Hé frérot, ça va? Tu peux me rapporter un poulet, du pain, des graines de lupin, des pois chiches et des fèves, du fenugrec, s’il te plaît?
Voici en substance ce qui signifie cette lettre écrite en grec au début du 3e siècle de notre ère par un certain Heraclides à son frère Petepsais.
Tous deux vivent en Egypte qui fait alors partie de l’empire romain.
C’est un instant de la vie courante, conservé miraculeusement. Il nous renseigne sur les denrées consommées alors, mais également sur le niveau d’alphabétisation des gens ordinaires.
Texte complet en grec
Ἡρακλείδης Πετεψαίτι τῷ
ἀδελφῷ πλεῖστα χαίρειν.
πρὸ μὲν πάντων ἀ[σ]πάζομέ
σαι. ἐδήλωσα τῷ [ἀ]δελφῷ
Πολυδεύκῃ περὶ ἐντολικοῦ
τοῦτ’ʼ ἔστιν περὶ ὀρνιθια\ων/ κ
ἐκ (δραχμῶν) δ τοῦ ἑνὸς ἢ καὶ πρός,
καὶ σελιγνίων μεγάλων
(δραχμῶν) κ καὶ μικρῶν (δραχμῶν) η. ἐὰν
οὖν μαθῇς ὅτι οὐκ ἠνέσχετο
αὐτὰ ἀγοράσαι απατρο̣βας,
δηλαδὴ σὺ αὐτὰ ἀγόρασον
καὶ ἐνέγκεις μοι αὐτὰ
ἐρχόμενος. ἀλʼ ὅρα μὴ ἄλλως.
ἐνέγκεις δέ μοι θερμίων χοί(νικας) δ
ἐρεβενθίων χ(οίνικας) β καὶ φαση-
λιων χ(οίνικας) β τήλεως χ(οίνικας) β.
ἐρρωσωθαί σε εὔχομαι.
Traduction
«Heraclides à Petepsais son frère, d’abondantes salutations. Tout d’abord, je te salue. J’ai expliqué au frère Polydeuces la commande, c’est-à-dire les vingt oiseaux, à 4 drachmes chacun ou même plus, et les gros gâteaux de blé à 20 drachmes et les petits à 8 drachmes. Si tu apprends qu’il a refusé de les acheter apatrobas [mot inconnu], vas-y, achete-les et apporte-les moi quand tu viens. Veille à ne pas faire autrement. Apporte-moi 4 mesures de lupins, 2 mesures de pois chiches et 2 mesures de fèves, 2 mesures de fenugrec. Je prie pour ta santé.»
Sources
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