Ils mettaient de l’eau dans leur vin

Importé de Grèce autour de 300 avant notre ère, le vin s’est très vite répandu dans le monde romain. Mais, alors que chez les premiers il était un moyen de se rapprocher des dieux et réservé à des cercles philosophiques, chez les seconds il est rapidement devenu un bien de consommation courante. La plupart du temps, le vin était coupé avec de l’eau, chaude pour la consommation courante, ou froide, méthode très prisée. Certains vins étaient même vinifiés avec l’ajout d’eau de mer.

Mettre de l’eau dans son vin avait plusieurs objectifs : atténuer l’amertume et l’acidité de vins vieux ou de mauvaise qualité et favoriser la tempérance. Ainsi, lors des soirées, on tirait au sort un arbitre des vins, lequel n’avait pas le droit à une goutte d’alcool. Cet arbitre devait définir, pour chaque convive, la quantité d’eau dans une coupe de vin (qui pouvait contenir jusqu’à un demi-litre). Il devait également surveiller que les convives ne dépassent pas la quantité de coupes autorisées.

De manière générale, ne pas diluer du vin avec de l’eau était vu comme un manque de savoir-vivre, voire une manière insensée de défier les dieux, puisqu’eux seuls avaient droit à un vin pur lors des offrandes.

In fine, il est fort probable que les Romains, grands buveurs de vins, consommaient en moyenne moins d’alcool que nous ne le faisons aujourd’hui.

Sources

  • Jacques André, L’alimentation et la cuisine à Rome, chapitre 2, « Le vin », Les Belles Lettres, Paris, 2018 (réédition)
  • Associazione Culturale Rome Guides, www.romeguides.it , « Il vino nell’antica Roma »
  • www.aveine.paris, « Rome Antique : Comment consommait-on le vin »

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