Cet événement se répètedécembre 11, 2025
202411décToute la journéeRepeating EventAgonium IndigetisType:Fête romaine
Description
Ante diem tertium Idus Decembres
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Ante diem tertium Idus Decembres

EN BREF. Les fastes romains mentionnent au 11 décembre un agonium Indigetis, rite sacrificiel archaïque accompli par le rex sacrorum à la Regia. Aucun texte antique ne précise la divinité honorée. L’identification avec Sol Indiges est tardive et discutée. Selon Angelo Brelich, cette date ouvre le cycle hivernal menant au renouvellement annuel du temps.
Agonium Indigetis: un rite archaïque au seuil de l’hiver
Parmi les fêtes religieuses les plus anciennes du calendrier romain figurent les Agonalia, célébrées à plusieurs reprises au cours de l’année, notamment le 9 janvier, le 21 mai et le 11 décembre. Ces rites archaïques, dont les Anciens eux-mêmes reconnaissaient le caractère obscur, apparaissent dans les fastes comme des sacrifices publics destinés à assurer la protection de la cité et le maintien de l’ordre du monde.
Une fête attestée par les fastes
Pour le 11 décembre, les calendriers antiques (fastes) mentionnent explicitement un agonium Indigetis. Cette indication est d’ordre strictement calendaire et rituel : elle atteste l’existence d’un sacrifice accompli ce jour-là en l’honneur d’un Indiges, sans préciser la nature de la divinité honorée ni développer de théologie associée. Aucun auteur antique contemporain n’explicite le sens exact de cette célébration.
Les Agonalia, dans leur ensemble, demeuraient déjà problématiques à l’époque augustéenne. Ovide, dans les Fastes (I, 317–334), à propos de l’Agonalia de janvier consacrée à Janus, souligne l’incertitude qui entoure jusqu’à l’étymologie même du nom Agonalia, proposant plusieurs explications concurrentes sans en privilégier aucune. Ce témoignage ne concerne pas directement l’Agonalia de décembre, mais il montre que le sens originel de ces rites archaïques échappait déjà aux Romains eux-mêmes.
Le rite : sacrifice et cadre cultuel
Le rituel de l’Agonalia est cependant connu dans ses grandes lignes. Il consistait en le sacrifice propitiatoire d’un bélier (aries), offert par le rex sacrorum (parfois désigné comme rex sacrificulus), prêtre héritier symbolique de la royauté archaïque. La cérémonie se déroulait à la Regia, bâtiment sacré situé près du Forum, centre religieux et politique de la Rome ancienne. Il s’agissait d’un acte cultuel public, accompli selon un strict formalisme, visant à assurer la faveur divine envers la communauté civique.
Indiges et Di Indigetes
Le terme Indiges renvoie à la catégorie des Di Indigetes, un ensemble de divinités ou de puissances considérées par les Romains comme anciennes et étroitement liées aux origines de la cité. Selon le dictionnaire Gaffiot, il s’agit de dieux «nationaux» ou «originels». La recherche moderne souligne cependant que le sens exact du terme demeure discuté. Indiges pourrait également dériver du verbe indigitare, «invoquer par le nom», désignant des puissances appelées rituellement plutôt que des dieux dotés d’une mythologie définie.
Dans ce cadre, l’agonium Indigetis du 11 décembre ne renvoie pas nécessairement à une divinité individualisée, mais plus vraisemblablement à un numen ancien, invoqué dans un contexte rituel précis, conformément aux pratiques de la religion romaine archaïque.
Interprétations et dimension cosmique
L’identification de l’Indiges honoré le 11 décembre avec une divinité solaire, Sol Indiges, n’est pas attestée par les fastes eux-mêmes. Elle repose sur une interprétation tardive, notamment formulée par Jean le Lydien (De Mensibus, IV, 155, 6e siècle après notre ère), et reprise par une partie de la tradition érudite postérieure. Cette association demeure donc hypothétique et ne saurait être présentée comme une certitude.
La position calendaire de cette Agonalia n’en est pas moins significative. Placée à la mi-décembre, à l’approche du solstice d’hiver, elle marque l’entrée dans une période charnière de l’année. L’historien des religions Angelo Brelich a montré que l’agonium Indigetis constituait le point d’ouverture d’un cycle de fêtes hivernales, qui se prolonge jusqu’à l’Agonalia de janvier consacrée à Janus, inscrivant ainsi cette célébration dans une logique de renouvellement cosmique annuel.
Dans cette perspective, l’Agonalia du 11 décembre ne relève pas d’un culte solaire explicite, mais d’une conception archaïque du temps, fondée sur la régularité des cycles naturels et sur la nécessité de les garantir par des rites accomplis à dates fixes. Le sacrifice vise moins à célébrer une divinité clairement définie qu’à maintenir l’équilibre entre les dieux, l’année qui s’achève et celle qui commence, et la communauté humaine.
De l’agonium Indigetis à Sol Invictus
À partir du 3e siècle après notre ère, le paysage religieux romain connaît une transformation profonde. Sous le règne de l’empereur Aurélien, le culte de Sol Invictus devient central dans l’idéologie impériale. Cette divinité solaire, d’origine orientale et dotée d’une forte charge politique, se distingue nettement du discret Indiges mentionné dans les fastes archaïques.
Entre l’agonium Indigetis du 11 décembre et le triomphe impérial de Sol Invictus se dessine ainsi une évolution du rapport romain au soleil: d’un rite propitiatoire ancien, inscrit dans l’ordre cosmique et le rythme de l’année, à une divinité solaire universelle, garante de la stabilité et de la puissance du pouvoir impérial.
Sources antiques
- Ovide, Fastes, I, 317–334.
- Jean le Lydien, De Mensibus, IV, 155.
👉 Toutes les fêtes du calendrier romain
Versione italiana
IN BREVE. I fasti romani menzionano all’11 dicembre un agonium Indigetis, rito sacrificale arcaico officiato dal rex sacrorum alla Regia. Nessun testo antico precisa la divinità onorata. L’identificazione con Sol Indiges è tardiva e discussa. Secondo Angelo Brelich, questa data apre il ciclo invernale che conduce al rinnovamento annuale del tempo.
Agonium Indigetis : un rito arcaico alla soglia dell’inverno
Tra le feste religiose più antiche del calendario romano figurano le Agonalia, celebrate più volte nel corso dell’anno, in particolare il 9 gennaio, il 21 maggio e l’11 dicembre. Questi riti arcaici, il cui carattere oscuro era già riconosciuto dagli stessi Antichi, compaiono nei fasti come sacrifici pubblici destinati a garantire la protezione della città e il mantenimento dell’ordine del mondo.
Una festa attestata dai fasti
Per l’11 dicembre, i calendari antichi (fasti) menzionano esplicitamente un agonium Indigetis. Questa indicazione è di natura strettamente calendariale e rituale: attesta l’esistenza di un sacrificio compiuto in quel giorno in onore di un Indiges, senza precisare la natura della divinità onorata né sviluppare una teologia associata. Nessun autore antico contemporaneo esplicita il significato preciso di questa celebrazione.
Le Agonalia, nel loro insieme, apparivano già problematiche in età augustea. Ovidio, nei Fasti (I, 317–334), a proposito dell’Agonalia di gennaio dedicata a Giano, sottolinea l’incertezza che circonda persino l’etimologia del nome Agonalia, proponendo diverse spiegazioni concorrenti senza privilegiarne alcuna. Questa testimonianza non riguarda direttamente l’Agonalia di dicembre, ma mostra come il significato originario di questi riti arcaici sfuggisse già ai Romani stessi.
Il rito : sacrificio e quadro cultuale
Il rituale dell’Agonalia è tuttavia noto nelle sue linee essenziali. Consisteva nel sacrificio propiziatorio di un montone (aries), offerto dal rex sacrorum (talvolta designato come rex sacrificulus), sacerdote erede simbolico della regalità arcaica. La cerimonia si svolgeva alla Regia, edificio sacro situato presso il Foro, centro religioso e politico della Roma antica. Si trattava di un atto cultuale pubblico, compiuto secondo un rigoroso formalismo, volto ad assicurare il favore divino alla comunità civica.
Indiges e Di Indigetes
Il termine Indiges rinvia alla categoria dei Di Indigetes, un insieme di divinità o potenze considerate dai Romani come antiche e strettamente legate alle origini della città. Secondo il dizionario di Gaffiot, si tratta di dèi « nazionali » o « originari ». La ricerca moderna sottolinea tuttavia che il significato esatto del termine resta discusso. Indiges potrebbe anche derivare dal verbo indigitare, « invocare per nome », designando potenze chiamate ritualmente piuttosto che divinità dotate di una mitologia definita.
In questo quadro, l’agonium Indigetis dell’11 dicembre non rinvia necessariamente a una divinità individualizzata, ma più verosimilmente a un numen antico, invocato in un contesto rituale preciso, conforme alle pratiche della religione romana arcaica.
Interpretazioni e dimensione cosmica
L’identificazione dell’Indiges onorato l’11 dicembre con una divinità solare, Sol Indiges, non è attestata dai fasti stessi. Essa si fonda su un’interpretazione tardiva, formulata in particolare da Giovanni Lido (De Mensibus, IV, 155, VI secolo dopo la nostra era), e ripresa da una parte della tradizione erudita successiva. Tale associazione resta pertanto ipotetica e non può essere presentata come una certezza.
La posizione calendariale di questa Agonalia è tuttavia significativa. Collocata a metà dicembre, in prossimità del solstizio d’inverno, essa segna l’ingresso in una fase cruciale dell’anno. Lo storico delle religioni Angelo Brelich ha mostrato che l’agonium Indigetis costituiva il punto di apertura di un ciclo di feste invernali, che si prolungava fino all’Agonalia di gennaio consacrata a Giano, inserendo così questa celebrazione in una logica di rinnovamento cosmico annuale.
In questa prospettiva, l’Agonalia dell’11 dicembre non appartiene a un culto solare esplicito, ma a una concezione arcaica del tempo, fondata sulla regolarità dei cicli naturali e sulla necessità di garantirli mediante riti compiuti in date fisse. Il sacrificio mira meno a celebrare una divinità chiaramente definita che a mantenere l’equilibrio tra gli dèi, l’anno che si conclude e quello che comincia, e la comunità umana.
Dall’agonium Indigetis a Sol Invictus
A partire dal 3º secolo dopo la nostra era, il paesaggio religioso romano conosce una trasformazione profonda. Sotto il regno dell’imperatore Aureliano, il culto di Sol Invictus diviene centrale nell’ideologia imperiale. Questa divinità solare, di origine orientale e dotata di una forte carica politica, si distingue nettamente dal discreto Indiges menzionato nei fasti arcaici.
Tra l’agonium Indigetis dell’11 dicembre e il trionfo imperiale di Sol Invictus si delinea così un’evoluzione del rapporto romano con il sole: da un rito propiziatorio antico, inscritto nell’ordine cosmico e nel ritmo dell’anno, a una divinità solare universale, garante della stabilità e della potenza del potere imperiale.
👉 Tutte le feste del calendario romano
English version
IN BRIEF. The Roman fasti record on 11 December an agonium Indigetis, an archaic sacrificial rite performed by the rex sacrorum at the Regia. No ancient text specifies the deity honoured. The identification with Sol Indiges is late and disputed. According to Angelo Brelich, this date opens the winter cycle leading to the annual renewal of time.
Agonium Indigetis: an archaic rite at the threshold of winter
Among the oldest religious festivals of the Roman calendar are the Agonalia, celebrated several times during the year, notably on 9 January, 21 May, and 11 December. These archaic rites, whose obscure character was already acknowledged by the Ancients themselves, appear in the fasti as public sacrifices intended to ensure the protection of the city and the maintenance of the order of the world.
A festival attested by the fasti
For 11 December, the ancient calendars (fasti) explicitly mention an agonium Indigetis. This indication is strictly calendrical and ritual in nature: it attests the existence of a sacrifice performed on that day in honour of an Indiges, without specifying the nature of the deity honoured or developing any associated theology. No contemporary ancient author explains the exact meaning of this celebration.
The Agonalia as a whole already appeared problematic in the Augustan age. Ovid, in the Fasti (I, 317–334), discussing the Agonalia of January dedicated to Janus, emphasizes the uncertainty surrounding even the etymology of the name Agonalia, proposing several competing explanations without privileging any single one. Although this testimony does not directly concern the December Agonalia, it shows that the original meaning of these archaic rites already eluded the Romans themselves.
The rite: sacrifice and cultic setting
The ritual of the Agonalia is nevertheless known in its broad outlines. It consisted of the propitiatory sacrifice of a ram (aries), offered by the rex sacrorum (sometimes referred to as rex sacrificulus), a priest who was the symbolic heir of archaic kingship. The ceremony took place at the Regia, a sacred building located near the Forum, the religious and political centre of ancient Rome. It was a public cult act, performed according to strict formal rules, intended to secure divine favour for the civic community.
Indiges and the Di Indigetes
The term Indiges refers to the category of the Di Indigetes, a group of deities or powers regarded by the Romans as ancient and closely connected with the city’s origins. According to Gaffiot’s dictionary, these are “national” or “original” gods. Modern scholarship, however, stresses that the precise meaning of the term remains debated. Indiges may also derive from the verb indigitare, “to invoke by name,” designating powers ritually called upon rather than gods endowed with a defined mythology.
Within this framework, the agonium Indigetis of 11 December does not necessarily refer to an individualized deity, but more plausibly to an ancient numen, invoked within a specific ritual context, in keeping with the practices of archaic Roman religion.
Interpretations and the cosmic dimension
The identification of the Indiges honoured on 11 December with a solar deity, Sol Indiges, is not attested by the fasti themselves. It rests on a late interpretation, notably formulated by John the Lydian (De Mensibus, IV, 155, 6th century after our era), and taken up by part of the subsequent scholarly tradition. This association therefore remains hypothetical and cannot be presented as a certainty.
The calendrical position of this Agonalia is nonetheless significant. Placed in mid-December, close to the winter solstice, it marks entry into a critical phase of the year. The historian of religions Angelo Brelich has shown that the agonium Indigetis constituted the opening point of a cycle of winter festivals, which extended as far as the January Agonalia dedicated to Janus, thus situating this celebration within a logic of annual cosmic renewal.
From this perspective, the Agonalia of 11 December does not belong to an explicit solar cult, but to an archaic conception of time, based on the regularity of natural cycles and on the need to secure them through rites performed on fixed dates. The sacrifice aims less at celebrating a clearly defined deity than at maintaining the balance between the gods, the year that is ending and the one that is beginning, and the human community.
From the agonium Indigetis to Sol Invictus
From the 3rd century after our era onwards, the Roman religious landscape underwent a profound transformation. Under the reign of Emperor Aurelian, the cult of Sol Invictus became central to imperial ideology. This solar deity, of eastern origin and endowed with a strong political charge, stands in marked contrast to the discreet Indiges mentioned in the archaic fasti.
Between the agonium Indigetis of 11 December and the imperial triumph of Sol Invictus thus emerges an evolution in the Roman relationship to the sun: from an ancient propitiatory rite, embedded in the cosmic order and the rhythm of the year, to a universal solar deity, guarantor of the stability and power of imperial rule.
Dates
Décembre 11, 2024 Toute la journée