fin définitive de cette tradition millénaire.
L’abattage des cochons en décembre, les festivités nocturnes de fin d’année, les échanges de vœux et l’esprit de convivialité durant la période la plus sombre de l’année constituent autant de pratiques qui ont survécu aux Brumalia elles-mêmes, intégrées dans les coutumes populaires méditerranéennes et dans les célébrations chrétiennes de l’hiver.
Sources antiques
- Jean le Lydien, Des mois (De Mensibus), 4, 158 (6ᵉ siècle)
- Jean Malalas, Chronographie, 7, 7 (6ᵉ siècle)
- Constantin VII Porphyrogénète, De Ceremoniis (10ᵉ siècle)
- Christophe de Mytilène, Poèmes, 115 (10ᵉ siècle)
Bibliographie moderne
- John Raymond Crawford, De Bruma et Brumalibus Festis, Harvard University, publié dans Byzantinischer Zeitschrift 23, 1914, p. 365-396
- Dominique Briquel, «Appendice 2. Présentation des Brumalia chez Jean le Lydien», dans Romulus vu de Constantinople, Presses Universitaires de Franche-Comté, p. 377-378
- Fritz Graf, Roman Festivals in the Greek East From the Early Empire to the Middle Byzantine Era, Cambridge University Press, 2015, p. 201-218
- Françoise Perpillou-Thomas, «Les Brumalia d’Apion II», Tyche – Beiträge zur Alten Geschichte, Papyrologie und Epigraphik 8, 1993, p. 107-115
- Jean le Lydien, De Mensibus 4, 158: Ἔθος ἦν τοῖς Ῥωμαίοις εἰς τρία διατάττειν αὐτῶν τὴν πολιτείαν καὶ τοὺς μὲν ἐπιτηδείους τοῖς ὅπλοις ἀφορίζειν, τοὺς δὲ τῇ γεωργίᾳ, τοὺς δὲ τοῖς κυνηγεσίοις.
- Jean le Lydien, De Mensibus 4, 158: Ἔσφαζον δὲ οἱ ἀμπελουργοὶ τράγους εἰς τιμὴν τοῦ Διονύσου (ὁ γὰρ τράγος πολέμιος τῆς ἀμπέλου) καὶ ἐκδέροντες αὐτοὺς τοὺς ἀσκοὺς πληροῦντες πνεύματος ἐφήλλοντο αὐτοῖς.
- Jean le Lydien, De Mensibus 4, 158: Ἐν νύκτι δὲ γίνονται, ὅτι ἐν σκότει ἐστὶν ὁ Κρόνος ὧς ταρταρωθεὶς ὑπὸ τοῦ Διός, αἰνίττονται δὲ τὸν σῖτον ἀπὸ τοῦ ἐν τῇ γῇ σπαρῆναι καὶ τὸν λοιπὸν μὴ φαινομένου.
- Jean le Lydien, De Mensibus 4, 158: Ἀργοῦντες οὖν τὸν τηνικάδε οἱ Ῥωμαῖοι μέχρι τῶν αὐξιφωτίων ἐπὶ τῶν νυκτῶν χαιρετίζοντες ἐπευφήμουν ἀλλήλους, τῇ πατρίῳ φωνῇ λέγοντες ‘Βίβες ἄννους’ οἷον ‘Ζῆθι εἰς χρόνους’.
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Versione italiana
IN BREVE – Nata a Roma il 24 novembre con il nome di Bruma, la festa si trasformò a Costantinopoli in un ciclo festivo esteso, i Brumalia. Agricoltori, viticoltori e cittadini onoravano le loro divinità con sacrifici notturni. Il rito più spettacolare vedeva i viticoltori saltare su otri gonfiati dopo aver immolato capre a Dioniso.
Brumalia: quando Roma e Bisanzio celebravano i giorni più corti
Nel calendario romano, i Brumalia costituiscono una delle feste invernali meno documentate dell’antichità. Celebrate principalmente a Costantinopoli e nella parte orientale dell’Impero tra il VI e il X secolo, queste festività notturne segnavano il periodo più buio dell’anno e rivelano un’organizzazione sociale in cui agricoltori, viticoltori e cittadini onoravano le loro divinità protettrici secondo rituali distinti.
Una festa a geometria variabile
Il termine Brumalia deriva dal latino bruma, che significa « il giorno più corto » o « solstizio d’inverno », a sua volta contrazione di brevima, forma superlativa arcaica di brevis (« breve »). A Roma esisteva una festa minore chiamata Bruma, celebrata il 24 novembre (ante diem octavum Kalendas Decembres), data attestata dai calendari di Silvio e di Filocalo nei secoli IV e V. Questa celebrazione romana limitata si trasformò a Costantinopoli in un ciclo festivo esteso, i Brumalia, che si protraeva fino agli auxiphôtia, la « festa della crescita dei giorni », cioè il momento in cui i giorni ricominciano ad allungarsi dopo il solstizio d’inverno, intorno al 21-25 dicembre.
Le prime menzioni letterarie dei Brumalia appaiono nel IV secolo, ma le nostre fonti principali risalgono al VI secolo. Gli autori bizantini Giovanni Malala e Giovanni Lido attribuivano l’origine di queste feste a Romolo stesso, fondatore leggendario di Roma, in una retorica apologetica destinata a contrastare la disapprovazione della Chiesa cristiana. Questa eziologia è oggi riconosciuta come una costruzione tardiva volta a legittimare pratiche pagane minacciate. In realtà, i Brumalia bizantini risultano dalla fusione di tre elementi distinti: la Bruma romana del 24 novembre, i Saturnali che iniziavano il 17 dicembre, e i riti agrari di Dioniso e Demetra celebrati durante questo periodo.
Tre gruppi, tre rituali
Giovanni Lido, funzionario imperiale che scriveva sotto Giustiniano nel VI secolo, offre nel suo trattato Sui mesi la descrizione più dettagliata delle pratiche legate ai Brumalia. Egli spiega che « era costume dei Romani dividere i loro cittadini in tre e distinguere quelli adatti alle armi, quelli all’agricoltura, quelli alla caccia »1. La stagione invernale poneva fine a tutte queste attività « a causa del freddo della stagione e della brevità del giorno ». Durante questo periodo di riposo forzato, ogni gruppo sociale onorava le proprie divinità protettrici:
Gli agricoltori sacrificavano maiali a Crono (Saturno), dio del tempo e dell’agricoltura, e a Demetra (Cerere), dea delle messi. Giovanni Lido nota che questa pratica « si è mantenuta fino ad oggi », testimoniando la permanenza della macellazione rituale dei maiali a dicembre, consuetudine che ha attraversato i secoli in numerose regioni d’Europa.
I viticoltori compivano un rituale più spettacolare in onore di Dioniso (Bacco): « I viticoltori abbattevano capre in onore di Dioniso, perché la capra è nemica della vite e per questa ragione la si sacrificava a Dioniso, e, dopo aver tolto loro la pelle e aver riempito queste pelli d’aria, vi saltavano sopra »2. Questa pratica ludica, nota con il nome di ascolia, evocava la vitalità dionisiaca e la vittoria simbolica sui nemici della vite. Il rito ricorda stranamente le Piccole Dionisie ateniesi, dove si praticava ugualmente il salto sugli otri gonfiati.
I cittadini e i magistrati offrivano ai sacerdoti della Madre (probabilmente Cibele, la Magna Mater) le primizie dei raccolti: vino, olio d’oliva, grano, miele e « tutte le produzioni degli alberi che si conservano e si mantengono ». Confezionavano anche pani senza acqua. Giovanni Lido precisa che « questa abitudine si è mantenuta ancora oggi e, in novembre e dicembre, fino alla festa della crescita dei giorni, si portano queste offerte ai sacerdoti ».
Notti, divinità infernali e voti di longevità
I Brumalia possedevano un carattere ctonio fondamentale, legato alle divinità infernali e al ciclo dei semi sepolti nella terra. Giovanni Lido lo spiega così: « Si svolgono di notte, perché è nell’oscurità che si trova Crono, che fu mandato nel Tartaro da Zeus. Si riferiscono così al grano a causa del fatto che è stato seminato nella terra e non è più visibile »3. Il grano scomparso sotto la terra simboleggiava questa discesa nel mondo sotterraneo prima della rinascita primaverile. L’autore conclude che « i Brumalia sono realmente feste delle divinità infernali ».
Durante queste notti invernali, i Romani « si salutavano e si rivolgevano voti reciproci, dicendo nella lingua dei loro padri ‘vives annos’, cioè ‘vivi per anni' »4. Queste parole di longevità risuonavano nell’oscurità della stagione più buia, affermando la vita di fronte al freddo e alla notte. Le festività comportavano anche banchetti, libagioni di vino e un’atmosfera di convivialità collettiva che contrastava con l’austerità dell’inverno.
Una pratica più tardiva, apparsa tra il V e il VI secolo sotto il regno dell’imperatore Anastasio (491-518), consisteva nell’organizzare gli inviti secondo l’ordine alfabetico greco: ciascuno dei ventiquattro giorni del periodo festivo era assegnato a una lettera, e si invitava alla propria tavola le persone il cui nome iniziava con quella lettera. Giovanni Lido precisa tuttavia che « l’usanza di salutarsi secondo i nomi al momento dei Brumalia è in realtà qualcosa di abbastanza recente », distinguendo chiaramente questa innovazione tardiva dalle pratiche rituali più antiche.
Resistenza e scomparsa
Nel VI secolo, l’imperatore Giustiniano conduceva una repressione ufficiale del paganesimo in tutto l’Impero bizantino. Nonostante questa politica ostile, i Brumalia continuavano a essere celebrati, sebbene i partecipanti fossero ostracizzati dalla Chiesa. Giovanni Lido riferisce del resto che « da quando la Chiesa dissuade dal parteciparvi, li chiamano feste di Crono », cioè Saturnali, assimilando così due celebrazioni distinte per meglio condannarle insieme.
Il Canone 62 del Concilio in Trullo del 692 condanna esplicitamente certi riti dionisiaci che persistevano a quell’epoca. Gli autori bizantini del XII secolo, Balsamone, Tzetze e Zonara, confermano che i Brumalia erano percepiti come una festa di Dioniso, Broumos essendo considerato un epiteto di questo dio. Ancora nell’VIII secolo, l’imperatore Costantino V Copronimo onorava Dioniso e Broumos come creatori del grano e del vino durante queste festività.
Le ultime attestazioni dei Brumalia risalgono al X secolo. L’imperatore Costantino VII Porfirogenito menziona che i suoi predecessori Costantino I, Teodosio I, Marciano e Leone I celebravano i Brumalia, senza tuttavia precisare la forma esatta che assumeva la festa sotto questi regni. Il poeta Cristoforo di Mitilene, nel X secolo, evoca in una poesia dolci ricevuti « al tempo dei Brumalia ». Nessuna fonte menziona più la festa dopo il saccheggio di Costantinopoli da parte della Quarta Crociata nel 1204, evento che segnò probabilmente la fine definitiva di questa tradizione millenaria.
La macellazione dei maiali a dicembre, le festività notturne di fine anno, gli scambi di voti e lo spirito di convivialità durante il periodo più buio dell’anno costituiscono altrettante pratiche che sono sopravvissute ai Brumalia stessi, integrate nelle consuetudini popolari mediterranee e nelle celebrazioni cristiane dell’inverno.
Per le note e le fonti, consultare la versione francese.
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English version
IN BRIEF – Born in Rome on November 24th under the name Bruma, the festival transformed in Constantinople into an extended festive cycle, the Brumalia. Farmers, vine-growers, and city dwellers honored their deities through nocturnal sacrifices. The most spectacular rite saw vine-growers jumping over inflated wineskins after immolating goats to Dionysus.
Brumalia: when Rome and Byzantium celebrated the shortest days
In the Roman calendar, the Brumalia constitute one of the least documented winter festivals of antiquity. Celebrated primarily in Constantinople and the eastern part of the Empire between the 6th and 10th centuries, these nocturnal festivities marked the darkest period of the year and reveal a social organization in which farmers, vine-growers, and city dwellers honored their protective deities according to distinct rituals.
A festival with variable geometry
The term Brumalia derives from the Latin bruma, which means « the shortest day » or « winter solstice, » itself a contraction of brevima, an archaic superlative form of brevis (« brief »). In Rome there existed a minor festival called Bruma, celebrated on November 24th (ante diem octavum Kalendas Decembres), a date attested by the calendars of Silvius and Philocalus in the 4th and 5th centuries. This limited Roman celebration transformed in Constantinople into an extended festive cycle, the Brumalia, which continued until the auxiphôtia, the « festival of the growing days, » that is, the moment when days begin to lengthen again after the winter solstice, around December 21-25.
The first literary mentions of the Brumalia appear in the 4th century, but our principal sources date from the 6th century. The Byzantine authors John Malalas and John the Lydian attributed the origin of these festivals to Romulus himself, legendary founder of Rome, in an apologetic rhetoric intended to counter the disapproval of the Christian Church. This etiology is now recognized as a late construction aimed at legitimizing threatened pagan practices. In reality, the Byzantine Brumalia resulted from the fusion of three distinct elements: the Roman Bruma of November 24th, the Saturnalia which began on December 17th, and the agrarian rites of Dionysus and Demeter celebrated during this period.
Three groups, three rituals
John the Lydian, an imperial functionary writing under Justinian in the 6th century, provides in his treatise On the Months the most detailed description of the practices linked to the Brumalia. He explains that « it was the custom among the Romans to divide their citizens into three and to distinguish those suited for arms, those for agriculture, those for hunting »1. The winter season brought all these activities to an end « because of the cold of the season and the brevity of the day. » During this period of enforced rest, each social group honored its protective deities:
The farmers sacrificed pigs to Cronus (Saturn), god of time and agriculture, and to Demeter (Ceres), goddess of harvests. John the Lydian notes that this practice « has been maintained until today, » testifying to the permanence of the ritual slaughter of pigs in December, a custom that has endured through the centuries in many regions of Europe.
The vine-growers performed a more spectacular ritual in honor of Dionysus (Bacchus): « The vine-growers slaughtered goats in honor of Dionysus, because the goat is the enemy of the vine and for this reason it was sacrificed to Dionysus, and, after having removed their skin and filled these skins with air, they jumped over them »2. This playful practice, known by the name of ascolia, evoked Dionysian vitality and the symbolic victory over the enemies of the vine. The rite strangely recalls the Athenian Lesser Dionysia, where jumping on inflated wineskins was also practiced.
The city dwellers and magistrates offered to the priests of the Mother (probably Cybele, the Magna Mater) the firstfruits of the harvests: wine, olive oil, wheat, honey, and « all the productions of trees that are kept and preserved. » They also made breads without water. John the Lydian specifies that « this custom has been maintained even now and, in November and December, until the festival of the growing days, these offerings are brought to the priests. »
Nights, infernal deities, and vows of longevity
The Brumalia possessed a fundamental chthonic character, linked to the infernal deities and the cycle of seeds buried in the earth. John the Lydian explains it thus: « They take place at night, because it is in darkness that Cronus is found, who was sent to Tartarus by Zeus. They thus refer to the wheat because it has been sown in the earth and is no longer visible »3. The grain disappeared beneath the earth symbolized this descent into the underworld before the spring rebirth. The author concludes that « the Brumalia are truly festivals of the infernal deities. »
During these winter nights, the Romans « greeted each other and addressed mutual vows, saying in the language of their fathers ‘vives annos’, that is ‘live for years' »4. These words of longevity resounded in the darkness of the darkest season, affirming life in the face of cold and night. The festivities also included banquets, wine libations, and an atmosphere of collective conviviality that contrasted with the austerity of winter.
A later practice, which appeared at the turn of the 5th and 6th centuries under the reign of Emperor Anastasius (491-518), consisted of organizing invitations according to the Greek alphabetical order: each of the twenty-four days of the festive period was assigned a letter, and one invited to one’s table people whose name began with that letter. John the Lydian specifies, however, that « the custom of greeting according to names at the time of the Brumalia is in reality something quite recent, » clearly distinguishing this late innovation from the more ancient ritual practices.
Resistance and disappearance
In the 6th century, Emperor Justinian was conducting an official repression of paganism throughout the Byzantine Empire. Despite this hostile policy, the Brumalia continued to be celebrated, although participants were ostracized by the Church. John the Lydian moreover reports that « since the Church dissuades from participating in them, they call them festivals of Cronus, » that is, Saturnalia, thus assimilating two distinct celebrations in order to better condemn them together.
Canon 62 of the Council in Trullo of 692 explicitly condemns certain Dionysian rites that persisted at that time. The Byzantine authors of the 12th century, Balsamon, Tzetzes, and Zonaras, confirm that the Brumalia were perceived as a festival of Dionysus, Broumos being considered an epithet of this god. Even in the 8th century, Emperor Constantine V Copronymus honored Dionysus and Broumos as creators of grain and wine during these festivities.
The last attestations of the Brumalia date from the 10th century. Emperor Constantine VII Porphyrogenitus mentions that his predecessors Constantine I, Theodosius I, Marcian, and Leo I celebrated the Brumalia, without however specifying the exact form the festival took under these reigns. The poet Christopher of Mytilene, in the 10th century, evokes in a poem cakes received « at the time of the Brumalia. » No source mentions the festival again after the sack of Constantinople by the Fourth Crusade in 1204, an event that probably marked the definitive end of this millennial tradition.
The slaughter of pigs in December, the nocturnal festivities at year’s end, the exchange of vows, and the spirit of conviviality during the darkest period of the year constitute practices that survived the Brumalia themselves, integrated into Mediterranean popular customs and into Christian winter celebrations.
For notes and sources, see the French version.
Dates
Novembre 24, 2025 - décembre 21, 2025 (Toute la journée)
202511décToute la journéeRepeating EventAgonium Indigetis
Description
Ante diem tertium Idus Decembres
Description
Ante diem tertium Idus Decembres

EN BREF. Les fastes romains mentionnent au 11 décembre un agonium Indigetis, rite sacrificiel archaïque accompli par le rex sacrorum à la Regia. Aucun texte antique ne précise la divinité honorée. L’identification avec Sol Indiges est tardive et discutée. Selon Angelo Brelich, cette date ouvre le cycle hivernal menant au renouvellement annuel du temps.
Agonium Indigetis: un rite archaïque au seuil de l’hiver
Parmi les fêtes religieuses les plus anciennes du calendrier romain figurent les Agonalia, célébrées à plusieurs reprises au cours de l’année, notamment le 9 janvier, le 21 mai et le 11 décembre. Ces rites archaïques, dont les Anciens eux-mêmes reconnaissaient le caractère obscur, apparaissent dans les fastes comme des sacrifices publics destinés à assurer la protection de la cité et le maintien de l’ordre du monde.
Une fête attestée par les fastes
Pour le 11 décembre, les calendriers antiques (fastes) mentionnent explicitement un agonium Indigetis. Cette indication est d’ordre strictement calendaire et rituel : elle atteste l’existence d’un sacrifice accompli ce jour-là en l’honneur d’un Indiges, sans préciser la nature de la divinité honorée ni développer de théologie associée. Aucun auteur antique contemporain n’explicite le sens exact de cette célébration.
Les Agonalia, dans leur ensemble, demeuraient déjà problématiques à l’époque augustéenne. Ovide, dans les Fastes (I, 317–334), à propos de l’Agonalia de janvier consacrée à Janus, souligne l’incertitude qui entoure jusqu’à l’étymologie même du nom Agonalia, proposant plusieurs explications concurrentes sans en privilégier aucune. Ce témoignage ne concerne pas directement l’Agonalia de décembre, mais il montre que le sens originel de ces rites archaïques échappait déjà aux Romains eux-mêmes.
Le rite : sacrifice et cadre cultuel
Le rituel de l’Agonalia est cependant connu dans ses grandes lignes. Il consistait en le sacrifice propitiatoire d’un bélier (aries), offert par le rex sacrorum (parfois désigné comme rex sacrificulus), prêtre héritier symbolique de la royauté archaïque. La cérémonie se déroulait à la Regia, bâtiment sacré situé près du Forum, centre religieux et politique de la Rome ancienne. Il s’agissait d’un acte cultuel public, accompli selon un strict formalisme, visant à assurer la faveur divine envers la communauté civique.
Indiges et Di Indigetes
Le terme Indiges renvoie à la catégorie des Di Indigetes, un ensemble de divinités ou de puissances considérées par les Romains comme anciennes et étroitement liées aux origines de la cité. Selon le dictionnaire Gaffiot, il s’agit de dieux «nationaux» ou «originels». La recherche moderne souligne cependant que le sens exact du terme demeure discuté. Indiges pourrait également dériver du verbe indigitare, «invoquer par le nom», désignant des puissances appelées rituellement plutôt que des dieux dotés d’une mythologie définie.
Dans ce cadre, l’agonium Indigetis du 11 décembre ne renvoie pas nécessairement à une divinité individualisée, mais plus vraisemblablement à un numen ancien, invoqué dans un contexte rituel précis, conformément aux pratiques de la religion romaine archaïque.
Interprétations et dimension cosmique
L’identification de l’Indiges honoré le 11 décembre avec une divinité solaire, Sol Indiges, n’est pas attestée par les fastes eux-mêmes. Elle repose sur une interprétation tardive, notamment formulée par Jean le Lydien (De Mensibus, IV, 155, 6e siècle après notre ère), et reprise par une partie de la tradition érudite postérieure. Cette association demeure donc hypothétique et ne saurait être présentée comme une certitude.
La position calendaire de cette Agonalia n’en est pas moins significative. Placée à la mi-décembre, à l’approche du solstice d’hiver, elle marque l’entrée dans une période charnière de l’année. L’historien des religions Angelo Brelich a montré que l’agonium Indigetis constituait le point d’ouverture d’un cycle de fêtes hivernales, qui se prolonge jusqu’à l’Agonalia de janvier consacrée à Janus, inscrivant ainsi cette célébration dans une logique de renouvellement cosmique annuel.
Dans cette perspective, l’Agonalia du 11 décembre ne relève pas d’un culte solaire explicite, mais d’une conception archaïque du temps, fondée sur la régularité des cycles naturels et sur la nécessité de les garantir par des rites accomplis à dates fixes. Le sacrifice vise moins à célébrer une divinité clairement définie qu’à maintenir l’équilibre entre les dieux, l’année qui s’achève et celle qui commence, et la communauté humaine.
De l’agonium Indigetis à Sol Invictus
À partir du 3e siècle après notre ère, le paysage religieux romain connaît une transformation profonde. Sous le règne de l’empereur Aurélien, le culte de Sol Invictus devient central dans l’idéologie impériale. Cette divinité solaire, d’origine orientale et dotée d’une forte charge politique, se distingue nettement du discret Indiges mentionné dans les fastes archaïques.
Entre l’agonium Indigetis du 11 décembre et le triomphe impérial de Sol Invictus se dessine ainsi une évolution du rapport romain au soleil: d’un rite propitiatoire ancien, inscrit dans l’ordre cosmique et le rythme de l’année, à une divinité solaire universelle, garante de la stabilité et de la puissance du pouvoir impérial.
Sources antiques
- Ovide, Fastes, I, 317–334.
- Jean le Lydien, De Mensibus, IV, 155.
👉 Toutes les fêtes du calendrier romain
Versione italiana
IN BREVE. I fasti romani menzionano all’11 dicembre un agonium Indigetis, rito sacrificale arcaico officiato dal rex sacrorum alla Regia. Nessun testo antico precisa la divinità onorata. L’identificazione con Sol Indiges è tardiva e discussa. Secondo Angelo Brelich, questa data apre il ciclo invernale che conduce al rinnovamento annuale del tempo.
Agonium Indigetis : un rito arcaico alla soglia dell’inverno
Tra le feste religiose più antiche del calendario romano figurano le Agonalia, celebrate più volte nel corso dell’anno, in particolare il 9 gennaio, il 21 maggio e l’11 dicembre. Questi riti arcaici, il cui carattere oscuro era già riconosciuto dagli stessi Antichi, compaiono nei fasti come sacrifici pubblici destinati a garantire la protezione della città e il mantenimento dell’ordine del mondo.
Una festa attestata dai fasti
Per l’11 dicembre, i calendari antichi (fasti) menzionano esplicitamente un agonium Indigetis. Questa indicazione è di natura strettamente calendariale e rituale: attesta l’esistenza di un sacrificio compiuto in quel giorno in onore di un Indiges, senza precisare la natura della divinità onorata né sviluppare una teologia associata. Nessun autore antico contemporaneo esplicita il significato preciso di questa celebrazione.
Le Agonalia, nel loro insieme, apparivano già problematiche in età augustea. Ovidio, nei Fasti (I, 317–334), a proposito dell’Agonalia di gennaio dedicata a Giano, sottolinea l’incertezza che circonda persino l’etimologia del nome Agonalia, proponendo diverse spiegazioni concorrenti senza privilegiarne alcuna. Questa testimonianza non riguarda direttamente l’Agonalia di dicembre, ma mostra come il significato originario di questi riti arcaici sfuggisse già ai Romani stessi.
Il rito : sacrificio e quadro cultuale
Il rituale dell’Agonalia è tuttavia noto nelle sue linee essenziali. Consisteva nel sacrificio propiziatorio di un montone (aries), offerto dal rex sacrorum (talvolta designato come rex sacrificulus), sacerdote erede simbolico della regalità arcaica. La cerimonia si svolgeva alla Regia, edificio sacro situato presso il Foro, centro religioso e politico della Roma antica. Si trattava di un atto cultuale pubblico, compiuto secondo un rigoroso formalismo, volto ad assicurare il favore divino alla comunità civica.
Indiges e Di Indigetes
Il termine Indiges rinvia alla categoria dei Di Indigetes, un insieme di divinità o potenze considerate dai Romani come antiche e strettamente legate alle origini della città. Secondo il dizionario di Gaffiot, si tratta di dèi « nazionali » o « originari ». La ricerca moderna sottolinea tuttavia che il significato esatto del termine resta discusso. Indiges potrebbe anche derivare dal verbo indigitare, « invocare per nome », designando potenze chiamate ritualmente piuttosto che divinità dotate di una mitologia definita.
In questo quadro, l’agonium Indigetis dell’11 dicembre non rinvia necessariamente a una divinità individualizzata, ma più verosimilmente a un numen antico, invocato in un contesto rituale preciso, conforme alle pratiche della religione romana arcaica.
Interpretazioni e dimensione cosmica
L’identificazione dell’Indiges onorato l’11 dicembre con una divinità solare, Sol Indiges, non è attestata dai fasti stessi. Essa si fonda su un’interpretazione tardiva, formulata in particolare da Giovanni Lido (De Mensibus, IV, 155, VI secolo dopo la nostra era), e ripresa da una parte della tradizione erudita successiva. Tale associazione resta pertanto ipotetica e non può essere presentata come una certezza.
La posizione calendariale di questa Agonalia è tuttavia significativa. Collocata a metà dicembre, in prossimità del solstizio d’inverno, essa segna l’ingresso in una fase cruciale dell’anno. Lo storico delle religioni Angelo Brelich ha mostrato che l’agonium Indigetis costituiva il punto di apertura di un ciclo di feste invernali, che si prolungava fino all’Agonalia di gennaio consacrata a Giano, inserendo così questa celebrazione in una logica di rinnovamento cosmico annuale.
In questa prospettiva, l’Agonalia dell’11 dicembre non appartiene a un culto solare esplicito, ma a una concezione arcaica del tempo, fondata sulla regolarità dei cicli naturali e sulla necessità di garantirli mediante riti compiuti in date fisse. Il sacrificio mira meno a celebrare una divinità chiaramente definita che a mantenere l’equilibrio tra gli dèi, l’anno che si conclude e quello che comincia, e la comunità umana.
Dall’agonium Indigetis a Sol Invictus
A partire dal 3º secolo dopo la nostra era, il paesaggio religioso romano conosce una trasformazione profonda. Sotto il regno dell’imperatore Aureliano, il culto di Sol Invictus diviene centrale nell’ideologia imperiale. Questa divinità solare, di origine orientale e dotata di una forte carica politica, si distingue nettamente dal discreto Indiges menzionato nei fasti arcaici.
Tra l’agonium Indigetis dell’11 dicembre e il trionfo imperiale di Sol Invictus si delinea così un’evoluzione del rapporto romano con il sole: da un rito propiziatorio antico, inscritto nell’ordine cosmico e nel ritmo dell’anno, a una divinità solare universale, garante della stabilità e della potenza del potere imperiale.
👉 Tutte le feste del calendario romano
English version
IN BRIEF. The Roman fasti record on 11 December an agonium Indigetis, an archaic sacrificial rite performed by the rex sacrorum at the Regia. No ancient text specifies the deity honoured. The identification with Sol Indiges is late and disputed. According to Angelo Brelich, this date opens the winter cycle leading to the annual renewal of time.
Agonium Indigetis: an archaic rite at the threshold of winter
Among the oldest religious festivals of the Roman calendar are the Agonalia, celebrated several times during the year, notably on 9 January, 21 May, and 11 December. These archaic rites, whose obscure character was already acknowledged by the Ancients themselves, appear in the fasti as public sacrifices intended to ensure the protection of the city and the maintenance of the order of the world.
A festival attested by the fasti
For 11 December, the ancient calendars (fasti) explicitly mention an agonium Indigetis. This indication is strictly calendrical and ritual in nature: it attests the existence of a sacrifice performed on that day in honour of an Indiges, without specifying the nature of the deity honoured or developing any associated theology. No contemporary ancient author explains the exact meaning of this celebration.
The Agonalia as a whole already appeared problematic in the Augustan age. Ovid, in the Fasti (I, 317–334), discussing the Agonalia of January dedicated to Janus, emphasizes the uncertainty surrounding even the etymology of the name Agonalia, proposing several competing explanations without privileging any single one. Although this testimony does not directly concern the December Agonalia, it shows that the original meaning of these archaic rites already eluded the Romans themselves.
The rite: sacrifice and cultic setting
The ritual of the Agonalia is nevertheless known in its broad outlines. It consisted of the propitiatory sacrifice of a ram (aries), offered by the rex sacrorum (sometimes referred to as rex sacrificulus), a priest who was the symbolic heir of archaic kingship. The ceremony took place at the Regia, a sacred building located near the Forum, the religious and political centre of ancient Rome. It was a public cult act, performed according to strict formal rules, intended to secure divine favour for the civic community.
Indiges and the Di Indigetes
The term Indiges refers to the category of the Di Indigetes, a group of deities or powers regarded by the Romans as ancient and closely connected with the city’s origins. According to Gaffiot’s dictionary, these are “national” or “original” gods. Modern scholarship, however, stresses that the precise meaning of the term remains debated. Indiges may also derive from the verb indigitare, “to invoke by name,” designating powers ritually called upon rather than gods endowed with a defined mythology.
Within this framework, the agonium Indigetis of 11 December does not necessarily refer to an individualized deity, but more plausibly to an ancient numen, invoked within a specific ritual context, in keeping with the practices of archaic Roman religion.
Interpretations and the cosmic dimension
The identification of the Indiges honoured on 11 December with a solar deity, Sol Indiges, is not attested by the fasti themselves. It rests on a late interpretation, notably formulated by John the Lydian (De Mensibus, IV, 155, 6th century after our era), and taken up by part of the subsequent scholarly tradition. This association therefore remains hypothetical and cannot be presented as a certainty.
The calendrical position of this Agonalia is nonetheless significant. Placed in mid-December, close to the winter solstice, it marks entry into a critical phase of the year. The historian of religions Angelo Brelich has shown that the agonium Indigetis constituted the opening point of a cycle of winter festivals, which extended as far as the January Agonalia dedicated to Janus, thus situating this celebration within a logic of annual cosmic renewal.
From this perspective, the Agonalia of 11 December does not belong to an explicit solar cult, but to an archaic conception of time, based on the regularity of natural cycles and on the need to secure them through rites performed on fixed dates. The sacrifice aims less at celebrating a clearly defined deity than at maintaining the balance between the gods, the year that is ending and the one that is beginning, and the human community.
From the agonium Indigetis to Sol Invictus
From the 3rd century after our era onwards, the Roman religious landscape underwent a profound transformation. Under the reign of Emperor Aurelian, the cult of Sol Invictus became central to imperial ideology. This solar deity, of eastern origin and endowed with a strong political charge, stands in marked contrast to the discreet Indiges mentioned in the archaic fasti.
Between the agonium Indigetis of 11 December and the imperial triumph of Sol Invictus thus emerges an evolution in the Roman relationship to the sun: from an ancient propitiatory rite, embedded in the cosmic order and the rhythm of the year, to a universal solar deity, guarantor of the stability and power of imperial rule.
Dates
Décembre 11, 2025 Toute la journée
202517décToute la journée23Repeating EventSaturnalia
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Ante diem sextum decimum Kalendas Ianuarias - Ante diem decimum Kalendas Ianuarias Détail de la face
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Ante diem sextum decimum Kalendas Ianuarias – Ante diem decimum Kalendas Ianuarias

Les Saturnalia étaient parmi les célébrations les plus populaires et emblématiques de la Rome antique, honorant Saturne, le dieu de l’agriculture. Ces fêtes, qui se déroulaient chaque année à la mi-décembre, commençaient initialement le 17 décembre et se prolongeaient souvent jusqu’au 23 décembre. Elles marquaient la fin des semailles et le début de la saison des récoltes, symbolisant un moment de transition dans le cycle agricole.
Les Saturnalia étaient caractérisées par un ensemble de rituels festifs. La célébration débutait par un sacrifice rituel dans le temple de Saturne, situé dans le Forum romain. Les Romains offraient des victimes, souvent des animaux, pour montrer leur dévotion envers le dieu. Pendant cette période, le travail était suspendu, offrant à tous l’occasion de participer aux festivités. Les citoyens se rassemblaient pour des banquets animés, où l’abondance de nourriture et de vin était à l’honneur.
Un des aspects les plus fascinants des Saturnalia était l’inversion des rôles sociaux. Les esclaves, traditionnellement soumis à l’autorité de leurs maîtres, jouissaient d’un certain relâchement de leurs tâches et avaient la liberté de se moquer de leurs patrons. Cette inversion temporaire favorisait un sentiment de camaraderie et de joie partagée au sein de la communauté, permettant à chacun, quelle que soit sa position sociale, de participer à la fête.
L’échange de cadeaux était également une tradition bien établie durant les Saturnalia. Les Romains offraient des présents symboliques, allant de figurines à de la nourriture, renforçant ainsi les liens d’amitié et de famille. Ces échanges s’inscrivaient dans un esprit de générosité et de convivialité qui caractérisait la période.
Avec le temps, les Saturnalia ont laissé un héritage durable sur la culture romaine et ont influencé des célébrations ultérieures, notamment les traditions chrétiennes de Noël. Des éléments tels que les repas festifs et l’échange de cadeaux trouvent leur écho dans les festivités modernes.
Lire nos articles:
Dates
Décembre 17, 2025 - décembre 23, 2025 (Toute la journée)
202521décToute la journéeRepeating EventDivalia / Angeronalia
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Ante diem duodecimum Kalendas Ianuarias Les Divalia ou Angeronalia sont des fêtes romaines célébrées le 21 décembre, marquant le solstice d'hiver. Ces célébrations, qui se déroulaient en l'honneur de
Description
Ante diem duodecimum Kalendas Ianuarias
Les Divalia ou Angeronalia sont des fêtes romaines célébrées le 21 décembre, marquant le solstice d’hiver. Ces célébrations, qui se déroulaient en l’honneur de la déesse Angerona, sont intéressantes pour comprendre la manière dont les Romains associaient leurs pratiques religieuses aux cycles naturels et à la protection divine.
Angerona, la déesse honorée pendant ces fêtes, est une divinité mineure de la mythologie romaine, souvent représentée avec un doigt sur les lèvres, ce qui symbolise le silence et la discrétion. Elle est associée à la guérison des douleurs et des peines, ainsi qu’à la protection contre les ennemis. Son nom est lié au mot angor signifiant «étroit», ce qui symbolise la difficulté que les Romains cherchaient à surmonter à cette période de l’année.
Le culte d’Angerona incluait des sacrifices rituels dans le petit temple de Volupia, une autre déesse mineure associée au plaisir et à la satisfaction. Volupia, bien que souvent assimilée à Voluptas, déesse gréco-romaine du plaisir, servait d’emblème du contentement à l’intérieur du rituel.
Les rites de Divalia / Angeronalia comportaient des sacrifices dans le temple de Volupia. Les prêtres, appelés pontifes, offraient un sacrifice rituel à Angerona, invoquant sa protection et sa bénédiction pour l’année à venir. Dans son sanctuaire, la statue d’Angerona était souvent ornée d’un bandeau ou marquée d’un sceau, indiquant le silence et la protection. Ce geste symbolisait la capacité d’Angerona à protéger les Romains contre les menaces, en préservant le secret sacré de la ville.
Dates
Décembre 21, 2025 Toute la journée
janvier
202609janvToute la journéeRepeating EventAgonium Jani
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Ante diem quintum Idus Ianuarias Les Agonalia étaient d'anciennes festivités
Description
Ante diem quintum Idus Ianuarias

Les Agonalia étaient d’anciennes festivités religieuses romaines, célébrées plusieurs fois par an en l’honneur de diverses divinités. Parmi ces célébrations, l’Agonalia du 9 janvier occupe une place particulière dans le calendrier religieux romain. Cette date était traditionnellement associée à Janus, le dieu des commencements, des portes et des passages.
Les origines de l’Agonalia du 9 janvier remontent probablement à l’époque de Numa Pompilius, le semi-légendaire deuxième roi de Rome, qui est traditionnellement crédité d’avoir introduit et codifié de nombreux rites religieux. L’association avec Janus est renforcée par la nature même du dieu: Janus représentait à la fois la fin d’une année et le début d’une nouvelle, symbolisant ainsi la transition entre l’ancien et le nouveau. Les cérémonies de l’Agonalia, alors, seraient une forme de rite de passage, non seulement pour l’année nouvelle mais aussi pour la communauté dans son ensemble.
En ce jour, selon Ovide et Varron, le rex sacrorum sacrifiait un bélier à Janus. Ce sacrifice était peut-être un vœu pour la nouvelle année: l’approbation donnée par le rex sacrorum à l’assistant qui demandait l’autorisation d’effectuer le premier sacrifice de l’année était considérée comme un bon présage pour tous les sacrifices à venir et comme un signe de leur acceptation par les dieux.
Il semble que cette fête était étroitement liée au dies agonalis du 11 décembre, le Septimontium, avec lequel elle formait peut-être une période de deux jours autour du solstice d’hiver. Il s’agirait alors de rituels anciens accomplis par le rex pour célébrer la «mort et renaissance» du soleil.
Il existe plusieurs versions sur le nom exact de cette fête et sur sa signification. Ovide, dans ses Fastes (Ov. Fast. I, 319 et suivants; cf. Macr. Sat. I, 16, 5), l’appelle dies agonalis ou agonalia. Selon lui, l’étymologie principale réside dans le fait que, avant d’accomplir le sacrifice, le prêtre ou le victimarius avait l’habitude de demander une sorte de permission aux dieux pour la mise à mort de la victime, en utilisant le mot agone. Ce mot serait issu de ago (j’agis) et de ne (particule interrogative). Une autre étymologie, également rapportée dans ce passage, fait remonter le nom de la fête à agonia, un ancien terme désignant le bétail, qui serait ensuite devenu synonyme de victimes sacrificielles (Fest. 9), où la fête est appelée agonium.
Dates
Janvier 9, 2026 Toute la journée
202611janvToute la journéeRepeating EventJuturnalia
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Ante diem tertium Idus Ianuarias Les Juturnalia, célébrées le 11 janvier,
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Ante diem tertium Idus Ianuarias

Les Juturnalia, célébrées le 11 janvier, étaient une fête dédiée à Juturne, une déesse associée aux sources, fontaines et eaux courantes. Son culte, profondément enraciné dans la religion romaine, reflète des croyances ancestrales autour de l’eau comme source de vie et de purification.
Le culte de Juturne semble provenir de Lavinium, où la déesse était vénérée pour son lien avec une source sacrée près du fleuve Numicus. Les Romains en firent une divinité locale, liée au lacus Juturnae dans le Forum. Son nom pourrait dériver du latin juvare («aider, assister»), évoquant son rôle bénéfique. Une variante, Diuturna, a été interprétée comme signifiant «fille de Jupiter», établissant une possible connexion avec le dieu suprême.
Selon une hypothèse philologique, Juturne pourrait également avoir été une divinité protectrice de la société héroïque, une figure étroitement associée à la prospérité et à la vitalité.
Dans les récits mythologiques, Juturne est décrite comme la fille de Vénilia, une déesse des eaux douces, et comme la sœur du roi rutule Turnus. Aimée de Jupiter, elle reçut l’immortalité et la tutelle des sources en récompense de leur relation. Elle est parfois présentée comme l’épouse de Janus, avec qui elle aurait eu pour fils Fontus, une autre divinité liée aux eaux.
Dans l’Énéide de Virgile, Juturne intervient pour secourir son frère Turnus pendant son duel contre Énée. Elle lui rend son épée et tente de le sauver, avant d’être contrainte par une Furie envoyée par Jupiter de se retirer, laissant son frère à son destin tragique.
Le principal lieu de culte de Juturne à Rome était le lacus Juturnae, une fontaine située dans le Forum Romain, près du temple de Vesta et des Dioscures (Castor et Pollux). Ce site, considéré comme une source d’eau pure et salubre, jouait un rôle central dans les rituels religieux publics.
Les légendes associent étroitement Juturne aux Dioscures. Après la bataille du lac Régille, Castor et Pollux auraient abreuvé leurs chevaux à cette fontaine. Les découvertes archéologiques sur ce site incluent des statues des Dioscures, renforçant ce lien mythique.
Un temple dédié à Juturne fut également érigé au Champ de Mars par C. Lutatius Catulus, après sa victoire lors de la première guerre punique en 241 av. J.-C. Situé près de la fontaine de l’aqua Virgo, il comportait une statue dorée de la déesse.
La fête des Juturnalia honorait Juturne comme garante de la pureté et de la vitalité des eaux. Célébrée le 11 janvier, elle impliquait notamment la corporation des fontaniers, des artisans qui gagnaient leur vie grâce à l’eau. La date, en plein mois de janvier, est significative: Juturne était parfois associée à Janus, divinité du début de l’année, et à leur fils commun Fons.
Les célébrations incluaient probablement des rites de purification, des offrandes à la déesse, et des processions dans les lieux qui lui étaient consacrés.
Dates
Janvier 11, 2026 Toute la journée
202611janv(janv 11)13:5615(janv 15)13:56Repeating EventCarmentalia
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Ante diem tertium Idus Ianuarias - Ante diem octavum decimum Kalendas Februarias Les Carmentalia étaient des fêtes religieuses romaines très anciennes,
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Ante diem tertium Idus Ianuarias – Ante diem octavum decimum Kalendas Februarias
Les Carmentalia étaient des fêtes religieuses romaines très anciennes, célébrées en l’honneur de la déesse Carmenta. Ces festivités, qui avaient lieu les 11 et 15 janvier, sont remarquables dans le calendrier romain par leur structure unique: deux jours séparés par un intervalle de trois jours. Cette particularité a intrigué les historiens, bien qu’elle trouve des parallèles dans d’autres cycles festifs du calendrier romain, comme les Quinquatrus et les Tubilustrum, ou encore les Consualia et les Opalia.
Carmenta, selon la tradition, était une divinité aux origines très anciennes, comme en témoigne l’existence d’un flamen carmentalis, prêtre spécialisé dans son culte [Cicéron, Brutus XIV, 57 ; ILS 1418]. Cependant, dès la fin de la République, les détails de son culte étaient déjà confus.
Selon la légende rapportée par Ovide (Fastes I, 462 et suivants; VI, 531) et Tite-Live (Histoire romaine I, 37), Carmenta était la mère d’Évandre, un héros venu d’Arcadie qui s’installa dans le Latium. Dotée de dons prophétiques, elle accompagna son fils et s’établit près du Capitole, au niveau d’un promontoire connu sous le nom de Saxum Carmentae [Tite-Live, V, 47, 1-2; Denys d’Halicarnasse, I, 32; Servius, Commentaire à l’Énéide VIII, 339]. Après sa mort, un sanctuaire (sacellum) fut érigé en son honneur à cet endroit, près de la porta Carmentalis.
Ainsi Carmenta était-elle une déesse de la naissance et de la prophétie, associée à l’innovation technologique, à la protection des mères et des enfants, et au rôle de patronne des sages-femmes. Elle aurait également, selon certaines traditions, inventé l’alphabet latin.
Elle est souvent associée à l’eau, comme le mentionne Virgile (Énéide VIII, 336), peut-être en lien avec la proximité de sa fête avec celle de Juturne (11 janvier). Les dons prophétiques, fréquemment reliés aux sources et aux cours d’eau, renforcent cette association. Isidore de Séville (Origines I, 4, 1; V, 39, 11) précise que son nom dériverait de carmen (chant ou oracle), et qu’elle aurait introduit l’alphabet chez les Latins.
Carmenta était également vénérée avec deux divinités associées: Porrima et Postverta, symbolisant respectivement la connaissance du futur et du passé. Selon Aulu-Gelle (Nuits attiques XVI, 16), ces figures étaient invoquées pour des accouchements sans complication, en fonction de la position du bébé à la naissance.
Les pratiques religieuses liées à Carmenta révèlent une dévotion empreinte de respect pour la vie et la pureté. Un texte de Varron, cité par Censorinus (De die natali II, 2), souligne que le jour de naissance était marqué par des libations de lait ou de vin, mais sans sacrifices sanglants. Cette règle s’appliquait également au culte de Carmenta: il était interdit d’introduire des objets en cuir ou des carcasses d’animaux dans son sanctuaire.
Les matrones romaines jouaient un rôle central dans le culte de Carmenta. Selon Plutarque (Questions romaines 56) et Ovide (Fastes I, 619-626), un second jour de fête (15 janvier) aurait été ajouté à la suite d’un conflit entre les matrones et le Sénat, qui leur avait interdit l’usage des chariots couverts (carpenta). En signe de protestation, elles auraient cessé d’accomplir leurs devoirs conjugaux, entraînant une baisse des naissances. Le Sénat, cédant à leurs revendications, leur restitua ce privilège, et le deuxième jour des Carmentalia fut instauré.
Dates
Janvier 11, 2026 13:56 - janvier 15, 2026 13:56








