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Dès le 29 mai 2025, le Musée de la Romanité vous
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Dates
Mai 29, 2025 - janvier 4, 2026 (Toute la journée)

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Exposition
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Programme culturel
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Dates
Septembre 19, 2025 - avril 6, 2026 (Toute la journée)

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Octobre 3, 2025 - juin 7, 2026 (Toute la journée)
Les prochaines fêtes du calendrier romain
novembre
202504novToute la journéeRepeating EventLudi Plebeii
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Pridie Nonas Novembres - Ante diem quintum decimum Kalendas Decembres
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Pridie Nonas Novembres – Ante diem quintum decimum Kalendas Decembres

EN BREF. Fête du peuple romain, les Ludi Plebeii (4–17 novembre) honoraient Jupiter dans le Circus Flaminius. Nés d’une revendication civique, ils devinrent une institution d’État. Tite-Live, Plaute et Valerius Maximus en révèlent la portée religieuse, politique et théâtrale : la liberté plébéienne célébrée sous le regard des dieux.
Ludi plebeii: quand la plèbe romaine fait la fête
Chaque année, du 4 au 17 novembre, Rome se parait de musique, de théâtre et de processions: c’était le temps des Ludi Plebeii, les jeux plébéiens. Moins célèbres que les Ludi Romani de septembre, mais installés très tôt dans le calendrier civique, ces jeux formaient la grande fête populaire de l’automne. La plèbe y célébrait Jupiter Capitolin, son dieu tutélaire, dans un cirque qu’elle considérait comme sien: le Circus Flaminius.
Dans la Rome républicaine, les jeux publics n’étaient jamais de simples divertissements: ils exprimaient l’équilibre des pouvoirs et la hiérarchie des ordres. Les Ludi Plebeii en furent l’un des symboles: une fête du peuple, pour le peuple, mais reconnue par l’État.
Une fête du peuple, miroir des Ludi Romani
Les Ludi Plebeii étaient organisés par les édiles plébéiens, magistrats élus parmi le peuple. Ils formaient la contrepartie directe des Ludi Romani, présidés par les édiles curules issus de la noblesse. Cette dualité institutionnelle incarnait l’équilibre entre les deux ordres : patriciens et plébéiens.
D’après les Fasti Praenestini [1], la fête s’étendait sur quatorze jours, du 4 au 17 novembre, et atteignait son sommet le 13, jour des Ides de novembre, consacré au banquet de Jupiter Capitolin (Epulum Iovis). Ce repas sacré, célébré par la plèbe, répondait à celui que les patriciens offraient en septembre lors des Ludi Romani. En novembre, la plèbe honorait Jupiter non sur la colline du Capitole, mais sur le Champ de Mars, un espace qui lui était propre et symbole de son identité civique.
Des origines politiques
Les origines de ces jeux remontent aux premiers temps de la République. Une tradition tardive, transmise par le Pseudo-Asconius (commentaire médiéval rattaché à Cicéron), affirme qu’ils auraient été institués après l’expulsion des rois, en l’honneur de la liberté, ou pour célébrer la réconciliation de la plèbe après sa sécession sur l’Aventin [2]. Même si cette explication n’a pas valeur de témoignage antique, elle correspond bien à la signification politique de la fête : les Ludi Plebeii symbolisaient la conquête de la liberté civique par la plèbe et son intégration au culte public romain.
Le Circus Flaminius, un cirque du peuple
Le lieu des jeux n’était pas le prestigieux Circus Maximus, réservé aux triomphes aristocratiques, mais le Circus Flaminius, bâti en 220 avant notre ère par le censeur Caius Flaminius, tribun du peuple et réformateur audacieux. Cet espace du Champ de Mars, ouvert aux assemblées et aux triomphes, servit rapidement de cadre aux cérémonies plébéiennes. Le nom même du cirque, celui d’un tribun de la plèbe, en faisait un symbole de liberté politique.
Certains chercheurs rappellent toutefois que le Circus Flaminius n’était pas un hippodrome au sens strict: il ne possédait ni spina ni carceres. Construit avant l’essor des grands cirques permanents, il servait plutôt d’esplanade pour les processions, les assemblées et les triomphes. Les courses de chars des Ludi Plebeii se déroulaient sans doute plus au nord du Champ de Mars, dans un espace temporairement aménagé.
Les témoignages de Tite-Live et de Valerius Maximus
L’historien Tite-Live mentionne plusieurs fois les Ludi Plebeii au 3e siècle avant notre ère:
- En 216 avant notre ère : «Les jeux plébéiens furent rejoués pendant deux jours, et un banquet de Jupiter fut célébré à l’occasion de ces jeux.» [3]
- En 206 avant notre ère : «Les jeux plébéiens furent rejoués dans leur entier une fois, par les édiles plébéiens Marcus Pomponius Matho et Quintus Mamilius Turrinus.» [4]
- Et en 199 avant notre ère : «Les édiles plébéiens célébrèrent à nouveau les jeux plébéiens, et un banquet de Jupiter eut lieu à l’occasion des jeux.» [5]
Dans les trois cas, Tite-Live emploie la même formule : ludi plebeii instaurati et epulum Iovis fuit ludorum causa. Le verbe instaurare –«reprendre», «rejouer»– est un terme religieux : il s’agissait de recommencer la fête en cas de faute rituelle (vitium). Cette instauratio ludorum est au cœur du récit de Valerius Maximus.
Ce dernier rapporte un épisode exemplaire survenu précisément «pendant les jeux plébéiens, à travers le Circus Flaminius» [6]. Un citoyen du peuple, Titus Latinius, reçut en songe l’ordre de Jupiter de prévenir les consuls: le dieu n’avait pas été satisfait du danseur de la dernière pompa circensis, et réclamait une reprise attentive des jeux. Craignant de se mêler des affaires religieuses de l’État, Latinius garda le silence. Son fils mourut aussitôt, puis lui-même fut frappé de paralysie. Lorsqu’il se décida enfin à parler devant le Sénat, il recouvra l’usage de ses membres sous les yeux de tous.
Ce récit illustre la place des Ludi Plebeii dans la religion publique: le message de Jupiter y passe par un homme du peuple, et la faute rituelle entraîne la reprise des jeux, exactement comme l’indiquait Tite-Live. C’est aussi la première attestation explicite reliant les Ludi Plebeii au Circus Flaminius.
Le théâtre des Ludi Plebeii
Comme les Ludi Romani, les jeux plébéiens comportaient une part de spectacles dramatiques (ludi scaenici). C’est lors de ces jeux, en 200 av. J.-C., qu’eut lieu la première représentation du Stichus de Plaute, «joué aux jeux plébéiens, sous l’édilité de Cnaeus Baebius et Caius Terentius» [7]. Cette didascalie rare fait des Ludi Plebeii un haut lieu de la création théâtrale romaine : la comédie latine naquit dans le cadre des fêtes du peuple.
Une fête populaire devenue fête d’État
Au 1er siècle avant notre ère, les Ludi Plebeii étaient pleinement intégrés au calendrier officiel. Cicéron, évoquant ses fonctions d’édile, énumère les jeux sacrés qu’il doit célébrer: ceux de Cérès, de Liber et Libera, de Flore, et les plus anciens en l’honneur de Jupiter, Junon et Minerve [8]. Il ne distingue plus les Plebeii des Romani: les deux appartiennent désormais à une même tradition religieuse de la République.
Ce qui avait commencé comme une revendication politique devint une institution d’État: les Ludi Plebeii ne sont plus seulement la fête du peuple, mais la fête du peuple reconnu par la cité.
Sources
- Fasti Praenestini (CIL I² 312)
- Pseudo-Asconius, In act. I. in C. Verrem (éd. Orelli, Onomasticon Tullianum, Zurich 1833, p. 143): Secundum quos Plebeii ludi, quos exactis regibus pro libertate plebs fecerunt, aut pro reconciliatione plebis post secessionem in Aventinum.
- Tite-Live, Ab Urbe Condita 25, 2, 9-10: Ludi plebeii per biduum instaurati et Iovis epulum fuit ludorum causa. Ludos Romanos ter totos instauratos ab aedilibus curulibus M. Sextilio et L. Aemilio Regillo, item plebeios semel totos instauratos ab aedilibus plebis L. Pupio Pisone et L. Platorio Varo.
- Tite-Live, Ab Urbe Condita 28, 10, 7: Ludi Romani ter toti instaurati ab aedilibus curulibus Cn. Servilio Caepione, Ser. Cornelio Lentulo; item ludi plebeii semel toti instaurati ab aedilibus plebis M. Pomponio Mathone et Q. Mamilio Turrino. Epulum Iovis ludorum causa fuit.
- Tite-Live, Ab Urbe Condita 32, 7, 13: Ab iis ludi plebeii instaurati et epulum Iovis fuit ludorum causa.
- Valerius Maximus, Facta et Dicta Memorabilia I, 7, 4: Sequitur aeque ad publicam religionem pertinens somnium. Cum plebeis quidam ludis pater familias per circum Flaminium, prius quam pompa induceretur, servum suum verberibus mulcatum sub furca ad supplicium egisset, T. Latinio homini ex plebe Iuppiter in quiete praecepit ut consulibus diceret sibi praesultorem ludis circensibus proximis non placuisse: quae res nisi attenta ludorum instauratione expiata esset, secuturum non mediocre urbis periculum. Ille veritus ne cum aliquo incommodo suo religione summum implicaret imperium, silentium egit, e vestigioque filius eius subita vi morbi correptus interiit. Ipse etiam per quietem ab eodem deo interrogatus an satis magnam poenam neglecti imperii sui pependisset, in proposito perseverans debilitate corporis solutus est ac tum demum ex consilio amicorum lecticula ad tribunal consulum et inde ad senatum perlatus ordine totius casus sui exposito magna cum omnium admiratione recuperata membrorum firmitate pedibus domum rediit.
- Plaute, Stichus, didascalie: Acta ludis plebeis Cn. Baebio, C. Terentio aedilibus plebeiis, C. Sulpicio, C. Aurelio consulibus.
- Cicéron, In Verrem II, 5, 36: Nunc sum designatus aedilis; habeo rationem quid a populo Romano acceperim; mihi ludos sanctissimos maxima cum cura et caerimonia Cereri, Libero, Liberaeque faciundos, mihi Floram matrem populo plebique Romanae ludorum celebritate placandam, mihi ludos antiquissimos, qui primi Romani appellati sunt, cum dignitate maxima et religione Iovi, Iunoni, Minervaeque esse faciundos, mihi sacrarum aedium procurationem, mihi totam urbem tuendam esse commissam; ob earum rerum laborem et sollicitudinem fructus illos datos, antiquiorem in senatu sententiae dicendae locum, togam praetextam, sellam curulem, ius imaginis ad memoriam posteritatemque prodendae.
Versione italiana
IN BREVE. Festa del popolo romano, i Ludi Plebeii (4–17 novembre) erano dedicati a Giove nel Circus Flaminius. Nati da una rivendicazione civica, divennero un’istituzione statale. Tito Livio, Plauto e Valerio Massimo ne rivelano la portata religiosa, politica e teatrale: la libertà plebea celebrata sotto lo sguardo degli dèi.
Ludi Plebeii: quando la plebe romana fa festa
Ogni anno, dal 4 al 17 novembre, Roma si riempiva di musica, teatro e processioni: era il tempo dei Ludi Plebeii, i giochi plebei. Meno celebri dei Ludi Romani di settembre, ma inseriti molto presto nel calendario civico, questi giochi costituivano la grande festa popolare dell’autunno. La plebe vi celebrava Giove Capitolino, il suo dio tutelare, in un circo che considerava proprio: il Circus Flaminius.
Nella Roma repubblicana, i giochi pubblici non erano mai semplici divertimenti: esprimevano l’equilibrio dei poteri e la gerarchia degli ordini. I Ludi Plebeii ne furono uno dei simboli: una festa del popolo, per il popolo, ma riconosciuta dallo Stato.
Una festa del popolo, specchio dei Ludi Romani
I Ludi Plebeii erano organizzati dagli edili plebei, magistrati eletti tra il popolo. Costituivano il contraltare diretto dei Ludi Romani, presieduti dagli edili curuli appartenenti alla nobiltà. Questa dualità istituzionale incarnava l’equilibrio tra i due ordini: patrizi e plebei.
Secondo i Fasti Praenestini [1], la festa si svolgeva per quattordici giorni, dal 4 al 17 novembre, e raggiungeva il suo apice il 13, giorno delle Idi di novembre, consacrato al banchetto di Giove Capitolino (Epulum Iovis). Questo pasto sacro, celebrato dalla plebe, faceva da contrappunto a quello che i patrizi offrivano in settembre durante i Ludi Romani. In novembre, la plebe onorava Giove non sul colle Capitolino, ma nel Campo Marzio, uno spazio che le apparteneva e che simboleggiava la sua identità civica.
Origini politiche
Le origini di questi giochi risalgono ai primi tempi della Repubblica. Una tradizione tarda, trasmessa dal Pseudo-Asconio (commentatore medievale collegato a Cicerone), afferma che essi sarebbero stati istituiti dopo l’espulsione dei re, in onore della libertà, o per celebrare la riconciliazione della plebe dopo la sua secessione sull’Aventino [2]. Anche se questa spiegazione non ha valore di testimonianza antica, corrisponde bene al significato politico della festa: i Ludi Plebeii simboleggiavano la conquista della libertà civica da parte della plebe e la sua integrazione nel culto pubblico romano.
Il Circus Flaminius, un circo del popolo
Il luogo dei giochi non era il prestigioso Circus Maximus, riservato ai trionfi aristocratici, bensì il Circus Flaminius, costruito nel 220 a.C. dal censore Gaio Flaminio, tribuno della plebe e riformatore audace. Questo spazio del Campo Marzio, aperto alle assemblee e ai trionfi, divenne rapidamente il luogo delle cerimonie plebee. Lo stesso nome del circo, quello di un tribuno della plebe, ne faceva un simbolo di libertà politica.
Alcuni studiosi ricordano tuttavia che il Circus Flaminius non era un ippodromo in senso stretto: non possedeva né spina né carceres. Costruito prima dell’ascesa dei grandi circhi permanenti, serviva piuttosto come spianata per processioni, assemblee e trionfi. Le corse dei carri dei Ludi Plebeii si svolgevano probabilmente più a nord del Campo Marzio, in uno spazio allestito temporaneamente.
Le testimonianze di Tito Livio e di Valerio Massimo
Lo storico Tito Livio menziona più volte i Ludi Plebeii nel III secolo a.C.:
Nel 216 a.C.: «Ludi plebeii per biduum instaurati et Iovis epulum fuit ludorum causa.» [3]
Nel 206 a.C.: «Ludi plebeii instaurati…» [4]
E nel 199 a.C.: «Ludi plebeii instaurati et epulum Iovis fuit ludorum causa.» [5]
In tutti e tre i casi, Tito Livio impiega la stessa formula: ludi plebeii instaurati et epulum Iovis fuit ludorum causa. Il verbo instaurare –«riprendere», «rinnovare»– è un termine religioso: significava ricominciare la festa in caso di errore rituale (vitium). Questa instauratio ludorum è al centro del racconto di Valerio Massimo.
Quest’ultimo narra un episodio esemplare avvenuto proprio «durante i giochi plebei, attraverso il Circus Flaminius» [6]. Un cittadino del popolo, Tito Latinio, ricevette in sogno l’ordine di Giove di avvertire i consoli: il dio non era stato soddisfatto del danzatore dell’ultima pompa circensis e richiedeva una ripetizione accurata dei giochi. Temendo di immischiarsi negli affari religiosi dello Stato, Latinio tacque. Suo figlio morì subito dopo, e lui stesso fu colpito da paralisi. Quando infine decise di parlare davanti al Senato, riacquistò l’uso degli arti sotto gli occhi di tutti.
Questo racconto illustra il posto dei Ludi Plebeii nella religione pubblica: il messaggio di Giove passa attraverso un uomo del popolo, e la colpa rituale comporta la ripetizione dei giochi, esattamente come indicava Tito Livio. È anche la prima attestazione esplicita che collega i Ludi Plebeii al Circus Flaminius.
Il teatro dei Ludi Plebeii
Come i Ludi Romani, anche i giochi plebei comprendevano una parte di spettacoli teatrali (ludi scaenici). Fu durante questi giochi, nel 200 a.C., che ebbe luogo la prima rappresentazione dello Stichus di Plauto, «acta ludis plebeis, Cn. Baebio, C. Terentio aedilibus plebeiis…» [7]. Questa rara didascalia fa dei Ludi Plebeii un luogo centrale della creazione teatrale romana: la commedia latina nacque nel quadro delle feste del popolo.
Una festa popolare divenuta festa di Stato
Nel I secolo a.C., i Ludi Plebeii erano pienamente integrati nel calendario ufficiale. Cicerone, evocando le sue funzioni di edile, elenca i giochi sacri che deve celebrare: quelli di Cerere, di Libero e Libera, di Flora, e i più antichi in onore di Giove, Giunone e Minerva [8]. Non distingue più i Plebeii dai Romani: entrambi appartengono ormai a una stessa tradizione religiosa della Repubblica.
Ciò che era iniziato come una rivendicazione politica divenne un’istituzione statale: i Ludi Plebeii non sono più soltanto la festa del popolo, ma la festa del popolo riconosciuto dalla città.
Per le note, si veda la versione francese.
English version
IN BRIEF. A festival of the Roman people, the Ludi Plebeii (4–17 November) honoured Jupiter in the Circus Flaminius. Born of a civic demand, they became a state institution. Livy, Plautus and Valerius Maximus reveal their religious, political and theatrical significance: plebeian freedom celebrated under the gaze of the gods.
Ludi Plebeii: when the Roman plebs celebrated
Each year, from 4 to 17 November, Rome came alive with music, theatre, and processions: it was the time of the Ludi Plebeii, the Plebeian Games. Less famous than the Ludi Romani held in September, but established very early in the civic calendar, these games were the great popular festival of autumn. The plebs celebrated Jupiter Capitolinus, their tutelary god, in a circus they regarded as their own: the Circus Flaminius.
In Republican Rome, public games were never mere entertainment: they expressed the balance of powers and the hierarchy of social orders. The Ludi Plebeii were one of their symbols — a festival of the people, for the people, but recognised by the State.
A people’s festival, mirror of the Ludi Romani
The Ludi Plebeii were organised by the plebeian aediles, magistrates elected from among the common people. They formed the direct counterpart to the Ludi Romani, which were presided over by the curule aediles from the nobility. This institutional duality embodied the balance between the two orders: patricians and plebeians.
According to the Fasti Praenestini [1], the festival lasted fourteen days, from 4 to 17 November, reaching its climax on the 13th — the Ides of November — the day of the banquet of Jupiter Capitolinus (Epulum Iovis). This sacred meal, celebrated by the plebs, echoed the one offered by the patricians in September during the Ludi Romani. In November, the plebs honoured Jupiter not on the Capitoline Hill but on the Campus Martius, a space of their own and a symbol of their civic identity.
Political origins
The origins of these games go back to the early days of the Republic. A later tradition, transmitted by Pseudo-Asconius (a medieval commentary attached to Cicero), claims they were instituted after the expulsion of the kings, in honour of liberty, or to mark the reconciliation of the plebs after their secession to the Aventine [2]. Although this explanation is not an ancient testimony, it fits the political meaning of the festival: the Ludi Plebeii symbolised the plebs’ conquest of civic freedom and their integration into Rome’s public cults.
The Circus Flaminius, a people’s circus
The venue of the games was not the prestigious Circus Maximus, reserved for aristocratic triumphs, but the Circus Flaminius, built in 220 BC by the censor Gaius Flaminius, a tribune of the plebs and a bold reformer. This space on the Campus Martius, open to assemblies and triumphs, soon became the setting for plebeian ceremonies. The very name of the circus, that of a tribune of the plebs, made it a symbol of political liberty.
Some scholars note, however, that the Circus Flaminius was not a racetrack in the strict sense: it had neither spina nor carceres. Built before the great permanent circuses, it served rather as an open esplanade for processions, assemblies, and triumphs. The chariot races of the Ludi Plebeii were probably held further north on the Campus Martius, in a temporarily arranged space.
Testimonies of Livy and Valerius Maximus
The historian Livy mentions the Ludi Plebeii several times in the 3rd century BC:
In 216 BC: Ludi plebeii per biduum instaurati et Iovis epulum fuit ludorum causa. [3]
In 206 BC: Ludi plebeii instaurati… [4]
And in 199 BC: Ludi plebeii instaurati et epulum Iovis fuit ludorum causa. [5]
In each case, Livy uses the same formula: ludi plebeii instaurati et epulum Iovis fuit ludorum causa. The verb instaurare –“to resume,” “to repeat”– is a religious term: it meant that the festival had to be repeated in the event of a ritual fault (vitium). This instauratio ludorum lies at the heart of Valerius Maximus’s account.
He tells of a striking episode that occurred precisely “during the Plebeian Games, through the Circus Flaminius” [6]. A plebeian citizen, Titus Latinius, received in a dream Jupiter’s order to warn the consuls: the god had not been satisfied with the dancer in the latest pompa circensis and demanded that the games be performed again with due care. Fearing to meddle in the State’s religious affairs, Latinius kept silent. His son died immediately afterwards, and he himself was struck by paralysis. When at last he decided to speak before the Senate, he recovered the use of his limbs in full view of all.
This story shows the place of the Ludi Plebeii within public religion: Jupiter’s message reached Rome through a man of the people, and the ritual fault led to a repetition of the games — exactly as Livy described. It is also the earliest explicit testimony linking the Ludi Plebeii to the Circus Flaminius.
Theatre at the Ludi Plebeii
Like the Ludi Romani, the Plebeian Games included dramatic performances (ludi scaenici). It was during these games, in 200 BC, that the first performance of Plautus’s Stichus took place, “acta ludis plebeis, Cn. Baebio, C. Terentio aedilibus plebeiis…” [7]. This rare didascalia makes the Ludi Plebeii a key venue for Roman theatrical creation: Latin comedy was born in the context of the people’s festival.
A popular festival that became a state institution
By the 1st century BC, the Ludi Plebeii had been fully integrated into the official calendar. Cicero, referring to his duties as aedile, lists the sacred games he was to celebrate: those of Ceres, Liber and Libera, of Flora, and the oldest ones in honour of Jupiter, Juno, and Minerva [8]. He no longer distinguished between the Plebeii and the Romani: both now belonged to the same religious tradition of the Republic.
What had begun as a political claim had become a state institution: the Ludi Plebeii were no longer merely the people’s festival, but the festival of a people recognised by the city.
For notes, see the French version.
Dates
Novembre 4, 2025 Toute la journée
202524novToute la journée21décRepeating EventBrumalia
Description
Détail de la statue d'un éphèbe couronné de lierre. Fin du 1er siècle, Volubilis. Musée archéologique de Rabat,
Description

Ante diem octavum Kalendas Decembres – Ante diem duodecimum Kalendas Januarias
Dans le calendrier romain, les Brumalia étaient des fêtes hivernales célébrées à la fin de novembre et en décembre. Peu connues en comparaison des Saturnales ou des Lupercales, ces festivités mettaient en lumière l’importance des cycles saisonniers dans la vie des Romains et des peuples de l’Antiquité.
Le terme Brumalia dérive du mot latin bruma, qui signifie « le jour le plus court » ou « solstice d’hiver », marquant ainsi le début de la célébration, autour du 24 novembre. Cette fête s’étendait souvent jusqu’au solstice d’hiver, au 21 décembre, voire au-delà dans certaines pratiques locales. L’esprit de ces célébrations était avant tout agricole et pastoral, mais elles prenaient aussi des accents religieux et politiques.
Les Brumalia remontent aux temps pré-romains, ancrées dans la reconnaissance des forces naturelles qui rythmaient les saisons. À l’approche de l’hiver, les récoltes étaient terminées, les champs étaient en sommeil, et les bêtes avaient été abattues ou mises à l’abri pour survivre au froid. C’était donc un moment propice à la réflexion, à l’introspection, mais aussi aux célébrations.
Durant les Brumalia, les Romains honoraient plusieurs divinités. On offrait des sacrifices à Saturne, le dieu du temps et de l’agriculture, pour protéger les récoltes, et à Cérès, déesse des moissons. La figure d’Apollon, dieu solaire et protecteur de l’hiver, était également centrale, car il symbolisait le retour progressif de la lumière après la période la plus sombre de l’année. On priait pour la bonne santé des récoltes à venir et pour la fécondité de la terre.
Les festivités comportaient des aspects festifs et conviviaux. Il était de coutume d’offrir des cadeaux, en particulier des couronnes de lierre, symbole de longévité, mais aussi de déguster du vin nouveau. L’ivresse, symbolisant l’abandon à la nature, faisait partie intégrante des réjouissances, tout comme les banquets, qui marquaient une pause dans les rigueurs de l’hiver.
Sous l’Empire, et particulièrement durant le règne de l’empereur Justinien, les Brumalia devinrent des célébrations plus formelles, adoptées par la cour impériale de Constantinople. Bien que ces fêtes eussent à l’origine une dimension païenne, elles s’adaptèrent aux réalités de la nouvelle culture chrétienne. En effet, Justinien lui-même prolongea certaines des pratiques, en les liant à des commémorations plus civiques, tout en s’éloignant des anciens cultes polythéistes.
Le dernier vestige des Brumalia fut probablement absorbé par les festivités chrétiennes autour de Noël. La tradition du festin, du vin, et des cadeaux survécut dans les pratiques populaires, mais le sens religieux évolua.
Dates
Novembre 24, 2025 - décembre 21, 2025 (Toute la journée)
décembre
202503décToute la journée04Repeating EventBona Dea
Description
Ante diem tertium Nonas Decembres Bona Dea, littéralement
Description
Ante diem tertium Nonas Decembres

Bona Dea, littéralement «Bonne Déesse», occupe une place singulière dans le panthéon romain. À la fois divinité de la chasteté, de la fécondité et de la guérison, elle incarne un idéal de pureté féminine, exclusivement honoré par les femmes. Ses rites, marqués par le secret et l’exclusion des hommes, sont parmi les plus énigmatiques de la religion romaine.
Le culte de Bona Dea est enveloppé de mystère, et même son nom n’était pas prononcé dans le cadre des cérémonies. Elle est souvent assimilée à d’autres figures divines telles que Ops, la déesse de l’abondance, ou même à la déesse Fauna, épouse de Faunus. Son identification avec d’autres déesses reflète la fluidité des croyances romaines, où une même divinité pouvait prendre des formes multiples. Bona Dea est également associée à la guérison et à la protection des femmes, ainsi qu’à la fertilité des champs et des animaux, la plaçant au cœur de la vie domestique et agricole.
Le culte de Bona Dea était unique en son genre. Il se déroulait lors de rituels fermés, strictement réservés aux femmes, en particulier aux matrones (femmes mariées romaines). Les cérémonies étaient organisées au domicile du magistrat suprême de la ville de Rome, souvent le consul, mais c’est sa femme qui présidait aux rites. Les hommes étaient non seulement exclus, mais même les représentations masculines –statues ou images– étaient voilées ou écartées de l’espace rituel.
Les rituels se tenaient principalement en décembre, et, bien que l’on ignore beaucoup de détails, on sait que des sacrifices d’animaux et des offrandes de vin étaient faits à la déesse. Contrairement à d’autres cultes, la consommation de vin, normalement interdite aux femmes en dehors de ces contextes rituels, était permise lors de ces célébrations. Le vin était dissimulé sous l’appellation de «lait» et le récipient dans lequel il était contenu était appelé une «urne au miel» (mellarium), soulignant ainsi le caractère symbolique et secret de ces rites.[1]
L’Épisode Scandaleux de 62 av. J.-C.
Le culte de Bona Dea est surtout connu à travers un scandale politique majeur qui éclata en 62 av. J.-C., impliquant l’homme politique Publius Clodius Pulcher. Selon les récits de l’époque, Clodius se serait déguisé en femme pour infiltrer les célébrations de Bona Dea, qui se tenaient alors chez Pompée, dont l’épouse présidait les rites. Sa présence masculine dans un espace sacré réservé aux femmes fut perçue comme un sacrilège majeur.
Bien que Clodius ait été jugé pour ce crime, il fut acquitté grâce à la corruption, un événement qui souligna la tension politique grandissante de la fin de la République romaine. Cet épisode n’en contribua pas moins à renforcer la perception du culte de Bona Dea comme un espace sacré, inaccessible et inviolable.
Outre les rituels annuels, Bona Dea avait également un temple sur l’Aventin, une des collines de Rome. Ce temple était également réservé aux femmes, et seuls les serpents sacrés, symboles de régénération et de guérison, y étaient autorisés comme gardiens. Bona Dea, de par son rôle protecteur des femmes et des foyers, était souvent priée pour assurer la santé des femmes et leur fertilité, jouant un rôle crucial dans les affaires domestiques.
Les attributs de Bona Dea comprenaient des plantes médicinales, en particulier la sauge, utilisée pour ses vertus curatives, ainsi que des serpents et des symboles de la fécondité comme les cornes d’abondance. Son culte, bien que mystérieux, montre combien la religion romaine accordait une place particulière à la protection des femmes, tout en préservant leur autonomie rituelle dans un monde dominé par les hommes.
[1] Voir l’article: Un baiser pour détecter l’odeur du vin… la surveillance des femmes romaines
Dates
Décembre 3, 2025 - décembre 4, 2025 (Toute la journée)
202505décToute la journéeRepeating EventFaunalia Rustica
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Nonis Decembribus Les Faunalia étaient des fêtes religieuses célébrées en
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Nonis Decembribus

Les Faunalia étaient des fêtes religieuses célébrées en l’honneur de Faunus, le dieu romain des bois, des champs et des créatures sauvages. Divinité rustique et pastorale, Faunus était perçu comme le protecteur des troupeaux, des agriculteurs, et plus largement des campagnes. Les Faunalia, souvent fêtées en milieu rural, constituaient un moment important pour les communautés agraires, soucieuses de maintenir un équilibre entre la nature sauvage et les activités humaines.
Faunus, souvent comparé à Pan dans la mythologie grecque, était une figure hybride, mi-humaine, mi-animale, dont l’apparence mêlait traits humains et caractéristiques animales, comme des cornes ou des pieds de chèvre. Il régnait sur les forêts et les espaces sauvages, et symbolisait à la fois la fertilité de la terre et la puissance incontrôlée de la nature.
Ce dieu protégeait non seulement les troupeaux et les cultures, mais il possédait également une dimension oraculaire, pouvant délivrer des prophéties à ceux qui le consultaient. Ses pouvoirs étaient cependant ambivalents : Faunus pouvait être à la fois bienveillant, en garantissant la fertilité et la prospérité des terres, ou redoutable, en envoyant des calamités naturelles ou des maladies si on négligeait de l’honorer.
Les Faunalia Rustica, célébrées le 5 décembre, étaient la forme principale de ces fêtes. Leur nom fait référence à la campagne (rusticus, en latin), et elles avaient lieu dans des villages et hameaux reculés. Les habitants de la campagne, principalement des agriculteurs et des bergers, rendaient hommage à Faunus en tant que protecteur des troupeaux et des terres agricoles.
Les festivités comprenaient des sacrifices d’animaux, généralement des chèvres, des moutons ou des vaches, animaux associés à la vie pastorale et à Faunus lui-même. Les sacrifices avaient pour but de garantir la bienveillance du dieu pour l’année à venir, notamment en ce qui concerne la protection des troupeaux contre les prédateurs ou les maladies. Les paysans faisaient aussi brûler des offrandes de fruits, de céréales et de vin en l’honneur du dieu, dans l’espoir d’assurer la fertilité des terres.
Une fois les sacrifices accomplis, la fête se poursuivait par des danses, des chants et des banquets, où les villageois s’abandonnaient à la joie collective, souvent dans une atmosphère de relâchement. Cette festivité incarnait un moment de répit et de convivialité au sein des communautés rurales, renforçant leurs liens sociaux après une année de labeur dans les champs.
Si les Faunalia Rustica étaient célébrées surtout dans les campagnes, la ville de Rome elle-même honorait aussi Faunus à travers un autre rituel, les Faunalia Urbana, le 13 février. Plus urbaines, ces festivités s’éloignaient légèrement de l’aspect strictement pastoral et agricole des Faunalia Rustica, tout en conservant leur caractère enjoué et exubérant.
Faunus était également célébré lors des Lupercales, fêtes où des prêtres appelés Luperques couraient à travers la ville en frappant les passants avec des lanières de peau de chèvre, en un geste symbolisant la purification et la fertilité. Faunus, en tant que dieu des bois et de la nature, jouait donc un rôle central dans les rituels de fécondité et de protection.
Faunus, bien que divinité mineure comparée à Jupiter ou Mars, occupait une place importante dans l’imaginaire romain. Sa figure symbolisait l’équilibre fragile entre la nature sauvage et l’activité humaine, rappelant aux Romains que, malgré leurs prouesses techniques et leurs conquêtes, ils demeuraient dépendants de la nature.
Dans un monde où la nature était à la fois une source de subsistance et une force indomptable, Faunus représentait cette dualité. Il était à la fois celui qui veille et protège, et celui qui doit être apaisé pour éviter des calamités. Le caractère rituel des Faunalia montre combien la religion romaine était liée aux réalités quotidiennes des populations, notamment rurales, où le respect des forces naturelles passait par des pratiques religieuses régulières.
Dates
Décembre 5, 2025 Toute la journée
202511décToute la journéeRepeating EventAgonalia - Sol Indiges
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Parmi les diverses Agonalia célébrées dans le calendrier romain, celles
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Parmi les diverses Agonalia célébrées dans le calendrier romain, celles du 11 décembre occupaient une place particulière. Ce jour était dédié à une divinité associée au soleil, Sol Indiges, et reflétait l’importance du soleil dans la culture romaine, notamment pour garantir la prospérité des récoltes et la régularité des saisons. En tant que fête de sacrifice et de purification, les Agonalia de décembre jouaient un rôle crucial pour apaiser les dieux et assurer la protection de la cité avant les mois d’hiver.
Sol Indiges est une figure relativement mystérieuse dans la religion romaine. Son nom, Indiges[1], fait référence à un dieu indigène ou originel, distinct de Sol Invictus, un autre dieu solaire adopté plus tard sous l’influence orientale. Sol Indiges incarne une divinité solaire archaïque, dont le culte, bien que modeste par rapport à d’autres figures comme Jupiter ou Mars, était néanmoins d’une importance symbolique pour les Romains.
Le soleil était essentiel dans la religion romaine, non seulement en tant que source de lumière et de chaleur, mais aussi comme garant de la fertilité des terres. En ce sens, honorer Sol Indiges à la fin de l’année permettait de maintenir l’équilibre cosmique et d’assurer que le cycle des saisons se poursuivrait, avec la lumière solaire indispensable au renouveau agricole du printemps.
Comme lors des autres Agonalia, le cœur de la célébration était un sacrifice rituel. Le rex sacrificulus, prêtre chargé des sacrifices, immolait un bélier en offrande à Sol Indiges. Ce sacrifice, appelé hostia, visait à apaiser le dieu et à garantir sa bienveillance pour la cité romaine. La cérémonie se déroulait dans un cadre public, probablement sur l’un des autels solaires, comme celui du temple de Sol sur le Quirinal.
Le sacrifice avait une forte valeur symbolique à cette période de l’année, marquant une transition importante dans le cycle solaire. En effet, décembre est le mois où les jours sont les plus courts, et l’Agonalia du 11 décembre anticipait le solstice d’hiver, moment où la lumière solaire recommence à croître. Par ce rituel, les Romains cherchaient à s’assurer que Sol Indiges poursuivrait son cycle régulier et que la lumière revienne, un présage favorable pour les mois à venir.
L’Agonalia de décembre revêtait aussi une importance particulière car elle marquait une période de transition vers l’hiver, une saison difficile dans le monde antique. Avec les jours plus courts et le froid qui s’installe, les sacrifices aux divinités comme Sol Indiges étaient vus comme une forme de protection contre les rigueurs de la nature. Sol était perçu comme un allié divin, dont la lumière était nécessaire pour surmonter les périodes sombres et froides.
Le caractère purificateur de ces cérémonies renforçait la connexion entre l’ordre cosmique et l’équilibre de la cité. En sacrifiant à Sol Indiges, les Romains espéraient purifier leur communauté des éventuelles influences négatives avant de plonger dans les mois d’hiver. Il s’agissait d’une sorte de réinitialisation religieuse, permettant d’entrer dans cette période de l’année avec l’assurance que les dieux veillaient sur eux.
Le culte de Sol Indiges, bien que modeste dans ses manifestations publiques par rapport à celui de Sol Invictus, reflète l’importance symbolique du soleil pour les Romains. Le soleil n’était pas seulement une source de vie, mais aussi une puissance divine capable de réguler l’ordre du monde. En honorant Sol Indiges, les Romains rappelaient leur dépendance envers les cycles naturels et renforçaient l’idée que les forces divines contrôlaient l’harmonie cosmique.
Avec le temps, et notamment sous l’Empire, le culte de Sol Invictus, d’origine orientale, supplanta en partie celui de Sol Indiges. Sol Invictus devint un symbole fort de la puissance impériale, notamment sous l’empereur Aurélien, qui en fit une divinité majeure. Cependant, l’Agonalia de décembre, dédiée à Sol Indiges, représentait une continuité des anciennes croyances romaines centrées sur les cycles naturels et la vie rurale.
[1] Dictionnaire Gaffiot: Indĭgĕs, ĕtis, m., v. Indĭgĕtēs, um, m., Indigètes, divinités primitives et nationales des Romains : Virg. G. 1, 498 ; Liv. 8, 9, 6.
Dates
Décembre 11, 2025 Toute la journée
202517décToute la journée23Repeating EventSaturnalia
Description
Ante diem sextum decimum Kalendas Ianuarias - Ante diem decimum Kalendas Ianuarias Détail de la face
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Ante diem sextum decimum Kalendas Ianuarias – Ante diem decimum Kalendas Ianuarias

Les Saturnalia étaient parmi les célébrations les plus populaires et emblématiques de la Rome antique, honorant Saturne, le dieu de l’agriculture. Ces fêtes, qui se déroulaient chaque année à la mi-décembre, commençaient initialement le 17 décembre et se prolongeaient souvent jusqu’au 23 décembre. Elles marquaient la fin des semailles et le début de la saison des récoltes, symbolisant un moment de transition dans le cycle agricole.
Les Saturnalia étaient caractérisées par un ensemble de rituels festifs. La célébration débutait par un sacrifice rituel dans le temple de Saturne, situé dans le Forum romain. Les Romains offraient des victimes, souvent des animaux, pour montrer leur dévotion envers le dieu. Pendant cette période, le travail était suspendu, offrant à tous l’occasion de participer aux festivités. Les citoyens se rassemblaient pour des banquets animés, où l’abondance de nourriture et de vin était à l’honneur.
Un des aspects les plus fascinants des Saturnalia était l’inversion des rôles sociaux. Les esclaves, traditionnellement soumis à l’autorité de leurs maîtres, jouissaient d’un certain relâchement de leurs tâches et avaient la liberté de se moquer de leurs patrons. Cette inversion temporaire favorisait un sentiment de camaraderie et de joie partagée au sein de la communauté, permettant à chacun, quelle que soit sa position sociale, de participer à la fête.
L’échange de cadeaux était également une tradition bien établie durant les Saturnalia. Les Romains offraient des présents symboliques, allant de figurines à de la nourriture, renforçant ainsi les liens d’amitié et de famille. Ces échanges s’inscrivaient dans un esprit de générosité et de convivialité qui caractérisait la période.
Avec le temps, les Saturnalia ont laissé un héritage durable sur la culture romaine et ont influencé des célébrations ultérieures, notamment les traditions chrétiennes de Noël. Des éléments tels que les repas festifs et l’échange de cadeaux trouvent leur écho dans les festivités modernes.
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Dates
Décembre 17, 2025 - décembre 23, 2025 (Toute la journée)









