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Dès le 29 mai 2025, le Musée de la Romanité vous
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Dès le 29 mai 2025, le Musée de la Romanité vous invite à une immersion dans l’histoire fascinante de la Gaule romaine avec l’exposition «Gaulois, mais Romains! Chefs-d’œuvre du musée d’Archéologie nationale».
À travers un partenariat exceptionnel avec le Musée d’Archéologie nationale – Domaine national du Château de Saint-Germain-en-Laye, l’exposition explore la manière dont les cultures gauloise et romaine se sont entremêlées pour façonner une identité nouvelle, riche et complexe. Ce dialogue entre deux civilisations révèle une société en pleine mutation, où traditions locales et influences romaines s’unissent pour former un véritable art de vivre gallo-romain. Une immersion historique qui vous offre un nouvel éclairage captivant sur la Gaule romaine.
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Dates
Mai 29, 2025 - janvier 4, 2026 (Toute la journée)

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À travers une exposition et un programme culturel foisonnant, Alea propose une réflexion sur
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À travers une exposition et un programme culturel foisonnant, Alea propose une réflexion sur les parcours de vie. À la lumière des trajectoires d’hommes et de femmes de l’Antiquité, elle invite à interroger nos propres libertés de choix et d’action, à l’heure où l’égalité est plus que jamais au coeur des débats.
Exposition
Au 2e siècle apr. J.-C., l’Empire romain compte plus de 50 millions d’habitants. Toutes et tous n’y mènent pas la même vie. Hommes, femmes, pauvres, riches, citoyens, esclaves… La société se compose d’une multitude de catégories sociales. Chacune d’entre elles implique des droits, des devoirs et des privilèges différents.
L’exposition Alea vous invite à suivre les membres d’une famille gallo-romaine fictive et à partager avec eux quelques étapes marquantes de leur parcours de vie. La matrone Alba, l’esclave Aptus, la jeune Flora ou son cousin Secundus : qui accompagnerez-vous durant votre visite ?
Parcours enfant dès 10 ans
Programme culturel
Les activités du programme culturel approfondissent les thématiques de l’exposition Alea et ouvrent de nouvelles pistes entre passé et présent. En famille ou entre amis, glissez-vous dans la peau de personnages ayant vécu dans la région il y a 2’000 ans, interrogez-vous sur les parcours atypiques ou minoritaires, prenez la plume pour donner vie à des objets ou menez l’enquête avec des archéologues.
Dates
Septembre 19, 2025 - avril 6, 2026 (Toute la journée)

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Pour marquer son jubilé, Lugdunum – Musée et théâtres romains présente une grande exposition qui explore le rapport à l’art et à l’héritage culturel il y a 2 000 ans. Qu’est-ce
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Pour marquer son jubilé, Lugdunum – Musée et théâtres romains présente une grande exposition qui explore le rapport à l’art et à l’héritage culturel il y a 2 000 ans.
Qu’est-ce que l’art pour les Romains ? Où se situe l’art dans la cité ? Quel est le statut de l’artiste ? Quel rapport les Romains ont-ils avec l’art grec ?
Rencontrez des œuvres d’exception, provenant de France et d’Italie, et plongez dans l’univers de l’art chez les Romains.
Dates
Octobre 3, 2025 - juin 7, 2026 (Toute la journée)
Les prochaines fêtes du calendrier romain
novembre
202524novToute la journée21décRepeating EventBrumalia
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Ante diem octavum Kalendas Decembres - Ante diem duodecimum Kalendas Januarias
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Ante diem octavum Kalendas Decembres – Ante diem duodecimum Kalendas Januarias

EN BREF – Née à Rome le 24 novembre sous le nom de Bruma, la fête s’est transformée à Constantinople en cycle festif étendu, les Brumalia. Agriculteurs, vignerons et citadins honoraient leurs divinités par des sacrifices nocturnes. Le rite spectaculaire voyait les vignerons sauter sur des outres gonflées après avoir immolé des boucs à Dionysos.
Brumalia: quand Rome et Byzance célébraient les jours les plus courts
Dans le calendrier romain, les Brumalia constituent l’une des fêtes hivernales les moins documentées de l’Antiquité. Célébrées principalement à Constantinople et dans la partie orientale de l’Empire entre le 6ᵉ et le 10ᵉ siècle, ces festivités nocturnes marquaient la période la plus sombre de l’année et révèlent une organisation sociale où agriculteurs, vignerons et citadins honoraient leurs divinités protectrices selon des rituels distincts.
Une fête à géométrie variable
Le terme Brumalia dérive du latin bruma, qui signifie «le jour le plus court» ou «solstice d’hiver», lui-même contraction de brevima, forme superlative archaïque de brevis («bref»). À Rome existait une fête mineure appelée Bruma, célébrée le 24 novembre (ante diem octavum Kalendas Decembres), date attestée par les calendriers de Silvius et de Philocalus aux 4ᵉ et 5ᵉ siècles. Cette célébration romaine limitée s’est transformée à Constantinople en un cycle festif étendu, les Brumalia, qui se prolongeait jusqu’aux auxiphôtia, la «fête de la croissance des jours», c’est-à-dire le moment où les jours recommencent à s’allonger après le solstice d’hiver, autour du 21-25 décembre.
Les premières mentions littéraires des Brumalia apparaissent au 4ᵉ siècle, mais nos sources principales datent du 6ᵉ siècle. Les auteurs byzantins Jean Malalas et Jean le Lydien attribuaient l’origine de ces fêtes à Romulus lui-même, fondateur légendaire de Rome, dans une rhétorique apologétique destinée à contrer la désapprobation de l’Église chrétienne. Cette étiologie est aujourd’hui reconnue comme une construction tardive visant à légitimer des pratiques païennes menacées. En réalité, les Brumalia byzantines résultent de la fusion de trois éléments distincts: la Bruma romaine du 24 novembre, les Saturnales qui débutaient le 17 décembre, et les rites agraires de Dionysos et Déméter célébrés durant cette période.
Trois groupes, trois rituels
Jean le Lydien, fonctionnaire impérial écrivant sous Justinien au 6ᵉ siècle, livre dans son traité Des mois la description la plus détaillée des pratiques liées aux Brumalia. Il explique que «c’était la coutume chez les Romains de répartir leurs citoyens en trois et de distinguer ceux qui étaient faits pour les armes, ceux qui l’étaient pour l’agriculture, ceux qui l’étaient pour la chasse»1. La saison hivernale mettait fin à toutes ces activités «en raison du froid de la saison et de la brièveté du jour». Durant cette période de repos forcé, chaque groupe social honorait ses divinités protectrices:
Les agriculteurs sacrifiaient des porcs à Cronos (Saturne), dieu du temps et de l’agriculture, et à Déméter (Cérès), déesse des moissons. Jean le Lydien note que cette pratique «s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui», témoignant de la permanence de l’abattage rituel des cochons en décembre, coutume qui a traversé les siècles dans de nombreuses régions d’Europe.
Les vignerons accomplissaient un rituel plus spectaculaire en l’honneur de Dionysos (Bacchus): «Les vignerons abattaient des boucs en l’honneur de Dionysos, car le bouc est l’ennemi de la vigne et pour cette raison on le sacrifiait à Dionysos, et, après leur avoir enlevé la peau et avoir rempli ces peaux avec de l’air, ils sautaient par-dessus»2. Cette pratique ludique, connue sous le nom d’ascolia, évoquait la vitalité dionysiaque et la victoire symbolique sur les ennemis de la vigne. Le rite rappelle étrangement les Petites Dionysies athéniennes, où l’on pratiquait également le saut sur les outres gonflées.
Les citadins et magistrats offraient aux prêtres de la Mère (probablement Cybèle, la Magna Mater) les prémices des récoltes: vin, huile d’olive, blé, miel et «toutes les productions des arbres qui se gardent et qu’on conserve». Ils confectionnaient également des pains sans eau. Jean le Lydien précise que «cette habitude s’est maintenue encore aujourd’hui et, en novembre et en décembre, jusqu’à la fête de la croissance des jours, on porte ces offrandes aux prêtres».
Nuits, divinités infernales et vœux de longévité
Les Brumalia possédaient un caractère chthonien fondamental, lié aux divinités infernales et au cycle des semences enfouies dans la terre. Jean le Lydien l’explique ainsi: «Elles ont lieu pendant la nuit, parce que c’est dans l’obscurité que se trouve Cronos, qui fut envoyé au Tartare par Zeus. Ils se réfèrent ainsi au blé à cause du fait qu’il a été semé en terre et n’est plus visible»3. Le grain disparu sous la terre symbolisait cette descente dans le monde souterrain avant la renaissance printanière. L’auteur conclut que «les Brumalia sont réellement des fêtes des divinités infernales».
Durant ces nuits hivernales, les Romains «se saluaient et s’adressaient des vœux mutuels, en disant dans la langue de leurs pères « vives annos », c’est-à-dire « vis des années »»4. Ces paroles de longévité résonnaient dans l’obscurité de la saison la plus sombre, affirmant la vie face au froid et à la nuit. Les festivités comportaient également des banquets, des libations de vin et une atmosphère de convivialité collective qui contrastait avec l’austérité de l’hiver.
Une pratique plus tardive, apparue au tournant des 5ᵉ et 6ᵉ siècles sous le règne de l’empereur Anastase (491-518), consistait à organiser les invitations selon l’ordre alphabétique grec: chacun des vingt-quatre jours de la période festive était assigné à une lettre, et l’on conviait à sa table les personnes dont le nom commençait par cette lettre. Jean le Lydien précise toutefois que «la coutume de se saluer selon les noms au moment des Brumalia est en réalité quelque chose d’assez récent», distinguant clairement cette innovation tardive des pratiques rituelles plus anciennes.
Résistance et disparition
Au 6ᵉ siècle, l’empereur Justinien menait une répression officielle du paganisme dans tout l’Empire byzantin. Malgré cette politique hostile, les Brumalia continuaient d’être célébrées, bien que les participants fussent ostracisés par l’Église. Jean le Lydien rapporte d’ailleurs que «depuis que l’Église dissuade d’y participer, on les appelle fêtes de Cronos», c’est-à-dire Saturnales, assimilant ainsi deux célébrations distinctes pour mieux les condamner ensemble.
Le Canon 62 du Concile in Trullo de 692 condamne explicitement certains rites dionysiaques qui persistaient à cette époque. Les auteurs byzantins des 12ᵉ siècle, Balsamon, Tzétzès et Zonaras, confirment que les Brumalia étaient perçues comme une fête de Dionysos, Broumos étant considéré comme une épithète de ce dieu. Au 8ᵉ siècle encore, l’empereur Constantin V Copronyme honorait Dionysos et Broumos comme créateurs du grain et du vin durant ces festivités.
Les dernières attestations des Brumalia datent du 10ᵉ siècle. L’empereur Constantin VII Porphyrogénète mentionne que ses prédécesseurs Constantin Iᵉʳ, Théodose Iᵉʳ, Marcien et Léon Iᵉʳ célébraient les Brumalia, sans toutefois préciser la forme exacte que prenait la fête sous ces règnes. Le poète Christophe de Mytilène, au 10ᵉ siècle, évoque dans un poème des gâteaux reçus «au temps des Brumalia». Aucune source ne mentionne plus la fête après le sac de Constantinople par la Quatrième Croisade en 1204, événement qui marqua probablement la fin définitive de cette tradition millénaire.
L’abattage des cochons en décembre, les festivités nocturnes de fin d’année, les échanges de vœux et l’esprit de convivialité durant la période la plus sombre de l’année constituent autant de pratiques qui ont survécu aux Brumalia elles-mêmes, intégrées dans les coutumes populaires méditerranéennes et dans les célébrations chrétiennes de l’hiver.
Sources antiques
- Jean le Lydien, Des mois (De Mensibus), 4, 158 (6ᵉ siècle)
- Jean Malalas, Chronographie, 7, 7 (6ᵉ siècle)
- Constantin VII Porphyrogénète, De Ceremoniis (10ᵉ siècle)
- Christophe de Mytilène, Poèmes, 115 (10ᵉ siècle)
Bibliographie moderne
- John Raymond Crawford, De Bruma et Brumalibus Festis, Harvard University, publié dans Byzantinischer Zeitschrift 23, 1914, p. 365-396
- Dominique Briquel, «Appendice 2. Présentation des Brumalia chez Jean le Lydien», dans Romulus vu de Constantinople, Presses Universitaires de Franche-Comté, p. 377-378
- Fritz Graf, Roman Festivals in the Greek East From the Early Empire to the Middle Byzantine Era, Cambridge University Press, 2015, p. 201-218
- Françoise Perpillou-Thomas, «Les Brumalia d’Apion II», Tyche – Beiträge zur Alten Geschichte, Papyrologie und Epigraphik 8, 1993, p. 107-115
- Jean le Lydien, De Mensibus 4, 158: Ἔθος ἦν τοῖς Ῥωμαίοις εἰς τρία διατάττειν αὐτῶν τὴν πολιτείαν καὶ τοὺς μὲν ἐπιτηδείους τοῖς ὅπλοις ἀφορίζειν, τοὺς δὲ τῇ γεωργίᾳ, τοὺς δὲ τοῖς κυνηγεσίοις.
- Jean le Lydien, De Mensibus 4, 158: Ἔσφαζον δὲ οἱ ἀμπελουργοὶ τράγους εἰς τιμὴν τοῦ Διονύσου (ὁ γὰρ τράγος πολέμιος τῆς ἀμπέλου) καὶ ἐκδέροντες αὐτοὺς τοὺς ἀσκοὺς πληροῦντες πνεύματος ἐφήλλοντο αὐτοῖς.
- Jean le Lydien, De Mensibus 4, 158: Ἐν νύκτι δὲ γίνονται, ὅτι ἐν σκότει ἐστὶν ὁ Κρόνος ὧς ταρταρωθεὶς ὑπὸ τοῦ Διός, αἰνίττονται δὲ τὸν σῖτον ἀπὸ τοῦ ἐν τῇ γῇ σπαρῆναι καὶ τὸν λοιπὸν μὴ φαινομένου.
- Jean le Lydien, De Mensibus 4, 158: Ἀργοῦντες οὖν τὸν τηνικάδε οἱ Ῥωμαῖοι μέχρι τῶν αὐξιφωτίων ἐπὶ τῶν νυκτῶν χαιρετίζοντες ἐπευφήμουν ἀλλήλους, τῇ πατρίῳ φωνῇ λέγοντες ‘Βίβες ἄννους’ οἷον ‘Ζῆθι εἰς χρόνους’.
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Versione italiana
IN BREVE – Nata a Roma il 24 novembre con il nome di Bruma, la festa si trasformò a Costantinopoli in un ciclo festivo esteso, i Brumalia. Agricoltori, viticoltori e cittadini onoravano le loro divinità con sacrifici notturni. Il rito più spettacolare vedeva i viticoltori saltare su otri gonfiati dopo aver immolato capre a Dioniso.
Brumalia: quando Roma e Bisanzio celebravano i giorni più corti
Nel calendario romano, i Brumalia costituiscono una delle feste invernali meno documentate dell’antichità. Celebrate principalmente a Costantinopoli e nella parte orientale dell’Impero tra il VI e il X secolo, queste festività notturne segnavano il periodo più buio dell’anno e rivelano un’organizzazione sociale in cui agricoltori, viticoltori e cittadini onoravano le loro divinità protettrici secondo rituali distinti.
Una festa a geometria variabile
Il termine Brumalia deriva dal latino bruma, che significa « il giorno più corto » o « solstizio d’inverno », a sua volta contrazione di brevima, forma superlativa arcaica di brevis (« breve »). A Roma esisteva una festa minore chiamata Bruma, celebrata il 24 novembre (ante diem octavum Kalendas Decembres), data attestata dai calendari di Silvio e di Filocalo nei secoli IV e V. Questa celebrazione romana limitata si trasformò a Costantinopoli in un ciclo festivo esteso, i Brumalia, che si protraeva fino agli auxiphôtia, la « festa della crescita dei giorni », cioè il momento in cui i giorni ricominciano ad allungarsi dopo il solstizio d’inverno, intorno al 21-25 dicembre.
Le prime menzioni letterarie dei Brumalia appaiono nel IV secolo, ma le nostre fonti principali risalgono al VI secolo. Gli autori bizantini Giovanni Malala e Giovanni Lido attribuivano l’origine di queste feste a Romolo stesso, fondatore leggendario di Roma, in una retorica apologetica destinata a contrastare la disapprovazione della Chiesa cristiana. Questa eziologia è oggi riconosciuta come una costruzione tardiva volta a legittimare pratiche pagane minacciate. In realtà, i Brumalia bizantini risultano dalla fusione di tre elementi distinti: la Bruma romana del 24 novembre, i Saturnali che iniziavano il 17 dicembre, e i riti agrari di Dioniso e Demetra celebrati durante questo periodo.
Tre gruppi, tre rituali
Giovanni Lido, funzionario imperiale che scriveva sotto Giustiniano nel VI secolo, offre nel suo trattato Sui mesi la descrizione più dettagliata delle pratiche legate ai Brumalia. Egli spiega che « era costume dei Romani dividere i loro cittadini in tre e distinguere quelli adatti alle armi, quelli all’agricoltura, quelli alla caccia »1. La stagione invernale poneva fine a tutte queste attività « a causa del freddo della stagione e della brevità del giorno ». Durante questo periodo di riposo forzato, ogni gruppo sociale onorava le proprie divinità protettrici:
Gli agricoltori sacrificavano maiali a Crono (Saturno), dio del tempo e dell’agricoltura, e a Demetra (Cerere), dea delle messi. Giovanni Lido nota che questa pratica « si è mantenuta fino ad oggi », testimoniando la permanenza della macellazione rituale dei maiali a dicembre, consuetudine che ha attraversato i secoli in numerose regioni d’Europa.
I viticoltori compivano un rituale più spettacolare in onore di Dioniso (Bacco): « I viticoltori abbattevano capre in onore di Dioniso, perché la capra è nemica della vite e per questa ragione la si sacrificava a Dioniso, e, dopo aver tolto loro la pelle e aver riempito queste pelli d’aria, vi saltavano sopra »2. Questa pratica ludica, nota con il nome di ascolia, evocava la vitalità dionisiaca e la vittoria simbolica sui nemici della vite. Il rito ricorda stranamente le Piccole Dionisie ateniesi, dove si praticava ugualmente il salto sugli otri gonfiati.
I cittadini e i magistrati offrivano ai sacerdoti della Madre (probabilmente Cibele, la Magna Mater) le primizie dei raccolti: vino, olio d’oliva, grano, miele e « tutte le produzioni degli alberi che si conservano e si mantengono ». Confezionavano anche pani senza acqua. Giovanni Lido precisa che « questa abitudine si è mantenuta ancora oggi e, in novembre e dicembre, fino alla festa della crescita dei giorni, si portano queste offerte ai sacerdoti ».
Notti, divinità infernali e voti di longevità
I Brumalia possedevano un carattere ctonio fondamentale, legato alle divinità infernali e al ciclo dei semi sepolti nella terra. Giovanni Lido lo spiega così: « Si svolgono di notte, perché è nell’oscurità che si trova Crono, che fu mandato nel Tartaro da Zeus. Si riferiscono così al grano a causa del fatto che è stato seminato nella terra e non è più visibile »3. Il grano scomparso sotto la terra simboleggiava questa discesa nel mondo sotterraneo prima della rinascita primaverile. L’autore conclude che « i Brumalia sono realmente feste delle divinità infernali ».
Durante queste notti invernali, i Romani « si salutavano e si rivolgevano voti reciproci, dicendo nella lingua dei loro padri ‘vives annos’, cioè ‘vivi per anni' »4. Queste parole di longevità risuonavano nell’oscurità della stagione più buia, affermando la vita di fronte al freddo e alla notte. Le festività comportavano anche banchetti, libagioni di vino e un’atmosfera di convivialità collettiva che contrastava con l’austerità dell’inverno.
Una pratica più tardiva, apparsa tra il V e il VI secolo sotto il regno dell’imperatore Anastasio (491-518), consisteva nell’organizzare gli inviti secondo l’ordine alfabetico greco: ciascuno dei ventiquattro giorni del periodo festivo era assegnato a una lettera, e si invitava alla propria tavola le persone il cui nome iniziava con quella lettera. Giovanni Lido precisa tuttavia che « l’usanza di salutarsi secondo i nomi al momento dei Brumalia è in realtà qualcosa di abbastanza recente », distinguendo chiaramente questa innovazione tardiva dalle pratiche rituali più antiche.
Resistenza e scomparsa
Nel VI secolo, l’imperatore Giustiniano conduceva una repressione ufficiale del paganesimo in tutto l’Impero bizantino. Nonostante questa politica ostile, i Brumalia continuavano a essere celebrati, sebbene i partecipanti fossero ostracizzati dalla Chiesa. Giovanni Lido riferisce del resto che « da quando la Chiesa dissuade dal parteciparvi, li chiamano feste di Crono », cioè Saturnali, assimilando così due celebrazioni distinte per meglio condannarle insieme.
Il Canone 62 del Concilio in Trullo del 692 condanna esplicitamente certi riti dionisiaci che persistevano a quell’epoca. Gli autori bizantini del XII secolo, Balsamone, Tzetze e Zonara, confermano che i Brumalia erano percepiti come una festa di Dioniso, Broumos essendo considerato un epiteto di questo dio. Ancora nell’VIII secolo, l’imperatore Costantino V Copronimo onorava Dioniso e Broumos come creatori del grano e del vino durante queste festività.
Le ultime attestazioni dei Brumalia risalgono al X secolo. L’imperatore Costantino VII Porfirogenito menziona che i suoi predecessori Costantino I, Teodosio I, Marciano e Leone I celebravano i Brumalia, senza tuttavia precisare la forma esatta che assumeva la festa sotto questi regni. Il poeta Cristoforo di Mitilene, nel X secolo, evoca in una poesia dolci ricevuti « al tempo dei Brumalia ». Nessuna fonte menziona più la festa dopo il saccheggio di Costantinopoli da parte della Quarta Crociata nel 1204, evento che segnò probabilmente la fine definitiva di questa tradizione millenaria.
La macellazione dei maiali a dicembre, le festività notturne di fine anno, gli scambi di voti e lo spirito di convivialità durante il periodo più buio dell’anno costituiscono altrettante pratiche che sono sopravvissute ai Brumalia stessi, integrate nelle consuetudini popolari mediterranee e nelle celebrazioni cristiane dell’inverno.
Per le note e le fonti, consultare la versione francese.
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English version
IN BRIEF – Born in Rome on November 24th under the name Bruma, the festival transformed in Constantinople into an extended festive cycle, the Brumalia. Farmers, vine-growers, and city dwellers honored their deities through nocturnal sacrifices. The most spectacular rite saw vine-growers jumping over inflated wineskins after immolating goats to Dionysus.
Brumalia: when Rome and Byzantium celebrated the shortest days
In the Roman calendar, the Brumalia constitute one of the least documented winter festivals of antiquity. Celebrated primarily in Constantinople and the eastern part of the Empire between the 6th and 10th centuries, these nocturnal festivities marked the darkest period of the year and reveal a social organization in which farmers, vine-growers, and city dwellers honored their protective deities according to distinct rituals.
A festival with variable geometry
The term Brumalia derives from the Latin bruma, which means « the shortest day » or « winter solstice, » itself a contraction of brevima, an archaic superlative form of brevis (« brief »). In Rome there existed a minor festival called Bruma, celebrated on November 24th (ante diem octavum Kalendas Decembres), a date attested by the calendars of Silvius and Philocalus in the 4th and 5th centuries. This limited Roman celebration transformed in Constantinople into an extended festive cycle, the Brumalia, which continued until the auxiphôtia, the « festival of the growing days, » that is, the moment when days begin to lengthen again after the winter solstice, around December 21-25.
The first literary mentions of the Brumalia appear in the 4th century, but our principal sources date from the 6th century. The Byzantine authors John Malalas and John the Lydian attributed the origin of these festivals to Romulus himself, legendary founder of Rome, in an apologetic rhetoric intended to counter the disapproval of the Christian Church. This etiology is now recognized as a late construction aimed at legitimizing threatened pagan practices. In reality, the Byzantine Brumalia resulted from the fusion of three distinct elements: the Roman Bruma of November 24th, the Saturnalia which began on December 17th, and the agrarian rites of Dionysus and Demeter celebrated during this period.
Three groups, three rituals
John the Lydian, an imperial functionary writing under Justinian in the 6th century, provides in his treatise On the Months the most detailed description of the practices linked to the Brumalia. He explains that « it was the custom among the Romans to divide their citizens into three and to distinguish those suited for arms, those for agriculture, those for hunting »1. The winter season brought all these activities to an end « because of the cold of the season and the brevity of the day. » During this period of enforced rest, each social group honored its protective deities:
The farmers sacrificed pigs to Cronus (Saturn), god of time and agriculture, and to Demeter (Ceres), goddess of harvests. John the Lydian notes that this practice « has been maintained until today, » testifying to the permanence of the ritual slaughter of pigs in December, a custom that has endured through the centuries in many regions of Europe.
The vine-growers performed a more spectacular ritual in honor of Dionysus (Bacchus): « The vine-growers slaughtered goats in honor of Dionysus, because the goat is the enemy of the vine and for this reason it was sacrificed to Dionysus, and, after having removed their skin and filled these skins with air, they jumped over them »2. This playful practice, known by the name of ascolia, evoked Dionysian vitality and the symbolic victory over the enemies of the vine. The rite strangely recalls the Athenian Lesser Dionysia, where jumping on inflated wineskins was also practiced.
The city dwellers and magistrates offered to the priests of the Mother (probably Cybele, the Magna Mater) the firstfruits of the harvests: wine, olive oil, wheat, honey, and « all the productions of trees that are kept and preserved. » They also made breads without water. John the Lydian specifies that « this custom has been maintained even now and, in November and December, until the festival of the growing days, these offerings are brought to the priests. »
Nights, infernal deities, and vows of longevity
The Brumalia possessed a fundamental chthonic character, linked to the infernal deities and the cycle of seeds buried in the earth. John the Lydian explains it thus: « They take place at night, because it is in darkness that Cronus is found, who was sent to Tartarus by Zeus. They thus refer to the wheat because it has been sown in the earth and is no longer visible »3. The grain disappeared beneath the earth symbolized this descent into the underworld before the spring rebirth. The author concludes that « the Brumalia are truly festivals of the infernal deities. »
During these winter nights, the Romans « greeted each other and addressed mutual vows, saying in the language of their fathers ‘vives annos’, that is ‘live for years' »4. These words of longevity resounded in the darkness of the darkest season, affirming life in the face of cold and night. The festivities also included banquets, wine libations, and an atmosphere of collective conviviality that contrasted with the austerity of winter.
A later practice, which appeared at the turn of the 5th and 6th centuries under the reign of Emperor Anastasius (491-518), consisted of organizing invitations according to the Greek alphabetical order: each of the twenty-four days of the festive period was assigned a letter, and one invited to one’s table people whose name began with that letter. John the Lydian specifies, however, that « the custom of greeting according to names at the time of the Brumalia is in reality something quite recent, » clearly distinguishing this late innovation from the more ancient ritual practices.
Resistance and disappearance
In the 6th century, Emperor Justinian was conducting an official repression of paganism throughout the Byzantine Empire. Despite this hostile policy, the Brumalia continued to be celebrated, although participants were ostracized by the Church. John the Lydian moreover reports that « since the Church dissuades from participating in them, they call them festivals of Cronus, » that is, Saturnalia, thus assimilating two distinct celebrations in order to better condemn them together.
Canon 62 of the Council in Trullo of 692 explicitly condemns certain Dionysian rites that persisted at that time. The Byzantine authors of the 12th century, Balsamon, Tzetzes, and Zonaras, confirm that the Brumalia were perceived as a festival of Dionysus, Broumos being considered an epithet of this god. Even in the 8th century, Emperor Constantine V Copronymus honored Dionysus and Broumos as creators of grain and wine during these festivities.
The last attestations of the Brumalia date from the 10th century. Emperor Constantine VII Porphyrogenitus mentions that his predecessors Constantine I, Theodosius I, Marcian, and Leo I celebrated the Brumalia, without however specifying the exact form the festival took under these reigns. The poet Christopher of Mytilene, in the 10th century, evokes in a poem cakes received « at the time of the Brumalia. » No source mentions the festival again after the sack of Constantinople by the Fourth Crusade in 1204, an event that probably marked the definitive end of this millennial tradition.
The slaughter of pigs in December, the nocturnal festivities at year’s end, the exchange of vows, and the spirit of conviviality during the darkest period of the year constitute practices that survived the Brumalia themselves, integrated into Mediterranean popular customs and into Christian winter celebrations.
For notes and sources, see the French version.
Dates
Novembre 24, 2025 - décembre 21, 2025 (Toute la journée)
décembre
202503décToute la journée04Repeating EventBona Dea
Description
Ante diem tertium Nonas Decembres Bona Dea, littéralement
Description
Ante diem tertium Nonas Decembres

Bona Dea, littéralement «Bonne Déesse», occupe une place singulière dans le panthéon romain. À la fois divinité de la chasteté, de la fécondité et de la guérison, elle incarne un idéal de pureté féminine, exclusivement honoré par les femmes. Ses rites, marqués par le secret et l’exclusion des hommes, sont parmi les plus énigmatiques de la religion romaine.
Le culte de Bona Dea est enveloppé de mystère, et même son nom n’était pas prononcé dans le cadre des cérémonies. Elle est souvent assimilée à d’autres figures divines telles que Ops, la déesse de l’abondance, ou même à la déesse Fauna, épouse de Faunus. Son identification avec d’autres déesses reflète la fluidité des croyances romaines, où une même divinité pouvait prendre des formes multiples. Bona Dea est également associée à la guérison et à la protection des femmes, ainsi qu’à la fertilité des champs et des animaux, la plaçant au cœur de la vie domestique et agricole.
Le culte de Bona Dea était unique en son genre. Il se déroulait lors de rituels fermés, strictement réservés aux femmes, en particulier aux matrones (femmes mariées romaines). Les cérémonies étaient organisées au domicile du magistrat suprême de la ville de Rome, souvent le consul, mais c’est sa femme qui présidait aux rites. Les hommes étaient non seulement exclus, mais même les représentations masculines –statues ou images– étaient voilées ou écartées de l’espace rituel.
Les rituels se tenaient principalement en décembre, et, bien que l’on ignore beaucoup de détails, on sait que des sacrifices d’animaux et des offrandes de vin étaient faits à la déesse. Contrairement à d’autres cultes, la consommation de vin, normalement interdite aux femmes en dehors de ces contextes rituels, était permise lors de ces célébrations. Le vin était dissimulé sous l’appellation de «lait» et le récipient dans lequel il était contenu était appelé une «urne au miel» (mellarium), soulignant ainsi le caractère symbolique et secret de ces rites.[1]
L’Épisode Scandaleux de 62 av. J.-C.
Le culte de Bona Dea est surtout connu à travers un scandale politique majeur qui éclata en 62 av. J.-C., impliquant l’homme politique Publius Clodius Pulcher. Selon les récits de l’époque, Clodius se serait déguisé en femme pour infiltrer les célébrations de Bona Dea, qui se tenaient alors chez Pompée, dont l’épouse présidait les rites. Sa présence masculine dans un espace sacré réservé aux femmes fut perçue comme un sacrilège majeur.
Bien que Clodius ait été jugé pour ce crime, il fut acquitté grâce à la corruption, un événement qui souligna la tension politique grandissante de la fin de la République romaine. Cet épisode n’en contribua pas moins à renforcer la perception du culte de Bona Dea comme un espace sacré, inaccessible et inviolable.
Outre les rituels annuels, Bona Dea avait également un temple sur l’Aventin, une des collines de Rome. Ce temple était également réservé aux femmes, et seuls les serpents sacrés, symboles de régénération et de guérison, y étaient autorisés comme gardiens. Bona Dea, de par son rôle protecteur des femmes et des foyers, était souvent priée pour assurer la santé des femmes et leur fertilité, jouant un rôle crucial dans les affaires domestiques.
Les attributs de Bona Dea comprenaient des plantes médicinales, en particulier la sauge, utilisée pour ses vertus curatives, ainsi que des serpents et des symboles de la fécondité comme les cornes d’abondance. Son culte, bien que mystérieux, montre combien la religion romaine accordait une place particulière à la protection des femmes, tout en préservant leur autonomie rituelle dans un monde dominé par les hommes.
[1] Voir l’article: Un baiser pour détecter l’odeur du vin… la surveillance des femmes romaines
Dates
Décembre 3, 2025 - décembre 4, 2025 (Toute la journée)
202505décToute la journéeRepeating EventFaunalia Rustica
Description
Nonis Decembribus Les Faunalia étaient des fêtes religieuses célébrées en
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Nonis Decembribus

Les Faunalia étaient des fêtes religieuses célébrées en l’honneur de Faunus, le dieu romain des bois, des champs et des créatures sauvages. Divinité rustique et pastorale, Faunus était perçu comme le protecteur des troupeaux, des agriculteurs, et plus largement des campagnes. Les Faunalia, souvent fêtées en milieu rural, constituaient un moment important pour les communautés agraires, soucieuses de maintenir un équilibre entre la nature sauvage et les activités humaines.
Faunus, souvent comparé à Pan dans la mythologie grecque, était une figure hybride, mi-humaine, mi-animale, dont l’apparence mêlait traits humains et caractéristiques animales, comme des cornes ou des pieds de chèvre. Il régnait sur les forêts et les espaces sauvages, et symbolisait à la fois la fertilité de la terre et la puissance incontrôlée de la nature.
Ce dieu protégeait non seulement les troupeaux et les cultures, mais il possédait également une dimension oraculaire, pouvant délivrer des prophéties à ceux qui le consultaient. Ses pouvoirs étaient cependant ambivalents : Faunus pouvait être à la fois bienveillant, en garantissant la fertilité et la prospérité des terres, ou redoutable, en envoyant des calamités naturelles ou des maladies si on négligeait de l’honorer.
Les Faunalia Rustica, célébrées le 5 décembre, étaient la forme principale de ces fêtes. Leur nom fait référence à la campagne (rusticus, en latin), et elles avaient lieu dans des villages et hameaux reculés. Les habitants de la campagne, principalement des agriculteurs et des bergers, rendaient hommage à Faunus en tant que protecteur des troupeaux et des terres agricoles.
Les festivités comprenaient des sacrifices d’animaux, généralement des chèvres, des moutons ou des vaches, animaux associés à la vie pastorale et à Faunus lui-même. Les sacrifices avaient pour but de garantir la bienveillance du dieu pour l’année à venir, notamment en ce qui concerne la protection des troupeaux contre les prédateurs ou les maladies. Les paysans faisaient aussi brûler des offrandes de fruits, de céréales et de vin en l’honneur du dieu, dans l’espoir d’assurer la fertilité des terres.
Une fois les sacrifices accomplis, la fête se poursuivait par des danses, des chants et des banquets, où les villageois s’abandonnaient à la joie collective, souvent dans une atmosphère de relâchement. Cette festivité incarnait un moment de répit et de convivialité au sein des communautés rurales, renforçant leurs liens sociaux après une année de labeur dans les champs.
Si les Faunalia Rustica étaient célébrées surtout dans les campagnes, la ville de Rome elle-même honorait aussi Faunus à travers un autre rituel, les Faunalia Urbana, le 13 février. Plus urbaines, ces festivités s’éloignaient légèrement de l’aspect strictement pastoral et agricole des Faunalia Rustica, tout en conservant leur caractère enjoué et exubérant.
Faunus était également célébré lors des Lupercales, fêtes où des prêtres appelés Luperques couraient à travers la ville en frappant les passants avec des lanières de peau de chèvre, en un geste symbolisant la purification et la fertilité. Faunus, en tant que dieu des bois et de la nature, jouait donc un rôle central dans les rituels de fécondité et de protection.
Faunus, bien que divinité mineure comparée à Jupiter ou Mars, occupait une place importante dans l’imaginaire romain. Sa figure symbolisait l’équilibre fragile entre la nature sauvage et l’activité humaine, rappelant aux Romains que, malgré leurs prouesses techniques et leurs conquêtes, ils demeuraient dépendants de la nature.
Dans un monde où la nature était à la fois une source de subsistance et une force indomptable, Faunus représentait cette dualité. Il était à la fois celui qui veille et protège, et celui qui doit être apaisé pour éviter des calamités. Le caractère rituel des Faunalia montre combien la religion romaine était liée aux réalités quotidiennes des populations, notamment rurales, où le respect des forces naturelles passait par des pratiques religieuses régulières.
Dates
Décembre 5, 2025 Toute la journée
202511décToute la journéeRepeating EventAgonalia - Sol Indiges
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Parmi les diverses Agonalia célébrées dans le calendrier romain, celles
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Parmi les diverses Agonalia célébrées dans le calendrier romain, celles du 11 décembre occupaient une place particulière. Ce jour était dédié à une divinité associée au soleil, Sol Indiges, et reflétait l’importance du soleil dans la culture romaine, notamment pour garantir la prospérité des récoltes et la régularité des saisons. En tant que fête de sacrifice et de purification, les Agonalia de décembre jouaient un rôle crucial pour apaiser les dieux et assurer la protection de la cité avant les mois d’hiver.
Sol Indiges est une figure relativement mystérieuse dans la religion romaine. Son nom, Indiges[1], fait référence à un dieu indigène ou originel, distinct de Sol Invictus, un autre dieu solaire adopté plus tard sous l’influence orientale. Sol Indiges incarne une divinité solaire archaïque, dont le culte, bien que modeste par rapport à d’autres figures comme Jupiter ou Mars, était néanmoins d’une importance symbolique pour les Romains.
Le soleil était essentiel dans la religion romaine, non seulement en tant que source de lumière et de chaleur, mais aussi comme garant de la fertilité des terres. En ce sens, honorer Sol Indiges à la fin de l’année permettait de maintenir l’équilibre cosmique et d’assurer que le cycle des saisons se poursuivrait, avec la lumière solaire indispensable au renouveau agricole du printemps.
Comme lors des autres Agonalia, le cœur de la célébration était un sacrifice rituel. Le rex sacrificulus, prêtre chargé des sacrifices, immolait un bélier en offrande à Sol Indiges. Ce sacrifice, appelé hostia, visait à apaiser le dieu et à garantir sa bienveillance pour la cité romaine. La cérémonie se déroulait dans un cadre public, probablement sur l’un des autels solaires, comme celui du temple de Sol sur le Quirinal.
Le sacrifice avait une forte valeur symbolique à cette période de l’année, marquant une transition importante dans le cycle solaire. En effet, décembre est le mois où les jours sont les plus courts, et l’Agonalia du 11 décembre anticipait le solstice d’hiver, moment où la lumière solaire recommence à croître. Par ce rituel, les Romains cherchaient à s’assurer que Sol Indiges poursuivrait son cycle régulier et que la lumière revienne, un présage favorable pour les mois à venir.
L’Agonalia de décembre revêtait aussi une importance particulière car elle marquait une période de transition vers l’hiver, une saison difficile dans le monde antique. Avec les jours plus courts et le froid qui s’installe, les sacrifices aux divinités comme Sol Indiges étaient vus comme une forme de protection contre les rigueurs de la nature. Sol était perçu comme un allié divin, dont la lumière était nécessaire pour surmonter les périodes sombres et froides.
Le caractère purificateur de ces cérémonies renforçait la connexion entre l’ordre cosmique et l’équilibre de la cité. En sacrifiant à Sol Indiges, les Romains espéraient purifier leur communauté des éventuelles influences négatives avant de plonger dans les mois d’hiver. Il s’agissait d’une sorte de réinitialisation religieuse, permettant d’entrer dans cette période de l’année avec l’assurance que les dieux veillaient sur eux.
Le culte de Sol Indiges, bien que modeste dans ses manifestations publiques par rapport à celui de Sol Invictus, reflète l’importance symbolique du soleil pour les Romains. Le soleil n’était pas seulement une source de vie, mais aussi une puissance divine capable de réguler l’ordre du monde. En honorant Sol Indiges, les Romains rappelaient leur dépendance envers les cycles naturels et renforçaient l’idée que les forces divines contrôlaient l’harmonie cosmique.
Avec le temps, et notamment sous l’Empire, le culte de Sol Invictus, d’origine orientale, supplanta en partie celui de Sol Indiges. Sol Invictus devint un symbole fort de la puissance impériale, notamment sous l’empereur Aurélien, qui en fit une divinité majeure. Cependant, l’Agonalia de décembre, dédiée à Sol Indiges, représentait une continuité des anciennes croyances romaines centrées sur les cycles naturels et la vie rurale.
[1] Dictionnaire Gaffiot: Indĭgĕs, ĕtis, m., v. Indĭgĕtēs, um, m., Indigètes, divinités primitives et nationales des Romains : Virg. G. 1, 498 ; Liv. 8, 9, 6.
Dates
Décembre 11, 2025 Toute la journée
202517décToute la journée23Repeating EventSaturnalia
Description
Ante diem sextum decimum Kalendas Ianuarias - Ante diem decimum Kalendas Ianuarias Détail de la face
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Ante diem sextum decimum Kalendas Ianuarias – Ante diem decimum Kalendas Ianuarias

Les Saturnalia étaient parmi les célébrations les plus populaires et emblématiques de la Rome antique, honorant Saturne, le dieu de l’agriculture. Ces fêtes, qui se déroulaient chaque année à la mi-décembre, commençaient initialement le 17 décembre et se prolongeaient souvent jusqu’au 23 décembre. Elles marquaient la fin des semailles et le début de la saison des récoltes, symbolisant un moment de transition dans le cycle agricole.
Les Saturnalia étaient caractérisées par un ensemble de rituels festifs. La célébration débutait par un sacrifice rituel dans le temple de Saturne, situé dans le Forum romain. Les Romains offraient des victimes, souvent des animaux, pour montrer leur dévotion envers le dieu. Pendant cette période, le travail était suspendu, offrant à tous l’occasion de participer aux festivités. Les citoyens se rassemblaient pour des banquets animés, où l’abondance de nourriture et de vin était à l’honneur.
Un des aspects les plus fascinants des Saturnalia était l’inversion des rôles sociaux. Les esclaves, traditionnellement soumis à l’autorité de leurs maîtres, jouissaient d’un certain relâchement de leurs tâches et avaient la liberté de se moquer de leurs patrons. Cette inversion temporaire favorisait un sentiment de camaraderie et de joie partagée au sein de la communauté, permettant à chacun, quelle que soit sa position sociale, de participer à la fête.
L’échange de cadeaux était également une tradition bien établie durant les Saturnalia. Les Romains offraient des présents symboliques, allant de figurines à de la nourriture, renforçant ainsi les liens d’amitié et de famille. Ces échanges s’inscrivaient dans un esprit de générosité et de convivialité qui caractérisait la période.
Avec le temps, les Saturnalia ont laissé un héritage durable sur la culture romaine et ont influencé des célébrations ultérieures, notamment les traditions chrétiennes de Noël. Des éléments tels que les repas festifs et l’échange de cadeaux trouvent leur écho dans les festivités modernes.
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Dates
Décembre 17, 2025 - décembre 23, 2025 (Toute la journée)










