Nunc est bibendum est une association culturelle sans but lucratif dédiée à l’évocation de l’Antiquité par les arts de la table.
Evénement(s) de l’association à venir
avril
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🎉 NOTATE DIEM! 📅 Nunc est bibendum participera au prochain Festival Histoire et Cité à Genève: 🗓 JEUDI 3 AVRIL 2025 🔹 Flash-conférences : 📖 De la cage à la casserole : la consommation
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🎉 NOTATE DIEM! 📅
Nunc est bibendum participera au prochain Festival Histoire et Cité à Genève:
🗓 JEUDI 3 AVRIL 2025
🔹 Flash-conférences :
📖 De la cage à la casserole : la consommation antique des animaux
⏰ 17h30 à 18h30📍 Uni Dufour, Salle U260
🔹 Dégustation de plats antiques :
🍴 18h30 à 19h15 📍 RDC d’Uni Dufour, proche du bar La Guinguette
🖊 Réservez la date pour venir nous écouter, nous soutenir et nous aider! ✨
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mars

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Venez découvrir Saisons romaines, la nouvelle exposition temporaire du musée, organisée en partenariat avec le
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Venez découvrir Saisons romaines, la nouvelle exposition temporaire du musée, organisée en partenariat avec le musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye.
La mosaïque des Saisons
Datée du IIIe siècle, la mosaïque dite des Saisons, représente des activités agricoles ou des rituels regroupés autour de
personnifications des quatre saisons.
Découverte sur le site archéologique de Saint-Romain-en-Gal en octobre 1890, elle a été acquise par le musée du Louvre en 1892.
Conservée au musée d’Archéologie nationale depuis 1935, elle a fait l’objet d’une importante restauration par l’atelier de restauration
de mosaïques et d’enduits peints du musée de Saint-Romain-en-Gal en 2022 et en 2023.
La mosaïque des Saisons est présentée pour la première fois sur son lieu de découverte.
Dates
juin 21, 2024 - décembre 31, 2026 (Toute la journée)

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Gaulois, Carthaginois, Thraces, Syriens, Grecs… À travers le parcours de vie de six personnages,
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Gaulois, Carthaginois, Thraces, Syriens, Grecs… À travers le parcours de vie de six personnages, ayant réellement existé, la nouvelle exposition de Lugdunum – Musée et théâtres romains invite le visiteur au cœur de la dimension multiculturelle de l’Empire romain. Comment Rome maintient-elle son pouvoir au sein d’un territoire immense et pluriel ? Comment coexiste cette mosaïque de peuples et de coutumes ? Existe-il différentes façons d’être Romain?
L’exposition présente des collections du musée, enrichies de nombreux prêts exceptionnels du Louvre et d’autres institutions nationales et européennes, qui viennent appuyer et enrichir le récit de vie des personnages.
Elle fait également la part belle aux dispositifs interactifs et aux illustrations grands formats pour mieux s’immerger dans l’univers des personnages (projections animées pour faire parler les écritures ; cartes animées ; films ; manipulations ; récits sonores…).
Un projet artistique et participatif exceptionnel, en résonance avec cette exposition temporaire, vient débuter et clôturer le parcours d’exposition. Portée par le poète Mehdi Krüger et son collectif d’artistes, cette création contemporaine et évolutive invite les visiteurs à partager leurs trajectoires de vie lors d’ateliers d’écriture poétique et de captations vidéo, puis lors d’une performance scénique portée par l’artiste. Le programme détaillé sera dévoilé à la rentrée.
Dates
octobre 4, 2024 - juin 1, 2025 (Toute la journée)

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Le Genevois Henri-Édouard Naville (1844-1926) compte parmi les fondateurs de l’égyptologie moderne. Il est
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Le Genevois Henri-Édouard Naville (1844-1926) compte parmi les fondateurs de l’égyptologie moderne. Il est connu notamment pour son édition du Livre des Morts ainsi que ses fouilles à Tell Basta. Son épouse, Marguerite-Isabelle Naville (1852-1930), née de Pourtalès, s’est non seulement consacrée avec dévouement à l’éducation de leurs quatre enfants, mais elle a également contribué de manière décisive au succès d’Édouard Naville en réalisant des dessins techniques de grande qualité pour ses publications.
La conservation jusqu’à nos jours de nombreux récits de voyage, journaux intimes, lettres et photographies de leur séjours en Égypte et de leur engagement humanitaire pendant la Première Guerre mondiale, nous permet de lever le voile sur la vie et les motivations de ce couple exceptionnel.
Horaires : lundi et mercredi, 11h à 18h
Ouvertures exceptionnelles : le jeudi 13 mars de 18h à 21h pour la Nuit des Bains et le samedi 17 mai de 18h à 23h pour la Nuit des Musées
Cycle de conférences Les lundis aux moulages – Éclairages sur l’exposition
Collection des moulages, 12h30 (durée environ 30 min)
- 17 mars Édouard Naville chez Bastet: les fouilles de Tell Basta / Bubastis, par Audrey Eller
- 24 mars Le «lot Naville» de la Collection Ostraca, par Christine Pönitz-Hunziker
- 31 mars Marguerite Naville-de Pourtalès, épouse, mère et égyptologue. Considérations sur sa collaboration avec Édouard Naville, par Hugo Gottlieb, en présence des autrices de La plume, le pinceaux et la prière
- 7 avril Ramsès, Osorkon et Édouard: les neuf vies d’une statue, par Timothy Pönitz
- 28 avril Édouard Naville: premier égyptologue suisse, par Maël Ravaz
- 5 mai L’exploration et la visualisation des archives d’Édouard et Marguerite Naville, par Mariella Daghfal
- 12 mai Les archives des Naville au MAH, par Noémie Monbaron
Dates
mars 10, 2025 - mai 15, 2025 (Toute la journée)
Les prochaines fêtes du calendrier romain
avril
202501avrToute la journéeRepeating EventVeneralia
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Kalendis Aprilibus EN BREF. Célébrées le 1er avril, les Veneralia voyaient les Romaines purifier la statue de Vénus et la couvrir de roses, avant de se rendre aux bains masculins
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Kalendis Aprilibus
EN BREF. Célébrées le 1er avril, les Veneralia voyaient les Romaines purifier la statue de Vénus et la couvrir de roses, avant de se rendre aux bains masculins couvertes seulement de branches de myrte. Elles y priaient Fortuna Virilis pour qu’elle dissimule leurs défauts aux yeux des hommes et buvaient une mixture de pavot, lait et miel. Créée pour combattre la débauche, cette fête paradoxale permettait aux femmes de toutes classes sociales de concilier pudeur et séduction sous le regard des dieux… et des hommes.

Les Veneralia: la fête qui célébrait la dualité féminine
Le 1er avril, les Romains célébraient les Veneralia, une fête religieuse instaurée pour lutter contre ce qu’ils percevaient comme un relâchement des mœurs. En 220 avant J.-C., selon la tradition, un oracle sibyllin avait averti que les débordements sexuels des Romains déplaisaient aux dieux et risquaient d’attirer leur courroux. Cette révélation survint à un moment critique, alors que la deuxième guerre contre Carthage était imminente, rendant urgent tout apaisement divin.
D’après les annales romaines, le culte de Venus Verticordia fut établi suite à cette consultation des Livres Sibyllins. Ces textes prophétiques étaient traditionnellement consultés en temps de crise. Ovide, dans ses Fastes (IV, 4155-4162), associe cette décision au scandale de trois jeunes vestales convaincues d’inceste, sacrilège qui coïncidait avec la montée des tensions avec Carthage avant la Seconde Guerre punique.
Plutôt que de simplement punir les coupables, Rome chercha une solution plus profonde en instituant un culte favorisant la pudeur. Valère Maxime (VIII, 15, 12) rapporte qu’une statue fut dédiée à Vénus sous l’épithète Verticordia («qui change les cœurs») afin qu’elle «détourne les cœurs des femmes de la débauche vers la pudeur».
Le choix de Sulpicia et l’établissement du culte
Une fois la décision prise d’établir ce culte, une procédure particulière fut mise en place pour choisir celle qui dédierait la statue de Venus Verticordia. Les Romains dressèrent d’abord une liste de cent matrones réputées pour leur vertu irréprochable, puis en tirèrent dix au sort. Parmi ces dix femmes, ce furent les matrones elles-mêmes qui désignèrent Sulpicia, épouse d’un consul et fille de Paterculus, comme la plus digne de cet honneur. Selon Valère Maxime, Sulpicia était considérée comme la femme la plus chaste (pudicissima) de Rome, un modèle de vertu qui incarnait les qualités que Venus Verticordia devait inspirer.
Cette implication des matrones romaines dans la sélection de Sulpicia témoigne de l’importance accordée à l’intervention des femmes elles-mêmes dans l’établissement de ce culte, destiné à influer sur leur propre comportement. Pline l’Ancien souligne que ce processus de sélection initia une nouvelle tradition qui fut reprise plus tard pour choisir Claudia Quinta lors de l’importation du culte de la Magna Mater (Cybèle) en 204 av. J.-C.
La fête fut placée sous le double patronage de deux déesses complémentaires:
- Venus Verticordia, aspect de Vénus chargé de transformer les désirs impudiques en sentiments chastes
- Fortuna Virilis, manifestation du Destin spécifiquement chargée de cacher aux regards masculins les défauts physiques des femmes
Cette dualité divine reflétait la complexité de l’approche romaine de la sexualité féminine, située entre retenue morale et séduction légitime dans le cadre matrimonial. L’étymologie même du nom Verticordia vient des mots latins verto (tourner) et cor (cœur), ce qui la définit comme celle qui détourne les cœurs des comportements immoraux vers la vertu.
D’après les recherches modernes, Venus Verticordia pourrait avoir été modelée sur la déesse grecque Aphrodite Apostrophia («celle qui détourne»), qui avait pour fonction de détourner les humains des désirs illégitimes et des actes impies. Cette possible influence grecque s’inscrit dans le contexte des nombreuses importations de cultes étrangers pendant les guerres puniques.
La cérémonie se déroulait en quatre phases distinctes et soigneusement ordonnées:
1. La purification de la statue divine
Les femmes romaines, qu’elles soient mariées ou non, se rendaient au temple de Vénus pour procéder à la lavatio (bain rituel) de la statue de la déesse:
- Elles commençaient par retirer les ornements de l’effigie, notamment son collier d’or
- Elles procédaient ensuite au lavage de la statue avec de l’eau pure
- Après l’avoir séchée, elles lui restituaient ses parures
- Elles terminaient en décorant la déesse de roses fraîches, fleur emblématique de Vénus
Ce rituel de purification symbolisait le renouvellement et la transformation morale recherchés pendant la fête. La lavatio de Venus Verticordia est décrite en détail par Ovide dans ses Fastes (IV, 133-156), qui précise que la déesse était ornée abondamment de roses, fleur également utilisée lors des Vinalia, autre fête de Vénus, le 23 avril.

2. Le bain aux thermes masculins
Dans une inversion temporaire des espaces genrés, les femmes se rendaient ensuite aux bains publics habituellement réservés aux hommes (balnea virilia):
- Elles se couvraient partiellement de branches de myrte pour préserver leur pudeur
- Ce geste reproduisait l’épisode mythologique où Vénus, surprise nue par des satyres, s’était dissimulée derrière des branches de myrte
- Cette plante, consacrée à Vénus, symbolisait également l’amour et la fertilité dans la culture romaine
Les sources suggèrent que cette pratique rituelle ne pouvait avoir lieu dans les thermes masculins qu’à partir du IIe siècle av. J.-C., période où les bains publics se développèrent à Rome. Auparavant, les femmes auraient pu se baigner dans un bassin public (piscina publica). Le myrte, avec ses propriétés aromatiques, était considéré comme purificateur tout en étant associé aux pouvoirs érotiques de Vénus. Pline l’Ancien rapporte dans son Histoire naturelle (XV, 119-121) que des anneaux faits de branches de myrte «vierges» (n’ayant pas été touchées par du fer) guérissaient les gonflements des parties génitales, illustrant les propriétés à la fois médicinales et magiques attribuées à cette plante.
3. Les offrandes à Fortuna Virilis
Toujours dans l’enceinte des thermes, les Romaines honoraient Fortuna Virilis:
- Elles brûlaient de l’encens en son honneur
- Elles adressaient des prières spécifiques demandant que leurs imperfections corporelles restent invisibles aux yeux des hommes
- Ce rituel visait à obtenir la bienveillance masculine et la chance en amour
Les calendriers romains (Fasti Praenestini) mentionnent cette pratique: «Les femmes adressent fréquemment des prières à Fortuna Virilis» (Frequenter mulieres supplicant Fortunae Virili).
Une distinction sociale semble avoir existé dans la participation à ces rites. Les sources antiques indiquent que Fortuna Virilis était particulièrement honorée par les femmes de condition plus modeste (mulieres humiliores), tandis que les matrones de rang supérieur se concentraient davantage sur Venus Verticordia. Cependant, cette séparation n’était pas absolue, et Ovide dans ses Fastes suggère une participation plus inclusive transcendant les barrières sociales habituelles. Le culte de Fortuna Virilis était probablement plus ancien que celui de Venus Verticordia, remontant possiblement au IVe siècle av. J.-C., mais au fil du temps, il fut progressivement absorbé par celui de Vénus.
4. La potion rituelle
La cérémonie culminait avec la consommation d’une boisson rituelle composée de pavot moulu, plante associée au sommeil et à la fertilité, de lait, symbole de pureté maternelle, et de miel, substance divine liée à la douceur et à la séduction. Cette mixture, appelée cocetum, reproduisait celle que, selon la tradition, Vénus aurait consommée lors de ses noces avec Vulcain. Elle incarnait l’union des principes opposés : la chasteté et la séduction, la retenue et la passion.
Le cocetum pourrait avoir eu des effets sédatifs ou légèrement narcotiques selon la teneur en opiacés du pavot utilisé. Ovide rapporte dans les Fastes que Vénus aurait bu cette préparation lors de son mariage avec Vulcain, non par désir mais pour supporter sa nuit de noces avec un époux qu’elle trouvait peu attrayant. Cette boisson rituelle présente des similitudes avec le kykeon des Mystères d’Éleusis en Grèce, et s’inscrit dans le contexte des célébrations d’avril dédiées à Cérès (équivalente romaine de Déméter), pour qui le pavot était une plante emblématique.
Les Veneralia opéraient sur plusieurs niveaux dans la société romaine.
Le culte visait explicitement à réguler la sexualité féminine. Comme l’indique Valère Maxime, son but était de «convertir les esprits féminins de la luxure à la pudeur». Dans une société patriarcale où la chasteté féminine garantissait la légitimité des héritiers, les Veneralia renforçaient les normes sociales tout en offrant un cadre ritualisé pour aborder ces questions.
Cette régulation morale s’inscrivait dans un contexte politique plus large. L’établissement du culte de Venus Verticordia coïncide avec la promulgation de la lex Oppia en 216 av. J.-C., une loi somptuaire qui limitait la quantité d’or que les femmes pouvaient posséder et les façons dont elles pouvaient afficher leur richesse. Ces restrictions juridiques et religieuses survenaient à une période où, en raison des pertes masculines durant les guerres puniques, les femmes avaient gagné en autonomie et en pouvoir économique. Les Veneralia reflétaient donc les tensions entre cette émancipation féminine relative et le besoin de maintenir l’ordre social traditionnel.
La fête mettait en lumière la dualité de Vénus dans la religion romaine :
- Venus Verticordia représentait l’aspect moral et pudique de l’amour
- Venus Felix (l’heureuse) ou Venus Genetrix (la génitrice) incarnait la fertilité nécessaire à la perpétuation des familles
Cette ambivalence permettait aux Romaines de concilier des attentes sociales contradictoires: être à la fois chastes et fertiles, modestes et attirantes. Le rôle de Venus Verticordia n’était pas d’inhiber la sexualité mais de la canaliser dans le cadre du mariage, que Cicéron décrivait comme «la pépinière de la république» (seminarium rei publicae).
Ovide, dans ses Fastes, joue avec cette double nature en rappelant que Vénus, bien qu’incarnant la pudeur dans son aspect Verticordia, est aussi liée à Mars, son amant adultère. Il souligne également que son fils Énée, père du peuple romain, est né de son désir pour le mortel Anchise plutôt que de son mariage avec Vulcain. Cette lecture complexe de Vénus reflète l’ambivalence romaine envers la sexualité féminine, nécessaire à la reproduction mais devant rester sous contrôle social.
L’occupation des thermes masculins par les femmes constituait une transgression encadrée des normes habituelles. Cette inversion temporaire des rôles et des espaces, caractéristique de nombreuses fêtes romaines, servait paradoxalement à renforcer l’ordre social en créant un espace-temps limité où les tensions pouvaient s’exprimer sans menacer les structures établies.
Contrairement à la plupart des cultes exclusivement féminins qui interdisaient strictement la présence des hommes, les rites des Veneralia intégraient le regard masculin comme élément essentiel. Les femmes se baignaient sous les yeux des hommes, tout en étant partiellement protégées par les branches de myrte, dans une mise en scène qui équilibrait exposition et pudeur. Ce jeu complexe entre visibilité et dissimulation reflétait la négociation constante de la sexualité féminine dans l’espace public romain.
Le motif de la nudité rituelle est particulièrement significatif. Lors des Veneralia, même les matrones respectables retiraient temporairement les vêtements qui marquaient leur statut social (la stola et les bandelettes qui retenaient leurs cheveux), révélant un corps qui imitait celui de Vénus elle-même. Cette pratique peut être mise en parallèle avec la représentation de femmes romaines en statues de type Venus Pudica, où leurs portraits étaient placés sur des corps nus conventionnels de la déesse –une forme d’auto-représentation qui, bien que révélant le corps, maintenait une expression de parfaite réserve et de maîtrise de soi.

Les Veneralia dans le calendrier romain
Le mois d’avril (latin Aprilis) était entièrement placé sous la tutelle (tutela) de Vénus. Certains auteurs romains, comme Ovide, liaient même l’étymologie du mot Aprilis au nom grec de la déesse, Aphrodite, bien que l’explication plus commune le rattachait au verbe aperire (ouvrir), car c’était le mois où «fruits, fleurs, animaux, mers et terres s’ouvrent», selon Verrius Flaccus.
Le calendrier religieux d’avril était dominé par des rites féminins, avec des festivals majeurs pour la Grande Mère (Magna Mater) et Cérès, en plus des jours dédiés à Vénus. Avril et juin étaient considérés comme les mois les plus propices aux mariages, car ils étaient présidés respectivement par Vénus et Junon en tant que déesses du mariage.
Les Calendes d’avril (1er avril) marquaient également l’une des trois dates annuelles où une femme s’attendait à recevoir un cadeau de son partenaire masculin, les deux autres étant son anniversaire et les Sigillaria en décembre. Le terme spécifique Veneralia pour désigner cette fête n’apparaît qu’au IVe siècle de notre ère dans le Calendrier de Filocalus (354 apr. J.-C.), qui illustre le mois d’avril avec une scène des jeux théâtraux de la Magna Mater.
Évolution du culte et christianisation
Au début du IIe siècle apr. J.-C., les rituels de Fortuna Virilis semblent avoir été absorbés dans le culte de Venus Verticordia, témoignant d’une simplification progressive des pratiques religieuses. À l’époque de l’Antiquité tardive, la consommation du cocetum et certaines pratiques associées à Fortuna Virilis paraissent être tombées en désuétude, mais les célébrations des Calendes d’avril continuaient à servir le but originel de Verticordia en promouvant la vie conjugale.
Malgré la christianisation progressive de l’Empire, un temple de Vénus, possiblement celui de Verticordia, fut restauré à Rome même à la fin du IVe siècle, alors que des lois chrétiennes interdisant certaines pratiques religieuses sous l’étiquette générique de «paganisme» entraient en vigueur. Cette persistance témoigne de l’importance durable de ce culte dans la vie romaine.
L’imagerie mythologique de Vénus fut parfois adaptée par les chrétiens, comme le montre un coffret nuptial du trésor de l’Esquilin datant d’environ 380 apr. J.-C. Ce coffret reproduit l’image de Venus Anadyomène dans la représentation de la mariée, avec une composition similaire et une pose centrale comparable. Une inscription enjoint les nouveaux mariés à vivre dans le Christ, illustrant comment les symboles de l’amour conjugal pouvaient être réinterprétés dans un contexte chrétien.
Saint Augustin d’Hippone, dans un sermon sur Marie et Marthe daté de 393 apr. J.-C., évoque ce qu’il appelle les «banquets de Vénus» (epulae venerales), probablement en référence aux Veneralia. Il conseille la modération plutôt que la passion comme approche de ces célébrations séculaires, qu’il semble considérer comme «une affaire plutôt respectable célébrant une vie d’harmonie et de plénitude».
Sources antiques
- Ovide, Fastes, IV, 4133-4164: descriptions des rituels de Vénus et des pratiques liées aux roses
- Valère Maxime, Faits et dits mémorables, VIII, 15, 12: information sur l’institution du culte de Venus Verticordia
- Pline l’Ancien, Histoire naturelle, XV, 119-121: mentions du symbolisme du myrte dans les cultes de Vénus
- Varron, De la langue latine, VI, 20: informations générales sur les rituels de purification romains
- Calendriers romains (Fasti Praenestini): mentions des célébrations du 1er avril
- Plutarque, Questions romaines: informations sur Fortuna Virilis et son temple attribué à Servius Tullius
- Calendrier de Filocalus (354 apr. J.-C.) : première mention du terme Veneralia
- Saint Augustin, Sermon sur Marie et Marthe (393 apr. J.-C.): référence aux «banquets de Vénus»
- Jean Lydus, De Mensibus (VIe siècle): indication que les femmes de rang supérieur honoraient Aphrodite le 1er avril «pour atteindre la concorde et une vie modeste»
Dates
avril 1, 2025 Toute la journée
202504avrToute la journée10Repeating EventMegalesia
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Pridie Nonas Apriles - Ante diem quartum Idus Apriles
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Pridie Nonas Apriles – Ante diem quartum Idus Apriles

Les Megalesia, également appelées Mégalésies ou Megalensia, étaient des festivités accompagnées de jeux, de concours et de représentations théâtrales à caractère votif, connus sous le nom de Jeux mégalésiens, célébrés dans la Rome antique en avril en l’honneur de Cybèle, la grande déesse, d’où le nom de ces festivités et de ces jeux.
L’origine des Megalesia remonte à la deuxième guerre punique, lorsque les Romains cherchèrent la protection de nouveaux dieux. En 204 av. J.-C., Scipion Nasica reçut la statue de Cybèle, apportée de Pessinonte à Rome. La réception de la déesse le 4 avril fut marquée par une procession magnifique et des jeux, avec de nombreux dons offerts à la déesse au sanctuaire de la Victoire, son hôtesse provisoire sur le mont Palatin. Cependant, la célébration annuelle des jeux scéniques débuta treize ans plus tard, en avril 191 av. J.-C., lorsque Marcus Iunius Brutus dédia le temple construit en l’honneur de Cybèle.
Les festivités duraient sept jours, du 4 au 10 avril, culminant le jour de la fête de Cybèle. Elles étaient caractérisées par des réjouissances et des festins, avec des processions bruyantes et des banquets organisés en l’honneur de la déesse. En 161 av. J.-C., le Sénat romain émit un décret limitant les dépenses excessives pendant ces festivités.
Les Jeux mégalésiens étaient initialement des spectacles scéniques, se déroulant devant le temple de Cybèle sur le mont Palatin, mais plus tard, ils s’étendirent aux théâtres. Organisés sous la présidence des édiles curules, ces jeux étaient considérés comme des manifestations chastes, solennelles et religieuses, en contraste avec les jeux brutaux et sanglants des cirques.
Dates
avril 4, 2025 - avril 10, 2025 (Toute la journée)
202512avrToute la journée19Repeating EventCerealia
Description
Pridie Idus Apriles - Ante diem tertium decimum Kalendas Maias
Description
Pridie Idus Apriles – Ante diem tertium decimum Kalendas Maias

Les Cerealia, ou jeux de Cérès (ludi cereales), étaient des festivités romaines en l’honneur de la déesse Cérès. Le culte de Cérès à Rome remonte à -493, d’après les Livres sibyllins, lorsque le temple de la déesse grecque Déméter, latinisée en Cérès, fut érigé près du Circus Maximus. Ce temple, le premier de style grec construit à Rome par des Grecs, conserva des rituels entièrement grecs, avec des prêtresses et des prières en langue grecque. Ce culte était particulièrement orienté vers les plébéiens, contrairement aux pratiques des familles patriciennes. Les édiles plébéiens étaient chargés de sa surveillance, et ils distribuaient du blé et du pain au peuple en période de crise depuis le temple de Cérès, appelé aedes Cereris.
La principale fête du culte, les Cerealia ou ludi Cereris, se déroulait initialement de manière exceptionnelle, puis fut fixée annuellement du 12 au 19 avril. Cette célébration marquait le retour de Proserpine sur terre, une légende associée à l’invention de l’agriculture. Les sacrifices offerts à Cérès étaient principalement des gâteaux de miel, du lait, de l’encens et des flambeaux allumés, à l’exception d’une truie. Les festivités comprenaient également des jeux sur plusieurs jours, auxquels les plébéiens invitaient les patriciens en retour de leur invitation aux Megalesia. Le dernier jour était le plus éclatant, avec des processions à la campagne et au cirque en ville, des courses de chevaux et une chasse aux renards portant des torches allumées, destinée à prévenir une maladie du blé appelée robigo.
Une autre fête en l’honneur de Cérès, le sacrum anniversarium Cereris, était célébrée en août, peu de temps avant la deuxième guerre punique. Cette célébration, instituée après la bataille de Cannes en 216 av. J.-C., était exclusivement réservée aux femmes, qui offraient à la déesse les prémices des champs après neuf jours d’abstinence et revêtaient des vêtements blancs et des couronnes d’épis. Le jejunium Cereris, un jeûne établi en -191, était célébré chaque année le quatrième jour d’octobre, en correspondance avec les thesmophories grecques.
Dates
avril 12, 2025 - avril 19, 2025 (Toute la journée)
202521avrToute la journéeRepeating EventParilia / Romaea
Description
Ante diem undecimum Kalendas Maias Les Parilia représentées en 1783
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Ante diem undecimum Kalendas Maias

Les Parilia, ou Palilia[1], étaient une fête rurale romaine célébrée chaque année le 21 avril. Cette célébration, profondément ancrée dans la tradition pastorale, visait à purifier les moutons et les bergers afin d’assurer leur prospérité pour l’année à venir. Au-delà de leur aspect pastoral, les Parilia ont évolué pour devenir l’anniversaire de Rome, symbolisant la fondation de la ville et sa puissance croissante.
Origines et évolution
Les origines des Parilia remontent à une époque antérieure à la fondation de Rome, comme le suggèrent son caractère pastoral et pré-agricole. Décrit par Ovide dans ses Fastes, les Parilia étaient à l’origine une fête célébrée par les bergers pour implorer la protection de Palès, divinité protectrice des troupeaux et des bergers dont le genre n’est pas certain.
Pendant la République romaine, l’agriculture occupait une place centrale dans l’identité romaine et les Parilia ont pris un caractère plus rural. La fête s’est étendue à l’ensemble de la population rurale, célébrant la fertilité des terres et le bien-être des troupeaux.
Avec l’urbanisation croissante et la montée en puissance de Rome, les Parilia ont connu une transformation significative. Au 1er siècle avant notre ère, sous Jules César, des jeux ont été ajoutés à la cérémonie, soulignant la puissance et les victoires militaires de Rome. Plus tard, sous l’empereur Caligula, la fête s’est encore enrichie d’une procession de prêtres, de nobles et d’enfants, chantant les louanges de l’empereur et escortant un bouclier d’or jusqu’au Capitole.
En 121 de notre ère, sous l’empereur Hadrien, un nouveau temple dédié à Vénus et Rome a été érigé et le nom de la fête a été changé en Romaea (ou dies natalis Romae ou encore natalis Urbis). Cette transformation marque l’intégration définitive des Parilia dans le calendrier officiel romain et leur association avec la fondation de la ville.
Le Parilia se déroulait en deux parties distinctes: une cérémonie rurale et une cérémonie urbaine.
Cérémonie rurale
La cérémonie rurale, menée par le berger lui-même, était profondément ancrée dans les traditions pastorales. Dès l’aube, le berger purifiait les moutons et les bergeries en les aspergeant d’eau lustrale et en brûlant un feu de paille, de branches d’olivier, de laurier et de soufre. Ce feu de purification, symbolisant la protection contre les maladies et les mauvais esprits, était franchi par le berger et ses moutons dans un acte de purification collective.
Des offrandes de millet, de gâteaux et de lait étaient ensuite présentées à Palès, implorant sa bienveillance sur les troupeaux et les pâturages. Le berger récitait ensuite des prières, demandant à la divinité de le protéger, lui et son troupeau, des maux et des accidents.
La cérémonie s’achevait par la consommation de burranica, un breuvage à base de lait et de sapa (vin cuit), suivi de trois sauts du berger par-dessus le feu de joie.
Cérémonie urbaine
La cérémonie urbaine, dirigée par un prêtre, intégrait des éléments d’autres fêtes religieuses romaines, reflétant la complexité du paysage religieux romain.
Outre les éléments purificateurs présents dans la cérémonie rurale, la cérémonie urbaine incluait des sacrifices d’une vache pleine à Tellus, divinité de la terre, et du cheval victorieux de la course de chars du 15 octobre de l’année précédente. Les cendres du veau et le sang du cheval, prélevés sur sa tête, étaient mélangés à la paille de fèves brûlée du feu de joie, conférant à la cérémonie une dimension propitiatoire pour la fertilité des champs et des troupeaux.
[1] Pălīlis, e, de Palès: Ov. F. 4, 898 ; M. 14, 774; Tib. 2, 5, 87 Palilia (Parilia, Varro R. 2, 1, 9; Col.; Plin.), ium ou iōrum, n. pl., Palilies ou Parilies, fêtes en l’honneur de Palès: Varro L. 6, 15 ; Cic. Div. 2, 98; Ov. F. 4, 721; cf. Fest. 222.
Dates
avril 21, 2025 Toute la journée